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3,94

sur 846 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je ne parlerai pas de déception mais cela y ressemble un peu quand même.

Cette petite biographie d'Emil Zatopek n'est pas inintéressante, c'est la manière qui m'a désappointé.

Qu'est-il arrivé à Echenoz ? Qu'a-t-il fait de son humour ?
Il use un peu de son élégante ironie mais insuffisamment, j'ai l'impression d'avoir lu une bio du journal L Equipe en plus fade.
La fin, recouvrant le printemps de Prague et l'intervention Soviétique qui suivit, sauve un peu les meubles sans effacer l'ardoise du passif accumulé.

Mince Zatopek !
Avec Fangio il fait partie des sportifs universellement connus bien que leurs carrières soient passées depuis des lustres.
Retracer l'histoire récente de la Tchécoslovaquie, un pays qui n'existe plus, à travers la figure incroyable de ce sportif de légende, le sujet était pourtant prometteur.
Contrairement à son personnage, Echenoz, ici, manque de souffle.
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Emile n'était pas disposé à courir mais il ne sait pas dire non et en même temps quand tu risques d'être viré, tu t'alignes. Emile ne se pensait pas doué pour courir mais il est devenu bon, efficace comme en témoignent ses 4 médailles olympiques, malgré son style tout moche, tout grimaçant qui n'a pas la classe de masquer l'effort physique. Si, tout en courant, Emile avait pu nous livrer un peu plus des sensations qu'il éprouve, cette lecture aurait été bien plus frémissante sur le plan littéraire mais ça, je pense que c'est comme le style (du coureur et non de l'auteur), pas livré avec. Bon, on apprend qu'il va y prendre goût et qu'il aime bien gagner. On s'en serait douté un peu quand même. En général, pour obtenir l'or olympique, ces deux conditions doivent être réunies.
Si je suis un peu sévère, c'est que je connais et apprécie la qualité d'écriture d'Echenoz et je dois dire que j'espérais quelque chose d'un peu moins plat. J'ai trouvé que l'énumération des records ou des victoires devenait fastidieuse (c'est dire s'il en a gagné des courses !), je m'attendais à ce qu'on aille davantage dans l' intimité de l'effort et des sensations que peut donner la mécanique du corps. Au lieu de ça, on a surtout la description de sa méthode d'entrainement, particulière, certes. du descriptif bien écrit mais du descriptif quand même. Quel est donc alors le principal intérêt de ce roman ? Echenoz retrace le parcours d'un athlète dans un contexte historique précis, contexte qui va influencer nettement sa carrière. Reprenons. Relançons notre coureur au départ.
Des kilomètres, il en a couru Emile depuis les forêts de sa Tchécoslovaquie natale jusqu'aux pistes des stades du monde entier (ou presque et on comprendra plus tard la raison du presque), des kilomètres à user le caoutchouc de ses semelles sur la cendrée. Vous aurez noté tous les mots qui agissent comme des marqueurs de temps : nous sommes dans les années 40-50 dans un pays d'Europe centrale qui n'a pas encore procédé à sa partition et le contexte est bien évidemment celui de la Guerre froide (maintenant, vous saisissez les raisons du "presque").
Champion de demi-fond, pas mauvais non plus sur le Marathon, cet Emile-là a réellement existé (cherchez bien, ils ne sont pas si nombreux les champions tchèques de cette époque à s'être inscrits dans la mémoire des non initiés). Echenoz ne nous rappelle le nom qu'au bout de presque 100 pages. C'est habile car cela produit immanquablement son petit effet de surprise (je n'avais pas lu la quatrième de couverture et je n'avais bêtement pas pensé au substrat biographique) mais a contrario, tant qu'on est persuadé qu'il s'agit d'un pur personnage de fiction, on en veut un peu à l'auteur de ne pas être davantage expansif ou lyrique le concernant, bref de ne pas lui prêter davantage de sentiments. Je ne devrais peut-être pas dire "on" mais "je" quand d'autres, moins ballots que moi, auront compris d'emblée le matériau de départ. Ceci dit, il m'a semblé que l'écriture était en quelque sorte inféodée au réel, étriquée dans ses possibilités de développement. Par contre, l'analyse de l'athlète en tant qu'objet de propagande, à la fois exposé, manipulé, puis censuré est particulièrement réussie. Et dire qu'il n'a jamais pensé prendre ses jambes à son cou pour s'enfuir...

Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Une courte biographie romancée sur Emile Zatopek, coureur tchécoslovaque des années 50. Ce qui frappe dans son parcours, c'est sa domination extrême de la discipline de la course de fond, pendant une période où il gagnait absolument toutes ses courses. Echenoz met en lumière la simplicité d'un champion "par hasard", mais aussi les aléas de sa carrière en raison du contexte géo-politique de guerre froide. Beaucoup de détails sportifs pas inintéressants sur la façon de courir et de s'entraîner. Un roman qui m'a donné envie de fouiller sur le net pour en savoir plus sur ce champion dont le nom m'avait toujours fait sourire mais que je ne connaissais pas plus que ça.
Une très belle écriture, littéraire mais accessible.
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Court roman qui raconte la vie de Emile Zatopek, coureur formidable au style apparemment très spécial. J'ai dû aller voir une vidéo parce que j'avoue humblement que je ne connaissais pas du tout ce coureur tchèque.
Le style de l'auteur est concis, et cela rend l'athlète sympathique et touchant.
L'auteur en profite pour dénoncer le régime communiste de la Tchécoslovaquie dans les années 50 et les interdictions mêlées à la propagande du pays.
Roman très intéressant qui donne envie de courir!
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Si la vie du personnage, Emil Zatopek est fascinante, et son insertion dans le contexte historique plus que troublé intéressante, je n'ai pas été forcément séduite par le style d'écriture. Je crois que j'ai du mal avec une écriture qui se veut - faussement - simple, dépouillée, préférant au contraire les phrases longues aux périodes qui se déploient.
Néanmoins, ce type d'écriture convient au personnage, décrit comme une machine. C'est l'homme parfait du socialisme, son incarnation, qui court sans réfléchir, sans questionner la politique, sans critiquer. J'ai donc eu du mal à ressentir de l'empathie pour lui, qui ne semble exister que par son corps, ne s'exprimant que par la course, ses jambes et ses bras - courant un peu, j'ai bien expérimenté moi-même l'importance des bras... N'ayant pas accès à son intériorité, à ses sentiments profonds, j'ai eu l'impression qu'il ne ressentait rien.
Une expression revient souvent : le "bon Emil", ou "le souriant Emil", comme pour souligner sa simplicité, sa candeur. Tel un nouveau Candide justement, il ne comprend pas bien les événements autour de lui, et le Narrateur le regarde avec une distance ironique, alors que lui, par nature, est omniscient, est conscient des crimes du stalinisme et des dictatures des démocraties populaires. J'aurais donc apprécié que le cadre historique soit plus présent, plus questionné, et non présenté sous un ton faussement naïf et ignorant.
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Emil Zatopek, un homme au destin extraordinaire court aussi pour son plaisir.
Surnommé la locomotive Tchèque, ce spécialiste de la course de fond du 5 000 mètres au Marathon pulvérise tous les records.

Au début des années cinquante il bat 18 records du monde sur des distances variées.
Il va plus vite parce qu'il s'entraîne d'avantage que ses concurrents. Durant ces années il gagne en permanence.

Son caractère bien trempé et son franc parlé agace un peu le "monde athlétique" mais surtout le système politique autour de lui dominé à l'époque par le diktat de l'U.R.S.S.

Surnommé aussi le doux Emil, ce géant est mis de côté puis réhabilité et intronisé depuis au Panthéon de l'athlétisme.

Ce document de Jean Echenoz permet d'en apprendre d'avantage sur ce coureur d'exception.
Cela me motive d'autant plus pour aller courir avec plaisir et de préparer moi même le Marathon.
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Mon avis sur ce livre est mitigé.
Il est très intéressant de connaître la vie d'un sportif de haut niveau en Tchécoslovaquie, du temps du rideau de fer. La lecture est très agréable, sans difficultés et l'on découvre le palmarès impressionnant d'Emile Zapotek.
Mais je suis resté sur ma faim car quand je lis un ouvrage sur un sportif et particulièrement un coureur, j'aime sentir le ressenti de celui-ci pendant l'effort, souffrir avec celui-ci, lire des impressions sur lesquelles je ne sais pas mettre des mots même si je les ai eues. Et dans ce roman, il n'y a pas cette intimité.
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C'était mon premier Echenoz, et j'ai été séduite par le style léger, alerte, faussement décontracté. Je me suis laissée embarquer avec plaisir dans la vie d'Emile Zatopek, comme un enfant à qui l'on raconte une histoire extraordinaire. J'ai passé une lecture agréable, si ce n'est une petite sensation de répétition au milieu, et une fin, qui m'a, je dois le dire, laisser sur ma faim. Trop brutale à mon goût, par rapport aux pléthores de détails qui avaient été donnés tout le long du récit. Très belle histoire néanmoins.
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C'est la biographie romancée d'Émile Zatopek, dont on n'apprend le nom qu'en cours de récit, qui commence pendant la guerre et s'achève sur les conséquences de sa prise de position sur l'entrée des chars soviétiques en Tchécoslovaquie.

Au cas où, avec l'éloignement temporel, nous oublierions combien la liberté a manqué à l'Est au XXème siècle, ce récit nous le rappelle salutairement : des talents ne se sont jamais pleinement exprimés et réalisés pour avoir buté contre les frontières et les interdits.

Ce qui est frappant, chez le sportif, c'est qu'il n'est jamais là où on l'attend, du début à la fin. Il gagne contre toute attente la plupart du temps, puis systématiquement, alors que rien, en sport ne peut être systématique, puis perd de temps en temps, mais jamais régulièrement : il reprend la tête alors qu'on le croit fini, pendant des années, puis replonge à intervalles irréguliers...

Le récit, très linéaire, suit le rythme d'une course. Il n'est pas désagréable à lire et c'est une bonne rencontre.

Cf. note de lecture sur mon blog :
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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c'est l'histoire du coureur tchèque émile zatopek, LE grand nom de l'athlétisme, l'unique coureur ( jusqu'à aujourd'hui) ayant remporté trois médailles d'or aux jeux olympiques d'Helsinki aux 5000, 10000 et marathon. Ceux qui pratiquent ce sport, se demandentencore comment c'est possible à un tel niveau !
C'était un homme connu pour sa gentillesse, son humanité, c'est vrai, mais échenoz nous le dépeint comme un toutou qui dit oui à tout. Jamais de colère. jamais de sauts d'humeur. Tout est okay, même quand le gouvernement prend des décisions pour lui, il ne se s'énerve pas… ne se révolte pas sauf une fois ( enfin !) au printemps de prague et il sera alors brisé par les russes et deviendra éboueur….

L'écriture d'Échenoz est fluide, facile à lire. La prose est simple. le ton plat. Aucune émotion ne s'échappe de cette lecture. Décrire un homme si parfait, si conciliant, si soumis. Sans colère ni révolte rentre, pour moi dans le domaine du merveilleux. Hors Zatopek a existé avec ses qualités et ses défauts. Un homme qui a crié, hurlé, pleuré... Bien différent du pantin d'échenoz.

le livre se lit très facilement. Il est intéressant pour son contexte historique ( on est en pleine guerre froide), peut plaire aux fans d'Échenoz, mais révolteront les fans de Zatopek.
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