Battons le fer tant qu'il est encore chaud : je vous ai parlé il y a quelques jours du très bon thriller
Les loups et l'agneau et vous avais évoqué une suite (qui peut se lire indépendamment du premier).
Elle est là et elle est beaucoup plus imposante que son grand frère :
L'année des loups est le deuxième tome de ce qui sera une trilogie voire une quadrilogie si j'ai bien compris. Et ce dernier ne déçoit pas. Les seconds tomes sont rarement à la hauteur de leur prédécesseur mais ici, nous sommes un cran au-dessus.
Dans ce nouvel opus, l'auteur reprend un personnage des Loups et l'agneau, personnage qui sera davantage développé, beaucoup plus que dans le premier tome. Il est vrai qu'à la fin des Loups et l'agneau, tu te rends compte que l'auteur n'avait pas pu dire tout ce qu'il voulait sur le personnage en question.
L'année des loups, qui se passe en Normandie, en 86, est un savant mélange de polar et thriller, très très bien écrit, qui ravira tout lecteur du genre qui aime être surpris par des intrigues éloignées des sentiers battus. Une atmosphère sordide et lugubre se dégage de ces 450 pages durant lesquelles il faudra psychologiquement accepter de cohabiter avec un énigmatique criminel qui donne du fil à retordre aux enquêteurs (pour le moins surprenants eux aussi) : de la régularité dans ses meurtres mais aucune distinction d'âge ou encore de sexe. Débrouille-toi avec ça à une époque où la plupart des technologies actuelles n'existaient pas.
Car oui, tout comme dans
Les loups et l'agneau, les recherches poussées de l'auteur crèvent les pages et collent au plus près de la réalité de l'époque (procédures, autopsies, précisions concernant le démembrement, analyse de traumas psys sans oublier l'inexistence des téléphones portables par exemple. Ça change et ça fait vraiment du bien !)
Petit bonus : des références cinématographiques et musicales sont présentes tout au long de la lecture pour donner davantage de poids au récit.
Christophe Dubourg te balade de manière tout à fait ingénieuse chapitre après chapitre et parvient à t'embrumer l'esprit. Et j'ai une très bonne nouvelle : tu ne sortiras de ce brouillard qu'à la toute fin de ce roman dans lequel le déjà-vu n'existe pas vraiment, tant au niveau de l'intrigue que des personnages construits et Dieu sait que cela devient difficile de croiser la route de polars/thrillers qui sortent de l'ordinaire et qui soient remarquables dans la sphère de la littérature noire.