L'héroïne, qui a étudié la littérature coréenne et française à Séoul, est de retour dans sa ville de Sokcho. Sa vie est toute réglée. Elle travaille dans la pension de Monsieur Park. Elle voit sa mère une fois par semaine, elle entretient des relations spéciales avec cette dernière, qui travaille le poisson et est d'ailleurs une des rares à savoir vider le fameux fugu, mortel si mal préparé. Tout son univers va être chamboulé quand débarque le français dans la pension. La communication n'est pas toujours facile entre les deux étrangers, les non-dits s'accumulent, les différences culturelles creusent l'écart et les vexations de la jeune fille. L'étranger va lui offrir une parenthèse.
Je ne suis jamais allée en Asie mais j'ai aimé découvrir des aspects de ce pays dont j'ignore tout, et surtout cette petite ville portuaire proche de la frontière nord-coréenne. Au travers des descriptions, on voyage dans cette cité, hors-saison, désertée par les touristes. L'hiver est mordant, chaque ruelle semble sentir le poisson et les autres mets locaux.
Le style de l'auteure est particulier, de prime abord très simpliste, avec une succession de phrases courtes, souvent sans verbe. Ces descriptions lapidaires font ressortir de la plume d'
Elisa Shua Dusapin une poésie et une beauté. Tout est dans la finesse et la délicatesse. C'est compliqué à décrire, il faut le lire pour le comprendre. Ce petit livre (144 pages) se veut très contemplatif mais sa puissance est réelle. Avec une économie de mots, elle arrive à faire passer des émotions et ne tombe à aucun moment dans les clichés.
En résumé, un très beau roman plein de poésie et de délicatesse.
Ma dernière lecture de l'année 2021, qui rejoint mon palmarès de l'année.
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