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Mike Wolfer (Illustrateur)
EAN : 9780970678447
72 pages
Avatar Press (06/01/2002)
5/5   1 notes
Résumé :
Finally, back in print! Warren Ellis brings his mad visions to life with the same team who brought you Strange Kiss. Stranger Kisses is about people for whom two genders are not enough, no matter how you play mix and match with sexuality. It's also about videotape, bad secrets, and what it's like to have an entire city wanting to kill you. The videotape is of seriously physically modified whores. Possibly altered at the genetic level. Because those extra orifices lo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Warren Ellis' Strange Kiss, première minisérie mettant en scène William Gravel, qu'il n'est pas indispensable d'avoir lue avant. Il comprend les 3 épisodes de la seconde minisérie, initialement parus en 2000, écrit par Warren Ellis, dessinés et encrés par Mike Wolfer (la même équipe que le premier tome), avec des nuances de gris appliquées par Dan Parsons.

En ce jour du 05 juillet 2000, William Gravel, magicien de combat, prend des vacances à Los Angeles, et est présentement assis sur un banc dans un parc, en train de fumer une clope, sous un soleil radieux. Un homme avec des lunettes de soleil s'approche du banc, prononce le nom de William Gravel et lui souhaite une bonne fête de l'Indépendance. L'homme demande s'il a passé le test, puis il demande la permission de s'assoir sur le banc. Gravel accepte et répond à une question en indiquant qu'il a reconnu son interlocuteur : John Weston, célèbre acteur se lançant dans une carrière politique. John Weston commence à expliquer qu'il a entendu parler de Gravel, qu'il sait qu'il fait partie du SAS (Special Air Service), et qu'il dispose d'un peu de temps libre. Il lui propose de le payer 200.000 dollars pour 2 heures de travail. Il se demande également ce que le major Gravel peut bien faire sur le sol américain, de quelle opération officieuse et clandestine il peut s'agir. William Gravel répond qu'il pourrait imaginer que l'Empire britannique régente le monde en secret, et que dans cette hypothèse les États-Unis ne seraient rien d'autre qu'une gigantesque expérience sociale pilotée par les Britanniques depuis le jour de leur indépendance en 1776. de temps à autre, le SAS pourrait intervenir sur le sol américain pour éliminer les animaux de laboratoire trop dangereux. le journal du jour mentionne l'assassinat d'un général chez lui dans la région de Los Angeles.

Les 2 hommes se lèvent et marchent. John Weston indique que la mission consiste à lui servir de garde du corps pendant 2 heures. le politicien lui explique que son équipe a réussi à faire croire à des trafiquants qu'il apprécie des vidéos d'un genre spécial, de type assassinat en direct ou torture. le projet est simple : Weston se présente comme acheteur, accompagné de son garde du corps, déclare que les produits sont bidonnés, ressort de l'entrepôt, et demande à la police d'intervenir. Cette opération lui permet d'obtenir une crédibilité immédiate auprès de la police et des citoyens respectueux des lois. Il remet la moitié de la somme en avance à Gravel qui de toute façon n'avait aucune intention de refuser.

Avant même de se lancer dans cette histoire, le lecteur a une bonne idée de ce qu'il va y trouver. En 3 épisodes, le scénariste n'a pas le temps de développer une histoire très dense. En plus Warren Ellis aime bien consacrer quelques pages par épisode à une scène d'action sans dialogue ni commentaire. Ensuite, le premier tome montrait qu'il ne s'agit pas d'une série psychologique : nul portrait en profondeur du personnage principal. Enfin, le titre de magicien de combat établit qu'il s'agit d'un sous-sous-sous genre, et que l'auteur se réserve le droit d'utiliser la magie comme bon lui semble, sans règle établie. Effectivement, le scénario fleure bon la série Z : des vidéos à caractère sexuel avec une particularité bien exagérée, une surprise inattendue qui ne relève pas de meurtre en direct ou de pratiques sadomasochistes extrêmes. John Weston et William Gravel pénètrent dans l'entrepôt comme convenu dans le rendez-vous, et bien sûr il y a un grain de sable dans la mécanique qui fait que la situation dégénère et que les compétences du magicien de combat sont fortement mises à l'épreuve. Dans chaque épisode, 4 à 6 pages ne comportent que 3 cases de la largeur de la page, pour un effet panoramique, et aussi une lecture très rapide. Mike Wolfer reste dans un registre descriptif un peu simplifié, avec des personnages dont la virilité est mise en avant, à la fois leur carrure musclée, à la fois des postures les mettant en valeur. En 66 pages, l'histoire est pliée avec une conclusion en apothéose. Les méchants sont châtiés et ne sont plus en mesure de recommencer, et Gravel s'en tire sans coup férir. Cela peut se lire comme un série Z sans prétention, reposant sur des conventions de récit de genre, et même de sous-genre.

D'un autre côté, le lecteur sait que ces conventions de genre sont à l'honneur, et il attend des auteurs d'introduire des variations tout en les respectant. William Gravel apparaît comme une forme de caricature, mêlant entraînement militaire et capacités magiques. Il est blasé du début à la fin, imperturbable quelle que soient les horreurs qu'il découvre, en particulier la nature des perversions filmées. Il utilise ses 2 pistolets automatiques avec une efficacité redoutable, sans aucun remord, n'hésitant pas à tuer ses ennemis d'une balle bien placée. Il porte un pardessus en cuir, un teeshirt et un pantalon uni tout du long du récit, indépendamment de la température extérieure à Los Angeles, ou des prouesses physiques qu'il accomplit. Effectivement, le lecteur découvre 2 de ses capacités magiques qui arrivent juste au bon moment pour le tirer d'affaire. Wolfer le représente comme un homme à a carrure imposante, visiblement bien musclé, sans pour autant être un culturiste. Ses expressions de visage restent dans un registre limité, ce qui est cohérent avec son assurance née d'une longue expérience. Son langage corporel est plutôt en retenu, sans geste inutile. En situation de danger, il avance prudemment avec ses 2 pistolets braqués devant lui, sans qu'il ne donne l'impression de prendre la pose pour faire un dessin plus joli.

Durant cette mission peu ragoûtante, William Gravel rencontre finalement peu de personnes le dialogue fait comprendre que John Weston est un hommage à Clint Eastwood qui fut effectivement maire de Carmel en Californie de 1986 à 1988, mais Wolfer ne lui donne pas son apparence. John Weston a une stature un peu plus grande que celle de Gravel, et tout aussi bien découplée, mais en plus souriant et un peu plus âgé. Les autres personnages sont essentiellement ceux du gang dealant des vidéos. Wolfer montre des individus musclés sans être bodybuildés, avec des coupes de cheveux moins strictes que celles de Gravel et Weston, et des tenues vestimentaires plus décontractées, plus urbaines. Dans le troisième épisode, Gravel croise une femme pendant quelques pages. L'artiste la montre comme une jeune femme blonde à forte poitrine, bien faite de sa personne, assez passe-partout, avec des expressions de visage ne respirant pas l'intelligence.

Le lecteur suivant la carrière de Warren Ellis sait qu'il s'agit d'un scénariste exigeant vis-à-vis du dessinateur, concevant des pages sans dialogue ou commentaire, où les dessins portent toute la narration. le lecteur observe que Mike Wolfer soigne chacune de ses cases, sans recourir aux raccourcis qui consistent à s'affranchir de représenter les décors à la moindre occasion. Même si certaines pages ne comportent effectivement que 3 cases de la largeur de la page, elles contiennent une bonne densité d'informations visuelles. Les décors donnent parfois l'impression d'être un peu trop géométriques, mais les trames de gris appliquées par Dan Parsons viennent les nourrir et leur donner de la consistance. le lecteur n'éprouve pas la sensation que les personnages évoluent dans des décors de carton-pâte. En tant que metteur en scène, Mike Wolfer sait montrer que les personnages se déplacent en fonction des caractéristiques de chaque environnement, des obstacles, des éléments pouvant les mettre à l'abri des balles. Les pages muettes correspondent souvent à des scènes de combat, et les prises de vue montrent bien les différentes étapes de l'affrontement, le déplacement des personnages et la brièveté des coups échangés, sans leur donner un aspect romantique ou esthétisant. Si l'on considère qu'il s'agit d'une série Z, le dessinateur la met en images comme s'il s'agissait d'une série de premier plan, sans s'économiser, ce que ressent le lecteur en pouvant s'immerger aux côtés des personnages, dans chaque lieu.

De la même manière, Warren Ellis ne s'économise pas non plus. Sous les dehors des conventions de genre, il a bâti une trame plausible : un coup de pub politique, sur fond de trafic reposant sur la maltraitance d'individus n'ayant pas les moyens de se défendre. Dans une démarche cathartique, le lecteur cautionne totalement le fait que Gravel mette fin à ces fumiers et à leur exploitation abjecte d'êtres humains plus faibles qu'eux. Effectivement, la nature des perversions filmées fait son effet sur le lecteur, à la fois par sa logique quant à la nouveauté pour assouvir des pulsions sexuelles hors de contrôle, à la fois par l'horreur corporelle imaginée. de manière inattendue, Warren Ellis réussit à intégrer une composante humoristique parfaitement à sa place, et irrésistible. William Gravel constate rapidement que le gang réalisant ce trafic n'est pas aussi professionnel que la gravité des perversions le laisse supposer. Gravel fait remarquer que ce trafic n'a certainement pas été imaginé et mis sur pied par eux, qu'ils se contentent de le faire fructifier. Cela donne lieu à quelques observations de Gravel sous forme de sarcasmes bien sentis.

Sous réserve qu'il n'y ait pas d'incompréhension sur la nature du récit (un récit de genre à base de conventions assumées), le lecteur plonge dans un polar rapide et bien noir, reflétant une forme de trafic bien réel et d'exploitation de l'homme par l'homme bien abject. le lecteur ressort avec sa dose d'action bien mise en scène, de héros viril qui en a vu d'autres, maîtrisant bien la situation et châtiant les criminels, et une inventivité noire et sarcastique très adulte. Vivement la prochaine dose.
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