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sur 38 notes
Au décès de sa grand-mère, la narratrice principale, Camille, quarantenaire, décide d'écrire secrètement un livre sur les femmes de sa famille, dotées de caractères bien trempés et ayant choisi des chemins hors des sentiers battus. Petit à petit, Camille exhume les secrets de famille et y découvre des ancêtres fascinantes, souvent bien en avance sur leur temps.

Elle, guide-conférencière à Paris, épouse et mère de deux filles, elle s'est enfermée dans un mariage où les étincelles du début se sont éteintes pour s'embourber dans une relation sans artifice, bien loin de lui permettre de s'épanouir.

Lui : époux occupant une place prépondérante : journaliste pour un grand quotidien, il s'est toujours rêvé écrivain et a toujours pensé que ça serait lui qui brillerait sous les projecteurs. Il se voit « refroidir » par le désir d'émancipation de sa femme lorsqu'il découvre ses projets d'écriture.

Alternant le passé et le présent, c'est une ode à la liberté que l'autrice, Marie-Viriginie Dru, offre aux lecteurs. Là où ses ancêtres bravaient les interdits, l'héroïne est comme enfermée entre quatre murs.

Doté d'un style aérien et d'une écriture fine et élégante, l'auteure a été précédemment sculptrice et on le ressent par l'intitulé de certains chapitres mais aussi par certains passages de l'histoire, façonnés petit à petit.

Au travers des destins de ses aïeules, c'est une véritable remise en question que va vivre Camille, protagoniste principale, tant dans sa vie professionnelle, que familiale mais aussi amoureuse. Je n'ai, par contre, pas su m'attacher à celle-ci, tant ses faiblesses me laissaient distantes.

Nonobstant cela, j'ai beaucoup aimé le final où l'autrice a su positivement me surprendre pour ne pas avoir opté pour le chemin de la facilité.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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«  Henriette, Odette et Annette furent des guerrières et des amazones. Camille veut les faire revivre, reconstituer leur destin de femmes libres.

Joyeuses, jalouses, possessives, égoïstes , maternelles, amoureuses , mélancoliques, romantiques, angoissées , courageuses . »

«  Elle n'aimait que les rires et la gaité, les couleurs claires et les jardins fleuris . »

«  L'amour, il n'y a que cela qu'on emporte. Je ne me lasserai pas de le clamer. »

Quelques extraits de cette histoire qui en contient plusieurs autres : Camille, notre héroïne, s'est mise en tête de retracer toutes les mémoires enfouies de sa famille, les explorer avec fièvre, patience et détermination,, à partir d'interrogations , sans vraiment savoir ce qu'elle cherche .

Elle a choisi de remonter le temps et retrouver ces aïeules qui l'interpellent , à partir d'images éparpillées , de bribes d'histoires qu'on lui a confiées …

Au lendemain de la mort de sa grand-mère, en feuilletant de vieux albums de famille , elle tentera de redonner une vie d'abord à son arrière - arrière - grand - mère , Henriette , née en 1879 à Alger, arrivée en France à l'âge de neuf ans …., sa fille Odette, puis sa petite fille Annette , au cours de ces presque cent ans qui ont changé le monde.

De mère en fille, au milieu de toutes ces transformations , toutes trois ont laissé leurs propres traces , avec l'amour comme religion et le rire en partage, elles ont rattrapé le temps dans une société qui bougeait autant qu'elles .

Elles ont choisi , chacune à leur manière les bonheurs fulgurants et fugaces , dangereux ———plutôt que la monotonie des jours qui passent ——-
Des vies en spirale.
Une sorte de trait héréditaire tenu longtemps secret : chacune d'entre elle conçut un enfant sous le joug d'une passion dévorante avec un père qui n'était pas leur mari , elles donnèrent vie , guidées par une sorte de loyauté singulière à des enfants de l'amour, des secrets de famille périmés.

Un monde en frous - frous et en jupons où les pères sont perdus et les maris absents ! .

Elles furent libres et extravagantes : coquettes , bavardes , toujours sur leur trente - et un, élégantes et indisciplinées.

«  Elles se balançaient , ces gigolettes, en dévoilant leurs genoux en profitant de la douceur du jour . »

Chaque nuit , au fil de sa plume , l'auteure puise son inspiration dans ce passé joyeux et triste, exhume des secrets incroyablement bien gardés .

Elles ont vécu un quotidien parfois tourmenté, soit par la guerre, le manque de liberté, les conventions sociales , l'ordre préétabli par les maris.

Elles se sont battues contre un monde d'hommes , désirant bousculer ces codes rigides , avec audace , courage , énergie .

Camille tourne les pages des albums dans l'unique but de leur faire honneur à travers ce lointain passé , ces vies passées à s'émanciper, à rêver.

La relation avec son époux est très intéressante ,journaliste au Monde, jaloux , piquant des colères il rêvait de devenir écrivain .
Il a beaucoup de difficultés à accepter de voir son épouse écrire et s'épanouir .

Entre passé et présent cette jolie plume dévoile avec sensibilité , poésie , une petite pointe d'élégance , ces allées et venues de personnages attachants agrémentés de faits historiques .

Il m'a été parfois difficile de m'y retrouver parmi toutes ces femmes, besoin de noter pour ne pas s'y perdre .Un peu lassant !

Malgré tout , un roman assez plaisant , tendre, qui parle de liberté , de passion, des blessures d'amour, d'extravagance, ces trois générations qui avancèrent , indépendantes, au destin romanesque .

Elles ont tenté de prendre le pouvoir afin de mieux vivre leur vie ! ..

«  Une main s'approche de mon visage.
D'autres mains , d'autres voix, un parfum de violette , alors seulement j'ouvre les yeux et je suis trop heureuse de retrouver ces femmes en robes de brouillard qui se pressent autour de moi .
Leurs tenues sombres tranchent avec leurs rires clairs.. »
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Quatre générations d'amoureuses

Marie-Virginie Dru nous offre un second roman-gigogne. Autour de la biographie de ses aïeules, elle nous raconte le parcours de la romancière face à son manuscrit, face à ses enfants et face à son mari. Une habile construction, une ode à la liberté.

Camille, la quarantaine, mariée et mère de deux filles, vient de perdre sa grand-mère. Après les obsèques et surtout après avoir vidé l'appartement de son aïeule et y avoir trouvé de nombreuses photos de famille ainsi que des lettres, elle décide de prendre la plume pour lui rendre hommage, ainsi qu'à la lignée qui l'a précédée. «Elle s'en tiendra à trois générations: après Henriette, sa fille Odette, puis sa petite-fille Annette. qui est sa grand-mère. 1870-1960. Ces presque cent ans qui ont changé le monde.»
Voici donc Henriette qui renaît sous sa plume. «Née en 1879 à Alger, elle arriva en France à l'âge de neuf ans. Son père l'avait accompagnée à Paris pour la confier à l'une de ses tantes. Sa mère venait de mourir en mettant au jour sa petite soeur Renée. L'enfant fut confié à une nourrice.» Devenue une belle jeune femme, elle va faire tourner les coeurs et se marier trop vite, car c'est avec son amant Pablo qu'elle va vivre la vraie passion. Mais à la veille de fuir avec le bel Espagnol, un accident va la défigurer. Elle renonce alors à son projet et suit son mari du côté de Narbonne. Entre temps, elle s'est rendu compte qu'elle était enceinte et va mettre au monde l'enfant de sa liaison extra-conjugale. La fille illégitime va alors devenir la «marque de fabrique» de la famille durant trois générations. Après Henriette, Odette puis Annette feront de même.
Pour Camille, il n'est pas question de juger ce faux pas, tout au plus y voit-t-elle des femmes qui ont eu l'envie de vivre pleinement leur vie, des femmes libres. C'est en tout cas ainsi qu'elle entend raconter ces vies et les transmettre à ses filles Louise et Jeanne.
La romancière a eu la bonne idée d'insérer dans son roman des extraits du journal intime de Jeanne, ce qui permet au lecteur de découvrir l'ambiance au sein de la famille quand elle découvre son projet d'écriture. Si sa fille est partagée parce qu'elle comprend vite que cette activité n'est pas neutre et que sa mère s'y investit au point de négliger ses enfants, elle y voit aussi un effet-miroir pour sa propre passion, la danse. Comme sa mère, elle s'investit à fond pour progresser jour après jour au sein de l'école des petits rats de Nanterre pour pouvoir être acceptée à l'Opéra.
En revanche son mari, journaliste dans un grand quotidien, y voit une sorte de concurrence déloyale. Après tout, c'est à lui d'écrire un roman, de compléter ses reportages et interviews par la publication d'un livre. Alors, il félicite son épouse, souligne combien les extraits qu'il a pu lire lui plaisent. Et cherche comment il pourrait détourner ce projet à son profit.
Comme dans son premier roman, Aya, Marie-Virginie Dru raconte l'histoire d'une femme qui cherche à se forger un destin et qui, pour cela, doit se battre et se délester du poids qui pèse sur ses épaules. Mais pour cela Camile a des alliées, ses aïeules qui désormais l'accompagnent et la rendent chaque jour plus forte. C'est aussi ça, la magie de l'écriture !

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Regarde le vent est une histoire qui en recèle plusieurs autres. Camille, notre protagoniste, retrace les événements impactants qui ont rythmés la vie de ses aïeules féminines, de sa grand-mère à son arrière-grand-mère voire son arrière-arrière-grand-mère. Une lignée de femmes qui a vécu un quotidien tourmenté, par la guerre, les conventions sociales, le manque de liberté, ou tout à la fois. Camille retrace avec sensibilité et exactitude les différentes histoires d'amour qui jalonnent leurs vies, les problèmes d'éthiques et les aspirations personnelles qui ont fait de leur descendante ce qu'elle est aujourd'hui.

Il est parfois difficile de s'y retrouver parmi cette myriade de femmes, puisque les chapitres s'enchaînent en alternant les points de vue des femmes, dans un ordre qui n'est pas préétabli. Néanmoins, on se laisse facilement bercer par la plume de Marie-Virginie Dru, qui nous embarque avec facilité au coeur de ces quotidiens. L'écriture est déliée, aérienne, emplie de simplicité et d'élégance, on prend réellement plaisir à tourner les pages de ce livre.

Camille écrit pour elle, pour « se sentir moins seule. Pour s'écouter et se comprendre mieux. » Et pour cause : elle rencontre des difficultés au sein de sa vie maritale, avec un homme peu présent, qui manque d'attention, devenant quasiment un inconnu partageant le même toit. Femme au foyer, elle se lance dans ce projet dantesque, sans se douter une seconde de la jalousie médisante de son mari à son encontre. Une histoire qui montre que l'amour est un sentiment compliqué, qu'il faut savoir manier avec subtilité et souplesse.

Un roman qui parle de femmes, d'amour, de libertés et d'accomplissements personnels, que j'ai pris plaisir à lire.
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Camille est guide conférence à mi-temps, mais depuis quelques temps, en particulier après la mort de sa grand-mère, elle se met à écrire, uniquement la nuit pour que son mari ne le sache pas, enfin ce qu'elle croit.. Camille se plonge donc toutes les nuits dans son passé, sur ses grands-mères, ses arrières, arrières grands-mères. Les albums de famille font naitre dans son imagination des femmes libres, des femmes extraordinaires, des femmes extravagantes. Trois générations revivent sous la plume de Camille.

Au travers des pages que Camille noircit sans s'arrêter, des histoires plus vraies que nature, plus insolites les unes que les autres, des histoires qui cachent des secrets de famille. Des femmes en avancent sur leur temps, qui vivent à mille à l'heure, libre comme l'air. Mais, toutes les femmes de sa vie sont indépendantes avec une grande force de liberté.. Camille est-elle aussi comme ses ancêtres ? Ou est-elle simplement soumise ?

Car, oui, il y a toujours un hic dans une histoire. Ici, c'est le mari, aux mille facettes. Un journaliste ultra reconnu, beau le jour, obscur la nuit, qui rêve d'une seule chose : devenir écrivain ! Un homme capable de tout ! Oui, oui de tout ! Un homme qui veut ce qu'il ne peut devenir, mais ça tombe bien, sa femme peut le faire..

Marie-Virginie Dru livre un récit totalement addictif, et d'une grande fluidité en passant du passé au présent comme d'un personnage à l'autre sans perdre la trame. Les personnages sont attachants, leurs personnalités extrêmement bien décortiqués, grâce à une plume élégante.

"Regarde le vent" est ce genre de livre coup de coeur qu'on n'attend pas, comme l'ouverture d'un ancien album de photos de famille, où la nostalgie survole nos pensées, ou l'on rêve d'un autre époque, voilà ce que nous donne Marie-Virginie Dru : des femmes passionnées et passionnantes, dans un écrin de splendeur, de sensibilité et de tendresse, où les plaies ouvertes se referment grâce à la beauté de la vie.

Une très belle réussite, un roman que l'on n'a pas envie de finir, où les femmes prennent le pouvoir de leur liberté pour mieux vivre leur propre vie ! C'est beau et enivrant !
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Camille écrit, Camille vit, certes un peu en marge de sa propre vie, mais ça passe, Camille aime Raphaël depuis leur première rencontre, mais elle a chaque jour de plus en plus de difficulté à le comprendre.

Depuis le décès de sa grand-mère adorée, Camille passe ses nuits à écrire. Pas sur elle, son homme ou ses filles, non, ce serait inutile et banal. Mais sur sa grand mère, son arrière grand mère et son arrière arrière grand mère.

Trois générations de femmes fortes, amoureuses, mères, épouses, amantes, des femmes ordinaires en apparence mais pourtant des femmes qui ont osé vivre leur amour fou, porter leurs enfants avec force et conviction, avec amour et passion.

Chaque nuit Camille écrit en cachette de celui qui ne sait rien faire d'autre que critiquer, corriger, crier, être négatif alors que la relation entre eux pourrait être sereine et apaisée. Avec Raphaël ils forment un couple qui s'aime mais ne sait plus se le dire. C'est banal et triste à la fois, tellement courant que l'on ne fait même plus d'effort pour que tout s'arrange.

Une approche singulière de la famille, de la relation entre époux, de la relation à celles et ceux qui nous ont précédés et dont on porte une part d'histoire.

Mais aussi du métier d'écrivain. Cette solitude, cette hésitation à accepter l'oeuvre qui se dévoile peu à peu, à être ou devenir réellement un écrivain et plus seulement un homme ou une femme qui écrit dans la solitude de sa cuisine, nuit après nuit.

Regarde le vent est un joli roman de femmes sur les femmes, sur ces générations de femmes qui ont porté haut leur désir de liberté, leur indépendance, leur pugnacité à des époques ou c'était encore moins évident que de nos jours.

https://domiclire.wordpress.com/2023/05/17/regarde-le-vent-virginie-dru/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Un beau second roman qui nous transporte et nous émeut. Camille, se plonge avec passion dans le passé de trois générations de femmes de sa famille à la suite de la disparition de sa grand-mère. Elle va trouver l'inspiration et coucher noir sur blanc, l'histoire des femmes qui l'ont précédées. Entre souvenirs et imaginaires, secrets de famille et non dits, se dressent de superbes portraits de femmes libres et courageuses. A contrario la vie que mène Camille auprès de son mari journaliste, ne semble pas aussi heureuse qu'elle aurait pu l'espérer. Alors que le rêve de son mari qui a tout du pervers narcissique, était de devenir écrivain, découvrir que sa femme a pris les devants, ne sera pas sans problème. J'ai pris beaucoup de plaisir à naviguer entre les différentes époques qui sont marquées par la première et la seconde guerre mondiale. Il ne faudrait pas oublier la future génération que représente Jeanne la fille de Camille et qui apporte elle aussi sa pierre à l'édifice.
Rapidement j'ai été captivée par la belle écriture de l'auteure. Un style qui coule comme une rivière fraîche et vivifiante. On se laisse prendre dans cette saga qui sort de l'ordinaire, qui parle des femmes, de nos mères, de nos grands mères et arrières grands mères qui, même si elles ne sont plus parmi les vivants rayonnent encore dans toutes nos cellules. Alors même si toutes les familles ne peuvent pas posséder des informations sur leur ascendance, lorsque c'est le cas et que les photos jaunies sont encore consultables dans de vieilles boites à chaussures, c'est toujours merveilleux de pouvoir se souvenir du passé et de savoir d'où l'on vient. J'ai aussi aimé l'effet miroir qui montre l'auteure écrire un livre dans un livre et nous faire entre apercevoir le processus de création de Camille est un privilège. Bonne lecture.
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Au décès de sa grand-mère, Camille se plonge dans de vieux albums photo: elle s'amuse d'abord de se revoir enfant, puis retrouve des clichés beaucoup plus anciens. Elle y découvre des dames élégantes et sûres d'elles. Des visages qui chuchotent et se racontent, entre personnalités atypiques et secrets de famille.

Camille choisit alors de donner une seconde vie à ses aïeules en mettant par écrit les confidences des voix qu'elle seule entend. Un travail qui occupe petit à petit plus de place et transforme durablement l'équilibre familial.

Mari à la personnalité exclusive, adolescente blasée ou fillette se découvrant des rêves: chacun vivra cela à sa manière. Leur récit, actuel, se mêle aux histoires passées : un texte poétique et sensible où la condition des femmes et l'amour occupent une place de choix.
Lien : https://nahe-lit.blogspot.co..
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Notre auteur ne risquait rien à publier cette histoire sur ses aïeules, d'autant plus qu'elles étaient essentiellement libres (?) et en cela semblaient différentes de celles d'une autre époque (?).
Nous voici donc replonger dans les labyrinthes féministes de bon aloi, qui décidément n'en finiront plus jamais.
Moi aussi j'avais des aïeules libres, intelligentes, cultivées, artistes, divorcées, musiciennes : ouî elles étaient libres, mais je n'en ai pas fait un fromage pour autant.
Histoire gentillette mais pénible à lire, le style appliqué d'une jeune écolière de 16 ans des années 30 est évidemment plat comme une galette bretonne , sans originalité car il découle d'un stage d'écriture (sans doute exorbitant qui semble cependant avoir porté ses fruits puisque édition… CQFD.
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Camille est guide-conférencière ; à mi-temps, comme le lui rappelle souvent son époux, Raphaël. Elle a quarante ans et est maman de deux filles. Il y a trois mois, Annette, sa grand-mère est décédée et depuis, une envie accapare son esprit : écrire un livre. Elle a ressenti cet appel en feuilletant de vieux albums photos. Elle a ressenti le besoin « de prolonger le souvenir de ses aïeux » (p. 23) Elle décide de retracer la lignée des femmes exceptionnelles qui l'ont précédée et de mettre en mots, ce qu'elle perçoit, mais qui n'a pas été dit. Elle choisit de suivre la chronologie et entame son récit avec Henriette, son arrière-arrière-grand-mère. Puis, vient l'histoire d'Odette, à laquelle succède celle d'Annette. Elle retrace un siècle de destins féminins. Très vite, elle comprend que les femmes de sa famille ont toutes enfoui un secret, au dénominateur commun.


Toutes les nuits, elle se relève pour écrire secrètement. Elle nous confie son manuscrit, que nous lisons au fil de son inspiration. Son texte est entrecoupé par des évènements de son quotidien, par le journal de sa fille cadette et par les pensées de son mari. Regarde le vent est un livre dans un livre. La fiction et la réalité se rejoignent. Chacune se transpose sur l'autre. Nous découvrons la vérité sur la vie conjugale de Camille, si différente des apparences. L'évasion se transforme en exutoire. Raphaël constate que son emprise sur son épouse s'amoindrit ; il ne le supporte pas.


Je me suis attachée à ces femmes, celles du passé et celle du présent. Elles semblent avoir subi leur destin, la domination familiale et maritale. Cependant, toutes ont un secret, qui leur a, à un moment de leur existence, apporté un bonheur, souvent éphémère, mais dont elles ont conservé un « souvenir » indestructible et précieux. Elles ont, toutes, conscience que les choix qui leur ont été imposés ne correspondent pas à leurs rêves, pourtant, elles ont toutes osé une échappatoire. Elles sont passionnées, plus libres qu'elles ne le montrent, malgré leurs cicatrices visibles ou invisibles. J'ai aimé la sensibilité de leurs portraits très nuancés. Ils s'intègrent aux époques, les transgressions sont contées en fonction de la société dans laquelle elles évoluent, différente selon leur génération. J'ai adoré Regarde le vent.


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