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EAN : 9782246802884
320 pages
Grasset (26/08/2020)
3.08/5   19 notes
Résumé :
« Certains êtres sont parfois des virtuoses involontaires de l’instrument que nous sommes. Et ils le sont parce qu’un don mystérieux leur a offert un accès immédiat, presque violent, à ce que, d’ordinaire, nous dissimulons.

Ces êtres, que nous identifions à peine quand le hasard nous met en leur présence, jouent d’instinct de cet instrument, donc de nous-mêmes. Rien, pourtant, ne les a préparés à l’exercice auquel ils vont exceller sans le savoir.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Dans un de ses livres précédents, qui compte parmi nos livres de chevet, Les enfants de Saturne (vraie matrice de l'oeuvre à venir), Jean-Paul Enthoven écrit ceci à propos de Fitzgerald : « son vrai plaisir d'écrivain, ce fut le droit d'écrire toujours la même histoire ». Il y a de ça dans l'oeuvre romanesque d'Enthoven : commencée tard, elle reprend les mêmes thèmes, qu'elle approfondit en même temps qu'elle les dilate, en adaptant au fil des livres la focale. Il y a dans Blanche, portée par une langue superbe, où chaque mot brille et fait briller les autres, des femmes fatales, des sauts de fuseaux horaires, des escales 5 étoiles, des déchirures de coeur et d'âme, des plaisirs certes mais aussitôt rattrapés par des drames. Ça peut paraître vain, superficiel ou daté : c'est tout le contraire, comme les vestiges de temps qui s'enfuient et qu'allez savoir pourquoi nous regretterons.
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Commençons par éviter les difficultés en abordant en premier lieu ce qui me paraît indiscutable.

Je découvre cet auteur et je ne me limiterai pas à cet écrit.
Une écriture raffinée, élégante, suggestive, descriptive à souhait : on imagine aisément, les lieux, les décors, les personnages et ils sont rutilants, élégants parfois, surprenants toujours, superficiels et légers… peut-être pas.

J'aime ce décor de contes de fée, ces palais, ces lagunes, ces tenues vestimentaires.
Quand j'étais enfant je ne connaissais que de bons princes battant la campagne sur leur beau cheval blanc en quête de leur Cendrillon.
Bruno Bettelheim d'abord, la vie ensuite ont remis ces croyances en question.

Et voilà le récit de monsieur Enthoven débutant dans un décor précieux, meublé de galants personnages qui n'en sont pas moins ambigus, décontenançant, menaçant parfois.

Blanche est belle, très belle, gourmande, libre et quelque peu dominante… les êtres qui tombent sous son charme sont appelés à devenir ses jouets. de Blanche je ne vous en dirai guère plus, de l'histoire non plus, je n'ai pas pour habitude de divulgâcher et peut-être en ai-je déjà trop dit.

Ce que je peux encore vous révéler dans ce cadre, c'est combien j'ai apprécié les nombreuses références culturelles, littéraires : Baudelaire, Aragon, ce tableau : « La femme damnée »…

Pensouillard le hamster s'est invité au fil de ma lecture : dénouer amour, désir, perversité, domination… n'est pas menue réflexion. Ah ces sentiments dont on n'est pas maître et dont a la possibilité de choisir comment on les incarne.
Pour émotions, les romains disaient motus ou motus animi : mouvement de l'âme…

Lecture réservée aux âmes bien nées, n'ayant pas peur de s'égarer et aux esprits curieux ….





Lien : https://bafouilles.jimdofree..
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Une histoire romantico-érotique entre gens riches et oisifs qui détaillent leurs pérégrinations et leur états d'âmes au fil des pages. Pourtant, la narration retient bien l'intérêt du lecteur, surtout dans la première partie, grâce à un écriture fine et agréable et un suspens bien ménagé jusqu'à la découverte de « ce qui plaisait à Blanche ». le soufflé retombe ensuite rapidement par manque de substance, mais on pourra apprécier les dialogues avec les morts, dont Aragon qui pimentent le scénario et retiennent l'attention.
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Quand Blanche de N entre quelque part, elle vous met ko tant elle est majestueuse, riche, cultivée, foudroyante de beauté, élégante. Que vous soyez homme ou femme, elle vous coupe le souffle mais dans son regard vous ne saurez dire si elle est ange ou démon...
Le narrateur n'a eu d'autre choix, pour se faire un peu aimer d'elle, de lui être totalement soumis, d'accepter quelques humiliations pour un seul de ses sourires.
Orages, tumultes, orgies, sensualité poussée à l'extrême, mensonges... Blanche donne tout cela, ne pensant qu'à son propre plaisir. le narrateur devient ainsi "son amant de regard, son amant qui lui prend la main".
Sous le ciel d'Italie ou de Paris, ce couple éphémère va vivre une aventure "sexuellement luxueuse" perverse, ambivalente et addictive.
J'ai lu avidement ces 66 chapitres endiablés, l'auteur a réussi dès les 1ère pages à me tenir en haleine et j'ai succombé à mon tour au charme diabolique de cette foudroyante garce de Blanche.
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Jean-Paul ENTHOVEN. Ce qui plaisait à Blanche.

J'ai été attiré par la quatrième de couverture. Mais le contenu du roman m'a dérouté et je ne suis pas satisfaite de mon choix. Ce genre de littérature érotique n'est pas pour moi. Je n'ai pas lu et je ne lirai pas « Cinquante nuances de grey ».

Malgré les promenades entre Paris et l'Italie, le déballage de soirées masquées où règne la débauche ne m'est pas destinée. le nom de l'auteur, journaliste, écrivain, scénariste et éditeur devrait être une garantie. Non, mais si j'étais lectrice pour une maison d'édition, de nombreux arbres abattus pour alimenter la chaîne de l'édition, oui, de nombreux arbres seraient encore dans nos forêts et les nouveautés littéraires seraient un peu moins nombreuses sur les tables des librairies. Ce ne sont pas 550 à 650 qui paraîtraient chaque année mais certainement bien moins de 500…. Tant pis pour moi, j'ai perdu une bonne journée de lecture : ce livre est destiné à ceux qui aime la littérature érotique. Désormais j'essaierai de lire entre les lignes afin d'éviter un tel traquenard. Bonne lecture à tous…..

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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critiques presse (2)
LeSoir
09 novembre 2020
Un roman libertin et un hommage à Aragon de Jean-Paul Enthoven : « Ce qui plaisait à Blanche ».
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeFigaro
01 octobre 2020
Un roman d’amour et de libertinage placé sous le signe d’Aragon.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Certains êtres sont parfois des virtuoses involontaires de l’instrument que nous sommes. Et ils le sont parce qu’un don mystérieux leur a offert un accès immédiat, presque violent, à ce que, d’ordinaire, nous dissimulons.

Ces êtres, que nous identifions à peine quand le hasard nous met en leur présence, jouent d’instinct de cet instrument, donc de nous-mêmes. Rien, pourtant, ne les a préparés à l’exercice auquel ils vont exceller sans le savoir.

Parfois, ils y prennent du plaisir. Parfois, ils s’en acquittent sans y songer. Comme des despotes qui se sentent obligés d’être despotiques, par conformité à leur nature, et presque à leur insu.

Ces êtres sont redoutables car ils vont nous gouverner avant même d’avoir pris la peine de le vouloir. Leurs mots, leurs gestes, leurs pensées, leurs actes, vont pincer notre sensibilité avec un doigté si habile que nous les regarderons, malgré les douleurs qu’ils nous infligent, et bien qu’ils nous aient rendus étrangers à nous-mêmes, comme les meilleurs interprètes de ce que nous sommes en secret.

En les associant à ce que nous avons de plus inaccessible et de plus inconscient, nous chérissons alors, malgré tout, le sort qui nous a précipités entre leurs mains.

Et nous aimons à la folie l’illusion qu’ils nous procurent d’être compris, ainsi que les doses de ravissement qu’ils ont versées dans notre existence – en même temps qu’ils y ont versé leurs doses de venin.
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Ce que je préférais dans cette vie : flotter parmi mes instincts et mes émotions sans me fixer nulle part. De ce nomadisme mental et sentimental, j’avais tiré, expérimentalement, quelques règles d’existence : je tenais l’amour à distance, je croyais au plaisir, je rencontrais rarement le bonheur. Quant à la joie, je n’en avais qu’une connaissance de seconde main. Ce que j’en devinais (à travers mes brefs moments de béatitude, de plénitude, de quiétude) ne me disait rien qui vaille. Je vivais, sur tous les registres, dans le précaire et le provisoire.

Ces déterminations physiologiques et spirituelles avaient fait de moi un individu instable et, malgré les apparences, inutilisable par la société. Je pouvais être conservateur le matin et progressiste l’après-midi, vertueux un soir et immoral le lendemain, fidèle et infidèle, courageux et lâche à la fois. Je pouvais souhaiter sincèrement l’épanouissement du genre humain avant d’envisager, sans m’en lamenter, l’apocalypse qui en hâterait l’extinction. Ce régime paradoxal, m’écartelant entre le haut et le bas, le Bien et le Mal, m’avait, à la longue, façonné de travers. De loin, on me percevait comme un individu calculateur. De près, je n’étais qu’un assemblage d’indécisions, de volte-face, d’impatiences, de remords. Des personnes de confiance me conseillaient parfois de lâcher prise. Je m’y efforçais de mon mieux.
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J’avais oublié en effet, ce soir-là, que derrière le regard qui me fascinait, derrière le charme auquel je rêvais de me soumettre, derrière les mots qui m’affolaient, il n’y avait qu’un corps. Et que ce corps, loin de pactiser avec la magie, l’irréel, l’immatériel, le roman-photo, l’affect de haute volée, n’était qu’un composé d’azote, de sucs amers, de pensées indignes, de muqueuses, de cancers en attente, de remugles fétides, de beauté trafiquée.
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Tu sais, petit, je ne suis pas très content de me retrouver dans ton récit érotico-branleur… La partouze, tout ça, c’est pas mon genre… Et c’est gênant pour ma réputation. N’oublie pas que je suis un ami de la classe ouvrière !
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Avec les beaux jours, Blanche retrouva son besoin de débauche et de corps nouveaux. Il lui fallait aussi se réconcilier avec le vertige des étreintes anonymes qui lui plaisaient tant, et que l’hiver avait provisoirement gelé. À croire que les vices ont leur saison, comme les fleurs ou les fruits.
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Videos de Jean-Paul Enthoven (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Paul Enthoven
Le philosophe, écrivain et réalisateur Bernard-Henri Lévy est également le fondateur de la revue "La Règle du jeu" : c'était il y a plus de 30 ans, en 1990.
Fondé avec un groupe d'écrivains et d'intellectuels du monde entier, tels que Jean-Paul Enthoven, Susan Sontag, Salman Rushdie ou encore Mario Vargas Llosas, cette revue se donne pour ambitions d'intervenir dans les débats de l'époque. Comment ces derniers ont-ils changé avec le temps ?
Bernard-Henri Lévy était l'invité des Matins de France Culture le 4 février 2022, pour parler du dernier numéro de "La Règle du jeu" et nous donner son avis sur Zemmour, Poutine et la Chine. _____________
Découvrez tous les invités des Matins de Guillaume Erner ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins
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