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Citations sur Heiraten (Noces) (52)

J'aimais ta lumière d'enfance.
Ta petite main claire et ronde si près de la mienne, ton silence... Nos longues échappées solitaires sur le lac.
Qu'es-tu devenue, chère G. ?
Etais-tu donc tant malade que cela ? Pourras-tu un jour – par belle et simple amitié – me donner signe de ta vie ?
J'aimais laisser glisser entre mes doigts tes fines mèches blondes ; te souviendras-tu toujours de notre long baiser contre l'arbre au soleil ? Un bouleau dont l'écorce brille pour toujours contre l'ombre émeraude : entre ma bouche et lui, les lèvres d'une jeune fille de dix-huit ans...

["Heiraten (Noces)", Chapitre XIX : « GERTI », éditions Stellamaris (Brest), 2015 — page 102]
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Sans t'oublier, douce Dominique : ange de patience, Ange de naissance...
(derniers mots du livre)
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Sorti juste avant la nuit, espérant périr de froid par ici; arrivé devant les Diables, tout essoufflé et suant de ma montée, j'ai voulu partager le regard creux des démons de la roche blanche: j'ai tourné avec eux mes regards vers la Pension, à l'ouest, là où un pâle soleil se couchait derrière la nuit des arbres; je t'ai imaginée, ou plutôt je t'ai vue sur le balcon, silencieuse... J'ai su que cela n'était pas possible: la Pension était invisible, les troncs d'arbres si denses par devant. T'avoir devinée derrière ces sapins sombres m'a donné envie de redescendre...
La mort attendra bien encore un moment.
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La petite a de la ressource... Du cran et du malheur dont on ne s'encombre pas... Comment fait-elle ? Dis-moi ton secret Julie! Je te soupçonne de ne pas le connaitre ou, si tu en apprenais l'existence, de ne t'y intéresser guère plus que le temps d'une plaisanterie ... Quant à le comprendre ! Nos secrets sont rarement drôles... alors quel intérêt, n'est ce pas? La vie a besoin de ressembler à un fin trait de lèvres, de ceux qui nous ouvrent le ciel étoilé.
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Julie... Te frôler dans la rue m'est toujours un ravissement. Pourquoi ta tristesse m'émeut-elle tant ? Toi, toujours si enjouée et enfant... Soudain, une peur s'ouvre dans tes yeux. Au signal du bouleversement, un gouffre s'ouvre en moi. Miroirs l'un de l'autre.

p. 79
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J'aime si fort ma chambre dans la petite maison d'Ottla : de l'espace et du silence. Un silence idéal pour renouer le fil. Le fil de quoi ? Celui de mon existence qui se perdait... La ville et mon existence : ici enfin devenues lointaines... Pourtant, la ville me manque. Certains matins, je reste hébété de silence. L'automne est si bref en Bohême. L'hiver est si long, mais quelle importance ? Je lis beaucoup le soir. Mes manuscrits ne me quittent pas non plus... Je scrute leurs boursouflures. Il m'arrive, heureusement, d'écrire à Max : à n'importe quel moment de la journée, souvent dans la chambre de ma soeur (J'oublie vite les barreaux aux fenêtres ou les murs décrépis). Mais je suis trop irrégulier, même avec Max ! Mes frénésies de correspondance, ma soif de preuves d'amitié... J'évite d'écrire le soir : la lumière si faible fatigue mes yeux. Le jaune du papier finit par vous tourner la tête. Et puis, mission d'économiser les bougies. Au fond, bien peu écrit ici. Trop tranquille ? Laissé des choses insignifiantes s'aligner sur le papier. Stérilité. Ma chambre au nord. Le printemps en train de m'éveiller.

(Chapitre XIII : "CHEVAUX DE ZÜRAU ")
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" Ô heure merveilleuse, sérénité parfaite, jardin sauvage. Tu tournes le coin de la maison et dans l’allée, la déesse du bonheur se hâte à ta rencontre. "
(Franz K., "Journal", 15 septembre 1917)

Les grands peupliers bruissent à nouveau au-dessus de nous.
Dans l’un de ces coins égarés du grand parc de Prague, une couverture de laine dépliée sous elle, Julie est étendue en robe claire dans l’ombre bleue-verte des arbres.
Ces grands peupliers dans le vent qui vient ; leur long murmure de rivière.

Je dépose un baiser sur le front de l’infante endormie.

[Chapitre XIII : "CHEVAUX DE ZÜRAU", pages 72-73 - éd. Stellamaris, 2015]
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Fuir pour fuir.
Impossible.
Viendra l'hiver, je le sais bien.

'' Riegerpark. J'ai fait les cent pas avec J. devant les buissons de jasmin. Menteur et sincère, menteur dans mes soupirs, sincère dans mon attachement pour elle, dans ma confiance, dans le sentiment de sécurité qu'elle me donne. Coeur tourmenté. ''
Franz k., Journal, 30 juin 1919

'' Jeudi. Froid. Promenade avec J. dans le Riegerpark. Tout cela est trop lourd. Je ne suis pas assez préparé. ''
Franz K., Journal 11 décembre 1919

(Chapitre : XVI : Fuir...)
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J'évite d'écrire le soir : la lumière si faible fatigue mes yeux. Le jaune du papier finit par vous tourner la tête. Et puis, mission d'économiser les bougies. Au fond, bien peu écrit ici. Trop tranquille ? Laissé des choses insignifiantes s'aligner sur le papier. Stérilité. Ma chambre au nord. Le printemps en train de m'éveiller.

p. 72
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-- Un rêve est un terrier aux multiples entrées. Tiens, comme cette maison ! Notre pension... Les appartements de Fräulein Olga, ses photos en chapeau fleuri des fleurs de montagne... D'elle alors toute jeune fille -- ne les as-tu pas regardées sur sa cheminée ? Toutes ces histoires à nous raconter... Mes feuilles que tu m'as demandé de lire, le soir à notre table de salle à manger... Sans parler de nos rêves : les miens que je veux écrire en gardant la chambre -- quand tu me surprends, que je me fatigue des leçons d'hébreu. Et nous voici maintenant au balcon, à parler de nos rêves...
(...) -- Je cherche la fleur du temps, le pays où l'on ne meurt jamais. p 47
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