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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a parfois des petits moments de grâce dans la vie, des instants où un regard semble vous pénétrer profondément, des moments où une chanson vous emporte très loin et vous laisse ensuite les yeux brillants, des minutes qui paraissent durer des heures ou des heures qui défilent à toute vitesse et vous laisse abasourdie, vidée mais heureuse.
La lecture de ce roman fait partie de ces moments empreints de poésie qui touche le lecteur en plein coeur, c'est un texte lumineux dont je ressors émerveillée.
C'est l'histoire d'une rencontre entre une jeune femme franco-coréenne et un dessinateur de bande dessinée normand, dans une petite ville du sud de la Corée en plein hiver.
Ils n'ont rien en commun, mais quelques jours passés ensemble vont laisser une empreinte indélébile sur chacun d'eux, comme une tache d'encre ou une cicatrice qui s’estompe mais ne s'efface jamais complètement.
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Hiver à Sokcho, en Corée du Sud.
Eté à Nantes, ou presque (presque été ou presque Nantes ? les deux).
On recommence à avoir assez d'énergie pour mettre le nez dehors le soir et le week-end, surtout que c'est la saison des festivals littéraires. Le temps de lecture en pâtit et le courage pour rédiger des billets aussi.

J'ai vu passer l'avis d'Acoun sur ce joli roman juste avant de commencer ma lecture. Je ne l'ai toujours pas lu pour ne pas être influencée, mais je suis sûre qu'il est excellent, comme d'hab', alors foncez le découvrir, il saura vous donner envie, d'autant que ce petit bijou délicat* le mérite !
--- là, j'ai cru que je pourrais faire l'économie de quelques lignes, en disant que c'était pas la peine de me faire suer, qu'Acoun en parlait beaucoup mieux, et puis j'ai trouvé ça deux brins : un feignasse et un malhonnête. ---

Ce joli roman ressemble à l'image que donne Elisa Shua Dusapin lors des salons (et sans doute des interviews télé) : cette jeune femme franco-coréenne de vingt-cinq ans est fine, gracieuse, intelligente ; elle semble à la fois modeste et franche...
Beaucoup de sensualité se dégage de cet ouvrage, sous la douceur et derrière la pudeur.
Une grande place est donnée à la cuisine et à la nourriture
- pour le meilleur : un art véritable qui suscite le plaisir des sens (comme dans 'Chocolat' de Joanne Harris, 'Mangez-moi' d'Agnès Desarthe...)
- et pour le pire : elles érigent/entretiennent des barrières culturelles, servent à malmener un corps mal-aimé...

La plume, l'histoire et les images sont belles, tout en subtilité. J'ai été un peu déçue par la fin, j'aurais aimé redescendre un peu sur terre, moins rester dans le flou.

PS : je viens de lire le billet d'Acoun, j'aime beaucoup. Je n'ai pas pensé à Corto Maltese parce que je ne le connais pas, ni à Camus dont je n'ai lu que 'L'Étranger', mais le parallèle avec 'Lost in translation' me plaît bien !

* Je parle du roman, pas d'Acoun, dont je ne connais que les talents sur Babelio. Je ne saurais dire s'il est petit, bijou, et/ou délicat... 😉
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Un court roman à l'atmosphère feutrée et sensible, pure et éthérée.
C'est l'histoire d'une rencontre entre deux êtres que tout oppose ou presque, mais qui va s'avérer douce et sensuelle.
Le texte est très agréable à lire, aéré, joliment écrit, il faut se laisser porter par le rythme et la musique des mots toujours bien choisis.
C'est également un joli voyage à Sokcho ville côtière proche de la frontière entre les deux Corée, voyage contemplatif mais aussi culinaire.
Une jolie découverte, Elisa Shua Dusapin est une jeune auteure à suivre...
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HIVER à SOKCHO est un récit intime d'une Franco coréenne enfermée dans sa ville natale, Sokcho en quête d'identité. L'arrivée d'un Français dans la pension où elle travaille va provoquer chez elle un réveil existentiel. L'atmosphère du récit est froide, l'action tâtonne, les corps se frôlent, les sentiments se révèlent et se gomment aussitôt. Tout est en retenu. La vie quotidienne est rythmée par les repas, les plats traditionnels, les préparations ancestrales. le lien entre les 2 personnages passe par les dessins du Français qui se cherche autant que l'héroïne. le texte d'ELISA SHUA DUSAPIN est d'une très grande finesse. L'écriture sensible révèle une poésie douce et pour finir enivrante.
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Hiver à Sokcho est un roman très court qui se déroule en Corée du Sud, à la frontière avec la Corée du Nord. Dans cette petite ville balnéaire, désertée l'hiver par la foule, la narratrice va faire la rencontre d'un français, auteur de BD. Elle est attirée par cet homme parce qu'il vient de France, ce pays exotique et lointain d'où vient son propre père qui l'a abandonnée avec sa mère. le temps d'une semaine, un étrange ballet se noue entre les deux personnages.

C'est un roman singulier que voilà qui donne la parole à une jeune femme qui préfère la solitude de son village au bruit de Séoul. Poétique et doux, voilà les deux termes qui définissent ce petit roman. Mais sous la douceur apparente se cachent des secrets de famille et des non-dits. Elisa Shua Dusapin a le don de suggérer beaucoup de choses: la perte, l'absence, la maladie. Que vient donc chercher ce jeune français dans ce village isolé? Pourquoi cette jeune femme refuse de vivre une vie pleine de rires, de joie et de sorties? Entre eux se noue une relation sensuelle et équivoque.

L'autrice nous fait sentir le froid qui gèle les os et les canalisations, l'odeur forte et rance du poisson, celle plus chaude et enveloppante des bouchées vapeurs. On voyage pendant quelques pages dans cette Corée authentique.

Cette rencontre éphémère ouvre une jolie parenthèse de lecture pendant quelques heures.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Dans une petite ville portuaire de Corée du sud, proche de la frontière avec la Corée du Nord, deux êtres se rencontrent, s'apprivoisent et se côtoient. le paysage d'hiver, de neige, de pluie et de grisaille ralentit le récit qui progresse à petites touches. Lui, est dessinateur de bandes dessinées et vient de France, en quête d'inspiration, elle, travaille dans une pension de famille, elle est franco-coréenne et n'a jamais quitté son pays natal. C'est une jeune fille solitaire, emplie de rêves nés peut-être d'un ailleurs que lui a légué son père français inconnu. le roman se déroule entre terre et mer, près du no man's land de la frontière que le dessinateur veut approcher. Elle l'accompagne pour faciliter son séjour, l'emmène vers cette frontière, lui trouve une librairie où il peut acheter de l'encre, lui prépare une cuisine qu'il ne goûte pas. Entre eux se tissent des liens à la fois improbables et précieux. le héros du dessinateur, comme son créateur est un homme solitaire, errant de pays en pays. Les odeurs, les saveurs, les bruits, les détails du paysage hivernal m'ont saisie, enchantée et plongée dans une Corée à l'écart de la mégalopole de Séoul et de son modernisme extrême à l'image des deux personnages en quête d'eux-mêmes ou de l'autre. Des dessins courent sur les pages, de l'encre s'écrase, des couleurs pastels et mêlées exprime un monde de poésie, un monde de nulle part d'une bouleversante beauté.
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Il faut refermer ce livre tout doucement... pour ne pas laisser la magie s'envoler, pour garder cette poésie qui déjà se dilue et déborde des frontières des pages.... pour un instant encore ! Humer les odeurs de la mer et sentir les pages du carnet sous ses doigts.
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L'héroïne, qui a étudié la littérature coréenne et française à Séoul, est de retour dans sa ville de Sokcho. Sa vie est toute réglée. Elle travaille dans la pension de Monsieur Park. Elle voit sa mère une fois par semaine, elle entretient des relations spéciales avec cette dernière, qui travaille le poisson et est d'ailleurs une des rares à savoir vider le fameux fugu, mortel si mal préparé. Tout son univers va être chamboulé quand débarque le français dans la pension. La communication n'est pas toujours facile entre les deux étrangers, les non-dits s'accumulent, les différences culturelles creusent l'écart et les vexations de la jeune fille. L'étranger va lui offrir une parenthèse.

Je ne suis jamais allée en Asie mais j'ai aimé découvrir des aspects de ce pays dont j'ignore tout, et surtout cette petite ville portuaire proche de la frontière nord-coréenne. Au travers des descriptions, on voyage dans cette cité, hors-saison, désertée par les touristes. L'hiver est mordant, chaque ruelle semble sentir le poisson et les autres mets locaux.

Le style de l'auteure est particulier, de prime abord très simpliste, avec une succession de phrases courtes, souvent sans verbe. Ces descriptions lapidaires font ressortir de la plume d'Elisa Shua Dusapin une poésie et une beauté. Tout est dans la finesse et la délicatesse. C'est compliqué à décrire, il faut le lire pour le comprendre. Ce petit livre (144 pages) se veut très contemplatif mais sa puissance est réelle. Avec une économie de mots, elle arrive à faire passer des émotions et ne tombe à aucun moment dans les clichés.

En résumé, un très beau roman plein de poésie et de délicatesse.
Ma dernière lecture de l'année 2021, qui rejoint mon palmarès de l'année.

Lien : https://tasouleslivres.com/h..
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C'est l'histoire d'une rencontre à la frontière entre les deux Corées entre une jeune femme qui travaille dans une pension et un dessinateur français, l'histoire d'une rencontre entre deux cultures, entre deux arts, le dessin et la gastronomie. Une histoire triste et mélancolique racontée dans un style allusif, dépouillé et pourtant très visuel. C'est l'histoire d'une rencontre manquée.
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Hiver à Sokcho, écrit par la Franco-Coréenne Elisa Shua Dusapin, met en scène le quotidien de la narratrice, elle-même Franco Coréenne, pendant les quelques semaines où Yan Kerrand, un auteur de bandes dessinées, séjourne dans la modeste pension où travaille la jeune fille. La narratrice, bien que fiancée à Jun-Oh, est fascinée par l'univers artistique de Yan. Elle passe de longs moments à l'observer lorsqu'il dessine, elle lui sert de guide lorsqu'il se déplace et est aux petits soins pour lui. La jeune fille passe beaucoup de temps à cuisiner, mais à son grand désarroi, Yan ne touche jamais aux plateaux qu'elle lui prépare. La nourriture, si importante en Corée, est présente tout au long du roman. On observe, impuissants, les malentendus culturels entre Yan et la narratrice. le roman place le lecteur au coeur de la rencontre entre Yan et la jeune fille, on a envie de les aider à communiquer et à émerger de la froideur ambiante. Un roman écrit avec une grande sensibilité, un roman dépaysant, un roman que l'on n'a pas envie de quitter.
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