Mon cher Elgas,
J'ai pris le parti de m'adresser à vous directement plutôt que de faire une classique chronique de votre livre. Mon exercice favori se serait révélé insuffisant concernant votre "
Un Dieu et des moeurs", paru aux éditions
Présence Africaine. Je serai ressorti frustré d'un simple billet du Narcisse qui dort en chaque critique littéraire. Trop de choses auraient été mises sous le tapis d'une ode – ou pas – à votre parfaite maitrise de la langue de
Molière, à la haute tenue de votre langue qui frise le snobisme grammatical et à la lourdeur parfois pompeuse de votre phrasé, du moins au début de ma lecture. Je ne pouvais pas me contenter de louer votre "Carnet d'un retour au Sénégal", tout en pourfendant le clin d'oeil (trop) facile à
Césaire, et le classer dans ce qui est maintenant une vraie tendance de la littérature africaine contemporaine ; le conte du retour.
Je vous aurais, sans aucun doute, classé dans le haut du panier des auteurs dont j'ai aimé la prose de l'Alya, comme un Kaar Kass Sonn (Avec nos mains de chèvres), Théo Ananisoh (Ténèbres à midi), Nimrod (L'or des rivières), Mario Blaise (Retour au pays), … et tant d'autres auteurs africains plus ou moins talentueux qui nous content le retour dans leurs pénates-bleds avec – le plus souvent – le même regard venimeux que vous lancez sur le Sénégal. J'aurais fini mon billet en vous disant "well donne !" la modernité du langage dans l'académisme des mots, "Bien joué !" les cojones dans la dénonciation des travers de la société Zinguichoroise (?), "Bravissimo !" pour le regard sans concession sur le père et la mère, "Olé !" pour la mise à nue assumée de vos (re)sentiments sans quoi votre oeuvre littéraire, même ciselé dans l'esprit d'un académicien en instance de départ, manquerait d'âme, manquerait d'humanité. J'aurai sûrement fait un de mes plus beaux comptes-rendus de lecture, si j'en avais eu la largesse.
Mais voilà.
Il y a eu un hic.
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