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Citations sur Le cas Sneijder (127)

Et c’est ainsi que depuis deux ans, les mardi et vendredi de chaque semaine, nous mangeons de la volaille dorée. Sans doute, après avoir goûté au plaisir de la chair, ma femme se sent-elle dans l’obligation de me rapporter une part de volaille encore chaude.

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Quand le silence retomba, je me sentis enfin en sécurité, préservé de ces machines censées nous tranquilliser et nous protéger.
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Je voudrais te dire que je n’aime pas la viande. Ni blanche, ni rouge. Il y a trop de souffrance à l’intérieur. À chaque bouchée, à chaque fois que je mastique, je la sens. Mais tu ne peux pas comprendre, et encore moins identifier le goût si caractéristique. Et pourtant, parfois, c’est si écœurant. Ça pèse sur ta langue comme un billot de bois. Et parfois tu ne peux même plus avaler.
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Les chiens semblaient emplir leurs poumons de l'odeur de chaque brindille nouvelle, avant de se rouler sur le sol avec cette exubérante animalité qu'auraient tant réprouvée leurs maîtres. Je m'étais assis par terre au milieu d'eux, les caressant à tour de rôle, partageant ce simple moment de paix, près d'un fleuve, au coeur d'une île et sous le soleil. Je n'avais à l'esprit aucune pensée constructive, ni craintes ni pressentiments, seulement la persistance d'un lointain et informel mirage. J'étais dans une petite principauté et je rêvais d'un émirat.
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L’ascenseur n’entre pas dans la catégorie des objets de confort. Il est bien plus que cela. Il est le miracle mécanique qui a un jour permis aux villes de se redresser sur leurs pattes arrière et de se tenir debout. Il a inventé la verticalité, les grandes orgues architecturales mais aussi toutes les maladies dégénératives qu’elles ont engendrées. […] Ce sont eux, uniquement, qui ont permis l’émergence de ces mégalopoles où des millions et des millions d’habitants se mêlent sans cesse. Cette densité insensée a fabriqué une nouvelle vie qui peu à peu a imposé un temps très différent, des rythmes inédits et des règlements déments. Comme, par exemple, apprendre aux humains à récolter le flux alvin de leurs chiens. Leurs fèces fumantes.
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Tout au long de notre vie commune, à chaque fois que nos avions été confrontés à un souci, qu’il fut de santé ou de tout autre ordre, la première chose qu’Anna m’avait toujours dite, c’était : « Il faut que tu vois quelqu’un ». Il y avait quelque chose de magique dans cette adjuration. Invoquer ce « quelqu’un » qui, quelque part au delà de nous, possédait la clé de l’énigme revenait, pour elle, à énoncer un acte de foi. Elle était certaine qu’il suffisait de « voir » ce chaman-là pour que les soucis et les plaies cautérisent. Avec le temps, j’avais ainsi découvert que ma femme vivait à la fois dans les cocons fibrés de l’ultra modernité et dans une arrière-scène mentale où la magie avait encore tout pouvoir pour guérir les écrouelles domestiques.
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Par charité, je n’évoquerai pas l’organisation du système de santé québécois par ailleurs tout à fait performant pour peu que l’on ait eu assez de patience et un nombre relativement stable de gammaglobulines pour héberger une pathologie pendant quarante-cinq jours, délai moyen d’obtention d’un rendez-vous.
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Et j'avoue n'avoir jamais compris comment des jeunes femmes modernes ,urbaines et surdiplômées parvenaient , avec une aisance stupéfiante, un détachement confondant et, parfois, une certaine élégance, a saisir entre leurs doigts les tièdes cigares déposés par leurs animaux , pour les faire glisser subrepticement dans des sacs plastique noirs noués en prévention autour de la laisse
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Je pense à la mémoire, à son emprise accablante, à ces lests écrasants qu’elle dépose en nous avec une constance désarmante. Parfois lorsque je suis en haut, à ma table, ou dans mon lit, à attendre le sommeil, je la sens se glisser à mon côté, serpent à l’épiderme glacial, afin de m’infliger les films de ses archives.
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J’eus alors l’impression que quelque chose d’humide et froid recouvrait lentement mes épaules, comme une nappe de brume dont chaque gouttelette eût été une particule de honte.
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