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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je vous préviens tout de suite : le match est perdu d'avance dans une banlieue pourrie d'une ville pourrie de Nouvelle Zélande.
La culture maorie est une culture orale, ségrégationniste ( il y avait des maîtres et des esclaves) et une de ces valeurs essentielles est "l'art de la guerre" ( tout homme se doit d'être un guerrier).
Il nous est donc raconté un combat, avec des hommes qui doivent toujours nous prouver qu'ils ne sont pas soumis à l'autorité et qui cherchent toujours à nous démontrer leur force et leur liberté de choix.
L'auteur est issu de deux mondes, celui des maoris et celui des pakehas. Nous assistons constamment à cette confrontation. Les deux communautés vivent chacune de leurs côtés et s'ignorent complètement.
L'ambiance du livre est surprenante et plutôt "plombante" : Tout est malsain, les relations humaines, les sentiments amoureux. Les enfants sont livrés à eux mêmes, ils n'ont aucune chance de s'en sortir. L'alcool fait des ravages, la misère nous saute au visage à chaque page, les agressions sexuelles font naturellement partis du paysage, la violence est constante, pesante, elle se répand sur nos épaules tout au long des pages.
La colonisation a laissé ses marques, comment s'approprier une histoire qui n'est pas la sienne ? (Souvenir d'école : le "nos ancêtres les gaulois" enseigné aux enfants de nos colonies).
L'assistanat, remède économique à la survie, est devenu un mal très lourd à porter car pourquoi travailler quand on recevra le même salaire à ne rien faire ?
L'histoire est sordide, douloureuse et les solutions proposées, vite évoquées, me semblent digne d'un très mauvais Happy end :
Renaissance des valeurs oubliées, avec la révélation de l'histoire d'un peuple au travers de prédicateur !
Condamnation de l'alcool comme mère de tous les vices !
La Bonne volonté est une bonne solution qui permet de changer le cour des choses !
Je reste très sceptique sur ces "fausses ?" portes ouvertes sur l'avenir !
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Quelle tristesse et quelle noirceur dans ce roman. Cela en devient même oppressant. L'auteur nous narre l'histoire de Maoris dans la cité des Pins, lieu perdu de Nouvelle-Zélande où ne règnent que la violence et l'alcool, où les hommes battent leur femme et où les enfants sont livrés à eux-mêmes. Alan Duff est sans pitié pour les personnages et pour ce peuple qui perd ses coutumes, se morfond sur lui-même et surtout n'essaie plus de se battre pour s'en sortir. Peuple presque perdu, accroché aux aides de l'état, qui ne travaille pas et passe sa journée à boire. Parce que quand on est Maori, tout est déjà perdu d'avance. C'est l'excuse qui revient sur toutes les bouches. Mais qu'est donc devenu ce peuple fier et autrefois guerrier ?
Alors non, il est possible de s'en sortir quand on est un Maori de la cité des Pins. Il faut le vouloir et tout faire pour y arriver.
L'auteur évoque aussi assez régulièrement la déchéance de ce grand peuple qui est liée à l'arrivée des colons blancs.
J'ai eu quelques difficultés à entrer dans l'histoire, cela est sûrement dû à la narration si particulière et assez exigeante. Mais le fond était très intéressant. Je souffrais pour ce peuple, pour ces gens pris dans un engrenage, pour ces enfants surtout qui grandissent dans un cruel manque d'amour et qui ont dès le départ de mauvaises bases pour commencer dans la vie.
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Il y a le fond , il y a la forme. Autant le fond est intéressant, autant la forme m'a horripilé.
"L' âme des guerriers" c'est l'histoire de la famille de Beth et de Jake Heke et de leurs six enfants. Une famille maorie dans la Nouvelle-Zélande des années 1990. L'auteur, Alan Duff, est lui même un métis de maori et de blanc. Donc je suppose qu'il connaît bien les problèmes qu'il aborde.
Beth et Jake vivent dans un quartier que l'on dit "sensible". Doux euphémisme cher à tous les communiquants de quelques pays qu'ils soient...
Dans la "Cité des pins" de la ville imaginaire de "Two lakes" , Beth , Jake et leurs six enfants vivotent du RMI local , de petits boulots plus ou moins légaux, les enfants trainent dans les rues parsemées de carcasses de bagnoles et de machines à laver éventrées, l'aîné veut déjà intégrer une bande , les Brown Fists, un autre est placé en foyer d'accueil et la jeune Grace, 13 ans , se fait violer un samedi soir de beuverie familiale. Car chez ces gens là Monsieur , on boit, on fume, on cogne. Rien de bien nouveau chez les déshérités de tous les pays. Les fiers guerriers maoris n'ont gardé de leur ancienne culture que la violence, qui s'exprime principalement sur leurs femmes et leurs enfants.
C'est un triste tableau que nous donne à voir Alan Duff. L'arrivée des européens au 19e siècle et une suite de guerres tribales sanglantes ont eu raison de la culture maorie. Ce qu'il en reste est une caricature où seuls la violence et les tatouages rituels, déconnectés de toute signification, perdurent.
On pourrait vite , par un raccourci assez répandu, en déduire que les méchants blancs sont responsable de tout cela ; ils ont le dos large en ces temps de repentance . Il n'est pas question de nier bien sûr tous les massacres, les génocides, auxquels se sont livré les occidentaux en envahissant les autres continents , mais les doux sauvages écologistes avant l'heure, naturellement bons, merci Jean-Jacques, sont une vue de l'esprit.
Les Maoris arrivés en Nouvelle-Zélande par vagues successives de différents archipels mélanésiens, ont sans l'aide d'aucune arme à feu , anéantis plusieurs espèces animales endémiques. Comme le disait si bien Mark Twain : " Tout ce qui m'importe est de savoir qu'un homme est un être humain -cela me suffit. Il ne peut pas être pire". Ce peuple de guerriers pratiquait allégrement l'esclavage ; les membres d'une tribu vaincue étaient donc réduit à l'esclavage, et cela de père en fils. Alan Duff montre bien dans son livre, que Jake Heke , le cogneur, le bagarreur, celui qui maudit tout à la fois la "société" , les pakéhas (les blancs),les chinois, le monde entier, celui dont le mot emblématique est "j'les emmerdent" , retourne avant tout sa violence contre lui même, le descendant de guerriers maoris , mais du mauvais côté car issu d'une lignée d'esclaves. Mais comme on le sait bien depuis Jean Ferrat, la femme est l'avenir de l'homme ! Beth, la femme de Jake, à l'image de ces entreprenantes "mères courage" qui s'activent un peu partout dans le monde pour tenter de changer le quotidien, va redonner espoir et ténacité aux gens de son quartier. Elle fonde une association, ouvre une bibliothèque, arrête de picoler, fait venir à la Cité des Pins des musiciens traditionnels, des chefs tribaux, des historiens maoris qui racontent la geste de leur peuple afin de redonner de la fierté à ces laissés pour compte. C'est un peu "cul cul la praline" mais il faut bien une happy end.
Alors oui : la forme ! Pénible la lecture. Je ne sais pas si c'est un parti pris du traducteur ou si c'est vraiment l'intention de Alan Duff, mais les chapitres sont d'une grande densité qui confine à l'opacité. Les dialogues sont insérés sans guillemets dans le cours de la narration. On se perd souvent dans les fils du récit . Qui parle ? il faut souvent arriver vingt lignes plus bas pour connaître l'identité du locuteur. Je suis peut-être trop "classique" , mais ces récits "déconstruits" fatiguent ma patience...


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