Eh bien ça commence fort pour ce volume-ci. Hard Time : Les temps dur. Ça c'est clair que ça l'est en prison. Et surtout dans celle-ci où la scène d'ouverture est un viol consenti d'un petit blanc rachitique qui fait la prostituée pour avoir la protection de Traylor : un noir grand et costaud , contre le reste du monde carcéral. Se soumettre, subir la violence physique, psychologique, perdre l'estime de soi dans le seul but de vivre un jour de plus... Ce n'est pas une existence. Mais c'est le modèle des prisons.
Jusqu'au jour où John Constantine se retrouve ici, lui aussi. Dès le premier jour de son arrivée, Traylor va vouloir embobiner John pour le soumettre dans ce cercle vicieux de mafieux de devoir rendre le double de ce qu'il lui prête ou sinon il fera de John sa prostituée. Mais John est aussi rusé qu'un renard... Même si certains coups il ne les voit pas venir. D'où le fait de se retrouver ici pour assassinat...
Je n'ai pas été fan des dessins de
Richard Corben, même s'il est doué dans son domaine. Ici ça faisait un peu ambiance pâte à modeler, et ça ne rendait pas aussi sérieux que l'ambiance suintante de ce milieu carcéral dont
Brian Azzarello a écrit le scénario.
Dans le chapitre « de bonnes intentions » : Constantine doit se rendre en Virginie, dans la ville de Doglick, (raclure ou littéralement « chien qui lèche »). Mais pour y aller il fait du stop de nuit, là où les criminels sont de sortie. Une fois arrivé en ville, il va y retrouver des connaissances... mais dans cette ville sans travail, car la seule source d'emplois qu'était la mine d'argent qui depuis a fermé. Donc pour gagner de l'argent facile les gens ont mis leurs dignités de côté, et n'ont pas été cherchés plus loin que le nom de la ville pour se faire de l'argent.
Ici, comme dans le chapitre précédent, on y voit le sombre côté de la pauvreté. Qu'à cause du manque d'argent, on doit se retrouver à faire de terribles choses pour sortir le nez de la merde que les autres nous mettent. Mais le pire est que des gens sont prêts à payer pour voir cela.
Dans le dernier chapitre « Jusqu'à ce qu'il gèle... » Plusieurs gens du coin se retrouvent coincés dans un relais pendant que dehors c'est la tempête de neige. Quand John arrive dont ne sait où, sur le parking on ne comprend pas très bien ce qui le fait sourire quand il regarde depuis dehors quelqu'un dans sa voiture. Mais à peine il rentre dans le relai qu'il s'attire la non-sympathie des gens. Peu de temps après, Pete qui était dehors revient annoncer aux autres qu'un homme dans sa voiture est mort par une stalactite enfoncée dans son ventre... les autres pensent que « L'homme des glaces » a encore frappé. Cette légende urbaine a plus d'un siècle d'existence... Les suspicions vont vers l'étranger qu'est John, car peut-être l'assassin est bien humain, et se trouve coincé avec eux... Puis arrive trois voleurs qui reviennent d'un casse dont l'un des trois est blessé. Les choses se gâtent pour eux quand ils se font démasquer et que la seule solution rapide pour eux est de passer de voleur en preneur d'otages. Là aussi un dur choix est pris par le propriétaire du relais. Laisser sa femme se faire violer par l'un de ces criminels pour sauver les autres otages. Car s'il tente quelque chose pour sauver sa femme, ce monstre d'humains tuera tous les autres otages. Mais pour ce propriétaire la seule culpabilité est d'avoir il y a sept ans rencontré sa femme par catalogue.
Dans cet épisode, ce sont les femmes qui au final ont plus de couilles que les hommes. Elles ont du répondant, elles sont combatives, elles sont fortes.
Au final dans ce volume plusieurs thèmes qui peuvent « déranger » certain.es ne sont que les réalités de notre monde d'humains qui sont sales, écoeurant car ces humains laissent faire ces choses-là, et préfèrent vivre dans le déni, plutôt qu'arrêter que ça se reproduise.
Ici John Constantine, tel un voyageur solitaire, une âme errante, là où il va il remue la merde pour supprimer celui qui en est le fouteur de merde. Même les personnes qui ont un statut fort dans leur travail n'y échappent pas tel : le gardien de prison, l'agent du FBI. Tous sont concernés. Ils ont été de sales c*ns dans leurs enfances, adolescences, ou depuis toujours, jusqu'à leur fin qui signera la paix pour leurs victimes, qui ces dernières n'ont jamais demandé à subir cela.