AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,06

sur 308 notes
5
24 avis
4
29 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cette bande dessinée m'a été présentée lors de mon Club de lecture du mois de novembre. Et je dois dire que la bibliothécaire (elle se reconnaîtra!) nous l'a tellement bien vendu que j'ai dû réserver l'ouvrage pour pouvoir la lire!

Jun Sang est un jeune garçon de huit ans qui vit en Corée du Nord et qui a la particularité d'être né le même jour que le dirigeant de son pays, Kim Jong-Il. Bien formaté par la propagande du régime, prodiguée dans le cadre scolaire, le jeune garçon voit en son chef suprême, le libérateur de son pays et un guide. Mais, le jour où les choses vont de mal en pis, au gré des coupures de courant ou d'un début de famine, les parents de Jun Sang prennent une décision qui va changer la vie du petit garçon de manière radicale.

Je dois bien l'avouer, si j'ai choisi cette bande dessinée, c'est pour en apprendre un peu plus sur ce pays si fermé qu'est la Corée du Nord. Hormis les images de défilés militaires qui veulent en imposer au reste du monde, des démonstrations de force peu réfléchies de leur dirigeant Kim Jong-Il aux camps de travail façon Goulag de l'URSS, ce sont à peu près les seules connaissances que je possède au sujet de ce pays, c'est à dire, pas grand chose. La réalité n'en est que plus effroyable.

A travers le témoignage d'un garçon de huit ans, Aurélien Coudray, journaliste en son état, fait vivre au lecteur, le quotidien d'un petit Coréen du Nord. Cette première partie est d'ailleurs caractérisée par des dessins en couleur, symbolisant l'insouciance et le bonheur de l'enfant.
Dès l'école, Jun Sang est formaté par la propagande : soumis au culte de la personnalité de Kim Jong-Il, l'écolier voit en son leader un guide, un héros qui mènera son pays vers la Liberté. Ce dernier possède d'ailleurs une titulature à faire pâlir d'envie un empereur romain! Ce culte de la personnalité est tellement poussé à l'extrême qu'il en devient même complètement absurde. le jeune garçon se voit ainsi punir par sa maîtresse pour avoir osé dessiner son leader suprême!

En conclusion, la bande dessinée d'Aurélien Ducoudray est une mine d'informations sur la Corée du Nord, l'un des pays les plus fermés au monde. Jun Sang est, certes, un personnage fictif mais les conditions dans lesquelles il tente de survivre sont quant à elles, très réelles et caractérisent le quotidien de millions de Coréens du Nord. Cette bande dessinée est clairement à découvrir : ne vous fiez pas aux dessins qui sembleraient de prime abord naïfs, le contenu possède au contraire une grande puissance émotionnelle et permet à un lecteur non initié de combler quelques lacunes.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          250
C'est par le regard d'un enfant de 8 ans que nous pénétrons le monde extrêmement fermé de la Corée du nord. Jun Sang est très fier d'être né le même jour que son cher leader et n'a qu'un rêve : pouvoir un jour se battre contre les "fantoches du sud" et tous ces "chiens d'Américains". A travers ses yeux, Kim Jong-Il apparaît sous les traits d'un héros qui se donne corps et âme pour diriger son pays et protéger son peuple. Il ne lui viendrait donc pas à l'idée de remettre les choses en cause, même si cela implique d'approuver parfois des agissements et des faits frôlant l'absurde.
Oui, parfois la vie est difficile, on saute des repas, l'électricité est coupée, ses parents reviennent épuisés le soir, mais son pays reste le plus beau pays du monde, le plus fort et le plus merveilleux. Tout est cadré, ordonné, codifié ; il n'y a aucune raison valable de s'inquiéter. Jusqu'au jour où ses parents lui annoncent qu'ils ont pris la décision de fuir le pays…
Je m'étais déjà intéressée à ce pays totalement muré, je m'attendais donc à lire une bande-dessinée très dure mais peut-être pas à ce point-là. La Corée du Nord qui s'étale devant nos yeux à travers cette BD, c'est le manque des choses les plus vitales, la faim, l'épuisement au travail, l'humiliation, la peur constante de faire un faux pas et d'être exécuté. Ce sont aussi – et, j'avoue, je ne les connaissais pas – les camps de travail dans lesquels on jette les prisonniers nord-coréens qui ont tenté de quitter le pays. Ces camps n'ont bien sûr pas grand-chose à envier aux inventions des nazis…
Le scénario d'Aurélien Ducoudray est volontairement cruel et effroyable : l'horreur transmise par les yeux d'un enfant n'est pas plus douce ni plus onctueuse. C'est affolant de se dire qu'une dictature aussi rigide et aussi extraordinairement barbare existe encore au XIXe siècle, à seulement 9000 kilomètres d'ici, sous le règne de Kim Jong-Un. Je me demande même comment il serait possible de sauver ce peuple entièrement séquestré. C'est incompréhensible un tel niveau de fermeture, c'est un goulag à l'échelle d'un état.
Mélanie Allag a, quant à elle, fait un travail stupéfiant sur les couleurs : au départ très vives, très tranchées, elles chavirent peu à peu vers des ombres plus graves puis sur un noir et blanc poignant au fur et à mesure que Jun Sang perd toute innocence. Il mûrit trop tôt et trop vite ; il quitte l'enfance dans les hurlements, la fureur et la violence extrême. C'est déchirant, révoltant, écoeurant.
Je n'avais pas prévu de terminer les larmes aux yeux mais les dernières cases sont bouleversantes et magiques. Si on sourit à travers ses larmes parce qu'un magnifique message est délivré, on ne se sent pas moins impuissant, vide et nauséeux. Mais au moins, on ne pourra jamais plus affirmer qu'on ne savait pas. Un immense bravo à Aurélien Ducoudray et Mélanie Allag pour cette oeuvre infiniment engagée.
Lien : https://lechemindeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          90

On sait depuis longtemps que la BD n'a pas hésité à s'emparer avec succès de sujets ou de genres traditionnellement réservés à la littérature classique. La liberté de ton, de représentation qu'offre le dessin a démontré avec éclat que loin d'être un genre mineur, elle offrait un regard neuf et pertinent, désormais impossible à ignorer.
Ce mois-ci paraît dans l'excellentissime collection Mirages de chez Delcourt, "L'anniversaire de Kim Jong-il " petite merveille de roman/documentaire graphique absolument étonnante.
Le projet est simple : parler de l'actuelle Corée du Nord sans rien cacher de l'omniprésente propagande, de l'insupportable culte de la personnalité pour ses dirigeants successifs, de la misère endémique, de la famine et de l'immigration qui indubitablement en résulte.
Je vous entends déjà souffler, supposant encore un album aussi larmoyant que rude, usant avec plus ou moins de bonheur reportage et pédagogie forcément bien pensante. Je vous l'accorde, vous ne plongerez pas dans un univers à la Gaston Lagaffe mais aussi improbable que cela puisse paraître et malgré les terribles événements décrits, il se dégage de ces pages une légèreté, un humour absolument bluffants.
Le procédé pour arriver à ce résultat n'est pas nouveau. On prend un gamin de huit ans et on lui fait raconter sa vie de tous les jours. Quoi de plus léger que le regard d'un enfant pour poser un regard un poil décalé et frondeur ? Sauf que cette vision enfantine est scénarisée par un adulte ( ici l'excellent Aurélien Ducoudray) et parvenir à retrouver cet état si particulier d'innocence au milieu d'un monde qui en manque cruellement reste un sacré pari. Beaucoup s'y essayent, avec plus ou moins de bonheur, peu y arrivent comme les auteurs de ce terrifiant état des lieux sur ce qui reste le pays le plus fermé du monde. le scénario, découpé en cinq chapitres édifiants (dans le sens occidental bien entendu !) s'imbrique parfaitement avec les illustrations rondes, douces et un poil espiègles de Mélanie Allag qui en jouant subtilement avec les couleurs, parviennent à faire ressentir l'horreur et la folie de ce régime tout en gardant une fraîcheur et un très vague espoir en des jours meilleurs.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
Commenter  J’apprécie          90
Dans ce très beau roman graphique d'Aurélien Ducoudray et de Mélanie Allag, nous découvrons le personnage de Jun Sang. Ce petit garçon, âgé de huit ans, vit en Corée du Nord avec ses parents et sa grande soeur. Son père travaille à la mine, sa mère dans une usine de confection d'uniformes. Jun Sang voue une admiration sans bornes au leader de son pays Kim Jong-Il, né un 16 février comme lui.

L'ouvrage nous dépeint l'embrigadement des enfants dès le plus jeune âge. On leur apprend à détester les Coréens du Sud et les Américains. Dans le même temps, on découvre les conditions de vie desastreuses d'une population surveillée, soumise aux famines. Lorsque Jun Sang apprend que son père est originaire de la Corée du Sud, c'est un choc pour lui.

L'histoire se déroule au XXIème siècle dans les années qui précèdent et qui suivent la mort de Kim Jong-Il et le passage du pouvoir à son fils. Je ne connaissais pas l'existence du camp de concentration de Yodok en Corée du Nord.

Le personnage du petit garçon est extrêmement touchant. J'ai particulièrement apprécié les dessins : d'abord en couleur, ils passent en noir et blanc lorsque l'histoire prend une tournure dramatique. On suit la vie de Jun Sang de ses huit ans à ses seize ans. Très émouvant.
Commenter  J’apprécie          80
L'anniversaire de Kim Jong-Il, c'est aussi celui du petit Jun Sang qui est très honoré d'être né le même jour que le vénéré leader de la nation nord-coréenne. Bien formaté par la propagande du régime, le petit garçon joue à se battre contre les odieux sud-coréens et les chiens d'américain. Et s'il faut de plus en plus se serrer la ceinture, c'est pour le bien de tous. Mais petit à petit, l'enfant va découvrir d'autres réalités que celles qu'on lui a toujours présentées...

Une BD percutante sur la dictature nord-coréenne, vue à hauteur d'enfant. le traitement narratif et graphique (avec notamment un passage de la couleur au noir et blanc) est efficace et l'on suit avec émotion et tension le parcours de ce jeune héros.
Une bande dessinée accessible qui peut être intéressante à faire découvrir aux ados.
Commenter  J’apprécie          80
Une dénonciation de l'autoritarisme à travers l'histoire d'un jeune garçon nord coréen, Jung sang.

Sans le challenge BD 2024, je ne pense pas que j'aurais ouvert cet album et cela aurait été bien dommage !

"Je suis un jeune de la Corée libérée. La vie me tient à coeur.
L'espoir en un avenir radieux aussi.
Cependant, ma vie, mon espoir, mon bonheur valent moins que la patrie."

Les dessins de Mélanie Allag

Ils accompagnent parfaitement le récit. Nous cheminons au côté de Jung san, un petit garçon de 8 ans, dans la joie et la bonne humeur. Il a des copains, une famille aimante, et au-dessus de tous, un père bien aimé, le plus grand des héros, Kim jong Il.
Le début est joyeux et les dessins enfantins. Puis le regard naïf de l'enfant va peu à peu s'affiner et les dessins ternir, puis devenir sombres, très sombres.

Le scénario d'Aurélien Ducoudray

Journaliste, grand reporter avec l'expérience du terrain, il nous offre ici un scénario intelligent, immersif dans la tête d'un jeune garçon endoctriné comme ses semblables. Son regard est touchant, si naïf, drôle souvent. Puis la réalité le rattrape. Il finit par ouvrir les yeux sur des réalités qui lui avaient échappé : la corruption, la délation, des travaux forcés un peu plus pénibles, les privations, la faim,la nécessité de fuir, ...

Mon avis
Une magnifique découverte, une BD qui dénonce le totalitarisme, la dictature, de l'endoctrinement aux répressions, à travers le regard d'un enfant. Ce point de vue, tendre et naïf est savoureux au départ, puis plus critique :beaucoup de questions soulevées ici et de faits dénoncés, magistralement retranscrits. Une BD qui fait réfléchir, sans vous donner des leçons d'histoire, l'auteur nous livre un récit poignant, et très intelligent.

A mettre entre toutes les mains !


Commenter  J’apprécie          70
La Corée du Nord …
Un pays qui ne fait pas rêver !
Des exemples pêchés sur la toile :
On ne peut pas
Dire que c'est la Corée du Nord,
Conduire une voiture,
Être sarcastique,
Plier un journal avec une photo du président dessus,
Porter un jean,
Regarder du porno,
Surfer sur le net,
Téléphoner à l'étranger,
Écouter de la musique étrangère,
Avoir une religion,
Faire des erreurs,
S'appeler Kim,
Choisir son métier,
Avoir sa propre opinion,
Couper les statues quand on les prend en photo,
Boire du coca,
Utiliser des serviettes hygiéniques jetables et des tampons,
Utiliser des capotes,
Partir en vacances à l'étranger …
Juste de petits exemples pour essayer d'en rire.
Mais la réalité dépasse la fiction,
Jun Sang, 8 ans, chef des jeunesses patriotiques de son quartier nous l'apprend au début de l'histoire.
Pour vous familiariser avec ce pays de rêve, je vous conseille de suivre l'histoire de sa vie qui l'a mené à devenir un chosunyok, quelque part en Chine et attendre les siens, tous ceux du nord qui finiront bien par venir le rejoindre pour laisser les Kim là où ils sont tout seuls !
Un album éducatif nous éclairant à hauteur d'enfants sur l'absurdité et la violence d'un système politique qui perdure encore de nos jours.
Le dessin correspond à l'esprit du livre apportant la légèreté qui nous empêche parfois devant tant d'horreur de nous enfuir en refermant l'album un peu trop rapidement.
Commenter  J’apprécie          71
Jun Sang vit en Corée du Nord, et comme tous les petits coréens du Nord il n'a qu'un héros: Kim Jung-Il et, après la mort de ce dernier, Kim Jung-Un. Il n'a qu'un but: protéger sa chère patrie, et peut-être même pourra t-il, mourir pour elle. Oui mais voilà, en grandissant la confrontation entre la réalité et la propagande va peu à peu lui ouvrir les yeux sur ce qu'il vit au quotidien. le mythe va progressivement se déconstruire. Mais la fuite n'est pas aisée et pas forcément salutaire...

Cet album est très bien mené, que ce soit dans le texte ou dans les illustrations. Un peu comme un témoignage, on suit les déboires de ce petit garçon et de sa famille. La mise au pas et les souffrances endurées par les Nord-Coréens sont décrites avec réalisme et intelligence, sans naïveté, sans caricature. Au-delà de ça, la propagande et ses mécanismes sont pointées du doigt: dans ce livre on comprend qu'en isolant une personne du monde extérieur, la manipulation devient plus facile. le travail d'Aurélien Ducoudray et de Mélanie Allag semble vraiment documenté. Il est enrichissant et éclairé.
Commenter  J’apprécie          70
Une bande-dessinée qui sensibilise avec justesse et émotion les adolescents à la situation particulière de la Corée du Nord, pays refermé sur lui-même, intransigeant, difficile à cerner et aussi terrifiant que fascinant. A travers le jeune héros Jun Sang, le lecteur va découvrir l'envers de ce pays où les conditions de vie sont difficiles. L'enfant embrigadé va peu à peu prendre conscience de la réalité et vivre une cruelle et difficile désillusion. le texte est fort, poignant et la lecture éprouvante. Les illustrations de Mélanie Allag accompagnent à merveille l'histoire d'Aurélien Ducoudray. En refermant L'anniversaire de Kim Jong-Il vous aurez sûrement envie d'en savoir plus sur ce pays.
Lien : http://www.lirado.fr/anniver..
Commenter  J’apprécie          70
Une formidable façon de découvrir la propagande Nord coréen. Des dessins et couleurs tendres pour mieux dépeindre l'horreur et les aberrations d'un régime communiste aux allures totalitaires sans respect pour les droits de l'homme. A lire, à relire et surtout à offrir.
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (519) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5228 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}