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Le petit théâtre des opérations tome 1 sur 4

Julien Hervieux (Autre)L'Odieux Connard (Autre)
EAN : 9791038200838
56 pages
Audie-Fluide glacial (03/03/2021)
4.26/5   66 notes
Résumé :
Connaissez-vous l'histoire de la résistance héroïque des fusiliers marins bretons à Dixmude ? Et celle des héros de Menton ? Si les deux Guerres Mondiales furent un énorme gâchis en vies humaines, elle fut aussi le théâtre d'actes de bravoure individuels et collectifs et d'anecdotes aussi drôles qu'improbables.
Et au cas où vous vous poseriez la question, oui, tout est vrai.
Que lire après Le petit théâtre des opérations, tome 1 : Faits d'armes impensables mais bien réels...Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Aux soldats inconnus, aux soldats oubliés.
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Ce tome est le premier d'une série de trois, ayant donné lieu à la série dérivée Toujours prêtes !, tome 1 (2023), par Virginie Augustin & Julien Hervieux. Cette bande dessinée a été réalisée par Monsieur le Chien pour les dessins, L'Odieux C. (pour son nom complet, se reporter à la couverture) pour le scénario, et des couleurs réalisées par Olivier Trocklé. La parution initiale date de 2021. L'album prend la forme d'une anthologie, regroupant huit histoires indépendantes, comprenant entre quatre et neuf pages, chacune consacrée à un individu ou un groupe d'individus différent. Chaque chapitre comprend une page supplémentaire avec deux photographies d'époque, et un court texte complétant la réalité historique de ce qui a été raconté.

Dixmude, la naissance d'un bataillon, sept pages. TGV 8042, le Troyes-Paris de 15h27. Deux jeunes garçons braillent à tue-tête pour défendre l'un que le plus grand prédateur marin c'est le requin, et l'autre que c'est l'orque. Un homme en costume-cravate se lève après avoir revêtu un masque de Mickey, et il abat la crosse de son pistolet sur les enfants pour les faire taire. le plus grand prédateur marin, c'est le breton. La mère arrive et s'arrache les cheveux en voyant le carnage, pendant que l'homme brise le quatrième mur et s'adresse au lecteur pour lui raconter une histoire vraie, l'histoire de Dixmude. 1914, la guerre vient d'éclater et ça va visiblement surtout se jouer à terre. L'état-major confie donc au contre-amiral Pierre-Alexis Ronar'ch de rassembler tous les marins qui glandent sur les bateaux. Et sur les bateaux, il y a de tout : les cuistos, les électriciens, les mousses, etc., environ 6.500 hommes. Peu après, l'état-major leur trouve une affectation : ces fusiliers marins vont aller défendre Paris, et les Parisiens leur donnent le surnom de Les demoiselles de la marine. Pour d'évidentes raisons, le nom n'est pas resté. Cependant, le destin des marins va se jouer dans un bureau, leur nouvelle affectation : rejoindre les Belges pour la bataille de l'Yser à Dixmude. Ce bataillon se révèle être bien différent de la vision d'unité pourrie qu'avait l'état-major.

Mad Jack Churchill, le soldat à l'arc, cinq pages. Campagne de France en 1940, des soldats allemands avancent précautionneusement dans les rues désertées d'un village. Soudain, un léger sifflement, et un des soldats tombe mort, une flèche fichée dans la joue droite. L'armée allemande vient de rencontrer une légende : Mad Jack Churchill. le lieutenant-colonel donne l'ordre à ses soldats de charger. Lui-même s'élance l'épée à la main, de type Broadsword. Il est ensuite nommé dans les Commandos. Lors d'une attaque, il marche seul vers une unité allemande avec comme tactique : avancer vers l'ennemi au son de la cornemuse, jeter la première grenade, attaquer à l'épée en hurlant. Ça marche. Plus tard en Italie, il attend la nuit pour que cesse les tirs de canon, et utilise la même tactique : la cornemuse et l'épée. Avec cinquante hommes, Mad Jack vient de capturer la position ennemie et cent-trente-six Allemands qui n'ont rien compris. La bataille de Menton, David et Goliath dans les Alpes, cinq pages. le 18 juin 1940, la guerre ne se présente pas bien pour la France. Forcément, ça donne des idées à un certain Benito Mussolini : envahir la France. À Menton, dans les Alpes, l'alerte est donnée. le pont Saint-Louis qui relie la France à l'Italie est verrouillé.

Voilà une série aux caractéristiques peu communes : une anthologie dont toutes les histoires sont réalisées par la même équipe créatrice, des récits de guerre narrés avec un ton persifleur, la bravoure au combat sans exalter le sentiment patriotique ou l'agressivité virile, des dessins dans un registre réaliste mais avec des exagérations entre humour et maladresse, sans même parler du patronyme du scénariste que la bienséance proscrit d'écrire en entier. le premier fait d'armes se déroule pendant la première guerre mondiale et met en scène la naissance d'un bataillon fait de jeunes bretons de tout juste dix-sept ans dont il ne revint que la moitié. le lecteur se retrouve d'entrée de jeu, déstabilisé par le ton persifleur de la narration, tant par les dialogues et les cartouches de texte que par les dessins. le massacre des deux enfants à coups de crosse par un monsieur avec un masque de Mickey annonce pourtant la couleur : humour noir et politiquement incorrect, exagération, sans glorification de cette réaction qui apparaît anormale. le lecteur voit bien que le dessinateur apporte beaucoup dans cette veine : les grands yeux bleus des enfants, leur mère s'arrachant les cheveux dans une réaction hystérique, l'étrange badge Smiley ornant le revers de veste du monsieur. Ça continue dans la même veine parodique, moqueuse et irrespectueuse avec le récit de guerre en lui-même.

L'artiste représente tous les fusiliers marins bretons comme des hommes de petite taille, environ un mètre trente. Beaucoup se déplacent pied nu. Ils présentent une morphologie très tassée : court sur patte, un torse de barrique, une largeur d'épaule de gorille, des membres très épais. Des exagérations comiques dans les expressions de visage. Un fusilier qui distribue des baffes à un soldat allemand comme Obélix le ferait à un soldat romain. Après l'ouverture des écluses, la mer du Nord a envahi Dixmude, et du fait de leur petite taille seul le calot à pompon des marins dépasse de la surface de l'eau. Sans oublier d'énormes pansements sur la tête et sur les membres de soldats après un combat. Cette veine visuelle humoristique se retrouve dans chacun des huit récits : des lapins et des taupes qui regardent les soldats en manoeuvre, Jack Churchill qui attaque des nazis en sautant d'un toit avec son épée écossaise ancienne dans une main et sa cornemuse dans l'autre, une grenade dégoupillée portant l'inscription Cadeau de France, des tentacules dépassant de la petite ouverture d'une porte de cellule, un dessin de chauve-souris avec un bandana aux couleurs de l'Union Jack et une ceinture d'explosifs, un pirate évoquant Jack Sparrow avec un perroquet muni d'un casque à pointe, la grande faucheuse accueillant toute tremblante Albert Roche dans les cieux, etc. L'artiste n'hésite pas à servir de l'humour bien noir, bien macabre, comme cette case avec uniquement les deux pieds, chevilles et la moitié des tibias, le reste du corps du soldat ayant été emporté par un obus. Ces choix dans la narration visuelle désamorcent et neutralisent toute forme de glorification de la bravoure au combat, mais sans pour autant ridiculiser les militaires, un équilibre subtil parfaitement tenu tout du long.

Au premier coup d'oeil, les dessins présentent des caractéristiques peu engageantes sur le plan esthétique : visages parfois caricaturaux pas très bien finis (même si le lecteur éprouve la surprise de voir passer Tintin en page vingt-huit pour servir la soupe à Anna Iegorova ; il se fait sévèrement maraver), traits de contour très fins parfois comme mal assurés donnant une sensation de manque de consistance, niveau de détails de la reconstitution historique très variable et sujets à caution par endroit. Pour autant, la lecture génère une impression très différente. Cet équilibre à se trouver toujours sur le fil, entre dérision et respect. Cette inventivité dans les gags visuels, et la capacité à les intégrer dans le fil de la narration. La facilité avec laquelle chaque dessin permet de comprendre immédiatement où se situe l'action, quelle manoeuvre est en train de se dérouler, quelles armées sont en présence. Et toujours ce dosage incroyable entre l'exagération qui donne à voir ces hauts faits tellement improbables (Ah ben si, s'avancer sur le champ de bataille avec sa cornemuse !) et les éléments historiques qui nourrissent comme il faut la reconstitution et le récit.

L'Odieux C. a choisi les faits d'armes comme suit : deux pendant la première guerre mondiale six pendant la seconde. Il évoque l'armée française avec les fusiliers marins bretons à Dixmude, les neuf soldats de l'équipage d'une casemate défendant un pont dans la région de Menton, l'incroyable carrière militaire de René Fonck (1894-1953) pendant la seconde guerre mondiale (et l'adoration des foules avec cette femme portant un teeshirt avec l'inscription Fonck me !), et celle tout aussi incroyable et fougueuse d'Albert Roche (1895-1939), blessé neuf fois, ayant capturé 1.180 soldats allemands, et surnommé le premier soldat de France par le maréchal Ferdinand Foch (le scénariste le surnommant le Captain America français). Il évoque également d'autres armées : le britannique Jack Churchill (1906-1996) avec son épée et sa cornemuse, l'aviatrice russe Anna Iegorova (1919-2009), le dentiste américain Adams, une idée de camouflage d'un navire de l'armée allemande. Chaque récit permet de comprendre le haut fait militaire remarquable et laisse le lecteur se représenter la personnalité de l'homme ou de la femme, ou des hommes qui les ont accomplis. Les dialogues et les cartouches de texte utilisent des phrases courtes et simples, avec un ton persifleur à sa manière, différente de celle de la narration visuelle. La quatrième de couverture fait état d'un ton décalé mais toujours documenté, et le lecteur effectue le même constat. Au cours de sa lecture, il fait l'expérience que ce mode narratif permet aux auteurs de se focaliser sur le caractère extraordinaire de ce qu'ils racontent, sans critique ou louange des combattants. Pour autant, sont présents un certain nombre de jugements de valeur, par exemple le fait qu'Anna Ierogova ait été aussi bien torturée par les ennemis que par son propre camp.

Le petit théâtre des opérations : une façon de dire que cette bande dessinée évoque des opérations militaires en mettant en scène une petite poignée d'individus à chaque fois. le lecteur ne s'attend pas forcément au ton sarcastique de la narration, tout en se rendant compte que le scénariste sait de quoi il parle et que le dessinateur parvient à un savant dosage entre persiflage et montrer les faits. Il découvre, ou retrouve en fonction de sa culture en la matière, des hauts faits militaires peu communs, sous l'angle de leur caractère extraordinaire, tout en respectant la réalité historique, l'humour évitant toute forme de caution des conflits, tout en apportant la touche d'humanité nécessaire.
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1914. La France manque de troupes. C'est quoi tous ces marins qui glandent sur leurs bateaux alors qu'on a besoin d'hommes à terre ?
« Contre-amiral Ronarc'h, rassemblez autant d'hommes que vous le pourrez et envoyez-les à terre. »
Rornac'h rassemble tout ce qu'il peut : 6500 hommes, parmi lesquels des cuistots, des électriciens, des mousses…
Un appel à l'aide, envoyé par les Belges qui, à Dixmude, ont en face d'eux 50.000 Allemands alors qu'ils ne sont que 5000, pousse l'état-major français à leur envoyer ce qu'ils ont… Disons de moins utile… Les 6500 marins ! Leurs ordres sont de tenir 4 jours, ils vont tenir trois semaines et se retireront après que les Belges aient ouvert les écluses et inondé, pour quatre ans, toute la plaine. Les marins ont perdu 50% de leurs effectifs, alors que les troupes du Kaiser auront 14.000 hommes hors de combat.

Campagne de France. 1940.
Vous croyez tout savoir sur l'usage des armes en 1940 ? Il y en a pourtant dont l'usage va vous faire croire que c'est une blague, mais ça, c'est parce que vous ne connaissez pas encore Mad Jack Churchill ! Pour se battre, rien de tel que l'arc long et l'épée ! Ajoutez-y un zeste de cornemuse…

18 juin 1940. Menton.
Mussolini, devant l'effondrement de l'armée française, décide d'envoyer ses soldats faire un peu de tourisme en France. le pont Saint-Louis qui relie la France à l'Italie est verrouillé. Neuf hommes reçoivent pour ordre de s'enfermer dans la casemate et d'empêcher les Italiens de passer. En plus de leur armement individuel, ils disposent d'une mitrailleuse et d'un canon…

1939. URSS.
Anna Iegorova devient pilote. Quoi ? Une femme pilote militaire ? Ah ! Ah ! Comme c'est drôle ! Bon ! Allez ! Puisqu'il faut lui confier un avion, pourquoi pas un Po-2, un biplan de reconnaissance lent et fragile ? Hein ? Pour une femme, c'est déjà bien, non ?
1941, la guerre contre l'URSS éclate. Anna a pour mission d'aller porter un message urgent au front. Son avion est descendu en flammes. Bien que légèrement cramée, Anna s'en sort et fait des kilomètres à pied pour remplir sa mission. Pour la récompenser, on l'affecte à une escadrille de Il-2 Sturmovik, avion blindé d'attaque au sol, où elle s'éclate et éclate quelques ennemis. Jusqu'au jour où elle est abattue, expulsée de son avion, elle s'écrase au sol sans parachute…

Janvier 1942. USA.
Un dentiste a une idée de génie (amis des animaux, vous n'allez pas aimer). Pourquoi ne pas attacher à des chauves-souris des bombes ? On les met en cage, on les largue au-dessus d'une ville japonaise, où pour rappel, les maisons sont essentiellement construites en bois et sont très inflammables, les petites bêtes vont se réfugier dans des greniers, et, à l'heure prévue… BOUM ! des incendies par milliers ! Génial, non ?

16 août 1916. France.
René Fonck capture un avion d'observation ennemi en le cueillant en plein vol alors qu'il pilote un avion de reconnaissance, non armé ! Très vite, il va devenir un très grand as avec 75 victoires homologuées, 126 en comptant les non-homologuées (pour être homologuée, l'avion ennemi devait tomber dans les lignes françaises, ou alors avoir trois témoins sans lien pour en attester). Il abat en moyenne un avion ennemi avec seulement neuf balles. Il ne sera jamais abattu et vivra jusqu'en 1953, mais sera pratiquement ignoré après la Seconde Guerre mondiale parce que… Zut ! Mon rôti au four, faut pas qu'il crame !

1914. Marine allemande.
Un officier a une idée de génie : transformer des navires civils en bateaux corsaires ! L'armement est dissimulé et n'apparaît qu'à la dernière minute pour couler l'ennemi ! Encore plus génial : faire ressembler un navire corsaire à un navire civil existant réellement ! Chouette idée ! En un lieu secret du Brésil, on transforme ainsi le SMS Cap Trafalgar, un paquebot allemand, en RMS Carmania, un paquebot anglais. le bateau est fin prêt pour sa première sortie ! Chic un navire civil en vue… Mais c'est le RMS Carmania !!!

1914. Drôme (France).
Albert Roche boude ! L'armée ne veut pas de lui ! Trop frêle ! Finalement, il réussira à se faire engager chez les chasseurs alpins, faut dire que la guerre a déjà liquidé beaucoup de monde et qu'il devient délicat de faire la fine bouche ! Albert va réussir à faire, au cours de la guerre, 1180 prisonniers ! 1180 ! Non ! Non ! Ce n'est pas une erreur ! Blessé neuf fois, au terme du conflit, il est toujours là. Il mourra le 14 avril 1939 d'une façon incroyablement stupide pour un type qui a survécu à tant d'horreurs…


Critique :

Je connaissais déjà l'« Odieux Connard » par ses émissions délirantes sur YouTube ! Délirantes, certes, mais authentiques ! Il raconte avec beaucoup d'humour des faits qui se sont déroulés durant la Grande Guerre et durant la Seconde Guerre mondiale. Les sujets sont graves, très graves, alors la dérision est tout ce qui reste pour éviter de larmoyer. Monsieur le Chien a un dessin qui convient parfaitement au style de l'« Odieux Connard ». Férus d'histoire, ou simplement d'humour, cet album est incontournable. Chaque séquence BD se termine par un texte plus « sérieux » qui rapporte en une page les faits.
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« Bonjour les Babélionautes ! le billet d'aujourd'hui est sponsorisé par l'opération Masse critique et les éditions Audie. Nous allons parler d'une BD titrée le petit théâtre des opérations, de Monsieur le Chien et de l'Odieux Connard.

-HIIIIIIIIIIIIIIII ! L'Odieux Connard, je suis tellement fan ! J'adore ses vidéos et ses critiques de films ! Quelle classe, quelle distinction, quel raffinement dans l'humour ! On a un mot avec la BD ? Il a mis un truc ?

-Non, il n'y a rien dans le paquet.

-C'est normal, il a autre chose à faire de sa vie grandiose que de s'adresser à nous, pôvres insectes sous le talon d'un géant de l'écriture virtuelle !

-Euuh… oui… Alors, une fois n'est pas coutume, c'est Méchante Déidamie qui va présenter le bouquin et dire tout ce qu'elle en pense de bien, et moi, Gentille Déidamie, qui vais exprimer mes réserves. Méchante, à toi.

-Ouaip ! Or donc le petit théâtre des opérations constitue l'adaptation en BD de vidéos relatant des anecdotes historiques, authentiques et insolites de nos dernières guerres. Albert Roche (un de mes préférés) le Captain America français, Anna Iegorova l'aviatrice au courage extraordinaire, Mad Jack Churchill et ses originales stratégies n'auront plus de secrets pour vous !

-Moi, les histoires de baston, hein, ça ne me branche pas trop…

-Evidemment, toi, tu préfères les trucs de fille, Marie-Antoinette, l'évolution des robes et de la lingerie à travers les âges...

-Méchante Déidamie, on en a déjà parlé, on appelle ça l'histoire du costume, c'est pas un truc de fille !

-Si tu veux... Il n'empêche que tu as rigolé pendant la BD.

L'Odieux Connard présente donc quelques faits et personnes héroïques en dédramatisant les horreurs que cette chochotte de Déidamie réprouve. Ainsi, la guerre devient l'occasion de lancer d'amusantes taquinades en forme de grenades à l'ennemi. Cependant, les gens meurent, saignent, la guerre, quoi. Et cette dérision n'amoindrit pas les actes de bravoure, pas du tout. Au contraire, elle leur rend hommage et elle vous enseigne des faits intéressants !

-Moui, mais bon, si les renseignements se trouvent déjà sur Toituyau, quel intérêt ?

-L'intérêt ? La BD contient des histoires qui ne se trouvent pas sur Toituyau, le voilà, l'intérêt !

Moi, je regrette quand même qu'on reste un peu à la surface des choses, que des questions restent sans réponse : les Bretons à la Dixmude, par exemple, rassure-moi, on a fini par ramasser et soigner les blessés ?

-Euuuuh… je ne sais pas. J'espère, en tout cas.

Bref, j'ai parlé du fond, donc de la partie de l'Odieux Connard, gloire sur lui, mais je n'ai pas encore parlé de la forme, signée Monsieur le Chien ! C'est lui qui dessine et, si vous êtes fan de Franquin, vous apprécierez son travail qui s'inspire du papa de Gaston Lagaffe.

Franquin se reconnaissait un défaut : celui d'en faire trop, de vouloir à tout prix ajouter une blague de plus en arrière-plan, ou sur un côté, ou n'importe où… il trouvait qu'il y perdait en lisibilité.

Monsieur le Chien reprend ces procédés, en ajoutant ici ou là de menus détails inattendus, mignons, anachroniques voire fantastiques.

-Fantastiques, carrément ?

-Ben oui, quand tu comprends qui est en taule avec Anna Iegorova… Et chaque histoire se termine avec des signatures différentes, comme le faisait le regretté Franquin, pour ajouter encore une ultime plaisanterie.

Le petit théâtre des opérations vous propose plus de culture générale et d'humour dans votre vie, ce serait dommage de passer à côté… et si vous voulez approfondir les sujets abordés, rien ne vous empêche de creuser. »
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Et pour le jour de l'an, on m'offre un nouveau cadeau ce livre l'esprit très Fluide glacial, que n'apprécieront peut être pas tous les vétérans qui en ont trop vu... mais ravira les jeunes idéalistes qui aiment les histoires de guerre... et cette B.D. à l'humour grinçant peut être un peu trop glauque, mais pas tant que cela sur le sujet, les jeunes patriotes qui veulent s'engager ne sont que très légèrement plus soft! Avec les expressions caricaturales des visages, qui n'iraient pas pour des sujets plus soft, mais avec un graphisme pourtant impeccable à par ce détail, il est claire que le style Fluide glacial est impeccable pour présenter le sujet aux jeunes adultes et aux adolescents, et pour ceux qui, plus âgés veulent quelques choses de plus soft, peut-être que le livre sorti chez Perrin sous le même titre (le théâtre des opérations) ira à leur préférence... Mais ce que j'ai connu d'abord de Julien Hervieux (voir ma critique) c'est Un jour nous avons été vivants, roman basé sur des témoignages de la guerre de 14... mais ici, cet auteur collabore avec Monsieur le Chien que je ne connaissait pas... 8 courtes histoires en B.D. chacune suivie d'un détail historique rédigé en prose, non en B.D. façon archive...
Et dans cette série, il y a 3 B.D, mais si vous hésitez à acheter les trois, en couvertures vous avec les 8 héros avec leurs noms qui sont dans le volume... vous pourrez privilégiez au choix les héros que vous connaissez ou ceux qui vous ne connaissez pas si au début vous ne voulez qu'un volume juste histoire de savoir de quoi il s'agit... et la première histoire est une histoire typique de l'armée, celle des fusiliers marins, des ratés comme les black sheeps ( les têtes brulées de papy Bohington) ceux dont on pense qu'ils ne serviront qu'à boucher les trous...mais qui en faites, sauvent la victoire... ici les petits marins bretons... alors que si petit c'est pratique dans un bateau, et bien cela ferait ridicule dans les tranchées... et bien comme certains personnages de J.K. Rowling ( Fol oeil.. ou Mad Eyes, borgne fou dangereux, infirme, ou encore le loup garou exclu, ou le sang pur accusé à tord d'être un tueur... oui, c'est dans J.K. Rowling!) et combien de gens dans le civil voient leur vie brisée à cause de cela... alors que même certains handicapés ont trouvés leurs places en tant de guerre (notamment un pilote cul jatte et un para manchot! Et ne parlons même pas de ce manchot borgne qui avec trois doigts seulement sur 10 a essayé de tuer Hitler, voir le film Opération Walkyrie mais dans cet album, en tout cas, ils ne figurent pas!) et même en tant de paix, les armées, si vous êtes utiles vous garde... alors qu'on met des passionnés d'informatique autodidactes au chômage ou à faire des brioche dans le civil, je parle de gens qui parlent le langage des machines... pas les passionnés de jeux vidéo... et si Julien Hervieux veux surtout intéresser les jeunes à l'histoire... il faut bien le dire, il ne fait pas que cela, il nous remet en question sur nos sélections dans les entreprises civiles, un énorme gâchis! et si l'on a le Mad Jack Churchill, un commando fou aux idées bizarres sur la réédition et l'équipement, les aviateurs seront aussi heureux de voir non pas le très célèbre Guynemer, mais le fils d'ouvrier Renée Fonck, l'as des as, et même une pilote femme, une russe de ses oubliées de l'histoire ( et même de la Russie Soviétiques, qui les as utilisées pour leur propagande uniquement quand cela l'arrangeait, pour qu'on en parle pas comme de leurs snipers femmes c'était pourtant de grandes combattantes)... Je vous laisse découvrir seuls le reste de l'album... un album qui vise les jeune donc sur un sujet dont on leur parle peu en classe, en leurs parlant succinctement de quelques victoires et défaites à peine analyser, leur donnant une image fausse, trop souvent pervertit par la télévision et le cinéma... hélas... donc sous le fond des exagérations style Fluide Glaciale c'est pourtant la réalité de la guerre dont il est ici question! Et il n'y a pas que les Sorcières de la nuit (femmes pilotes soviétiques) qui sont véritablement un cas particulier de l'album, parce qu'hélas on vous parle aussi des malheureuses bombe chauve-souris! En parlant aussi de l'échec des pigeons pour les photographies, il n'y a pas à dire, ils sont plus efficace en facteur!

SI votre enfant aime l'histoire, il pourra trouver en fonction de son âge de nombreux ouvrages sur le sujet :

Mini guide découvertes de la Gestes : les p'tits secrets d'Aliénor, les p'tits secrets de la Préhistoires, les p'tits secrets des pirates et corsaires, mais il y a aussi des découvertes de lieux qui sont aussi des volumes chargés d'histoire, comme les P'tits secrets des phares, les P'tits secrets de la Vendée, Les p'tits secrets des Sables d'Olonne...

Chez Milan, en fonction de l'âge vous avez aussi des volumes qui traitent d'histoire, par exemple pour les 4/7ans dans les p'tits docs : les chevaliers, les cors-magnons ou à partir de 7 ans dans mes p'tits docs : a préhistoire, mais aussi ' la terre la vie l'univers ' un volume sur l'histoire de l'univers de la vie et de l'humanité, 'Les découvertes', sur la découverte des différentes terres de notre planète, et bien d'autres...

Dans la collection la grande imagerie (Fleurus), à partir de 10 ans vous trouverez aussi de nombre de volume sur l'histoire dont : les Romans, l'archéologie, les civilisations disparue, les rois et reines de France, l'histoire de France.... mais il n'est pas à négliger des albums tels que les sorcières et autres volumes sur e paranormale, qui parlent beaucoup d'histoire.... et seulement un peu de paranormal... celui sur les dragons est très émaillés de différentes cultures....

Copain de... de chez Milan porte plus sur la nature et les aspects pratiques... mais il est bon à savoir que cela existe...
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J'ai très longtemps suivi le blog de Monsieur le Chien (qui n'est plus mis à jour depuis 2017) et suis de façon épisodique celui de l'Odieux Connard (et ses légendaires spoilers de films sortis au cinéma, bien qu'ils soient parfois longuets à mon goût) dont j'adore précisément la rubrique "le petit théâtre des opérations" qu'il alimente depuis quelques années, et qui narre à sa manière déjantée des anecdotes notables et cocasses liées aux deux guerres mondiales.
Quand j'ai vu que ces deux joyeux drilles collaboraient sur un album chez Fluide Glacial, et précisément sur cette rubrique, je ne pouvais pas décemment rester de... glace.
Je dois dire que je n'ai pas été déçu, même si certaines des histoires racontées, je les avais déjà vues sur internet, mais revues et corrigées à la sauce de Monsieur le Chien, ça vaut son pesant de cacahuètes.
Les Bretons à Dixmude et Albert Roche, en particulier, j'ai encore un peu de mal à m'en remettre tellement c'est drôle.
Quelques autres histoires sont malheureusement un peu plus survolées, et ce sera mon seul regret, mais franchement, pour tous ceux qui ont toujours été allergiques aux cours d'histoire, c'est une excellente façon de vous y intéresser, et pour les autres, c'est juste du bonheur.
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critiques presse (5)
ActuaBD
29 juillet 2022
Sur un ton décalé mais toujours remarquablement documenté, les auteurs nous offrent 8 tranches d’histoires oubliées ou inconnues sous forme de chapitres indépendants les uns des autres.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
28 avril 2021
Le dessin réaliste de Monsieur le Chien est efficace, les gueules de ses héros sont à la hauteur de leurs prouesses ! Foncez sur Le petit théâtre des opérations, c’est de la bombe !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Bedeo
30 mars 2021
Le Petit théâtre des opérations : faits d’armes impensables mais bien réels retrace sur un ton décalé l’histoire de héros et héroïnes de guerre, auteurs d’actes de bravoure aussi impressionnants qu’improbables !
Lire la critique sur le site : Bedeo
BoDoi
19 mars 2021
Entre documentaire et humour, l’album se picore sans déplaisir, malgré une inégalité entre les anecdotes inhérentes à l’exercice.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
15 mars 2021
Le petit théâtre des opérations – Faits d’armes impensables mais bien réels est une lecture imparable et indispensable à tous les amateurs d’Histoire contemporaine.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Albert Roche est un héros discret, mais c’est un héros qui a la classe. Vous n’aurez ainsi pas manqué de noter dans ces pages qu’on le voit porter une étrange coiffe : la tarte, ou crêpe. Le béret officiel des troupes alpines, et fierté de celles-ci. Au point qu’Albert, comme tant d’autres chasseurs, n’hésitait pas à partir au combat parfois seulement coiffé de sa fidèle crêpe. Les Allemands vont rapidement comprendre que lorsqu’ils aperçoivent ces bérets dans la tranchée d’en face, c’est qu’ils vont passer un sale quart d’heure. Et baptisent donc ces curieux soldats, les Diables bleus. Seulement voilà : en 1915 arrive le casque Adrian, qui vient remplacer le képi des unités régulières. Il offre une meilleure protection au combat, certes, mais il faut donc fournir une nouvelle coiffe, plus légère et confortable, pour les soldats au repos. L’état-major distribue alors aux unités… des bérets bleus. Révolution chez les chasseurs ! Non mais dites voir, et puis quoi encore ? Le béret bleu, c’est notre signature, alors hein, hé, bon ! La révolte est telle, et les chasseurs mettent un si fameux bazar, que le maréchal Joffre en personne est obligé de calmer tout ce petit monde en annonçant que bon, d’accord les emmerdeurs, les bérets, ce sera pour vous, on filera des calots au reste de la troupe. Les chasseurs peuvent s’enorgueillir de triompher sur trois fronts : leur fameux béret terrifie les ennemis, a la classe auprès de leurs amis, et devient un symbole lorsqu’il monte au balcon de la cathédrale de Strasbourg sur la tête d’Albert Roche en novembre 1918, alors qu’il est présenté comme premier soldat de France. On peut le dire : c’est le coup du chapeau.
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L’histoire a surtout retenu d’autres femmes pilotes soviétiques : les Sorcières de la nuit. Pourquoi ce nom ? Revenons un peu en arrière. En 1941, Staline ordonne la création de trois régiments de pilotes féminins. Des unités considérées comme assez secondaires, parmi lesquelles le 588e Notchnoï Bombardirovotchny Aviatsionny Polk qui n’est équipé que de biplans Polikarpov Po-2, des appareils devant à l’origine surtout servir à l’entraînement. Mais en temps de guerre, il faut faire feu de tout bois… aussi on envoie ces appareils lents et fragiles pilotés par des femmes pratiquer des bombardements de harcèlement nocturnes, tant la nuit, il y a moins de risques de tomber sur un chasseur ennemi. Mais si les femmes pilotes soviétiques n’ont pas de bons avions, elles ont de bonnes idées ! Ainsi, profitant du fait que leur biplan plane très bien, à l’approche de leurs cibles, elles coupaient leurs moteurs pour encore plus de discrétion et planaient jusqu’à leurs objectifs où elles larguaient leurs bombes avant de filer. Les Allemands n’entendaient rien… si ce n’est un curieux sifflement dans le vent, peu avant que les bombes ne tombent ! Des femmes, la nuit, volant sans l’aide d’un moteur avant de déchaîner les enfers…. Les Allemands apprirent à les craindre, et les surnommèrent fort logiquement les Sorcières de la nuit. Une légende était née ! L’unité fut d’ailleurs la plus décorée de toute l’aviation soviétique. Pas mal pour des sorcières !
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Dixmude, la naissance d’un bataillon. Si vous vous demandiez ce que furent les ordres exacts reçus par l’amiral Ronar’ch, voici le courrier du général d’Urbal qui ne laissait aucun doute quant au sacrifice demandé au fusiliers marins : Il est de la plus haute importance que l’occupation de la ligne d’Yser pas les armées alliées soit maintenue coûte que coûte. Il y va de notre honneur d’aider les Belges dans cette tâche jusqu’à l’extrême limite de nos moyens. En conséquence, le passage de Dixmude devra être tenu par vous, tant qu’il restera un fusilier marin vivant, quoi qu’il puisse arriver à votre droite ou à votre gauche. Si vous êtes trop pressé, vous vous enterrez dans des tranchées. Si vous êtes tourné, vous ferez des tranchées du côté tourné. La seule hypothèse qui ne puisse être envisagée, c’est la retraite. – Comme l’écrira l’amiral : c’est clair et net. L’armée allemande, qui espérait déborder les alliés en s’emparant de Dixmude, se retrouva donc non seulement arrêtée par ces Bretons aussi déterminés que furieux – ce qui n’était pas vraiment dans leur plan – mais le seul truc qui déborda, ce furent leurs digues belges. On l’ignore souvent, mais la région était restée sous l’eau… durant les quatre années que dura la guerre ! Des marins aidés par une inondation pour arrêter l’ennemi… Une vraie histoire belge.
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Menton - Le 25 juin 1940, c’est donc uniquement parce que l’armistice est signé que l’équipage de la casemate sort, en armes salué par les Italiens. Au passage, et avant de partir, ils ont fermé à clé : faut pas déconner. Ils étaient de milliers d’Italiens : 9 hommes les ont retenus. Ces 9 hommes étaient le sergent Bourgoin, le caporal Robert, les soldats Charazin, Guzzi, Petrio, Garon et Lieutaud, l’adjudant Gouez et enfin le sous-lieutenant Gros.
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[...] quantité d'idées saugrenues apparurent durant les deux conflits mondiaux. Par exemple, l'idée de se servir de pigeons... comme photographes. Bon, certes, l'animal est un peu con, mais vu le niveau moyen sur Instagram, un pigeon est-il vraiment hors-compétition ?
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Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

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