Après un premier tome édité par Robert Laffont et ensuite réédité par Delcourt (qui a repris le catalogue Robert Laffont), voici enfin la suite de cette histoire imaginée par
Jean Dufaux et brillamment mise en images par
Béatrice Tillier.
Ce récit, qui se déroule dans un décor moyenâgeux, est basée sur un conflit entre humains et animaux. Complots, trahisons, vengeances, différence et indifférence, bestialité et humanité sont au menu de cette histoire qui happe le lecteur dès la première page et ne le relâche qu'au-delà de la dernière ... l'abandonnant avec cette irrésistible envie de dévorer un autre tome.
Ce deuxième volet délaisse la guerre entre animaux et humains et invite tout d'abord à faire la connaissance du seigneur Clam, le célèbre tueur de loups, pour ensuite se concentrer sur le drame qui se profile au sein même du fameux Bois des Vierges. Alors qu'une rébellion voit le jour au sein de ce bois qui abrite les mi-humains mi-animaux, l'auteur va porter toute son attention sur la relation amoureuse entre Aube et Clam. Revisitant l'histoire de la Belle et la Bête, au fil des pages, il rapproche la belle Aube de ce chasseur au terrible secret. C'est avec brio que les auteurs parviennent à effacer cette barrière (physique) qui sépare les deux protagonistes.
Au niveau du graphisme,
Beatrice Tillier démontre une nouvelle fois sa capacité à incorporer un côté féérique aux récits qu'elle met en image. Mélangeant les styles, les hommes et les animaux, alternant les décors, elle embarque le lecteur dans un univers d'une grande originalité, peuplé de harpies, centaures, loups et bêtes en tous genres. Mais elle parvient également à conserver ce petit côté réaliste, cette touche qui fait toute la différence entre le ‘n'importe quoi' burlesque et l'imaginaire ‘crédible', et exploite à merveille l'univers fantastique imaginé par le scénariste.
Les guerres sont rarement belles, mais mises en images avec tel brio, on en redemande !