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Nicole Duclos (Traducteur)
EAN : 9782845383166
70 pages
Panini France (22/04/2004)
4.63/5   15 notes
Résumé :
Frank Castle est devenu le Punisher suite au massacre de sa famille par les mafieux. Mais pour Garth Ennis (Preacher) et Darick Robertson (Max Fury), il l’est, dans sa tête, depuis la guerre du Vietnam. Les auteurs étayent leur propos dans cette saga complète située au pays du sourire, qui nous dévoile les origines du héros.

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Frank Castle, alias le Punisher. Alias Pierre Martinet, le traiteur intraitable (catégorie charcuterie). Oui, parce qu'en matière d'empathie avec les criminels le Punisher c'est zéro. Et son châtiment est unique et sans appel : la mort. Sa seule bonté est qu'il fait ça vite, la torture c'est pas son truc.

A l'origine créé comme insecticide (entendez tueur à gage chargé d'abattre Spider Man), le Punisher a su profiter des années 1980, et de ses films d'actions sévèrement burnés (Stallone, Chuck Norris, Schwarzie et compagnie) pour acquérir son autonomie, avant de se perdre, à la fin de ladite décennie. Puis vint Garth Ennis qui reprit la série et mit un grand coup de balaie aux boursouflures comico-lamentables (armes surréalistes, ton parfois "humoristique", ennemies loufoques) pour rappeler à tous les fondamentaux. Une vrai réussite, qui a, sans aucun doute, permis la survie du personnage.

Avec Born, il réussit, pour moi, une de ses meilleurs histoires du Punisher, en redéfinissant totalement ses origines. Jusque là Frank Castle c'était un ancien du Vietnam, devenu flic qui, suite au massacre de sa famille par la mafia, devient un impitoyable "justicier", massacrant tout ce qui ressemble de près ou de loin à un malfrat. Extrême le gars. Mais pas plus que ses ennemies et il a l'excuse du traumatisme. Garth Ennis a l'idée toute simple, et pourtant géniale, d'évoquer la période militaire de Castle, en pleine guerre du Vietnam et pose cette question : et si c'était là que le Punisher puisait sa source, voir et si Castle avait voulu devenir le Punisher ? Exit, donc, l'excuse du traumatisme et le personnage prend de suite une autre dimension bien plus sombre. le récit prend place à la fin du conflit, dans un poste avancé à la frontière avec le Cambodge, ou tout fout le camp (soldats défoncés, officiers incompétents, manque de moyens). Seul Castle est capable de tenir la baraque. L'histoire est raconté du point de vue d'un de ses hommes, qui est son exacte opposé, en terme d'affection pour la guerre. Ennis ne prétend pas nous faire entrer dans la tête du Punisher, cet homme reste une énigme que l'on peut tenter de résoudre en l'affublant du sympathique qualificatif de psychopathe. Au passage Born est une évocation plutôt réaliste et crédible, non seulement du conflit vietnamien, mais également de la guerre en elle-même.

En bref, un récit noir et violent, comme souvent chez l'auteur, non dénué de cynisme et qui offre une perspective nouvelle sur un personnage atypique dans l'univers des comics. Une vrai réussite.
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Ce tome contient les 4 épisodes de la minisérie parue en 2003, et constitue le prologue de la série "Punisher Max".

L'histoire se déroule en octobre 1971, au Vietnam. Une garnison est implantée dans une base appelée Valley Forge. À sa tête, le commandant est écoeuré par la guerre et il a baissé les bras depuis bien longtemps pour taquiner la bouteille. Il refuse la responsabilité de sa charge, la gestion de ses hommes et l'accomplissement des patrouilles dans la jungle. Parmi ses hommes se trouve Frank Castle qui accompli sa troisième période militaire dans cette guerre. Il s'agit d'un soldat à l'implication exceptionnelle.

C'est un combattant hors pair doté d'un grand sens du devoir et de qualités professionnelles hors normes. Au cours de ce récit, le lecteur observe les comportements déviants des soldats qui se sont adaptés à la guerre. Ils parient sur les probabilités de survie des occupants d'un avion militaire américain, victime d'un tir de barrage anti-aérien. L'usage de la drogue donne lieu à des transactions peu reluisantes. Les échanges de coups de feu avec les tireurs embusqués se terminent en boucherie. Frank Castle baigne dans son élément et il fait tout ce qui est son pouvoir pour assurer la survie de ses camarades et de cette base en sous-effectif. Mais les ennemis préparent une action d'envergure que les soldats américains n'arrivent pas à découvrir.

Pendant 4 ans, Garth Ennis avait déjà remis le personnage du Punisher en selle dans l'univers partagé Marvel. Tout avait commencé par une maxisérie en 12 épisodes parus d'avril 2000 à mars 2001 (réédité dans The Punisher), suivi d'une série mensuelle (37 épisodes d'août 2001 à février 2004). Avec la série "Punisher Max", l'ambition de Garth Ennis est de profiter de cette branche d'édition (la ligne Max destinée à éditer des comics pour un lectorat plus adulte) pour reprendre le personnage depuis le début et aborder des thèmes plus noirs et plus matures.

Dans ce tome, Ennis souhaite montrer la phase de gestation du Punisher, avant que la famille de Frank Castle soit massacrée à Central Park. Dans la continuité Marvel traditionnelle, il avait été établi de longue date que Castle avait été soldat pendant la guerre du Vietnam (le lecteur l'avait même croisé dans la série The 'Nam - en anglais - racontant cette guerre en comics). Pour ce faire, il oppose la vision d'un soldat encore relativement peu touché par les horreurs inhumaines du conflit aux actions de Frank Castle. En fait le lecteur suit le flux de pensées de ce soldat et un flux de pensées qui semble parler à Castle directement dans son esprit.

Enfin, la nature du récit est relativement claustrophobe puisque la narration ne s'intéresse qu'aux soldats américains de cette base. L'ennemi reste indistinct et générique. Sauf que pour ne pas tomber dans le manichéisme des bons américains contre les méchants Viêt-Congs, Garth Ennis prend le temps de montrer les destructions que la guerre leur impose. À part une variante de Fort Alamo chère à Ennis, ce récit de guerre évite les clichés du genre en donnant une vision très noire de l'aliénation de l'être humain commettant des actes de guerre.

Ennis est aidé par les illustrations de Darick Robertson, encré par Tom Palmer. Robertson indique à la fin du tome que son propre père a été soldat pendant la seconde guerre mondiale, ce qui l'a incité à donner le meilleur de lui-même pour illustrer cette histoire. Effectivement, chaque dessin respire l'exactitude historique des tenues et des armements. Il est également visible qu'il a passé beaucoup de temps sur chaque case pour dessiner assez de détails donnant une densité et une matière à chaque décor, chaque personnage. À part pour le degré d'humidité qui n'est pas rendu, pour le reste le lecteur a vraiment la sensation d'y être. Ce qui est un peu plus étrange c'est qu'il a choisi d'inclure de nombreux soldats avec la bouche grande ouverte dans le feu de l'action. Il utilise là un cliché des comics qui détonne un peu par rapport au reste.

Darick Robertson dépeint Frank Castle comme un être humain très intense, très polarisé sur les actions à mener. Il illustre parfaitement l'interprétation qu'en donne le scénario. Dans les pages bonus, Robertson montre quelques unes des photos qui lui ont servi de référence, ainsi que quelques crayonnés préparatoires. Il y a également les 2 pages tapées par Ennis pour vendre cette histoire à Marvel.

Ce prologue à la série "Punisher Max" est une histoire très intense en pleine guerre du Vietnam, focalisée sur Frank Castle. Il ne s'agit en rien d'une histoire bonus inutile, mais bien de situations clefs dans l'histoire du personnage, d'éclairages sur les motivations psychologiques de cet individu. Il est même possible de voir dans la scène finale le commentaire d'Ennis sur son personnage : il l'a transformé en machine de guerre. Garth Ennis met ensuite en scène Frank Castle dans son rôle de Punisher dans Au commencement... qui regroupe les épisodes 1 à 6 de la série "Punisher Max".
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Selon la "légende", le Punisher a commencé à exterminer ceux qu'il considérait comme mauvais le jour où sa famille a été abattue par la Mafia...
Mais si cet évènement n'avait permis que l'accouchement d'un monstre qui se tapissait dans l'esprit de Castle ?

Ennis, grand spécialiste de récits de guerre, nous conte ici les années de Vietnam du futur Punisher, et nous explique la gestation du super-héros le plus sombre jamais connu.
Un comic violent, puissant, magnifique illustré par un Darrick Robertson en grand forme.
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Ce premier tome de "Punisher (Max)" regroupe les quatre épisodes de la mini-série «Born» de Garth Ennis et Darick Robertson.

Une histoire qui revient sur le passé du Punisher et propulse Frank Castle dans l'enfer de la guerre du Vietnam. Cette traque des Viêt-Cong pleine d'embuscades n'a rien de vraiment originale et reprend tous les poncifs du genre, mais va pourtant permettre de revisiter les origines du personnage. Cette mini-série va à la recherche de l'origine de la folie meurtrière du Punisher et permet de découvrir que la naissance du Punisher a eu lieu bien avant le massacre de sa famille. de ce point de vue là, ce récit est très intéressant et permet également de comprendre comment il se fait que ce héros sans super-pouvoirs puisse survivre aux nombreuses rafales qu'il se prend.

Au niveau du graphisme, le travail de Darick Robertson est remarquable et restitue à merveille l'atmosphère oppressante et violente du Vietnam. de plus, l'aspect très réaliste du dessin permet à cette série de se détacher du côté parfois burlesque/satirique insufflé par le duo Ennis / Dillon. L'humour noir est toujours présent, mais l'histoire baigne dans un contexte beaucoup plus réaliste qu'auparavant.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
-L'Amérique, la vraie, n'a rien à voir avec ça...
-Putain. Qu'est-ce que tu peux dire comme conneries Stevie ! Cette idée que tu t' fais de l'Amérique, la vraie...C'est un rêve à la con. Ça date des années 20 ou 30. De la putain de conquête de l'ouest. C'est ça ton Amérique...quand vous vous tiriez dessus, vous violiez les indiennes et vous m'traitiez de négro.
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Maintenant que la guerre du Vietnam se termine, personne ne sait quoi faire des prédateurs qu'elle a engendrés. Pour sa troisième période de service, Castle a échoué à Valley Forge, parce qu'il fallait bien l'envoyer quelque part. Un assassin professionnel à la tête de l'infanterie. L'issue est imminente : l'Amérique va se retirer d'ici. Hélas pour Castle, la guerre va lui manquer.
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C'est quoi ce petit jeu Frank...? Parler bonheur-en-famille avec le cœur le plus tendre du peloton. Faire semblant que tu n'es qu'un type ordinaire. Epargne moi ça veux-tu ? Et ce couplet sur ta dernière chance...Pour renier ce que tu es vraiment, c'est ça ? C'est moi ta dernière chance. D'être ce que tu as envie d'être, Frank.
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Cette guerre a inspiré un dicton : "la vengeance est une saloperie". A Valley Forge, on en a un autre. "Celui qui condamne la vengeance...ne connaît pas Frank Castle".
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Vidéo de Garth Ennis
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