AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Mike Wolfer (Illustrateur)
EAN : 9780970678409
72 pages
Avatar Press (04/02/2001)
4.5/5   2 notes
Résumé :
The original STRANGE KISS storyline collected, featuring the introduction of William Gravel! Strange Kiss is best described by Ellis himself: "A horrific murder/suicide in the middle of a busy city street at midday; an old man rotting and bloating in a hospital bed, something sick gestating inside him; in a darkened place close by, people screaming, impregnated, doomed. Something beautiful and awful is trying to reproduce, and its strange kiss is only to be feared..... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Warren Ellis' Strange KissVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une série de miniséries mettant en scène le personnage de William Gravel, un magicien de combat. Il comprend les 3 numéros de la première minisérie, initialement parus en 1999, écrits par Warren Ellis, dessinés et encrés par Mike Wolfer, avec des nuances de gris appliquées par Dan Parsons. Il commence par une courte introduction d'Ellis évoquant la notion de peur, et indiquant qu'il a réussi à créer un passage dans cette histoire, qui lui donne encore envie de vomir à la relecture. le total des miniséries et de la série mensuelle cumule à 45 épisodes.

Dans une rue passante de New York, un lézard progresse pour rejoindre un tas de détritus. Un coupé blanc arrive à toute berzingue lui roulant dessus. La voiture est conduite par un homme blanc au regard affolé, regardant dans son rétroviseur et prononçant la phrase : je t'aime. Il y a un grand trou dans le parebrise devant le siège passager, et le phare avant-gauche est défoncé. Il est poursuivi par une conduite intérieure noire qui le pousse dans le parechoc. le véhicule blanc fait une embardée et percute la desserte de la terrasse d'un restaurant. La berline noire roule sur le trottoir où se trouve la terrasse et écrase le serveur, passe sur les chaises et les tables. le véhicule noir tape dans le côté de la voiture blanche qui va percuter un lampadaire, et fait un tonneau en restant sur le toit. Elle glisse sur la chaussée jusqu'à s'arrêter en percutant la devanture d'un pub, écrabouillant au passage trois autres civils. La berline noire percute l'arrière de la voiture blanche à l'arrêt. Il en descend une jeune femme brune vêtue de cuir noir. Elle sort un revolver de la poche de son manteau et elle abat froidement le conducteur de l'autre voiture.

La jeune femme brune se retourne vers la foule en leur demandant ce qu'ils regardent. Elle sort un cran d'arrêt effilé comme un rasoir de sa poche et elle se taillade le visage, se coupant le nez, le menton, la peau du visage. Elle finit par s'en servir pour se trancher la gorge, et elle s'écroule morte sur le trottoir. William Gravel pénètre dans un hôpital par l'accès des urgences. Il se dirige directement vers la porte d'une chambre où se trouve un malade. Il salue Bull, un ancien compagnon d'arme alité. À la demande de Bull, Gravel lui file une clope. Ils évoquent les frasques sexuelles de Bull, son homosexualité et sa violence dans les situations d'affrontement militaire. Bull finit par expliquer pour quelle raison il souhaitait voir William Gravel. Il y a quelques jours il a été dragué par un jeune éphèbe dans une galerie d'art. Il l'a suivi dans une pièce à l'écart et a profité de ses faveurs sexuelles. Gull soulève son drap et montre à Gravel que son sexe a pourri sur place et qu'en plus il est enceint.

En 1999, Warren Ellis vient de quitter DC Comics (label Vertigo) suit à un différend sur un épisode de la série Hellblazer, voir le recueil John Constantine, Hellblazer Vol. 13: Haunted qui met en scène un magicien anglais créé par Alan Moore. le lecteur peut penser que la série Gravel vient se substituer à ce que le scénariste aurait pu écrire pour John Constantine. Mais en fait, William Gravel n'apparaît pas comme un clone de Constantine, mais plutôt comme un grand frère ou un cousin. William Gravel est un magicien de combat, avec une solide expérience dans les commandos militaires, et une utilisation quasi systématique d'armes à feu. Il semble aussi blasé que John Constantine, d'avoir vu un nombre d'horreurs incalculable, et rien ne semble pouvoir le surprendre ou l'horrifier, même pas l'état physique de Bull. il est toujours vêtu de son imperméable comme Constantine, mais par contre il est plus musclé et il n'hésite pas à passer en force, ou à flanquer un bon coup de latte pour attaquer. le lecteur peut donc percevoir les similitudes entre les 2 personnages, mais il ne s'agit pas d'une pâle copie, ou d'une imitation. Au cours de cette première histoire, il en apprend un peu sur le passé de William Gravel, sur sa formation militaire, sur le fait qu'il est employé par une branche officieuse du gouvernement qui n'hésitera pas à nier tout lien avec cet opérateur, et à le sacrifier si nécessaire. le lecteur constate également que Gravel dispose de solides connaissances en occultisme, même s'il n'est pas indiqué comment il les acquises.

S'il a déjà lu d'autres histoires illustrées par Mike Wolfer, le lecteur peut hésiter à se lancer dans cette série, craignant des dessins un peu frustes. Il peut également avoir déjà lu d'autres publications éditées par Avatar Press, et craindre des dessins très gore et très explicites. Il est tout de suite rassuré par la séquence d'ouverture, dépourvue de texte pendant 6 pages, à l'exception d'un ou deux phylactères. Mike Wolfer dessine dans un registre descriptif et réaliste, avec un bon niveau de détail. Comme à son habitude, Warren Ellis a conçu une séquence muette dans laquelle les dessins portent toute la narration, assez exigeante. de fait, Wolfer a conçu un plan de prises de vue qui assure une narration très claire et très vivante. le lecteur se rend compte du savoir-faire de l'artiste car il n'est pas facile de rendre la vitesse d'une course-poursuite en voiture quand la vitesse de lecture est maîtrisée par le lecteur. Pour autant, ce dernier peut percevoir toute la force des impacts, l'horreur des civils dans le trajet des véhicules, qui se retrouvent massacrés par ces masses métalliques. Il regarde le détail de l'occupation des trottoirs et voit que Wolfer a assuré une continuité d'une case à l'autre, avec une logique et cohérence impeccables dans l'enchaînement des événements.

Warren Ellis ne précise pas quelle scène lui provoque des haut-le-coeur, mais la page où la jeune femme brune s'automutile est assez difficile à soutenir. Les dessins de Mike Wolfer transcrivent à merveille (ou pour le pire) son mouvement vif et les chairs tranchées net. le lecteur effectue un mouvement de recul incontrôlé en voyant le bout de nez se séparer du visage, et la peau lacérée qui commence à saigner abondamment. L'état physiologique de Bull est plus grotesque avec sa grossesse impossible et l'absence d'appareil sexuel. le lecteur sourit devant ce spectacle macabre, tout en notant que la texture de la chair est un peu trop réaliste pour qu'il soit totalement à l'aise. Il en va de même quand un individu parcourt les couloirs d'une exposition, et qu'il détaille un tronc humain, avec les moignons de jambe bien visibles, les trous comme si une créature était sortie du torse, et les rats qui se baladent dessus. Cette vision est encore plus macabre et malsaine, du fait de son degré réalisme.

Le récit met en scène 2 personnages principaux : William Gravel, et le médecin légiste Leigh Hunt. le premier présente une forte carrure, une coupe de cheveux militaire, et un visage souvent fermé et dur. le dessinateur lui donne une forte présence sur la page, convainquant le lecteur de sa force, de son assurance, et de son expérience. Leigh Hunt est une très jolie femme, sans que Wolfer n'en fasse une femme objet. Son visage est plus ouvert, avec plus d'émotions qui y passe, et le lecteur peut voir qu'elle éprouve des difficultés à accepter l'énormité des situations dans lesquelles elle se retrouve à côtoyer William Gravel. Ce dernier enquête donc sur une mystérieuse épidémie de grossesses contre nature. Wolfer révèle rapidement le genre de créature en gestation dans les ventres humains, et Ellis indique rapidement qu'il s'agit d'embryons de créatures qui ne sont pas de cette Terre. le lecteur anticipe donc qu'il s'agit d'une invasion en bonne et due forme de créatures venues du dehors, ou d'extraterrestres intrusifs. En 3 épisodes, le scénariste doit raconter son histoire rapidement, mais il apparaît qu'il est bien décidé à en donner pour son argent au lecteur, avec son quota d'action, et des séquences horrifiques.

De fait, ces 3 épisodes son bien remplis, avec des séquences décalées dont Warren Ellis à le secret, que ce soit l'humour noir dont fait preuve le médecin légiste quand elle enregistre ses observations, ou que ce soit cette exposition d'oeuvres d'un genre assez particulier. La résolution de l'histoire arrive donc rapidement, et le lecteur découvre que le dernier épisode ne se limite pas à un affrontement brutal et expéditif. Ellis en a encore sous le capot : Gravel effectue quelques observations bien répugnantes sur la nature de la jeune femme brune, et le gros monstre du dehors présentent des particularités qui élèvent la résolution au-dessus des clichés éculés.

A priori, le lecteur n'est pas trop sûr de vouloir découvrir cette série de Warren Ellis, dont le contexte semble être un personnage dérivatif de John Constantine en version mal dégrossie, avec du gore pour pallier la subtilité. Dans les faits, il découvre que Mike Wolfer est très investi dans ses planches, avec un niveau de détails impressionnant et un goût pour le gore qui sort des clichés visuels insipides. de même, Warren Ellis ne se contente pas de cachetonner, mais a construit une intrigue solide, avec des éléments originaux, et un monstre bien conçu. 4 étoiles pour une bonne histoire, un peu courte.
Commenter  J’apprécie          110


Videos de Warren Ellis (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Warren Ellis
Vidéo de Warren Ellis
autres livres classés : goreVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Ce film d'horreur et d'épouvante est (aussi) un roman

Jack Torrance, gardien d'un hôtel fermé l'hiver, sa femme et son fils Danny s'apprêtent à vivre de longs mois de solitude. Ce film réalisé en 1980 par Stanley Kubrick avec Jack NIcholson et Shelley Duvall est adapté d'un roman de Stephen King publié en 1977

Le silence des agneaux
Psychose
Shinning
La nuit du chasseur
Les diaboliques
Rosemary's Baby
Frankenstein
The thing
La mouche
Les Yeux sans visage

10 questions
967 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , horreur , epouvanteCréer un quiz sur ce livre

{* *}