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Paul Bona (Autre)Gaël Henry (Autre)
EAN : 9782368464670
134 pages
Steinkis Editions (21/04/2022)
3.91/5   34 notes
Résumé :
Le portrait tragi-comique d'une dictature en huit personnages
Que peuvent bien avoir en commun une petite fille à qui l'on confisque sa barrette, un étudiant qui manque de vocabulaire, un écrivain primé dont la machine à écrire n'en fait qu'à sa tête, une femme de ménage qui essaie les chaussures de sa patronne ou un flic qui aime les cigarettes américaines ?De faits réels en contes tragi-comiques, L'ours de Ceauşescu dresse le portrait d'une dictature t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Merci à Masse Critique pour la réception de ce roman graphique pour lequel, j'avoue, je ne savais pas trop à quoi m'attendre.

C'est un roman graphique plutôt sympa sur le thème des dictatures. On y suit l'histoire de plusieurs personnages, aux histoires en apparence insignifiantes, mais qui se révèlent de près ou de loin liée au pouvoir en place, à savoir la dictature des Ceausescu, inspirée des régimes communistes. L'atmosphère est assez angoissante, on se sent mal à l'aise dans plusieurs de ces petits portraits, au moins autant que les personnages dans certains cas.

Parfois c'est drôle, parfois ça l'est beaucoup moins. Certaines situations sont assez absurdes, comme l'aventure qui donne le nom de la BD, mais terminent de manière extrêmement sombre, ce qui laisse une sensation de malaise.

A côté des petites histoires indépendantes, il y en a une autre, qui les lient presque toutes ensemble, et qui mène sur une fin qui laisse songeur, lorsque l'on comprend que ce sont les petits détails des histoires que l'on vient de lire qui mènent sur le dénouement.

J'ai bien apprécié ma lecture. Les illustrations sont vraiment belles et touchent à des thèmes forts et parfois choquants (la chasse, l'abattoir, ...). On y développe des personnages de milieux variés, qui permettent de dresser le portrait d'une société où rien ne va vraiment correctement, de l'enfance aux vieillards bien installés. Pour autant, il y a parfois des passages où je n'ai pas eu la sensation de comprendre où l'auteur cherchait à nous emmener. Certaines idées sont un peu nébuleuses, et j'ai eu un peu de mal à bien cerner tout ce qui se passe.

Je pense que ce livre s'adresse avant tout à des lecteurs qui lisent régulièrement des romans graphiques. Je suis assez néophyte dans le genre, et je pense ne pas avoir réussi à saisir toutes les particularités de ce livre, bien que l'histoire soit intéressante et les illustrations très chouettes !
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L'ours de Ceausescu n'est pas une BD sur un animal sauvage des forêts profondes de Roumanie tué par le dictateur, Ceaucescu avec sa femme, Eléna. Même si le dictateur était réputé, une légende, savoir tuer n'importe quel ours qui passait dans son viseur. Non, l'ours représente le peuple, qui même sous le joug de la dernière dictature d'Europe de l'Est du XXè siècle, a su sortir ses griffes dès que l'occasion s'est présentée.

La Roumanie, un soir de fin décembre, en 1989, oui, je m'en rappelle ! Un vieux couple aux yeux terrifiés, dans un coin d'une pièce, et en voix-off, l'explication du procès et leurs peines de mort annoncées. Après l'effondrement du Mur de Berlin, la même année, ce régime des sanguinaires dictateurs de l'Est prenait fin. Des jours après, des images d'enfants aux corps nus, malades, dits déficients, qui baignaient dans leurs excréments, au coin d'une pièce vide m'ont longtemps obsédés. Enfermés là, car dégénérés… Impossible de les oublier !

Alors, est-ce-qu'une bande dessinée peut aider à comprendre ce qu'était cette dictature terrible ? L'ours de Ceausescu choisit de nous raconter le parcours de sept personnages, tous opposants « gentils » au régime, tant la censure était dur car efficace. Et, par la magie des auteurs, ils vont illustrer par leurs actions ce moment de l'histoire mondiale du XXè siècle.

Leur opposition, et j'en dirais le moins possible, semble dérisoire face à une stratégie du pouvoir, basée sur la répression et les privations extrêmes. Une jeune femme ne veut pas faire comme tout le monde depuis longtemps. Un homme encore jeune n'a pas suffisamment appris sa leçon lors de son entretien d'embauche. Un écrivain avec sa machine à écrire veut l'enregistrer aux répertoires des objets professionnels seulement, il y a une touche qui cloche. Un clown, oui même un clown, son crime est d'avoir fait rire ! L'histoire d'une bonne qui a voulu se croire un instant une grande dame. Des policiers corrompus, etc.

En quelques pages, les portraits sont dressés, attractifs et inoffensifs. Ce sont des gens ordinaires qui subissent ce régime de plomb et? pour quelques minutes de rêve, sont emprisonnés. La pirouette de fin permet de rester dans la tonalité de l'humour, de la légèreté et de la farce pour ce roman graphique très agréable.

Aurélien Ducoudray, ancien journaliste devenu scénariste, rencontre sur Angoulême le dessinateur Gaël Henry. Paul Bono, le coloriste, les rejoint. Aux précisions documentaires de l'un s'ajoute les dessins très figuratifs emprunts d'humour et d'une colorisation fouillée des deux autres.

L'ours de Ceausescu revient sur l'événement tragique qui pointe la fin d'une dictature de l'Europe de l'Est dans les années 80. Pourtant, le comique n'est jamais loin. le dessin, le scénario et même les détails pointent l'inutilité d'un tel système qui dans la réalité à virer au cauchemar pendant des années, mais ici, nous fait rire par la bêtise qu'il véhicule. En effet, le culte de la personnalité poussé à l'extrême est transformé en bouffonnerie, en énorme dérision. Un bien bon moment de lecture !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Une masse critique graphique … un auteur Aurélien Ducoudray dont il me plait de suivre la production … une maison d'éditions Steinkis dont les parutions toujours teintées de militantisme m'interpellent régulièrement … j'ai coché la case … et je n'ai pas été « choisie » !
Qu'importe à la première occasion j'ai craqué et me la suis procurée chez mon libraire favori.
Une lecture déroutante où nous faisons la connaissance de drôles d'individus guère recommandables de Véra Renczi, madame Barbe Bleue (1), Ion Rimaru, le vampire de Bucarest (2), à Vasile Tcaciuc, simple tueur en série, …. Et bien sûr le maître incontesté et incontestable du crime organisé Nicolae Ceausescu et sa muse Elena !
Nous suivons à travers l'itinéraire de simples quidams qui se sont trouvés où il ne fallait pas à vivre les derniers moments d'un régime dictatorial.
Les dessins sont aussi angoissants et malsains que l'histoire qui tourne en ridicule les petites manies du couple d'assassins.
Merci à Aurélien Ducoudray, Paul Bona et Gaël Henry pour avoir réalisé cet ouvrage qui témoigne de l'histoire d'un pays qui a réussi à se soustraire d'une dictature.


(1)
Vera Renczi dite « la Veuve noire » ou « madame barbe bleue » est une aristocrate roumaine d'origine hongroise, devenue célèbre en tant que tueuse en série. Elle a confessé avoir empoisonné 35 hommes à l'arsenic dans les années 1920, dont ses deux maris, son fils et de nombreux amants, tous ces crimes ayant eu lieu dans son château de Berkerekul, situé en pleine montagne dans ce qui est de nos jours la Serbie.

(2)
Ion Rimaru était un tueur en série roumain surnommé le vampire de Bucarest ou le tueur de blondes. Il a terrorisé Bucarest entre 1970 et 1971, tuant quatre femmes et en attaquant plus de dix autres. Les autorités avaient procédé à plus de 2 500 arrestations avant sa capture. Les femmes ont été attaquées avec une hache, mordues aux seins et aux cuisses, et violées alors qu'elles étaient déjà mortes.

(3)
Vasile Tcaciuc, né dans les années 1900 et mort en 1935, est un tueur en série roumain, qui tuait ses victimes avec une hache qu'il avait fabriquée dans ce but. Selon lui, sa principale motivation était le vol. le 7 septembre 1935, alors que Vasile Tcaciuc est déjà emprisonné pour vol et cambriolage, la police retrouve six corps enterrés en dessous de son ancienne maison à Iași, prévenue par un nouveau propriétaire. Il confesse alors le meurtre de 26 personnes.
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Les Bandes Dessinées (ou leur version plus classe de Romans Graphiques), pour moi, c'est un peu comme l'art contemporain, il faut que je me force un peu. J'y prends, après, du plaisir (ou pas). 

La Roumanie m'intéresse, j'ai donc coché la case dans la liste de la Masse Critique de Babelio que je remercie ainsi que l'éditeur Steinkis pour le cadeau. 

7 personnages principaux :

"un  poète, un clown, un étudiant recalé, une femme de ménage, une secrétaire....
- des gens lambda, sans intérêt, ni des protestataires ni des dissidents...

- Alors ils veulent faire de nous des exemples...."

qu'on retrouvera dans de courts chapitres qui n'ont pas forcément des liens les un avec les autres.

Des histoires banales en pleine absurdie, les unes courtes d'autres plus consistantes comme celle qui donne son nom au livre "l'ours de Ceausescu". Récits parfois inégaux, je n'ai pas tout compris. Ironie triste, décors d'une morne banalité, dans les teintes marron, grisâtre, comme devait être devenue la vie des gens ordinaires. Il faut que le lecteur soit attentif pour détecter les infimes bizarreries qui parfois condamnent un personnage. 

et bien sûr : le couple Ceausescu dans leur décor : leur palais gigantesque.

Si le début et la  fin sont datés :du 21 décembre avec la manifestation  et le 25 décembre 1989, les autres épisodes auraient gagnés à l'être aussi, à moins qu'il ne se soient déroulés pendant les quatre jours les séparant? 

A lire et à relire pour trouver toutes les anomalies de cette vie ordinaire sous la dictature.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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A travers le portrait de sept personnages, Aurélien Ducoudray, Gaël Henry et Paul Bona racontent le quotidien en Roumanie sous la férule de Nicolae Ceausescu. Une époque trouble scandée par l'ère communiste. Un régime totalitaire marqué par le culte de la personnalité poussé à un paroxysme rarement atteint, au point d'en devenir ubuesque et qui, malheureusement, a mené une politique qui s'est durcie avec les temps, nourrie d'exactions. L'occasion de mettre en scène des gens du peuple et d'exprimer leurs envies, leurs attentes et leurs frustrations à travers des saynètes tragi-comiques qui tiennent à la fois des comédies sociales à l'italienne concoctées par Ettore Scola et Dino Risi et du théâtre d'Alfred Jarry. Peut-on rire d'une dictature ? La réponse est évidemment oui. Rire pour l'exorciser ! Rire pour la dénoncer ! Rire pour exposer tout ce qu'elle possède de grotesque et d'avilissant !
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critiques presse (6)
LigneClaire
24 août 2022
On est entrainé par cette chasse à l’ours en fond de scène que Gaël Henry a dessiné de main ferme, soulignant les contradictions des personnages, les ambiances pesantes, la métaphore d’une mort annoncée.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
RadioFranceInternationale
17 août 2022
Entre faits réels et humour noir, Aurélien Ducoudray, Gaël Henry, et Paul Bona relatent, en bande dessinée, un conte tragi-comique sur les derniers instants d'un régime à l'agonie, à la fois l'un des plus terribles et des plus ridicules : celui des époux Ceaușescu.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
Bedeo
07 juin 2022
Une farce tragique qui revient sur les derniers moments de la terrible dictature de Ceausescu.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BDGest
07 juin 2022
Aurélien Ducoudray signe un récit choral fascinant. Chacun des segments de L’Ours de Ceausescu présente une tranche de la vie d’un des détenus susceptible d’expliquer son sort. [...] Voici la fin du communisme racontée avec beaucoup d’intelligence.
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
18 mai 2022
Avec cette plongée en Roumaine, Aurélien Ducoudray confirme son intérêt pour l’Est et, plus généralement, pour les conflits et les régimes dictatoriaux, toujours traités de façon originale en tentant de voir les événements d’un point de vue décalé qui permet de mettre entre parenthèses catégorisations binaires entre les bons et les méchants et en plaçant au centre du récit le peuple, l’alibi du régime.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
02 mai 2022
C’est une réussite en tous points, mêlant humour noir subtil et vérités historiques, dans une mise en scène à la fois tendre, loufoque et glaçante. Ne vous laissez pas détourner par son titre et sa couverture énigmatiques : L’Ours de Ceausescu est une des très bonnes surprises du printemps.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
C’est la première fois que vous venez faire valider votre permis de possession d’une machine à écrire ?
Oh non ! Voilà bientôt dix ans que je me plie volontiers à cet usage …
… comme tous les membres de l’académie des écrivains roumains, patronnée généreusement par notre président …
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Les moutons aiment leur berger, il les protège du loup.
Et si le loup et le berger avaient un accord pour éviter la révolte des moutons … ?
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La salle en votre honneur a été refaite cette année, j'espère qu'elle vous plaira !
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Des tendons de lapin bouillis qu'on laisse sécher ensuite, ça colle absolument tout !
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Allez hop, courte paille au céleri !
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Vidéo de Aurélien Ducoudray
Chine de nos jours, Yuan est un routier qui vit du commerce du charbon, seule source de revenus pour sa famille. Laissé pour mort par un usurier, il doit retrouver son véhicule et laver son honneur, coûte que coûte !
D'un important fonds documentaire, les auteurs, Fred Druart et Aurélien Ducoudray, proposent un récit de fiction tendant vers le polar, afin de décrire au mieux ce mécanisme de vente frauduleux qu'est l'exploitation des mines clandestines, et l'approvisionnement des petits commerçants des bords de route.
Feuilleter la BD : tinyurl.com/amesnoires
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