Septième et ultime volume de la saga consacrée au Rois maudits, Quand un roi perd la France, n'est pas le meilleur volume de la série. C'est d'ailleurs tout le contraire puisqu'il s'agit d'une conclusion bien décevante.
La conclusion est ici radicalement différente du reste de la série.
Maurice Druon semble avoir perdu toute forme d'intérêt à l'écriture depuis la disparition de son personnage favori et cela se ressent à chaque page. Nous allons ici suivre plutôt qu'un personnage, ou plusieurs, ou même un événement bien précis, le destin du pays dans les premières années de la (deuxième) guerre de cent ans.
La seule force du roman réside dans la narration indirecte. Il s'agit ici clairement d'un modèle du genre, mais cela ne suffit guère à sauver l'ensemble. Nous allons suivre les pensées et les dires d'un cardinal bien décidé à peser sur son temps. Nous le suivons ici alors qu'il chemine vers une mission.
Comme durant un voyage, le voilà qui digresse, passe du coq à l'âne, donne son avis sur les événements, puis passe des consignes très terre-à-terre. Ses pensées, pertinentes, semblent suivre les cahots d'une longue route qui l'amèneront quel part. Sans en dévoiler plus que nécessaire, la destination se révèlera moins intéressante que le chemin parcouru.
Si l'on finit par d'attacher au personnage, celui-ci restera distant : impliqué par les événements mais pas de manière aussi importante que d'autres, sa manière de se comporter et de penser, dignes d'un prince de l'Eglise est très éloignée de notre époque.
Maurice Druon livre ici davantage qu'un récit historique, des considérations historiques, emplies de jugements de valeur. le voilà qu'il critique de manière acerbe les premiers Valois, indignes selon lui de présider aux hautes destinées du pays. Tout cela finit par lasser.
Il faudra donc être particulièrement investit et patient pour arriver au bout de cette lecture qui se fera plus longue que les précédentes. Au vu des révélations faites, celle-ci devra obligatoirement être faite après les six volumes précédents. le risque est d'ailleurs grand de s'arrêter dès ce volume en commençant par lui (et à condition de parvenir à l'achever).
Lu au XXIème siècle, il s'agit ici d'une déception qui nous laisse hélas avec un goût d'inachevé, ce qui est particulièrement triste pour une série qui reste réussie dans son ensemble… sauf sur sa fin !