Je voulais voir la guerre

Un jour Isabel va tout quitter pour partir voir et photographier la guerre. Elle sera les yeux de ceux qui restent, de ceux qui ne sont pas partis,…Il lui faudra lutter contre et avec la peur, arriver à distribuer ses photos, pénétrer des milieux où il est difficile de se faire admettre, surtout quand on est une femme et qu'on fait un métier d'homme.
Il lui faudra photographier de près, de plus en près, et genoux en terre,…dans la boue, la pluie, les taudis, …prendre des risques,…
Avec ce livre je croyais devoir lire le parfait petit manuel du photographe de guerre avec à l'appui force descriptions sur des massacres, des guerillas, ou autres violences,…Et bien non, il y a beaucoup plus que cela dans ce document que nous livre Isabel Ellsen.Avec ce livre on entre de plein pied dans la vie de son auteur ; c' est avant tout l'histoire d'une femme, qui aime son métier, et va tout faire pour l'apprendre du mieux qu'elle peut, mais c'est aussi l'histoire d'une femme qui a une vie, une histoire, qui ne s'arrête pas en même temps que l'on range son matériel.Elle se livre tout entière , et tout est étalé : passion(s), colère, sentiments, déception, craintes, peurs,enthousiasme …Son style est en outre très clair, très net, très précis,… C'est écrit comme un papier de journaliste avant d'être retouché, et cela donne à son livre tout sa sincérité, toute sa vigueur, un rythme particulier,même si c'est parfois un peu « brut ».C'est facile à lire ; et à nouveau on le prend et on le lâche plus,… N'est-ce pas là la certitude d'avoir en main un bon ouvrage ?
Qui plus est les photos qui illustrent ce document sont excellentes, et pourraient, à elles seules, faire l'objet d'un autre livre.