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EAN : 9782334207638
132 pages
Edilivre-Aparis (16/09/2016)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Ce récit, autobiographique, est celui de ma vie d’enfant et d’adolescente blessée.

Éducatrice spécialisée dans la protection de l’Enfance, à 53 ans, après le décès de ma mère, je fais le point.

Je reviens sur l’enfant que j’ai été et sur ce lien fondateur qui n’a pas pu s’établir correctement avec une mère imprévisible.

J’évoque aussi les blessures de l’enfance d’une petite fille étrangère, fille d’immigrés, une enfant en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Avec ce livre autobiographique, Marie Dumas Mérida utilise la catharsis de l'écriture pour remonter dans ses souvenirs d'enfance et d'adolescence et réfléchir sur la manière dont elle s'est peu à peu construite.

Sans pathos excessif, au plus près des faits, elle raconte son parcours laborieux entre un père qui travaillait beaucoup, un frère idéalisé et surtout une mère omniprésente, personnage clé de ce récit. Cette fille d'immigrés espagnols n'a pas vécu une enfance facile, entre difficultés matérielles et manque de confiance en elle.
La narration intercale, dans une chronologie parfaitement maîtrisée, les souvenirs et les évènements plus récents comme la mort de cette mère despotique, exigeante, négative qui survient au moment où sa fille cinquantenaire est prête à accepter de se pencher sur le bilan de sa vie. Ce texte nous touche car nous sommes toutes des filles et, pour celles d'entre nous qui sont de la même génération que l'auteure, nous rappelle une manière d'élever les enfants qui n'insistait pas vraiment sur l'éducation positive et bienveillante aujourd'hui mise en avant. Des attitudes de rejet, des phrases blessantes, des comportements dévalorisants marquent à vie et génèrent des troubles qui vont nuire à l'estime de soi-même…
Ce livre met également en lumière la volonté d'insertion dans la société française des espagnols exilés et, d'une certaine manière, leur rend hommage : travailleurs, discrets, volontaires, ils ont mérité leur naturalisation à la force de leurs bras et de leurs facultés d'adaptation.

L'écriture est fluide, belle, teintée d'humour : la narration à la première personne met en scène la construction d'un JE à partir des grandes étapes de la vie, petite enfance, enfance, adolescence, et de la mort à travers la fin de vie et le décès de la mère. Les troubles psychiques, anxiété, timidité, repli sur soi, dépression, souffrance profonde, sont analysés à partir des causes, de façon à la fois intérieure et distanciée, une fois les émotions acceptées et digérées : Marie Dumas Mérida revoie sa vie et nous la donne à lire pour qu'enfin quelqu'un ait conscience de ce qu'elle a vécu et de comment elle l'a ressenti.
Le JE se veut aussi sociétal puisqu'il développe un point de vue d'enfant d'immigré avec la honte d'être différent, pauvre, de se faire traiter de « petite bourrique espagnole », de voir ses parents travailler de plus en plus durement pour établir leur famille …

Selon la formule consacrée, on ne sort pas indemne de cette lecture. Personnellement, je suis convaincue qu'on devient parent aussi en fonction de l'enfant qu'on a été, parfois en reproduisant, consciemment ou non, ce qu'on a vécu. Une enfance, heureusement, est constituée d'ombres et de brillance, de moments difficiles et de belles rencontres ; Marie Dumas Mérida a su tirer le meilleur et poser un regard réconcilié avec elle-même sur le pire. Un livre comme La petite Bourrique espagnole donne des pistes de réflexion et des éléments de réponses dans la lignée des théories sur la résilience chères à Boris Cyrulnik.
C'est une lecture que je recommande.
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Après avoir lu le résumé de ce récit autobiographique, j'étais très curieuse de découvrir une histoire d'enfance autre que la mienne. J'appréhendais la dureté du livre, vu le sujet, mais il n'y avait pas de quoi. J'ai découvert une douce histoire d'enfance, certes accompagnée par quelques moments choquants, que Marie Dumas Mérida nous a livrés à l'approche de la mort de sa mère qui a réveillé les souvenirs du passé et le besoin de les coucher sur papier.

Marie Dumas Mérida est née le 10 octobre 1960. Comme vous l'aurez compris, elle ne se souvient pas de son enfance comme d'une enfance heureuse et met en évidence le caractère de sa mère, qui a toujours été dur à supporter. D'aussi loin que Marie s'en souvienne, sa mère a toujours fait la différence entre elle et son frère: elle était l'enfant « problème », son frère était l'enfant parfait. Aussi bizarre que cela puisse paraître, Marie n'a pas eu de prénom officiel jusqu'à ses 11 ans. Sa mère l'avait faite appeler « Marilou » par tout le monde. C'est plus tard que Marilou choisira de s'appeler Marie. Avec un père travailleur toujours absent pour subvenir aux besoins de la famille, Marie grandira sans stabilité et sécurité, passant par de multiples déménagements, et devant faire face aux multiples menaces de sa mère de partir. Cette mère dont Marie assumait les tâches ménagères et supportait tant que possible son besoin d'attention et sa jalousie si on consacrait notre attention à quelqu'un d'autre qu'à elle-même.

Cette enfance, Marie la vécut timide et isolée, vivant de nombreuses humiliations, que ce soit à la maison ou à l'école. Elle aura tout de même reçu de l'amour de ses voisines ou de la soeur de sa mère, mais jamais de cette dernière qui avait une attitude totalement différente en privé et devant les amis. En privé elle était colérique et jalouse, devant les autres elle prenait un air jovial et aimant. Malgré cela, Marie a toujours tout fait pour plaire à sa mère qui, au fond, devait beaucoup l'aimer. Derrière sa carapace se cachait la peur qu'il arrive quelque chose à sa fille…

Ce récit fut très touchant à lire grâce à la sincérité de l'auteure, qui utilise une plume fluide et soutenue accessible à tous d'où s'échappent, ça et là, quelques phrases fortes et poignantes. J'ai beaucoup apprécié ma lecture même si j'aurais voulu avoir plus d'exemples pour comprendre en profondeur le caractère de la mère de Marie Dumas Mérida, et je la termine totalement admirative face à la personnalité de l'auteure, qui a toujours su aller de l'avant malgré ses blessures d'enfance, sachant faire la part des choses et voir toujours le positif pour abandonner la peau de la Petite Bourrique espagnole et devenir celle qu'elle est aujourd'hui. C'est une belle leçon de vie.
Lien : https://lebloglitteraire.com..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Cependant, durant des années, j’ai vécu dans une
souffrance secrète. Le berceau s’est tissé peu à peu dans
mon enfance, non pas par un seul événement traumatique,
mais par une succession de petites choses, parfois
anodines, mais assez percutantes pour laisser des traces
indélébiles, qui ont fait de moi une adulte incertaine,
parasitée de peurs, souvent plongée dans une souffrance
qui m’engluait et dont je ne parvenais pas à me défaire.
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Je perdais peu à peu toute confiance en ma mère, mais sans savoir pourquoi. J’étais partagée entre le besoin de lui plaire, et le sentiment, qui s’immisçait en moi, que je ne pouvais survivre qu’en m’éloignant d’elle.
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La maltraitance, ce n’est pas «que» des coups ou des violences physiques, c’est aussi le regard des autres, l’humiliation répétée, la honte que l’on vous oblige à porter quand on est enfant, la culpabilité; ce qui vous donne envie de mourir à 8 ans… et vous poursuit toute une vie.
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Higelin, dans une interview sur France Inter, le 12 octobre 2015, disait : « Si je dois garder un souvenir de l’enfance, c’est l’amour. L’amour de mes parents, l’amour de mes grands-parents… » Je n’ai aucun souvenir de ce genre de douceur.
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Reçu aujourd'hui et lu dans l après-midi. Un roman biographique qui m.à fait passer par toutes les émotions et qui m.à fait un bien fou.
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