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EAN : 9782811202293
200 pages
Milady (13/11/2009)
3.73/5   24 notes
Résumé :
Quand on combat pour le Bien, jusqu'où peut-on aller ? Les Sept Armes combattent la corruption dans la rue. Mais la lutte est inégale et le champ de bataille, infini. John Horus sait ce qui est bon pour vous. Et il est déterminé à faire le Bien, que vous le vouliez ou non... quitte à plonger le pays dans le chaos. Le président va l'apprendre à ses dépens...

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce tome comprend une histoire complète initialement parue en 8 épisodes (de 0 à 7) en 2007/2008. Elle s'inscrit dans une trilogie thématique sur les superhéros par Warren Ellis : (1) Black Summer, (2) No Hero et (3) Supergod.

Tom Noir, un homme unijambiste (il a un moignon au niveau du genou gauche), se regarde dans la glace. Puis il se dirige vers son fauteuil dans une pièce dont le ménage n'a pas été fait depuis des semaines, pour se coller devant la télé. CNN diffuse une émission en direct dans laquelle apparaît John Horus (un superhéros revêtu d'un costume blanc maculé de sang avec des sphères technologiques lévitant autour de lui) annonce qu'il vient d'assassiner le président des États-Unis, plusieurs de ses conseillers et quelques membres de la sécurité qui ont essayé de s'interposer. Il explique que le président avait abusé de la confiance des électeurs en cautionnant une guerre en Irak, l'emploi de généraux par des entreprises privées de sécurité, etc. Après le choc de cette émission, Tom Noir répond à un coup de sonnette. Il se trouve face à face avec Frank Blacksmith qui vient lui annoncer qu'il a amené un garde du corps avec lui pour exécuter Tom.

Dès la couverture et les premières pages, le lecteur découvre des illustrations regorgeant d'informations, exigeant une attention de lecture soutenue. Juan Jose Ryp est un obsédé du détail et il accorde la même attention aux éléments de premier plan, qu'à ceux de second ou d'arrière plan. Il ne hiérarchise par l'information visuelle, il reste le plus fidèle possible à tous les détails, comme s'il prenait des clichés au fur et à mesure de chaque séquence. C'est ainsi que dans la salle de bain le lecteur peut contempler les 2 tuyaux d'arrivée d'eau sous le lavabo, le siphon avec sa partie démontable, l'eau qui fuit, le seau placé en dessous pour récupérer l'eau, etc. Ces éléments sont au même niveau de valeur visuelle que Tom Noir se contemplant dans la glace en premier plan. Ryp respecte bien sûr les règles fondamentales de la perspective, mais il ne guide pas l'oeil du lecteur, il le laisse trier la masse d'informations visuelles. Ce procédé atteint son apogée lors des scènes de carnage, avec moult destructions et débris. Il ne manque pas un morceau de maçonnerie, pas une canalisation éventrée, pas un fer à béton, pas un bout de bidoche. À partir des fragments de maçonnerie disséminés dans la page, le lecteur peut même reconstituer la forme du mur, il ne manque ni un morceau, ni la logique de répartition des débris après le souffle de l'explosion. Pour augmenter le niveau de violence, Ryp n'hésite pas à parsemer les cases de giclées d'hémoglobine.

Ce mode de narration graphique présente un gros avantage : le lecteur peut s'immerger dans chaque endroit, au coeur de chaque action, dans chaque explosion de superpouvoir. La contrepartie réside dans le temps de lecture, la concentration nécessaire au déchiffrage, par rapport à des dessins classique où l'artiste guide le lecteur dans la lecture. C'est un style qui évoque celui de Geoff Darrow dans Hard Boiled et Big Guy. Ryp dessine des visages moins peaufinés que ne le fait Darrow. Il a une tendance à abuser des individus qui sont en train de serrer les dents, elles mêmes découvertes dans un rictus qui fait s'entrouvrir les lèvres.

Dans ce récit, Warren Ellis part du postulat que très récemment une bande d'étudiants, aidés par une agence gouvernementale, a réussi à augmenter les capacités de 7 individus rassemblés dans une équipe baptisée Seven Guns : Kathryn Artemis, John Horus, Tom Noir, Zoe Jump, Angel One, Dominic Atlas Hyde, Laura Torch. John Horus a fini par estimer que les élus américains, à commencer par le président, avaient trahi le peuple et qu'il est temps de redonner sa chance à ce dernier. Il s'en suit des destructions gigantesques au fur et à mesure que John Horus canalise les actions militaires menées contre lui, qu'il se retrouve face aux anciens membres des Seven Guns et que ces derniers sont soupçonnés de collusion avec lui. À partir de cette illustration de la maxime de Lord Emerich Acton (le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument), Ellis s'intéresse à la fois au niveau de destruction des affrontements, et à l'idéologie sommaire de ces superhéros. de ce fait, l'histoire reste avant tout un récit d'action, avec quelques points de vue politiques primaires justifiant les affrontements. Ellis mêle un peu de rébellion, avec un soupçon de paranoïa (rien d'exagéré) et la question de la représentation du peuple. Mais ces considérations restent au second plan. Au fur et à mesure, Ellis s'attache surtout à montrer que chaque individu agit pour ses motivations propres et que le concept d'intérêt commun n'est finalement qu'un prétexte pour les uns et les autres.

Sous réserve d'apprécier le style graphique très dense, cette histoire propose un gros défouloir avec un niveau de violence élevé et quelques amorces de réflexion. Avec ces dernières, Warren Ellis met l'eau à la bouche de ses lecteurs, en faisant miroiter ce qu'aurait pu être une vraie réflexion sur le sujet. Mais ici, son intention d'auteur est de montrer que ces superpouvoirs ne peuvent pas coexister avec une humanité traditionnelle et que leur utilisation sans éducation politique de leurs détenteurs ne peut conduire qu'au désastre. En tant que défouloir cathartique, cette histoire mérite 5 étoiles ; en tant que récit de réflexion elle n'en mérite que 4.
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Avec Warren Ellis c'est limpide de chez limpide, si vous ne savez pas que vous vivez dans un monde désabusé, un monde rendu pourri en partie par la mainmise de nos élites qui tiennent tous les pouvoirs, qui portent tout au fond d'eux et jusque dans leurs parties les plus intimes, les gènes de l'obsession.
Dans une société, le pouvoir est confié à une entité qui sera pour ainsi dire notamment garante de la protection des personnes et des libertés individuelles.
Mais parce que détenir le pouvoir est aussi traumatisant qu'être exposé à des rayons gamma, pour éviter des dérives et parcequ'en définitive toute conception du pouvoir est une affaire d'équilibre, indéniablement il doit lui être opposé un contre-pouvoir tout aussi dissuasif.
En tout cas c'est comme cela que devrait fonctionner une société réellement démocratique, mais quand les choses ne semblent pas être ce dont elles paraissent, quand ce contre-pouvoir n'en ait pas vraiment un et que depuis une tour d'ivoire le pouvoir s'exerce sans frein, la nature et plus particulièrement la nature humaine se charge d'investir une nouvelle force pour le contrer.
Dans Black Summer c'est complètement de cela dont il s'agit, les héros de Warren Ellis ou plutôt ses antihéros, incarnent cette idée de contre pouvoir, de force de contestation brute, sauvage et jusqu'au-boutiste.
S'opposer frontalement à un pouvoir corrompu, c'est prendre le risque de le combattre avec les mêmes armes et fatalement de finir par ressembler à ce contre quoi on lutte, les personnages de Black Summer bien qu'artificiellement augmentés, restent des humains avec tout cela comporte en termes prédispositions à faire les mauvais choix malgré les meilleures intentions du monde.
Il en ressort un récit fort et sans concessions avec des personnages fascinant mais un brin psychotique.
Black Summer fait partie de ces récits dont on imagine instantanément le potentiel cinématographique avec en particulier cette scène d'ouverture complètement hallucinante. Après avoir tué le président des États-Unis, John Horus (l'une des" sept armes" crée par le gouvernement) couvert de sang, s'adresse depuis la maison blanche au monde entier par l'intermédiaire des caméras, afin de justifier de son action et mettre en garde tous les criminels mais aussi imposer pour le bien de tous, l'établissement d'un ordre nouveau sans corruption, où la protection et la liberté des personnes seraient LA priorité.
Comme Tom Noir, les autres survivants du feu groupe gouvernementale des "sept armes" assistent impuissants à la TV à ce qui est véritablement une déclaration de guerre aux puissants de ce monde initié par leur ancien ami, avec qui ils devront indubitablement partager les conséquences de ses actes alors qu'ils les désapprouvent.
À travers ce récit ultra-violent mais diaboliquement intelligent, Warren Ellis redéfinit une nouvelle fois la notion de super héroïsme avec cette question en fil conducteur "devons-nous être les super-héros dont ils ont envie ou bien ceux dont ils ont besoin" .
Ce que nous rappelle l'auteur c'est aussi qu'au travers du prisme du pouvoir, l'interprétation que l'on se fait de la justice n'est plus tout à fait la même et on risque finalement de devenir semblable à ce contre quoi on lutte.
Parfois faire le bien c'est peut aussi accepter de faire du mal...
Dans cette idée et parce que son ancien ami John Horus a franchi le point de non-retour, l'estropié Tom Noir sort contre son gré de sa retraite forcée, bien décidé d'en finir avec toutes ses conneries...
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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A lire avant 25 ans, après on n'a vraiment plus les yeux qu'il faut pour apprécier les dessins dignes du fouillis foisonnant des graveurs des années 70. Si malgré tout on insiste, vaut mieux ne pas être daltonien car seule la couleur permet de s'y retrouver un peu. Sinon coté histoire, c'est du comics américain quoi!.. ça vole pas haut en se tortillant entre des allusions à la loi, la politique réactionnaire made in USA et quelques vagues idées sur le "vigilantisme". de jolis dessins en pleine page de nanas à moto cependant...
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Voilà un comics qui n'est pas signé Panini Comics ou Delcourt, mais Milady ... le nouveau label des éditions Bragelonne. Un éditeur qui, par le biais de cette nouvelle collection, ne se cantonne donc plus dans la Fantasy, mais s'attaque ici au récit super-héroïque, et de bien belle manière en plus.

Il faut dire que dès la couverture, Warren Ellis frappe très fort en éliminant le Président des Etats-Unis et ses conseillers avec une scène particulièrement sanglante dans le bureau ovale. Déjà dans sa saga "The Authority", l'auteur anglais ne ménageait pas la politique américaine et son Président. Il continue ici sur sa lancée en livrant une critique acerbe envers la politique américaine et plus particulièrement envers la gestion calamiteuse du dossier irakien. Mais, en déchiquetant Georges W. Bush et son administration dès l'entame de cette nouvelle saga, Warren Ellis ("Desolation Jones", "NéoUniversel", "The Authority", "Planetary", "NextWave", "Fell") n'y va pas de main morte.

Si on y retrouve indéniablement le parfum de "The Authority", l'éditeur vend également cette saga comme le nouveau "Watchmen". C'est vrai que l'auteur met en scène un groupe d'anciens super-héros appelé “Les Sept Armes” et qu'il ne manque pas de mettre à mal le mythe du super-héros, mais le chef-d'oeuvre d'Allan Moore demeure quand même un cran au-dessus de cette histoire. Car si le premier chapitre de "Black Summer" place la barre très haute, la suite repose un peu trop sur l'action pour pouvoir rejoindre "Watchmen" au Panthéon des comics. Mais, l'histoire est très rythmée, parfaitement maitrisée et pourvue de dialogues cinglants. de plus, le graphisme détaillé et dynamique de Juan José Ryp n'est pas non plus pour déplaire.

Une excellente découverte et à un prix démocratique en plus !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
-Si on avait fait ce qu'il fallait ce matin, tous les gars et les filles sous mes ordres seraient encore en pleine santé.
-Puis-je être franc, mon général ?
-Cette pièce est sécurisée et je m'en fous, de toute façon, alors allez-y.
-Qu'aurait-on pu faire d'autre ? Qu'elle autre option avons-nous quand un superman couvert du sang du président nous dit qu'il va tout changer ?
-Ecouter.
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« Nous sommes Grands, mon dieu. Grands. »

Dans ce monde, nous sommes tous rabaissés par des petites personnes et un million de petites choses et lois conçues pour nous maintenir petits…

Je veux grandir Tom. Quand je me lèverai et dirai : « Assez. Nous n’avons pas à vivre ainsi », je veux qu’ils me voient.

Si je peux grandir, tout le monde le peut.
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-C’est une question sérieuse ?

-Les questions sont les seules munitions qu’il me reste M. Horus. Je suppose que vous avez envisagé tout cela avec soin, soupesé les conséquences possibles. Sachant que l’enfer pouvait se déchaîner.
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-Je suis convaincu que la guerre en Irak est illégale et fondée sur des mensonges.

Je suis convaincu que notre peuple et le leur meurent pour des histoires d’argent.
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Je déteste cet endroit. Ça sent la mort. Produits chimiques, pourritures et cadavres… j’ai toujours détesté les hôpitaux.
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