AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,55

sur 253 notes
5
5 avis
4
7 avis
3
11 avis
2
1 avis
1
0 avis
Max est un pianiste classique de notoriété internationale. Il vit avec Alice, sa soeur, dans un grand duplex à Paris, métro Château-Rouge. Il est un peu trop porté sur l'alcool, ce qui fait mauvais ménage avec sa profession. Il est amoureux d'une femme qu'il a perdue de vue et cherche à retrouver, Rose. Dès le début du récit, nous savons qu'il mourra « dans vingt-deux jours ». ● J'ai toujours plaisir à retrouver la prose si élégante et précise d'Echenoz. Elle est ici mise au service d'un récit très original et plein d'humour, où l'on se dit, à partir de la deuxième partie : « Est-ce bien ce que je crois ? le personnage est-il bien là où je crois qu'il est ? » ● Eh oui, le roman va vers le fantastique, mais un fantastique si proche du quotidien qu'il est difficile à distinguer. C'est très réussi. ● Cette fois encore il ne faut pas lire la IVe de couverture, qui en dit beaucoup trop et lève des ambiguïtés savamment mises en place par l'auteur.
Commenter  J’apprécie          620
Ah, que voilà, pour moi, un excellent remède (non remboursé par la Sécurité Sociale mais garanti sans effets secondaires nocifs) contre la morosité, le cafard, la déprime, le spleen, le blues!...

C'est avec infiniment de plaisir et le sourire aux lèvres du début à la fin que je viens de replonger dans un livre d'Echenoz.
Pour une fois, la quatrième de couverture n'en disait pas trop, parlant uniquement de la pratique astreignante du piano. Cela m'a laissé le plaisir de la surprise, que je ne dévoilerai pas non plus, mais qui intervient à la fin de la première partie.

Et, en effet, le texte est clairement divisé en trois parties, assez différentes: tout d'abord, une entrée en matière que j'ai trouvée assez jubilatoire, dans laquelle je me suis régalée de l'humour de l'auteur et de son écriture, à la fois détachée et tellement riche; s'enchaînent ensuite deux parties, auxquelles je ne m'attendais donc pas en entamant ma lecture, mais que j'ai beaucoup aimées aussi par la réflexion qu'elles peuvent entraîner pour le lecteur, si celui-ci le souhaite.

Une nouvelle fois pour moi, un excellent moment avec Echenoz, qui me ravit par son écriture et aussi, ici, par son imagination!
Commenter  J’apprécie          300
Une première partie où nous est présenté Max, pianiste célèbre qui est mort de trac avant chaque concert.
Plutôt effacé, beaucoup rêveur, il a tendance à boire pour contrer ses angoisses.
Deuxième partie, mais où est-il ? Quel est ce centre ?
Est-ce le purgatoire ?
Troisième partie, le revoilà à Paris, mais sous d'étranges conditions.
Purgerait-il une peine en enfer ?
J'ai adoré ce livre.
Celle d'un grand romancier, pour avoir inventé cette histoire.
Et celle d'un grand écrivain pour la richesse du style, la recherche et la précision du vocabulaire.
Quand je trouve des mots comme supination, acédie, animadversion.... et que je dois recourir au dictionnaire, j'ai toujours l'impression de m'enrichir.
Et outre nous raconter de belles histoires, la littérature est là pour ça aussi.
Vraiment une excellente lecture.
Commenter  J’apprécie          276
Ce roman de Jean Echenoz se subdivise en trois parties distinctes.
La première nous fait découvrir le personnage principal de l'histoire : un pianiste concertiste quelque peu emprisonné par les contraintes de son art. Jusqu'ici, on ressent une totale symbiose entre le titre et les écrits de l'auteur.
Viennent ensuite les deux autres chapitres de l'histoire assez décalés par rapport au précédent.
J'avoue avoir éprouvé quelques difficultés à accrocher les parties entre elles, sans en dire trop. Quelques longueurs dans les descriptions nous mènent vers une fin très philosophique à mon goût.
Un roman assez surprenant où des grands thèmes sont abordés, bien écrit.
Commenter  J’apprécie          252
« Il a peur. Il va mourir violemment dans vingt-deux jours mais, comme il l'ignore, ce n'est pas de cela qu'il a peur. » Avec cette phrase, le lecteur en sait davantage que le personnage du livre et Jean Echenoz joue ainsi avec nos expectatives et atise notre imagination. Bien joué ! La première partie du livre est excellente.
N'étant pas particulièrement attirée par les écrits surnaturels, j'ai eu beaucoup de difficulté avec la deuxième partie du livre. Et je me suis demandé quel était le message que l'écrivain voulait faire passer.
La troisième partie ne nous laisse pas dans le vide. En fait le message est clair : l'enfer c'est de ne pas avoir osé faire des choses de notre vivant, d'avoir laissé filer les occasions, par crainte et manque de confiance en soi.
Mais j'aime la façon d'écrire de Jean Echenoz, et rien que la première partie en vaut la peine...
Commenter  J’apprécie          141
Max, le héros du roman (ou plutôt l'antihéros) est un pianiste classique de haut niveau, un tantinet mal dans sa peau, alcoolique, dépressif et en proie à des hallucinations.
L'auteur nous prévient d'emblée : il mourra dans 22 jours !
Et l'auteur a vu juste : c'est ce qui se produit ! S'ouvre alors la deuxième partie du livre à caractère fantastique : Max se « réveille » dans un « Centre » spécialisé, ré-apprend à vivre sous une nouvelle identité et un nouveau physique. C'est la partie la plus faible du livre.
Dans la troisième partie, après un séjour à Iquitos dans l'Amazonie péruvienne, le nouveau Max rejoint Paris pour vivre sa nouvelle vie. Mais est-ce possible ?
Le livre a quelques longueurs, un sérieux coup de mou dans la seconde partie, mais on retrouve vite la patte d'Echenoz qui ravira ses admirateurs.
Commenter  J’apprécie          130
Rangé dans les rayons de la bibliothèque, un Jean Echenoz que je n'ai pas lu, donc ni une ni deux, aucune hésitation, je le prends et m'en retourne à la maison, le poser sur la table de chevet, puis laisser quelques jours passer avant de l'ouvrir... faire durer les préliminaires, l'attente. Après cette mise en condition, le plaisir n'en sera qu'augmenté pensé-je. En fait, je n'en sais rien, peut-être aurais-je eu la même sensation si je m'étais jeté dès mon arrivée à la maison dans ce roman ? Parce que, comme d'habitude avec les romans de Jean Echenoz, je me suis régalé.

Une première partie sur la vie de pianiste de Max très détaillée, minutieuse et tellement bien écrite. Un personnage dont on sent les failles, les peurs, les angoisses et les manques bien qu'il soit assez pâle subissant plus qu'il ne vit sa vie. Bernie, son aide de vie semble plus dense, plus intéressant. de belles images naissent sous la plume de l'auteur : "Mais qu'est-ce que c'est que ces fleurs, s'énerva-t-il, tu sais bien que je ne supporte pas, bazarde-moi tout ça. Oui oui, dit Bernie qui ramassa prestement les bouquets puis fila surchargé comme un corbillard pendant que Max tombait sur sa chaise, devant une console désormais surmontée d'un miroir au fond duquel, dans l'ombre, Parisy s'épongeait le cou à l'aide d'un Kleenex en boule." (p.18/19)

Une deuxième partie qui commence très bien, traîne un tout petit peu en son mitan puis redémarre et fait la place à une troisième et ultime partie réjouissante. Très équilibré, Au piano est un roman qui se lit le sourire en coin, qui détaille chaque paysage, chaque personnage et chaque situation. Je ne peux m'étendre que sur le vrai bonheur qu'il y a à lire les phrases, les paragraphes de Jean Echenoz, parce que je ne veux rien dire de cette histoire pour en laisser la surprise aux futurs lecteurs qui seraient passés par le blog. Les joies des longues phrases virgulées, dans lesquelles plusieurs idées cohabitent, s'entrechoquent et se mêlent. Il faut aimer. Echenoz, c'est avant tout un style, une exigence littéraire, un beau travail avec la langue.

D'aucuns pourront dire que les rebondissements n'en sont pas, que les personnages manquent de profondeur, ... Peut-être. Mais lire Echenoz c'est aussi lire ce qu'il n'a pas écrit mais qu'il sous-entend, lire entre ses lignes. Pas toujours évident, c'est la raison pour laquelle il faut prendre son temps et se préparer en retardant de quelques jours la lecture dès lors qu'on l'a entre les mains.
Lien : http://www.lyvres.fr
Commenter  J’apprécie          90
Je le confesse d'emblée, je ne suis jamais tout à fait rentré dans ce roman.
Le premier chapitre du livre donne à voir le quotidien quelque peu désordonné de Max, pianiste de musique classique renommé, assez versé sur l'alcool.
Passées les anecdotes assez efficaces sur la vie du pianiste un peu malgré lui, le récit va ensuite s'arrêter sur la silhouette d'une femme : celle d'une violoncelliste talentueuse, que Max a perdu de vue depuis quelques années et dont il est secrètement épris. Notre homme va alors tout mettre en oeuvre pour retrouver cette ravissante femme. Un soir pourtant, il se fait très violemment agressé dans la rue par des inconnus. Il y perdra la vie.

Sans en révéler tout le contenu, les deux chapitres qui suivent (et qui constituent la suite et la fin du livre) jouent sur un mode un peu décalé voire déroutant : Max est recueilli dans un hôpital quasi vide dirigé par un homme étrange. Après une importante opération chirurgicale et une période de convalescence, il lui sera permis de retourner sur terre à une seule et unique condition : celle de ne pas approcher par quelque manière que ce soit toutes les personnes qu'il connaissait jusque avant l'agression qui lui coûta la vie.

C'est dès ce deuxième chapitre que le récit devient, selon moi, quelque peu confus, étrange. L'auteur mêle avec peu de réussite le plausible et l'improbable et l'objet, l'intrigue du livre perd beaucoup de son intensité. Dommage.
"Au piano" n'est sans doute pas le meilleur roman de Jean Echenoz. Ce sentiment ne m'empêchera cependant pas de continuer à lire un auteur que j'apprécie beaucoup.
Commenter  J’apprécie          71
Première page : voici Max, il va mourir violemment dans 22 jours mais, il l'ignore. Roman en 3 parties. La première, on suit le pianiste reconnu internationalement. La deuxième, il est dans un genre de purgatoire. La troisième : la résurrection. J'aime la façon de Echenoz d'interpeller le lecteur et son humour. J'aime moins les descriptions de détails, qui pour moi, alourdit le texte.
Commenter  J’apprécie          70
N°408 – Mars 2010
AU PIANOJean ECHENOZ – Éditions de Minuit .

C'est l'histoire d'un homme, Max Delmarc, pianiste de concert, un peu alcoolique, qui vit dans son monde parisien, éternel amoureux des femmes mais un peu timide, un peu gauche dans ses attitudes, du genre admirateur plus que complice et qui préfère laisser au hasard le soin d'organiser les rencontres avec elles. Il va mourir dans 22 jours de mort violente, mais, bien entendu, ne le sait pas encore. Il est accompagné, presque comme son ombre par Berni, sorte de factotum, d'acolyte qui veille sur lui et le suit partout, Parisy, son imprésario, un parfait imbécile qui ne pense qu'à l'argent et ne connaît rien à la musique. Puis il y a les femmes, Alice, tout d'abord, sa soeur qui vit avec lui, à côté de lui. Ces deux êtres s'ignorent mais se croisent. Puis il y a les autres femmes, Rose, sorte de beauté intemporelle idéalisée, un amour tout ce qu'il y a de plus platonique, à qui il pense toujours bien qu'elle appartienne à un passé vieux de trente ans, et donc au souvenir, et qu'il croit voir partout (Rose, pour lui, c'est une véritable obsession au point qu'il la poursuit dans le métro, mais elle reste une ombre), et « la femme au chien » qu'il n'ose vraiment aborder.

La mort annoncée de Max se produit à la sortie d'un gala de bienfaisance, elle est violente. A partir de ce moment, par le biais d'une sorte de mise en abyme, il se retrouve dans une clinique bizarre, le Centre, où il rencontre un certain Béliard, une sorte de double de Berni. Là, il rencontre Doris Day avec qui il passe une torride nuit d'amour et Dean Martin. Tous deux semblent ne pas vouloir se souvenir de leur vie terrestre. On peut y voir une allégorie du purgatoire puisque ici on ne reste pas longtemps et on attend d'être envoyé soit au parc (le paradis?) soit en section urbaine (l'enfer qui n'est autre que la terre). Il revient donc sur terre, mais on lui interdit de rencontrer quiconque faisait partie de sa vie d'avant. Il passe par l'Amérique du sud pour rejoindre Paris où il change complètement de peau comme on abandonne un costume devenu trop petit mais enfreint quelque peu les consignes de Béliard qui lui-même prend quelques libertés avec la règle. A la fin, ce n'est pas Max mais Béliard qui part avec Rose devenue bien réelle, mais qui est pour un autre!

L'auteur se fait à la fois le narrateur et le complice d'un Max qui finalement a passé sa vie à se laisser porter par les événements.

J'aime bien l'humour et le phrasé de Echenoz qui, même s'il n'est pas vraiment académique, distille une sorte de musique autant qu'un univers à la fois quotidien, banal mais néanmoins original. Son écriture est fluide, avec un grand souci du détail et il maintient l'intérêt de son lecteur jusqu'à la fin, d'autant qu'on a l'impression que cette histoire, entre fantasme et virtualité, ne se terminera jamais. Il entraîne son lecteur dans un autre univers pas si désagréable que cela, au-delà de la mort si on veut le voir ainsi, et cette version de l'enfer n'est finalement pas si effrayante que cela. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'elle est attrayante, mais assurément je la préfère à celle de l'Évangile. En tout cas, il enlève à la mort sa dimension de tabou.

© Hervé GAUTIER – Mars 2010.






















Lien : http://hervegautier.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (549) Voir plus



Quiz Voir plus

Douze romans de Jean Échenoz: le bon titre

« C’est un scandale », dit Caine, « c’est la preuve que l’on n’est jamais arrivé à concilier le temps et l’espace.»

L'Américain de Greenwich
L'Amérindien de Greenwich
Le Maire indien de Greenwich
Le Méridien de Greenwich

12 questions
48 lecteurs ont répondu
Thème : Jean EchenozCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..