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Quel dommage qu'il n'existe pas six étoiles,Jean-Paul Enthoven les mérite amplement. L'hypothèse des sentiments est un petit bijou parfaitement ciselé dont chaque facette nous étonne après moult hypothèses, un peu comme dans le film d'Alain Resnais Smoking/No Smoking dont le scénario change selon le destin et le hasard (en plus moderne bien sûr et multiplié à l'infini).
Max Mills, "un demi-siècle de bonne vie", scénariste parisien aisé, célibataire "athée de l'amour",séducteur aux "habitudes de mercenaire" prémédite son scénario, "envisage plusieurs cas de figure" avant de croquer l'existence par le bon bout.
Maximilien Millstein s'incline,à Rome, chaque 23 juin, sur la tombe de son ami disparu Montefiore, producteur de films, pas très recommandable (qui le conseille!!) puis en profite pour retrouver sa maîtresse Lucrezia épouse infidèle d'un sénateur et "combattante du plaisir".
Deux valises rouges interverties au moment du départ, un journal intime nostalgique ouvert par indiscrétion,une gaffe énorme. Et voilà ce cynique calculateur "à l'instinct de chasseur" "follement excité" et lancé sur les traces de Marion la "sexy baronne Angus",exaltée, dépressive, mariée à un banquier sénile, qui sous son sublime reflet utile cache "une jeune fille triste"obsédée par l'histoire d'Anna Karénine et un lourd secret.
"Lui une histoire d'amour? Voilà qui n'était pas à son programme"
"Com' è possibile"
Que disent les cartes de la vénale Dolor que consulte Marion?
Entre manigances,ruses,mensonges,intuitions,"stratégies astrologiques",tricheries, pièges, Jean-Paul Enthoven semble se délecter de la créativité de son personnage principal qui est en fait la sienne(bravo!) et nous l'offre en partage. Beaucoup d'humour malgré le drame qui couve sous la passion. Plusieurs personnages annexes (le mari délirant, le psychanalyste névrosé,le détective pris au jeu,un "Quinze-Quinze" diabolique dit "le bouc" ,une jeune fille Ludi "belle et absolument désirable"...), hauts en couleurs.Une écriture très imagée sans failles parsemée ça et là d'érotisme et d'italien. Les thèmes variés de l'amour,du hasard,du destin,de la sexualité,de la superstition,du cynisme,de la fidélité,de la peur de vieillir ou de celle de manquer d'argent,de la façon dont on tient sa vie en main, des conséquences du passé sur ses actes... entraînent beaucoup de questionnements et une remise en question du lecteur(qui s'interroge: "Tiens j'aurais fait quoi à la place de...")
L'hypothèse des sentiments (que je verrais bien en film ou en pièce de théâtre) est à lire d'une seule traite et lorsque la fin arrive, je me suis surprise à élaborer plusieurs hypothèses!!! C'est donc que le récit bien mené est captivant.
Petit rappel:Jean-Paul Enthoven, est éditeur, critique littéraire, romancier et essayiste.
A quand le prix?

(autre critique du même livre : Deux "athées de l'amour" qui se rencontrent par pur hasard, qui s'aiment en parallèle de façon narcissique et élaborent des hypothèses pour rester sur la même tangente peuvent-ils y rester au fil du temps?
Le tableau de Van Dick "Le temps coupe les ailes à l'amour" que contemplent ensemble l'excentrique et mélancolique baronne Angus de 35 printemps aux côtés de son amant quinquagénaire le rusé séducteur Max Mills (rencontré de façon théâtrale), et que Jean-Paul Enthoven nous offre en page 277 permet d'élaborer à lui seul plusieurs hypothèses finales de cette magistrale valse d'amour à trois temps entre hasard, chasse au bonheur et illusion.
Ce roman pétillant, brillant, dont les hypothèses et donc inventions partent dans tous les sens, dont les personnages rocambolesques relèvent parfois de la caricature, dont les émotions sont palpables car personne n'est vraiment mauvais mais possède une partie lumineuse qui éclaire sa plus cynique, dont les citations mêlent Virgile,Dante,Hawthorne et surtout Enthoven m'a tellement passionnée qu'il est venu me hanter cette nuit grâce à l'explication du rêve très psychanalytique des "Dix loups" (chut!) fait par Max pour m'indiquer le mot de la fin!
Merci Monsieur le romancier hors pair pour l'excellent moment passé entre Rome,Monte-Carlo, Villefranche sur mer,Paris et Moscou.
Vive l' évasion littéraire et la créativité des auteurs!)
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Jubilatoire, cette lecture fut jubilatoire !
Tout est fait pour nous porter et ne plus nous lâcher au long des presque 400 pages que j'ai lues en deux jours, tout en me disant que je devrais davantage les savourer.
Les personnages d'abord, Max(imilien) et Marion, personnages principaux de l'intrigue, mais aussi les magnifiques personnages secondaires : Sixte d'Angus le mari doux-dingue de Marion, Léo le barman, Oskar, Hubertus, Elio l'ami fantôme, la belle, sensuelle et « bruyante » Lucrezia, M. Hier et Mme Demain, une galerie parfois de gens parfois loufoques mais traités avec une belle humanité.
On suit tout ce petit monde entre Paris, Monte-Carlo, Rome, la Russie, Nice et la petite chapelle… sur une année entre un 23 juin et le 23 juin de l'année suivante.
Et puis il y a les objets : les deux valises rouges, le petit carnet noir, la licorne en plâtre, Anna Karénine, la photo d'Audrey Hepburn, les boucles d'oreille en forme de crânes, le Chevalier d'Eon, la Mercedes de Max…
Mais aussi les sentiments, les états d'âme : l'amour ( ?) ou le sentiment amoureux, l'amitié, la solitude, l'ennui, les hésitations, les peurs…
Il y a surtout un style inventif en diable, mêlant journal intime, scènes de théâtre, apartés de l'auteur avec le lecteur, compte-rendu de M. M(elchior), prières à la Vierge Marie, hypothèses et réflexions… jusqu'à la fin, inattendue !
Assurément, ce roman pétillant, en trois parties comme les trois actes d'une pièce, est mon premier et GROS COUP DE COeUR de 2012 et je vous recommande de vous précipiter chez votre libraire sans attendre, au risque de manquer cette pépite !!

Lien : http://lespassionsdelaura.ov..
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Deux "athées de l'amour" qui se rencontrent par pur hasard, qui s'aiment en parallèle de façon narcissique et élaborent des hypothèses pour rester sur la même tangente peuvent-ils y rester au fil du temps?
Le tableau de van Dick "Le temps coupe les ailes à l'amour" que contemplent ensemble l'excentrique et mélancolique baronne Angus de 35 printemps aux côtés de son amant quinquagénaire le rusé séducteur Max Mills (rencontré de façon théâtrale), et que Jean-Paul Enthoven nous offre en page 277 permet d'élaborer à lui seul plusieurs hypothèses finales de cette magistrale valse d'amour à trois temps entre hasard, chasse au bonheur et illusion.
Ce roman pétillant, brillant, dont les hypothèses et donc inventions partent dans tous les sens, dont les personnages rocambolesques relèvent parfois de la caricature, dont les émotions sont palpables car personne n'est vraiment mauvais mais possède une partie lumineuse qui éclaire sa plus cynique, dont les citations mêlent Virgile,Dante,Hawthorne et surtout Enthoven m'a tellement passionnée qu'il est venu me hanter cette nuit grâce à l'explication du rêve très psychanalytique des "Dix loups" (chut!) fait par Max pour m'indiquer le mot de la fin!
Merci Monsieur le romancier hors pair pour l'excellent moment passé entre Rome,Monte-Carlo, Villefranche sur mer,Paris et Moscou.
Vive l' évasion littéraire et la créativité des auteurs!
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Un roman à part, aux multiples voix. Entre notes de bas de pages, commentaires, différentes versions proposées d'un épisode ou d'un sentiment, formes narratives diverses, du récit ou journal intime, de la pièce de théâtre au compte-rendu de détective, c'est un univers vraiment à part dans lequel j'ai plongé avec plaisir. Avec distanciation et humour, c'est un peu à l'autopsie de cette histoire que l'on assiste, sans être dupe sur la fin. Il y a également le fond littéraire et cinématographique derrière qui ajoute au charme de la lecture... et puis il y a l'Italie... et le cinéma de Dino Risi en particulier.
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Etrangement j'ai mis beaucoup de temps à lire ce livre, à chaque fois je repoussais la suite de la lecture et, à chaque fois je me laissais surprendre avec plaisir à la lecture de ces jeux de l'amour et du hasard.
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Un livre lu ou dirais-je avalé en 2 jours; la poésie transpire de ce texte, par contre, les personnages riches et désoeuvrés peuvent tout à loisir se consacrer à leurs états d'âme. Ce n'est pas la vraie vie, celle de ceux qui sont écrasés par leur labeur, c'est peut être là que se situe la poésie. Avoir le temps d'imaginer ce qui pourrait arriver si on dit ceci ou cela.
A lire pour le plaisir.....
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'L'hypothèse des sentiments' de Jean-Paul Enthoven est un sacré ovni, entre essai philosophique et roman. C'est un peu comme si le 'Jeu de l'amour et du hasard' était passé au filtre du Pari de Pascal avec un récit construit comme autant de poupées russes qu'il n'y a d'hypothèses sur la tournure des événements. Avec des si, on met un très bon bouquin entre ses mains.

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