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Citations sur Ourika - Édouard - Olivier ou le Secret (71)

Ma cousine, il en est des maladies de l'âme comme de celles du corps, celles qui tuent le plus sûrement sont celles qu'on porte avec soi dans le monde, il y a des désespoirs chroniques (si on osait le dire) qui ressemblent aux maux qu'on appelle ainsi, ils rongent, ils dévorent, ils détruisent mais ils n'alitent pas. (Olivier, Folio, p.233)
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Il y a des destinées, ma chère cousine, qui sont frappées de malheur, rien ne peut les changer, el les secours de l'amitié et les conseils de la raison privées de la douceur de confier leurs peines, elles voient le blâme s'attacher à elles quand elles ont lassé la pitié; telle est, Adèle, ma triste vie, croyez que si ma douleur eut admis des consolations, je n'aurais pas attendu pour réclamer votre intérêt que vous me l'eussiez offert, je dois souffrir seul; il m'est défendu de puiser dans autre cœur la force et l'appui qui me manquent, il faut que je tire tout mon secours de moi-même et que, dans mon malheur, je n'aie d'autre ami et d'autre témoin que moi, une telle situation est si peu d'accord avec la nature de l'homme, qu'elle est une douleur à elle seule. (Olivier, Folio, p.232)
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Un profond dégoût s'attache pour moi à tout ce que je possède et j'envie tout ce que je n'ai pas, je regarde le laboureur qui cultive en paix ses champs, je voudrais prendre sa place et lui donner cette part de gloire et de fortune qui m'est échue et qui ne peut rien pour mon bonheur, et croyez-moi, Adèle, je gagnerais à cet échange. Le vide, l'ennui qui me dévorent se mêlent à mes moindres actions, comme pour les empoisonner toutes, les seuls moments où je respire sont ceux où je puis faire un peu de bien, parce que alors je perds dans l'intérêt des autres le sentiment douloureux de moi-même et que je m'oublie en les servant. Cet état, je vous l'avoue, a beaucoup diminué pour moi le prix de la vie, je conserve la mienne plus par honneur que par goût; mais quelquefois le sacrifice me semble plus grand que le prix que j'en retire, et la satisfaction intérieure de la conscience ne vaut pas la délivrance que la mort me donnerait. (Olivier, Folio, p.232-233)
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Les sentiments délicats ont une sorte de pudeur ; s’ils ne sont pas devinés, ils sont incomplets : on dirait qu’on ne peut les éprouver qu’à deux. (Ourika, Folio, p.88)
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Respectons les sacrifices, ils sont toujours inspirés par la vertu. (Olivier, Folio, p.289)
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Je ne conçois pas qu'on dise que le souvenir du malheur passé augmente le bonheur présent, je trouve au contraire qu'il l'empoisonne, le malheur n'est jamais si loin qu' on n'ait plus lieu de le craindre, il est au fond du vase, il en est la lie, on sent qu'il est tout près de revenir. (Olivier, Folio, p.283)
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Une seule chose m'inquiète, chere sœur, c'est que tu ne désapprouves ce qui me rend heureuse, mais crois moi; il n'y a pas une raison, une vérité absolue. Hors les principes éternels de la religion et de la morale, tout se modifie, tout est relatif dans le monde, et c'est le caractère et la manière de sentir qui font la vérité des diverses conditions du bonheur. L'ambitieux croit voir le réel de la vie dans les honneurs et les dignités, l'orguilleux dans les succès, l'avare dans l'argent; pour une âme tendre, chère sœur, le réel de la vie, c'est d'aimer et d'être aimée, voilà le vrai pour moi, je n'en connais pas d'autre, c'est là ce qui me fait vivre, c'est là ce qui me ferait mourir. (Olivier, Folio, p.276-277)
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Je vais passer encore quelques jours ici, ce pays me plaît. La mer donne de la grandeur au paysage parce qu'elle place à côté de la paix des champs l'image des dangers et de la mort. Ces voiles lointaines ramènent les idées vers leurs missions aventureuses, on pense à l'espace qu'elles vont traverser, aux rivages inconnus qui les attendent, aux hasards qu'elles vont courir; symboles de la vie, elles ignorent ce que le sort leur réserve, elles fuient avec l'espérance dont elles portent l'em- blème à leur pied. (Olivier, Folio, p.277)
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Adèle ! que peux-tu penser de moi ! quel mépris peut-être mes lettres élèvent en toi ! Ta sage raison se révolte contre ma faiblesse, hélas ! ma sœur, c'est pour l'état où je suis qu'il est dit : ne jugez pas ; non, ne dispute rien à la passion, elle seule sait ces secrets, cette langue terrible ne s'apprend qu'aux dépens du repos, du bonheur, de la paix de la vie entière; on la paie trop cher pour n'avoir pas le droit de la parler; mais crois-tu que ce soit un soulagement ? Non, Adèle, en te peignant mes tourments, je les augmente ; chaque nouvelle forme que je donne à mon inquiétude la fortifie et la redouble, car ce qui est vrai est fécond, et la douleur comme le reste, je te quitte, ah ! ma sœur ! donne-moi toute ta pitié. (Olivier, Folio, p.268)
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La passion borne tout, elle enchaine l'imagination, elle la fixe sur un seul objet. Tout est indifférent quand tout est secondaire. (Olivier, Folio, p.267)
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