On a beau me dire que "The valley of fear" est un roman noir, entre lui et moi, ce ne sera jamais le grand amour.
La preuve en est que c'est le roman canonique que j'ai le moins relu !
Lu une première fois lorsque je l'avais acheté (j'avais 12/13 ans) et relu pour les besoins du Mois Anglais de Juin 2013 (j'avais la trentaine).
Et entre les deux ? le néant !
Pourquoi ce désamour du roman ?
Pour plusieurs choses dont l'une est cette absence de logique totale chez
Conan Doyle.
Souvenez-vous, dans "The Final Problem", Holmes parlait à Watson du Napoléon du crime : Moriarty. Watson le découvrait en même temps que nous car il n'avait jamais eu vent de l'existence de Moriarty, le génie du mal.
Puis, Holmes se battit avec Moriarty aux chutes de Reichenbach et ils y moururent tous les deux, avant que l'on apprenne que Holmes n'avait pas chu dans les chutes.
Chronologiquement parlant, "The Final Problem" se déroule APRÈS "The valley of fear" (même si l'ordre de parution est inversé).
Là où le bât blesse, c'est qu'ici, dans "The valley of fear", Watson connait Moriarty, alors que dans "The Final Problem" qui se déroule après, c'est pour lui un inconnu. Donc, avant tu le connais et ensuite, tu l'connais plus ?? Alzheimer mon cher Watson ?
Conan Doyle, en voulant légitimer son Grand Méchant Moriarty que nous avions si peu vu dans "The Final Problem", s'est pris les pieds dans le tapis en nous donnant l'impression que Watson souffrait d'amnésie lorsque Holmes lui en parla dans "The Final Problem" puisque notre brave docteur ne le connaissait point, alors qu'il était sensé en avoir entendu parler dans "The valley of fear" !!!
Vous suivez toujours ?
Pire, dans "The valley of fear", Holmes nous parle qu'il y a la patte de Moriarty dans le meurtre qu'il est chargé de résoudre mais ensuite, on ne verra même pas l'ombre de l'ombre de la main du chien de Moriarty ! On en parlera un peu à la fin du roman, à la va-vite, Holmes reconnaissant la méthode du Napoléon du crime pour se débarrasser d'une personne.
Hé oh ? On ne se foutrait pas un peu du monde, là ?? le 4ème t'annonce monts et merveilles et ensuite, ça fait pchitttttt…. On te parle de Moriarty et tu ne le vois pas ? On te balance son nom à la fin, comme si dans le feu de l'écriture,
Conan Doyle avait oublié de le mettre en scène et, remarquant cela en posant le mot "FIN", avait vite gribouillé pour qu'on parle un peu de lui.
Donc oui, lors de ma première lecture, j'avais été déçue de ne pas avoir eu plus de Moriarty et je m'étais collée une migraine carabinée en tentant de comprendre le pourquoi de l'erreur.
En ce temps-là, pas d'Internet ou de SSHF pour nous parler des erreurs de
Conan Doyle… Maintenant, on rigole, on les traque, ça donne un goût d'authenticité aux récits de Watson, comme s'il avait voulu nous cacher des choses…
Malgré ces bémols, la résolution du crime par Holmes est magistrale, excellente et brillante ! Mais ensuite, une fois de plus, nous avons un personnage qui nous parle de son passé, en Amérique et qui est responsable de la suite d'événements qui viennent d'avoir lieu.
Je ne suis toujours pas fan des dessins de
Ian Culbard (ben oui, faut bien parler de la bédé car c'est elle que j'ai découverte) mais ça va mieux que pour le premier tome, même si Watson a toujours un air tristounet et le policier un air ahuri.
La preuve avec un extrait de "The Final Problem" :
— Vous n'avez probablement jamais entendu parler du Pr Moriarty ?
— Jamais ! dis-je.
— C'est bien là ce qu'il y a de merveilleux et de génial chez cet homme ! s'écria-t-il. Il règne sur Londres et personne n'a entendu parler de lui. C'est ce qui fait de lui le criminel des criminels. Je n'hésite pas à vous déclarer, Watson, en toute sincérité, que, si je pouvais réduire ce Moriarty à l'impuissance et délivrer de lui la société, je considérerais que ma carrière a atteint son apogée et que je serais tout prêt à adopter un genre de vie plus calme. […]
Hors, dans "The valley of fear", publiée APRÈS "The Final Problem" mais se passant AVANT, Watson connaît Moriarty.
La preuve avec un extrait de "The valley of fear" :
— Vous m'avez entendu parler du professeur Moriarty ?
— le célèbre criminel scientifique, qui est aussi connu des chevaliers d'industrie…
—Vous allez me faire rougir, Watson ! murmura Holmes d'un ton désapprobateur.
— J'allais dire : "Qu'il est inconnu du grand public."
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