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EAN : 9782266319942
448 pages
Pocket (14/10/2021)
4.22/5   410 notes
Résumé :
Printemps 2019, un cimetière parisien.
Ce sont deux âmes blessées, deux êtres cabossés.
Lui, Benjamin, vient assister aux obsèques d'un jeune homme – un inconnu dont il aurait pu prendre la place.
Elle, Rebecca, balaie les feuilles mortes au hasard des caveaux et fleurit les tombes à l'abandon...
Par hasard, ils se rapprochent, avec douceur et prudence. Chacun d'entre eux a eu son " jour où " – celui où tout a basculé, celui qui les a éco... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (131) Voir plus Ajouter une critique
4,22

sur 410 notes
J'ai eu difficile à franchir le cap. le jour où... je l'achète ou je passe ? Après mon immense coup de coeur pour Raisons obscures, j'ai eu peur d'être déçue par ce nouveau bébé. Puis il y a cette couverture qui franchement ne m'attirait pas. Ça ressemblait trop à un feelgood, une romance à l'eau de rose, tout ce que je fuis depuis un moment.

Enfin, j'ai franchi le cap et acheté le jour où. Ça passe ou ça casse, dans la vie il faut savoir prendre des risques et oser. Et la... magie, merveille, me voila à nouveau ensorcelée et prise dans un émoi difficilement explicable.

C'est l'histoire de deux êtres cabossés par la vie, Benjamin et Rebecca. Ils portent chacun des blessures qui les empêchent d'être heureux, de croire à un lendemain possible. Alors non mes amis, ce n'est pas du tout une romance, ni un roman harlequin. Mais une histoire de maux, d'âmes brûlées vives, avec deux personnages qui se sont posés devant moi et que j'ai entendu pleurer, souffrir, saigner. Non pour du beurre mais parce que la vie est comme Amélie Antoine la décrit, rude, éprouvante, traumatisante, que certaines rencontres nous démolissent et même si d'autres veulent se pointer sous son meilleur jour, il y a des êtres tellement abîmés que le bonheur, ça fait mal partout.

Amélie Antoine choisit ici une construction passionnante entremêlant son récit entre le passé, x jours avant le « jour où » et le présent, x jours après « le jour où », ce qui rend l'histoire immersive à souhait.

Jamais mielleux, jamais larmoyant mais d'une justesse incroyable, avec des passages aussi très surprenants dans l'humour quand les personnages s'accordent momentanément le droit d'être heureux, libérés de leurs ombres. Mais ces zestes d'humour sont fragiles, rares, précieux. Parce que Amélie nous parle de la Vie, d'accidentés de la route, elle nous parle à coeur ouvert sans dénaturer les sentiments ni les ombres, ni sans en faire des tonnes dans la résilience, ça sent le vécu, ça sent qu'ici c'est une femme proche de l'humain qui a écrit ce livre, une femme mère, une femme éprise, une femme comme vous et moi.

J'ai rarement lu un livre avec des personnages aussi vrais, de ceux qui nous ressemblent, qui me ressemblent. Une description tellement sensible des univers ying et yang.
Oui, je garde une place particulière dans mon coeur pour Raisons obscures, seul roman à ce jour qui m'ait fait pleurer. Mais le jour où est tout, tout près, je n'oublierai pas Rebecca et Benjamin. Voir, sentir, toucher des personnages c'est chose rare et c'est ce qui s'est passé ici...
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Depuis le jour où il a laissé sa place dans un manège à un jeune garçon et qu'un terrible accident lui aura coûté la vie, Benjamin se sent au plus mal. Presque coupable d'être en vie. Pitoyable de ne pas avoir réussi à réconforter son neveu de 10 ans avec qui il était au parc d'attraction. C'est en anonyme, loin de la famille du jeune garçon, qu'il assiste à son enterrement. Dans ce cimetière maintenant quasi-désert, il aperçoit une jeune femme, agenouillée devant une pierre tombale. C'est alors qu'il remarque qu'elle est en train d'enlever les feuilles mortes sur plusieurs d'entre elles. Un simple bonjour et elle quitte le cimetière... lorsque, quelques jours plus tard, ses pas le guident de nouveau vers le cimetière, il se met à espérer la croiser à nouveau...
Rebecca a fui son passé, son lieu d'habitation pour s'installer en région parisienne et ses parents. Rester anonyme aux yeux de tous. C'est donc avec étonnement qu'elle se surprend à discuter avec Benjamin et même à lui donner son numéro...

Deux âmes cabossées qui se rencontrent dans un cimetière. La première peine à avancer dans la vie, emplie de remords, la seconde, portant un poids bien trop lourd pour ses frêles épaules, veut écrire une nouvelle page de sa vie. Depuis « le jour où », déroulant le fil du temps, Amélie Antoine nous entraine peu à peu dans le passé de Rebecca, dévoilant petitement le drame qui s'est joué. Si l'intrigue n'est pas des plus recherchées et si certaines situations font preuve de facilité , ce roman se veut avant tout l'histoire d'une rencontre, de deux blessés qui vont s'entraider pour avancer, de la vie dans ce qu'elle a de plus tragique parfois mais aussi de beau. Amélie Antoine rend plus que jamais attachants ces personnages tant elle y accorde beaucoup d'attention, de tendresse, d'humanité et que ses mots sonnent juste. Ce roman sensible, riche en émotions, se révèle tout à la fois sombre et lumineux...
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Avant, les gens se rencontraient en boîte, ou pendant leurs études.
Et puis il y a eu l'avènement d'internet et des sites de rencontre.
Désormais, pour trouver l'âme soeur, rien de tel que de se promener dans les allées d'un cimetière.
Les lecteurs de Katarina Mazetti se souviennent probablement de la rencontre de Désirée et Benny dans le mec de la tombe d'à côté.
Les lecteurs d'Amélie Antoine se souviendront quant à eux de celle de Benjamin et Rebecca dans les allées d'un cimetière de la région parisienne.
Elle y nettoie des tombes laissées à l'abandon, lui assiste avec culpabilité à l'enterrement d'un homme dont il a involontairement provoqué la mort.
La couverture renvoie d'ailleurs à cet accident ayant eu lieu dans un prologue inoubliable.
Il sera fasciné, irrésistiblement attiré par cette inconnue, obsédé par la simple idée de la revoir.
Dans cet espoir, il reviendra s'installer parmi les pierres tombales, tentant de lire Mr Mercedes sans parvenir à s'y plonger tout à fait.
Ce qui fera de ce roman de Stephen King - auteur également ( mais est-ce un hasard ? ) de Simetierre - leur premier sujet de conversation.
Puis ils feront l'amour passionnément sur les sépultures, dans les caveaux et les catacombes.
Ils se marieront et auront beaucoup de petits vampires.

Excusez-moi, il semblerait que je me sois un peu égaré.
Aucun suceur de sang ni succube ni créature démoniaque dans le jour où. Amélie Antoine ne s'est pour l'instant pas encore reconvertie dans la fantasy urbaine.
Par ailleurs, aucun passage drôle non plus. Si vous souhaitez vous esclaffer toutes les deux pages comme avec le plus connu des romans de Katarina Mazetti, mieux vaut passer votre chemin.
Le jour où s'inscrit parfaitement dans la bibliographie de la Lilloise.
Même si tant par besoin personnel que pour répondre à la demande de son éditeur ( le roman paraîtra chez XO en septembre ) le jour où est un roman plus lumineux que ne l'étaient Raisons obscures ou Sans Elle, il ne s'agit pas pour autant d'une simple histoire d'amour. Il n'y a pas de feux d'artifice à chaque page. Amélie Antoine n'a pas vendu son âme à la collection Harlequin pour quelques euros.
Vous avez besoin d'un peu de baume au coeur ? Vous trouverez tout ce qu'il vous faut au rayon feel-good de votre librairie préférée.
La lumière dont on parle ici n'est qu'un mince trait au milieu des ténèbres.
Un halo doré nécessaire pour que l'histoire ne devienne pas irrespirable.
J'ai eu la gorge serrée, les tripes nouées et les yeux quelque peu embués par moments.
Et croyez le ou non, ça n'est pas de lire l'histoire de deux être blessés se rapprochant peu à peu qui m'a procuré ces émotions douloureuses.

Je vais d'abord parler du sujet qui fâche, et qui est justement cette histoire d'amour.
Jamais je ne l'avouerais, même sous la torture, mais il m'est arrivé par le passé de lire quelques romans de Danielle Steel, orfèvre en littérature sentimentale.
Jusqu'à me rendre compte que l'intrigue était toujours la même.
Malgré la plume toujours aussi aérienne et envoûtante d'Amélie Antoine, j'ai quand même mis du temps à m'intéresser à l'histoire proprement dite.
Je me suis même demandé qui avait kidnappé mon auteure de prédilection, qui jamais n'aurait été se perdre dans cette littérature préfabriquée à l'eau de rose.
Deux êtres séparés de leurs conjoints respectifs, abîmés, torturés, qui se cherchent en tâtonnant, qui éprouvent des sentiments, mais non c'est trop compliqué, tu ne peux pas comprendre, mais moi je t'aime...
"Il avait l'impression d'être un vulgaire déchet, de ne plus avoir de valeur en tant qu'être humain. Un sentiment indescriptible."
On ne passe pas non plus à côté de tous les poncifs du genre. Les personnages eux-mêmes s'en rendent compte en utilisant les termes "mièvre" ou "téléfilms sirupeux" face à la réalité de ce qu'ils ressentent. L'amour peut avoir bien des visages mais pour le décrire c'est difficile de faire dans l'originalité.
"Avec elle, tout est intense, éclatant. le bonheur est irrepressible."
"L'amour peut tout, s'est-il répété."
Mais ce mauvais départ n'en n'était pas vraiment un comme j'ai pu m'en rendre compte par la suite.
Je n'apprécie pas le sentimentalisme gratuit. Les intrigues de coeur sans aucun lien avec le reste du contenu ou le sujet abordé.
Ca n'est absolument pas le cas ici.
Loin de là.
C'est une histoire de résilience.
Et c'est une histoire qui, à l'instar de Raisons obscures, vous emmène là où vous ne l'auriez pas soupçonné.
L'un de ces encarts "faits divers" que l'on peut retrouver dans les journaux.
C'est vraiment horrible, se dit-on avant de tourner la page pour regarder les résultats sportifs et d'oublier aussitôt la tragédie qui ne peut arriver de toute façon que dans les autres foyers.
Oui, et horrible est un mot encore bien trop faible quand le roman nous le fait vivre de l'intérieur.

Ne comptez évidemment pas sur moi pour vous dire quel est réellement le sujet abordé dans le roman.
Quel fait divers va vous donner des envies de meurtre, va vous laisser pantelant au point de ne pas oser lire le paragraphe suivant.
Entre larmes, incompréhension et colère.
Par contre, je peux vous dire quand :
Le jour où.
Etrangement, cette date m'a d'autant plus interpelé que c'est aussi le jour où mon père aurait eu soixante-et-onze ans s'il avait vécu assez longtemps.
Tous les amateurs d'Amélie Antoine savent à quel point ses romans sont intelligemment construits. Je pense bien sûr aux Secrets qui commence par la fin et remonte dans le temps au fur et à mesure des chapitres. Au défi qu'elle s'était lancé avec Solène Bakowski d'écrire un roman avec un même début, une même fin, de mêmes personnages, et une minuscule variable au début de leurs histoires respectives qui en feront des oeuvres uniques.
Cette fois, l'ensemble du roman est relié autour d'un axe : Le jour où.
Il y a une alternance passé / présent, chronologique dans les deux cas à de rares exceptions près.
Le passé nous emmène inexorablement vers ce jour où. Et vous vous doutez bien que ce jour-là n'est pas celui où Rebecca a mangé de la viande de kangourou pour la première fois mais qu'il sera bien plus déterminant et qu'il marquera à jamais un avant et un après.
Le présent quant à lui nous en éloigne progressivement, pour autant l'ombre du jour où plane encore, menaçante.
Ainsi les chapitres s'intitulent "Dimanche 07 avril 2019 - 315 jours après le-jour-où" ou "Vendredi 30 mars 2018 - 58 jours avant le-jour-où"
La date exacte ne nous est donc pas du tout cachée.
En réalité, le roman parle de la place et du poids du passé, de la difficulté voire de l'impossibilité de se reconstruire sur un champ de ruines.
"Je n'existe plus."

J'ignore quel drame exactement a vécu personnellement Amélie Antoine mais il n'est pas sorcier de deviner qu'elle a mis beaucoup d'elle-même dans le personnage de Rebecca.
Cette dernière, auteure pour la jeunesse, parle ainsi du livre qu'elle est actuellement en train de rédiger, comme une mise en abîme :
"Par contre, un roman qui permet de te transcender et d'exorciser la réalité, ça j'en suis capable."
Et ce livre, c'est bel et bien le jour où.
Qu'il s'agisse de Rebecca ou d'Amélie Antoine.
Livre dans lequel transparaît tant sa douleur que son long chemin vers un nouvel équilibre.
En outre l'auteure qualifie elle-même ce roman de très personnel.
Il a du agir comme une catharsis, un exutoire, un pas supplémentaire vers un avenir meilleur.
Que je lui souhaite de tout coeur.

Sinon tout ce que je peux dire encore c'est qu'à part le personnage d'Alice - la soeur de Benjamin - qui ne m'a pas convaincu par ses dons de voyance et m'a semblé un peu artificiel, tous les autres protagonistes m'ont paru plus vrais que nature. Quelques comportements suffisent à nous dire qui ils sont, quelle est leur personnalité.
Au point que je me sois moi-même reconnu dans les maladresses et les hésitations de Benjamin.
"Benjamin est toujours dans la retenue, dans la peur du jugement, ce qui l'empêche d'être naturel."
Oui, c'est exactement moi et le manque de confiance que j'éprouve trop souvent.
Quand l'auteure le décrit réfléchissant une demi-heure au contenu d'un simple sms, je me suis aussi vu à l'oeuvre à hésiter, rectifier, corriger, jusqu'à trouver exactement les bons mots dans un texto ou un courriel, des mots qui ne seront pourtant pas du tout analysés par mon interlocuteur.
Rebecca l'encourage à ne plus se dénigrer, mais elle est aussi capable de se métamorphoser après un geste ou une parole innocente comme s'il devait surveiller la portée de la moindre de ses paroles.
Si les personnages, leurs pensées, leurs réactions, semblent aussi justes, c'est parce que l'auteure lilloise a une maîtrise parfaite de la psychologie humaine et de la façon de les retranscrire.
Même la noirceur d'une Karine Giébel ne rivalise pas avec les émotions qu'arrive à nous faire partager Amélie Antoine. On vit et on éprouve les mêmes souffrances que ses personnages écorchés vifs. Et ce qui permet cela, c'est à mon avis la sensibilité même de l'auteure, à fleur de peau, et son empathie.
Pour l'anecdote, les deux écrivains ( Karine Giébel et Amélie Antoine ) seront au sommaire d'un recueil de nouvelles intitulé Regarder le noir ( à paraître en mai ) en compagnie notamment de Claire Favan, Barbara Abel, Olivier Norek et bien d'autres noms encore de la littérature noire.
Non, Amélie Antoine n'est pas une auteure de polars, en tout cas pas à proprement parler.
Et pourtant elle est peut-être la plus douée d'entre tous pour plonger dans les abysses de l'âme humaine et en extraire ce qu'il y a de meilleur.
Et de pire.

* * *

Depuis ma lecture j'erre dans les cimetières, certain d'y trouver enfin mon âme soeur.
J'ai demandé à une veuve en larmes sur la tombe de son époux décédé quelques jours plus tôt si elle voulait bien m'accompagner au cinéma, je me suis discrètement mêlé à la foule de personnes présentes autour du cerceuil que les fossoyeurs descendaient en terre, proposant aux plus jolies femmes d'aller prendre un verre avec moi une fois les funérailles achevées.
J'ai aussi dragué une croque-morette, totalement fasciné par son absence de sourire et une gardienne de cimetière en lisant Changer l'eau des fleurs de Valérie Perrin face à sa loge. Elle n'a jamais compris le message.
Je dois avouer que pour l'instant je n'ai pas rencontré énormément de succès.
Peut-être dois-je encore parfaire mes tentatives de séduction ?
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j'ai terminé ce livre il y a déjà une dizaine de jours, mais voilà, on procrastine, et on se retrouve à la veille de devoir absolument le rapporter à la médiathèque sous peine de voir débarquer sur mon paillasson la dizaine de personnes qui l'ont réservé, la bave aux lèvres, écumant de rage parce que je fais de la rétention, prêts à renverser ma bibliothèque pour le trouver plus vite et ...stooooppp ! je m'égare, pardon, c'est lundi soir et le journée fut longue.
Soyons efficace, et venons-en à mon ressenti sur ce quatrième opus d'Amélie Antoine à mon actif.

Comme beaucoup d'autres lecteurs, j'avais eu un gros coup de coeur pour "Raisons obscures", roman par lequel j'ai découvert l'auteure. Difficile ensuite de retrouver le même enthousiasme même si pour l'instant je n'ai été déçue par aucun des suivants. Par contre, j'avais lu "Raisons obscures " presque d'une traite, alors qu'ici malheureusement ma lecture fût hachée en multiples fragments avant de m'endormir, ce qui arrivait parfois au bout de 10 pages tant je suis crevée en ce moment. Vous conviendrez que ce ne sont pas des conditions idéales pour apprécier un livre, si bon et passionnant soit-il. Et "Le jour où" est sans conteste un bon roman, avec des personnages attachants, même si parfois un peu attachiants !

je vous les présente : d'abord on rencontre Benjamin qui est au parc d'attraction avec son neveu d'une dizaine d'années. Il s'apprête à monter dans le grand huit, mais derrière lui, Tiago, 20 ans, lui lance un regard désespéré, il ne reste qu'une navette pour ce tour, et le jeune homme voudrait tant faire monter dans le manège avec cette petite nana là devant, il a eu un coup de foudre pour elle pendant la longue attente...comme Benjamin est un mec plutôt sympa, il lui cède la nacelle, quitte à attendre encore un peu.
Et une semaine plus tard, on retrouve Benjamin dans un cimetière, complètement déglingué par la culpabilité, regardant de loin une famille qui enterre l'un des siens. C'est là que son chemin va croiser celui d'une jeune femme tout aussi démolie que lui, Rebecca, dont le hobby est de nettoyer des tombes un peu négligées. Ces deux êtres dévastés par des évènements très différents vont bien sûr faire connaissance,et vous vous doutez un peu de la tournure que ça va prendre...

Petit à petit, grâce à des retours en arrière dans la vie de Rebecca, on va comprendre ce qui la mine et lui ôte le goût de la vie, ce fameux "jour où". Et parallèlement on suit l'évolution de la relation entre ces deux écopés, au fil des jours "d'après". D'une situation somme toute basique, Amélie Antoine a su tirer une histoire qui ne peut vous laisser indifférent, grâce à son talent pour développer la psychologie des personnages (à ce propos, le mari de Rebecca, Louis, est une vraie réussite, mais je n'en dirai pas plus !). Franchement, si j'avais été un peu plus en forme, je n'en aurais fait qu'une bouchée, de ce roman, tellement il est prenant ! le seul petit point qui m'a un peu chiffonnée, c'est la valse-hésitation de Rebecca vis-à-vis de Benjamin, j'y rentre ou pas, dans cette relation ? Mais on comprend finalement la raison de ses réticences.

N'attendez pas un roman avec de l'action à cent à l'heure, des rebondissements toutes les dix lignes, non, là on est sur un rythme assez lent, posé, mais non sans surprises, il y en a quand même quelques-unes de gratinées. Ce n'est pas non plus un filgoude comme dit ma pote Nicola, même si on pourrait s'y tromper de prime abord. Au contraire, les situations vécues par les deux héros sont très dures, surtout pour Rebecca, certaines pages pourront peut-être vous faire monter la larmichette. Mais il y a beaucoup d'humanité chez Amélie Antoine, on le ressent fortement dans ses romans. Et ce qui est certain, c'est que je continuerai à découvrir les écrits de cette romancière talentueuse.
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Amélie Antoine a une finesse psychologique tout à fait hors du commun. Une qualité découverte dans Raisons obscures qui m'avait séduite et même ébranlée chez cette jeune et talentueuse auteure. Pourtant si j'ai retrouvé dans le jour où ce même sens aigu des rapports humains, une sensibilité à fleur de peau, une construction intelligente du récit, j'ai quelques réserves sur cette histoire d'amour entre deux êtres fracassés par des événements antérieurs à leur rencontre. Ainsi les phrases un peu clichées et autres banalités interminables sur les émouvants moments révolus avec l'enfant disparu. Trop c'est trop, trop nuit à l'émotion suscitée chez le lecteur. Bon, ce n'est pas rédhibitoire. Et même si je trouve qu'Amélie Antoine devrait se méfier de cette tendance au pathos, j'ai néanmoins apprécié le jour où. Au point de le lire d'une traite, impatiente de connaître l'épilogue d'un amour lié à une résilience presque impossible.
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Citations et extraits (70) Voir plus Ajouter une citation
On devrait toujours faire les choses au moment où l'on a envie de les faire, sans tergiverser, sans vouloir être raisonnable, sans remettre à plus tard. Parce qu'on ne sait jamais s'il y aura un plus tard en réalité. Et il suffit d'un minuscule grain de sable pour que le "plus tard" se transforme en "trop tard", pour que l'espoir se métamorphose en regrets. La pire erreur qu'on puisse faire, dans la vie, c'est d'être raisonnable. De temporiser, de douter, d'attendre. Au lieu de se contenter de vivre.
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- Avec [mon mari] j'étais dans un degré d'intimité qui me paraît impossible à recréer avec qui que ce soit. Ça avait pris des années, pour se connaître aussi bien l'un l'autre. Pour me sentir à l'aise, pour m'autoriser à être totalement moi-même, sans la moindre gêne ni la moindre honte. J'ai grandi avec lui, j'ai changé avec lui. Je pouvais mettre un jogging en guise de pyjama, je pouvais avoir les cheveux gras le dimanche, ne pas m'épiler régulièrement, être de mauvaise humeur sans devoir me justifier... Comment serait-il possible de recréer une telle intimité avec un autre homme ? Je n'en ai pas le courage...
- Mais les débuts d'une histoire d'amour sont aussi positifs, enivrants, grisants... Découvrir l'autre, sentir sa curiosité, son désir, son attachement... L'intimité entre deux personnes n'est en rien une question de temps, qui plus est. On peut se sentir en symbiose totale avec quelqu'un qu'on vient de rencontrer, comme on peut ne jamais se permettre d'être vraiment soi-même avec une autre personne, malgré les mois qui passent.
- Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? J'ai toujours préféré la sécurité à l'attrait de la nouveauté.
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On devrait toujours faire les choses au moment où l’on a envie de les faire, sans tergiverser, sans vouloir être raisonnable, sans remettre à plus tard. Parce qu’on ne sait jamais s’il y aura un « plus tard », en réalité. Et il suffit d’un minuscule grain de sable pour que le « plus tard » se transforme en « trop tard », pour que l’espoir se métamorphose en regrets. La pire erreur que l’on puisse faire, dans la vie, c’est d’être raisonnable. De temporiser, de douter, d’attendre. Au lieu de se contenter de vivre.
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On peut se sentir en symbiose totale avec quelqu’un qu’on vient de rencontrer, comme on peut ne jamais se permettre d’être vraiment soi-même avec une autre personne, malgré les mois qui passent. 
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(...) elle en vient toujours à se demander s' [il] l'a en réalité un jour aimée. Après tout... peut-être a-t-il joué la comédie dès le début, en lui mentant et en se mentant à lui-même, simplement parce qu'il voulait de cette petite vie normale qui l'insupporte tant désormais. Parce qu'il voulait une compagne, parce qu'il voulait une famille, parce qu'il voulait, par-dessus tout, cette jolie image sociale à laquelle il tient réellement. Le mari modèle, le père modèle. Rôle de pure composition qu'il ne parvient plus à tenir, à présent.
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