Génial : adjectif - Qui dénote du génie.
Les vies de Tamara, Frauke, Kris et Wolf, Berlinois et trentenaires ne sont faites que de désillusion amoureuse, d'échec professionnel, de parentalité non assumée, de perte douloureuse.
Ils ont pris l'eau, petit à petit, sans vraiment s'en rendre compte.
Tamara, Frauke, Kris et Wolf sont au bord du précipice mais grâce au génie de
Zoran Drvenkar et de son troublant
Sorry, ils vont probablement s'en sortir, parce qu'un soir de beuverie berlinoise, ils ont l'idée du siècle : s'excuser à la place des autres !
On a parfois du mal à dire "je t'aime", on a parfois du mal à dire "je ne t'aime plus", on a parfois du mal à dire "non" mais on a surtout du mal à dire "pardon" ... ou "
sorry" pour la version originale.
En temps de crise, quand les entreprises délocalisent, quand elles font du profit en sacrifiant les salariés, quand les employeurs préfèrent la lettre de licenciement à l'entretien individuel, quand les gens sont trop pressés, coincés entre un déjeuner d'affaire et deux réunions ... comment trouver le temps, l'envie, et surtout le courage de s'excuser ? Alors voilà, l'Agence
Sorry est née !
Tout se déroule parfaitement jusqu'au jour où celui qui souhaite soulager sa conscience pour les horribles souffrances qu'il inflige n'est autre que "
TOI" ... je n'en dirai pas plus, ce serait démoniaque !
Je n'ai jamais rien lu de tel, l'intrigue de
Sorry est stupéfiante et souvent dérangeante c'est vrai, mais surtout et avant tout, le style de
Zoran Drvenkar est remarquable, la construction narrative est à couper le souffle, exceptionnelle, déroutante.
On est paumé, et puis on comprend, et puis on est de nouveau paumé et on cherche à comprendre, toujours, inlassablement, jusqu'au dénouement, tellement fort, tellement habile, tellement génial (qui vient du génie, pas de la simple onomatopée qu'on utilise quand on a 7 ans) ce dénouement que l'on a pas vu venir mais que l'on a inconsciemment soupçonné.
A trop jouer avec le feu on risque de se brûler les doigts. Et à trop jouer à Dieu on risque de sauter à pieds joints dans le tourbillon de l'enfer.
Voilà ce que nous enseigne
Zoran Drvenkar dans son magnifique
Sorry, après nous avoir donné une sensationnelle et époustouflante leçon de littérature.
A lire d'urgence, parce que la surprise est à la fois sublime et intense !
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http://postface.fr/post/2011..