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Dead eyes tome 1 sur 1

John McCrea (Illustrateur)
EAN : 9781534315655
120 pages
Image Comics (10/03/2020)
5/5   1 notes
Résumé :
Meet Martin Dobbs. He's a hot-tempered, foul-mouthed former mercenary and gun-for-hire who's just been forced out of retirement-with both funny and violent results. DEAD EYES is equal parts Unforgiven, The Equalizer, and Robin Hood, from two of comics' most irreverent creators: writer GERRY DUGGAN (Deadpool) and artist JOHN McCREA (Hitman)!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 4, initialement parus en 2019, écrits par Gerry Duggan, dessinés et encrés par John McCrea, mis en couleurs par Mike Spicer.

Une émission de télé effectue une rétrospective sur la carrière du bandit Dead Eyes : un individu normal portant un masque intégral avec une croix rouge à l'emplacement des yeux. Il était spécialisé dans les casses, pour récupérer de l'agent liquide, dérobant de l'argent aussi bien dans les banques que chez les trafiquants de drogue, dans la ville de Boston. Don Digirolamo regarde l'émission et rectifie à haute voix le montant du dernier casse : pas 10 millions, mais 12 millions de dollars, les siens. le reporter indique que personne ne sait si Dead Eyes a pris sa retraite, s'il a été abattu, ou autre chose. Dans un modeste pavillon de Boston, Megan Dobbs raille son mari en indiquant que l'émission s'apparente à Que sont-ils devenus ? Martin Dobbs est nu dans la salle de bain en s'arcboutant pour s'essuyer, sans se faire trop mal avec ses hémorroïdes. Megan augmente le son pour que Martin entende, et celui-ci raille le ton du commentaire qui donne la sensation que ces casses étaient beaucoup plus fun qu'ils ne l'étaient en réalité. Il se remémore un moment en particulier un soir où il avait poursuivi un individu dans des rues désertes de Boston pour le tabasser. Un peu plus tard, Martin Dobbs est en train de donner à manger à Megan qui est dans son fauteuil roulant et qui râle sur le fait qu'il s'agit encore de légumes réchauffés, et que Martin est un mauvais cuisinier. Elle lui indique qu'elle mangera plus tard et qu'il peut partir. Il ouvre le placard et prend son sac de golf avec ses clubs. Il sort et met son sac dans son coffre, en saluant son voisin qui est en train de déblayer le peu de neige qu'il reste dans son allée.

Martin Dobbs s'est rendu à l'hypermarché où il travaille comme agent d'accueil orientant les clients vers les produits qu'ils recherchent. Il ne peut pas s'empêcher de remarquer le contenu d'un caddy d'un client chauve : le parfait nécessaire pour faire disparaître un cadavre, tous les produits qu'on peut trouver quand on fait une recherche sur internet. Il est distrait par une dame qui demande où se trouve le rayon des ventouses à toilettes. Il lui répond rapidement et se dirige vers la caisse qu'a choisie le client au contenu de caddy louche. Il indique à la caissière qu'il prend sa place parce qu'elle est convoquée immédiatement par le patron. Il fait passer les achats du chauve, ce dernier indique qu'il règle en liquide. Dobbs lui explique qu'il ne peut encaisser qu'en carte parce que ce n'est pas sa caisse et qu'il lui faut une preuve d'identité. le chauve commence à lui tendre sa carte d'identité, mais se ravise dans son geste et indique que finalement il ne veut pas utiliser sa carte bleue. Dobbs répond que la caissière Mary sera vite de retour et pourra l'encaisser. le client laisse tomber et s'en va. Finalement il n'est pas aussi idiot que Dobbs l'avait supposé, mais il a quand même eu le temps de voir son adresse. le soir, il se rend en voiture à proximité de sa maison isolée et se change en prenant son masque dans son sac de golf. Dead Eyes pénètre dans le pavillon qui semble vide.

Il s'agit de la deuxième série de Gerry Duggan dont il conserve la propriété intellectuelle. Analog: A Cyber-Dystopian Noir Volume 1: Death by Algorithm (2018, avec David O'Sullivan) s'était avérée assez fade, et il n'est pas sûr que le lecteur ait envie de découvrir la deuxième, s'il n'a pas lu une bonne critique entre temps. Pour cette nouvelle série (initialement titrée Dead Rabbit), Gerry Duggan change pour partie de registre : il s'agit toujours d'un individu se livrant à des activités louches, franchement illégales, mais cette fois-ci au temps présent, et pas dans un futur d'anticipation. Martin Dobbs est un individu d'un certain âge, en bonne santé, et avec des capacités physiques en rien diminuées. Certes, la première fois qu'il le voit, le lecteur découvre un individu en proie à une crise d'hémorroïdes, mais par la suite, il n'en est plus question et Dobbs fait montre des capacités physiques d'un homme en bonne santé, et bien entretenu. McCrea prend soin de rester dans un registre graphique plausible, sans prouesse physique hors du commun, juste des coups portés avec une efficacité immédiate, et sans esbroufe. En outre, Dead Eyes revêt un costume cravate chaque fois qu'il intervient, avec un sens certain de la posture stylée. le lecteur oublie bien vite l'âge qu'il est supposé avoir (entre 40 et 50 ans) pour voir un monsieur avec une réelle expérience : il frappe pour neutraliser son assaillant, ou pour faire mal tout de suite, sans chercher à épater la galerie. Lorsqu'il est en civil, les dessins montrent un individu possédant une assurance que donnent les années d'expérience, quand il trouve une excuse pour prendre la place de la caissière, ou quand il se fait passer pour un inspecteur des services de l'hygiène.

Au fil des séquences, le lecteur se rend compte que Gerry Duggan a effectivement travaillé la personnalité de Martin Dobbs. Une fois passée la scène choc de la salle de bains, le lecteur peut le voir donner à manger à sa femme qui est lourdement handicapée. Il sourit en voyant la manière dont il manipule le client chauve au contenue de caddy louche. Il est en pleine empathie quand Dobbs fait un geste désintéressé pour aider la voisine de chambre de sa femme à l'hôpital. Il relâche la pression avec Dobbs dans sa voiture, après un coup particulièrement délicat. Il se rend compte qu'il est attendri par la réelle complicité entre Megan Dobbs et son mari, complicité qui s'exprime par des détails discrets, plutôt que par de grandes effusions sentimentales. le scénariste a bien conçu son personnage et son caractère transparaît dans chaque scène, qu'il soit en civil ou qu'il porte son masque : il n'y a pas de différence de psychologie entre les deux. La direction d'acteur de John McCrea est en phase avec cette personnalité, à la fois dans les gestes de Martin Dobbs, à la fois dans les expressions de son visage. le lecteur éprouve vite une solide empathie envers cet adulte, ce personnage principal qui n'est pas entièrement un héros du fait d'actes moralement répréhensibles (par exemple abattre un individu à bout portant). La narration (intrigue, dialogues, dessins) est véritablement adulte, sans être racoleuse.

Conquis par les personnages, le lecteur suit donc Martin Dobbs, contraint malgré lui de reprendre les affaires. le premier épisode fait office d'introduction : qui est Martin Dobbs, et pourquoi doit-il réendosser son masque de Dead Eyes ? Une fois que la situation est établie et que le processus est enclenché, Martin Dobbs va devoir échapper aux hommes de main de Don Digirolamo (persuadé qu'il lui a barboté 12 millions de dollars lors de son dernier casse) tout en poursuivant ses propres objectifs. Gerry Duggan étonne le lecteur à plusieurs reprises par sa science du bon dosage. Il découvre à la fois des scènes d'action, à la fois des situations qui relève d'un éclairage social ne se limitant pas à un simple cliché. Certes il est facile de s'attendre à ce que Martin Dobbs doive faire face aux coûts des soins pour sa femme qui est hospitalisée, et que cela l'oblige à se remettre aux casses. Mais le scénariste ne se contente pas d'utiliser les inégalités du système de soins aux États-Unis comme ressort d'intrigue, il montre également des malades autres que la femme de Martin Dobbs. Un peu plus loin, le lecteur découvre que Wheels, le conducteur de la voiture de fuite pendant les casses, lutte lui aussi contre ses propres démons, sans misérabilisme dans l'écriture, et sans excuse non plus. Dans le quatrième épisode, Martin Dobbs se fait passer pour un inspecteur du service de l'hygiène dans un immeuble de bon standing, et la réaction de deux personnes âgées est à nouveau extrêmement bien dosée, entre caricature comique, et justesse ordinaire.

Cette attention aux détails et qualité sociale élèvent le récit au-dessus d'une simple histoire de criminels se tirant dans les pattes, pour s'inscrire dans un registre de polar léger, avec ses drames, mais aussi avec un ton optimiste très agréable. de son côté, John McCrea se retient de verser dans la caricature, comme il a pu le faire pour une série comme Dicks (écrite par Garth Ennis). Il reste dans un registre plus réaliste, avec un investissement dans les décors supérieur à son habitude, à la fois dans la régularité de leur représentation, à la fois dans le niveau de détails. Ses individus sont réalistes et immédiatement crédibles avec une personnalité visuelle qui apporte des éléments sur l'état d'esprit, les émotions, la classe sociale (la prise de conscience progressive du client chauve qu'il prend des risques à laisser des traces en payant). le lecteur se rend compte que discrètement de temps à autre, McCrea augmente l'expressivité d'un visage, pour une légère touche comique (l'effet du protoxyde d'azote par exemple). Il réalise de nombreuses cases et séquences mémorables : Martin nourrissant tout naturellement Megan, le naturel avec lequel Carol présente les factures aux clients de l'hôpital, la classe de Dead Eyes quand il se tient devant Wheels pour lui proposer un nouveau coup, le piège dans le laboratoire des IRM, les yeux inexpressifs de Dead Eyes assis tranquillement devant un homme de main qui sait qu'il ne va pas en réchapper, l'horrible sectionnement de doigts avec une scie sauteuse.

Alors qu'il peut ne pas être très enthousiaste à l'idée d'une nouvelle tentative de série indépendante par Gerry Duggan, le lecteur se rend vite compte qu'il est tout acquis aux personnages, que l'intrigue de bandits tient la route et réserve des surprises, que les remarques en passant brossent un portrait nuancé des personnages et des contraintes sociales qui pèsent sur eux, que John McCrea a adapté sa façon de dessiner à la nature du récit, avec une sensibilité en phase. Un excellent premier tome pour lui-même donnant envie d'un deuxième.
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Vidéo de Gerry Duggan
Hawkeye vs Deadpool : Balles masquées Auteurs : Gerry Duggan, Matteo Lolli, Jacopo Camagni Edition : Panini Comics (Marvel)
Résumé :
Hawkeye, membre des Avengers depuis de nombreuses années, n?a aucun pouvoir tandis queDeadpool a une faculté de guérison sans limite. Vous pouvez lui tirer dessus ou le poignarder, rien ne peut l?abattre ! Un soir d?Halloween à Brooklyn, tous deux doivent faire équipe pour empêcher que les noms des agents du S.H.I.E.L.D. ne soient dévoilés ! (Contient les épisodes US Hawkeye vs Deadpool 0-4,inédits)
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