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Citations sur La subversion du christianisme (19)

L’Église a choisi l'esprit de contrainte et de domination et a rejeté l’Évangile. Elle a établi, nous avons vu comment, le primat de la loi et de la morale, par dessus la foi, l'espérance et la charité, et de ce fait, de ce fait essentiellement pour ne pas dire exclusivement, elle a éliminé la femme, elle l'a réduite au second rôle, elle l'a soumise elle aussi à la loi et aux jugements moraux. La plus grande perte éprouvée par l’Église provient de cette substitution de la morale à l’Évangile qui entraîne le rejet de la femme comme témoin vivant de cet Évangile. Une fois de plus la morale devenait l'expression du mal, de la tentation du jardin d’Éden. Et l’Église perdait sa vocation centrale spirituelle, en soumettant la femme au jugement de cette morale-là.
Je pense que nous tenons là la véritable explication de ce revirement assez stupéfiant selon lequel la femme devient objet de répulsion et de défiance en même temps qu'elle est totalement minorisée, à partir d'une Révélation biblique qui au contraire la place au centre de la volonté de Dieu pour l'humanité. [...] Cette opération a été conduite par les hommes, qui se sont comportés là en défenseurs du groupe, comme s'il s'agissait d'une agression militaire et violente.
A partir de ce moment, il a fallu procéder à deux opérations: neutraliser la femme et se justifier théologiquement. Car il ne faut pas oublier que nous nous situons dans l’Église et le milieu chrétien.
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(...) le Dieu biblique, qui ouvre la liberté à l'homme, qui laisse l'homme faire son histoire, qui accompagne cet homme dans les aventures plus ou moins inouïes qu'il invente. Un Dieu qui n'est pas une "providence" (jamais ce terme n'est biblique), jamais cause déterminante, jamais l'irreductible conducteur. Le Dieu biblique est celui qui sans cesse rétablit la liberté de l'homme qui retombe toujours dans des esclavages, et sans cesse entre en dialogue avec lui, mais seulement dialogue pour l'avertir de ce qui est bien, pour le mettre en garde, pour l'associer à sa volonté, jamais pour le contraindre.
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Je pense que l’interprétation politisante et militante des Évangiles, même faite par de très honnêtes et excellents exégètes est une falsification. Dans l’exégèse, il y a en réalité non pas une opération purement scientifique, mais un choix de valeur : nos spécialistes occidentaux dévoilent leur propre personnalité. (page 140)
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Dès lors ceux qui attaquent le christianisme sont parfaitement habilités à le faire à partir de la pratique désastreuse qui fut la nôtre. Les attaques de Voltaire, d’Holbach, de Feuerbach, de Marx, de Bakounine pour ne citer que ceux qui nous concernent le plus directement sont entièrement exactes.
Et au lieu de se défendre contre elles et de faire une maladroite, inutile, méprisable apologétique, il faut écouter leur attaque, prendre au sérieux ce qu’ils nous disent. Car ils démolissent le christianisme, c’est-à-dire très exactement le dévoiement que la pratique chrétienne a fait subir à la Révélation de Dieu. (page 12)
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Depuis six cents ans avant Jésus-Christ, nous fonctionnons sur le mode du « ou bien - ou bien ». Ce qui est noir n’est pas blanc. Ce qui est vrai n’est pas faux. Ce qui est acte n’est pas pensée, etc. Nous sommes des analytiques, avec une belle rigueur et parfois de grandes synthèses. Nous ne pouvons pas, je dirai presque ontologiquement, supporter la coexistence des contraires, et tenir ensemble deux bouts de la chaîne qui sont logiquement exclusifs. (page 57)
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Dans l’esprit de la plupart de nos contemporains, le christianisme est avant tout une morale.
L’aspect spirituel est bien oublié, sauf de quelques groupes, et l’autre vue que l’on en prend se ramène aux fêtes chrétiennes.
Il est caractéristique que la mise en question de la vérité chrétienne se situe le plus souvent au niveau de la conduite des chrétiens et que le jugement porté soit de type moral. (…)
Il faut bien reconnaître que les chrétiens ont fait tout ce qu’il fallait pour que cette confusion ait lieu.
Or, la révélation de Dieu n’a rien à faire avec une morale. Rien. Absolument rien.
(page 84)
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On a rarement souligné l’influence de l’Islam sur le christianisme, c’est-à-dire sur la déformation et la subversion que subit la révélation de Dieu en Jésus-Christ.
Elle a pourtant été considérable entre le IXe et le XIe siècle.
(page 114)
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Donc, satan, l’accusation, prolifère dans notre monde. Mais ici encore, le drame est que l’accusateur a d’abord utilisé l’Église. Elle est devenue l’origine, puis le perfectionnement, puis le modèle de toutes les accusations, de tout le système inquisitoire. Elle a fait passer les mécanismes accusatoires du domaine privé, personnel, au domaine collectif et institutionnalisé. Sans vouloir exagérer l’affaire de l’Inquisition, c’est quand même exact qu’il y a eu là une perversion prodigieuse de la Révélation, d’un tout fondé sur le Pardon on est passé à un tout fondé sur l’Inquisition.
(page 214)
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L’origine, donnée par la Genèse, du péché du monde n’est pas comme on l’a dit « la connaissance » (Dieu interdisant le développement intellectuel de l’homme, ce qui est absurde !) mais la connaissance du bien et du mal. Or, ici connaissance veut dire décision. Ce qui n’est pas acceptable par Dieu c’est que l’homme puisse décider par lui-même de ce qui est Bien et de ce qui est Mal.
En effet le Bien, c’est, bibliquement, la volonté de Dieu, c’est tout. Ce que Dieu décide, quoi que ce soit, tel est le Bien. Par conséquent ce que fait l’homme en décidant de ce qui est bien c’est exactement substituer sa volonté à celle de Dieu.
(page 85)
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De même, c’est dans la pensée chrétienne que sera radicalisée la Transcendance, la coupure totale entre Dieu et le Monde, qui ne sera comblée que par l’Incarnation, à partir de laquelle aucun sacré ne peut être développé. Le Dieu chrétien se connaît en Jésus-Christ, et nulle part ailleurs. (Je parle de ce que l’on affirme au 1er siècle, dans les trois ou quatre premières générations chrétiennes : le christianisme des origines.)
(page 73)
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