La Mort par les plantes

Ce très bel ouvrage a une maquette semblable à n'importe quel livre sur les plantes : une page avec de beaux dessins naturalistes et en face, un bref descriptif plus ou moins savant de la plante en question.
Mais ce glossaire à la particularité d'avoir, sur la double page suivante, le récit d'une mort par empoisonnement avec ladite plante, posologie comprise...

Est-ce un polar étrange, ou un ouvrage sérieux d'un goût douteux ? Comme vous pourrez le lire ci-dessous, l'éditeur se garde bien de trancher.
Et même si les dosages m'ont semblé un peu farfelus lors de ma lecture, il reste un doute, un doute qui donne à ce livre hors du commun tout son mystère !

Le petit mot de l'éditeur :
La Mort par les plantes est bien, comme son sous-titre l'indique, un glossaire des plantes toxiques et de leur utilisation à l'usage du malfaiteur asthénique. Il donne donc bien, très pragmatiquement, les recettes permettant de transformer les plantes en armes. Noms, effets, symptômes, dose minimale, dose létale : on y trouve toutes les informations utiles pour éliminer son prochain. Et à celles-ci s'ajoutent une introduction qui permet de doter tout malfaiteur des outils intellectuels permettant de légitimer son acte ainsi que des études de cas présentées comme réelles...
La Mort par les plantes doit-il être pris au sérieux (et donc condamné) et envisagé comme l'outil de libération de l'opprimé qu'il prétend être ? N'est-il qu'une gigantesque blague menée à son extrême ? Est-il un outil criminel dissimulé sous le masque de l'ironie ? Ou l'inverse ? A la fois vrai manuel criminel et satire féroce de tout pouvoir, La Mort par les plantes est de ces livres qui laissent indécis.
Et c'est justement cet entre- deux qui fait et sa force et son originalité. La Mort par les plantes est une immense blague. La Mort par les plantes est tout ce qu'il y a de plus sérieux.

Une véritable curiosité découverte au Livre en Pente lors de ma première excursion lyonnaise : sorte de pastiche des manuels scientifiques du début du XXIème siècle de la main d'auteurs fictifs, il ouvre d'entrée sur une préface qui atteint des sommets de parodie que le reste de l'oeuvre ne fera plus qu'effleurer. Dosages improbables, symptômes inventés ou surestimés, n'allez pas vous en servir de manuel – Wikipedia remplirait bien mieux cet office. Non que je le conseille, mais c'est toujours utile pour les auteurs•ices qu'ils soient en herbe ou aient pris racine.

Une pépite d'humour servi bien noir mais avec son petit sucre qui a eu la mauvaise idée de mettre la barre trop haut dès son ouverture.