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3,3

sur 359 notes
Il s'agit du premier livre de Louise Erdrich que je lis.

Son intrigue est implacable. La construction du roman est excellente, alternant des chapitres dédiés à Jodi qui écrit dans son vrai journal, dans le faux destiné à son mari et à un narrateur extérieur qui analyse les relations du couple et de la famille.

Les protagonistes ne peuvent pas sortir indemnes de ce huis-clos familial oppressant. le couple glisse peu à peu dans la folie, à la fois par amour et par désamour. Les enfants, témoins impuissants de cette déchéance passionnelle, essaient eux aussi de survivre.

Louise Erdrich décrit à merveille les fêlures de chacun. Elle-même d'origine amérindienne par sa mère, elle transporte aussi le lecteur dans cette communauté, nous plonge dans la complexité des tribus, de leurs traditions.

C'est un beau roman, prenant, intrigant. J'ai un autre livre dans ma PAL de cette auteur : "La chorale des maîtres bouchers". J'aurai plaisir à me replonger dans le monde de Louise Erdrich.
Lien : http://caromleslivres.canalb..
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Voici le premier livre de Louise Erdrich que je lis, après avoir consulté les divers critiques de cette auteure sur Babélio, et je ne suis pas déçue. Je suis sortie de cette lecture assez remuée, car le thème et le propos sont durs à traiter. Erdrich évoque les difficultés d'un couple à la dérive qui n'arrive plus à vivre harmonieusement au quotidien et qui se déchire sans cesse. Problème d'autant plus grave que l'un des deux protagonistes, Gil, ne veut pas quitter sa femme et s'accroche à elle de façon morbide, ne supportant pas la perspective d'une séparation.
Gil et Irène son mariés depuis de nombreuses années. Gil est un peintre reconnu, qui s'est fait remarquer notamment en peignant Irène, nommant ses oeuvres America 1, America 2 etc.., du nom de celle-ci. Irène est une Native American, une Amerindienne, et Gil aussi. Leurs trois enfants, Florian, Riel et Stoney réagissent différemment à leur appartenance Amérindienne, Riel est la plus passionnée et fière.
Ce couple ne fonctionne plus. Irène reproche à Gil de l'avoir dépossédée de son âme en la représentant comme un objet de consommation sous des angles si intimes. Et pourtant, si Gil l'a fait, c'est parce que sa femme est pour lui une déesse qu'il place au-dessus de tout.
Irène découvre un jour, au hasard d'une discussion, que son mari lit régulièrement son journal intime, elle décide donc de la piéger à son propre jeu. Elle utilisera deux cahiers, le premier, son vrai journal, où elle décrit ce qu'elle ressent en toute sincérité, et le second, le cahier rouge, où elle écrit une histoire qui n'est qu'un fantasme de la sienne, pour tromper son mari et le faire souffrir.
Ce jeu pervers m'a profondément interloqué. Je me suis demandée comment Irène pouvait trouver autant d'énergie à vouloir manipuler et faire du mal à son mari, comment une telle idée pouvait être réaliste et possible dans la vraie vie.

Louise Erdrich
Contrairement à d'autres points de vue dans d'autres blogs, je pense qu'une telle manipulation est loin d'être hors de propos ou surréaliste, mais totalement possible dans la tête d'une femme qui cherche à se réapproprier une place dans son couple, qui cherche une place où exister et agir. Car Irène se sent dépossédée d'elle-même depuis toujours par ce mari glouton et possessif. Leur couple est très fusionnel, voire trop fusionnel. Elle cherche à se détacher de lui,d'une façon très perverse. J'ai du mal à comprendre cette perversité, le temps et l'énergie qu'elle consume.
Le texte est donc à trois voix, la voix omnisciente d'un narrateur, celle du cahier rouge et du cahier bleu.

La description des sentiments éprouvés par les uns et les autres est très pointue, et devient souvent touchante voire désarmante tant on se sent proche de ce que l'on lit. Je n'ai jamais vécu une telle tension, mais les disputes arrivent, et le texte entre en résonance avec soi lorsque l'on se remémore les moments difficiles de son couple.
Les enfants adoptent eux aussi des stratégies diverses pour se protéger du naufrage. Riel s'invente des histoires où elle sauve sa famille, Florian commence à boire et fumer du shit pour s'oublier ou ressembler à sa mère dont il se sent proche, et qui boit trop, Stoney prend ses peluches et s'en fait une barrière de doudous. La tension qu'ils supportent est presque constante.

J'ai beaucoup aimé la précision avec laquelle Erdrich évoque la lente agonie de ce couple, j'ai aussi aimé le fait que ce livre traite des coutumes et de l'histoire des Amérindiens. On apprend aussi beaucoup sur l'art, Gil étant peintre, les références à d'autres artistes peintres sont fréquentes.

Une bonne lecture.
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Lorsque Irene se rend compte que son mari Gil lit son journal intime, elle lui tend un piège: le journal "officiel" sera rédigé pour le manipuler et le "vrai" journal caché dans un coffre. Mais parce qu'un roman de Louise Erdrich ne se résume pas si simplement, il faudrait ajouter la déliquescence d'un couple, les rapports entre l'art et la représentation du réel, l'influence des origines familiales (indiennes),la survenue de l'alcoolisme maternel, la présence d'un enfant surdoué, la frontière entre la maltraitance et la colère, la culpabilité et l'amour...
Et un épilogue inattendu quoique inévitable... Décidément, Louise Erdrich est une grande dame des lettres américaines.
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Louise ERDRICH traite ici du thème d'une guerre conjugal qui m'a fait penser à "la guerre des roses" en beaucoup plus oppressant. Irène et Gil sont parents de 3 enfants, lui est un peintre célèbre qui peint des portraits de sa femme. Irène termine une thèse sur George Catlin qui peignait les Indiens au début du XIXe siècle.

Irène découvre que son époux lit son journal intime, elle en entame un autre en parallèle dans lequel elle livre toute la vérité sur l'état de son couple alors qu'elle utilise l'ancien pour manipuler son mari et tenter de le rendre fou car Gil est toujours très épris de sa femme et d'une jalousie démesurée.

Le lecteur grâce au talent de conteuse de Louise ERDRICH est en immersion totale dans le foyer de plus en plus violent de cette famille. La cruauté implacable d'Irène m'a plongé dans un certain malaise, la descente aux enfers de Gil m'a serré le coeur et ce jeu ambivalent entre l'amour et la haine fait de ce roman un roman douloureux, émouvant, très intimiste et souvent troublant.

J'ai eu parfois envie d'abandonner cette lecture tant cette histoire d'emprise m'était pénible mais la curiosité d'en connaitre l'issu fût la plus forte et je n'ai pas regretté car je ne m'attendais absolument pas à cette fin là...
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Irène et Gil forment un couple animé par la passion et la haine. Mariés, 2 enfants et 2 chiens ils vivotent et leur mariage bat de l'aile. Un jour Irène découvre par le hasard d'une conversation que son mari lit son journal intime. Un sentiment de révolte l'envahit et elle décide de se venger et de manipuler celui ci afin d'obtenir le divorce.
Un très beau roman sur l'amour, la passion, la haine. L'écriture est intéressante, de temps en temps nous avons le récit à travers le journal, le vrai, puis à travers le faux, le tout ponctué par une narration à la 3ème personne.
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Le récit du couple de Gil et Irene qui vole en éclat.
Gil est un peintre reconnu et Irene sa femme écrivaine est son modèle. Mais Gil brise la confiance qu'Irene avait en lui quand elle s'aperçoit qu'il lit son journal intime. A partir de là, un jeu psychologique s'enclenche entre eux et la folie et la noirceur semblent prendre la main sur leurs actes. Leurs trois enfants entrent également dans la danse et l'éclatement de la cellule familiale semble inexorable.
C'est un roman fort et le premier que je lis de Louise Erdrich. Descendante par sa mère d'une tribu indienne du Minnesota, le thème des descendants des tribu autochtones des États Unis est très présent dans ce roman, ainsi Gil et Irene sont chacun descendant d'une tribu indienne et cette origine est largement décrite.
L'écriture est dense, alterne les narrateurs, le récit est intense et violent, j'ai été prise dans l'histoire sans pouvoir m'arrêter de lire. le tout n'est pas joyeux mais j'ai apprécié les détails du travail de peintre, le soin mis à la description des enfants, de la vie quotidienne, la psychologie des personnages en souffrance.
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La fin d'un amour, d'une histoire, d'une famille… “Marronnier” de la littérature, ce thème est ici magistralement décortiqué dans un livre à l'atmosphère pesante, qui vous envahit dès les premières pages. Irène et Gil sont au bout de leur histoire commune. Exposés à la stricte verticale de la lumière, ils sont l'image de la réussite : lui peintre consacré, elle femme et égérie sublime, leurs enfants promis à un bel avenir.

Un pas de côté et les ombres apparaissent, celles qu'on ne peut faire disparaître en marchant dessus. Alors les masques tombent : la violence, les non-dits, l'alcoolisme de moins en moins mondain, la perversion, les restes de passion qui entretiennent l'illusion, les vérités que l'on ne veut pas voir, le poids des origines… Tout finira mal, forcément.

Un roman remarquablement mené, lu d'une traite, et avec quelques passages vraiment drôles (les rendez-vous chez la thérapeute) malgré l'atmosphère générale du livre.
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Quand j'ai commencé les premières pages l'histoire m'a étrangement rappelée celle des Apparences de Gillian Flynn. Une relation de couple toxique, deux journaux intimes pour Irene : un « vrai » où elle écrit ce qu'elle pense réellement, un « faux » pour manipuler son mari.

L'idée m'a semblée bonne dès le début, je suis fan des gens vicieux et j'adore me perdre dans des esprits tordus. Sauf que l'histoire ne se cantonne pas à ça. D'ailleurs je trouve que c'est une petite partie de l'histoire globale. On s'immisce dans la vie de famille d'Irene et de Gil. Leurs enfants, leurs déboires familiaux. On nous parle beaucoup d'art vu que Gil est peintre : il prend sa femme pour principale modèle. Pour des tableaux pas forcément flatteurs, notamment un où elle a le drapeau américain planté dans les fesses … Particulier.

Particulier c'est bien le mot qui résume le livre d'ailleurs. Je n'ai pas accroché au début parce qu'il y a parfois des détails un peu trop longs, sur des choses qui ne m'ont pas intéressée. Parfois ça s'essouffle et c'est seulement vers la fin que j'ai retrouvé de l'intérêt. Quand leur relation devient complexe, c'est limite fascinant. Un couple qui se hait et qui se déchire, qui se détruit. Pourtant aucun des deux n'a la force de partir et c'est ça que j'ai trouvé profondément beau dans l'histoire.

Une fin intéressante et touchante, mais le livre a, pour moi, mis trop de temps à vraiment commencer.
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Encore un excellent roman de Louise Erdrich. J'admire sa témérité pour aborder des sujets intimes sans tomber dans le mauvais goût. Elle livre un récit qui n'épargne personne, mettant en scène la dichotomie entre l'image d'une famille unie et apparemment heureuse et ce que cette image recouvre de malsain dans chacun de parents tant pris individuellement que dans l'intimité du couple qu'ils forment. La répercussion sur leurs enfants est aussi palpable tout au long du récit et confirmée s'il était besoin dans le dernier chapitre. Même si on croit reconnaître le côté autobiographique, son talent d'écrivaine lui permet d'amener le lecteur bien au delà du règlement de comptes. C'est un roman dont le pessimisme met mal à l'aise et laisse un goût amer lorsqu'on le referme mais, en même temps, il est si vrai qu'il touche au sublime.
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Un livre que j'ai apprécié sans toutefois être bouleversée. Je m'attendais à beaucoup plus de tiraillement psychologique. Ceci dit l'histoire se lit et se savoure, mêlant un sentiment de révolte et d'indulgence...On retrouve la teneur de l'emprise sadomasochiste psychologique des premières pages jusqu'à la toute dernière.
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