AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,3

sur 359 notes
Le couple de Gil et Irène bat de l'aile. Gil est un artiste peintre possessif qui a depuis toujours comme seule modèle et sujet de ses toiles Irène sa femme. Irène est écrivain, elle a laissé sa carrière de côté pour élever leurs trois enfants, Florian, Riel et Stoney. Maintenant, elle étouffe, et lorsqu'elle découvre que son mari lit en secret son journal intime, elle décide de réagir à sa façon. Tout en continuant à écrire dans son carnet rouge, Irène commence en parallèle un carnet bleu qu'elle enferme dans un coffre à la banque. le carnet bleu devient son vrai journal intime et elle utilise le rouge pour manipuler petit à petit son mari, elle utilise sa jalousie, elle glisse des détails insignifiants pour le faire douter, le rendre fou et l'obliger à la quitter...
Les extraits des deux carnets d'Irène alternent avec la narration à la troisième personne dont on connaîtra l'identité à la fin du livre. le lecteur découvre petit à petit l'histoire du couple, de la famille, l'atmosphère est pesante, tendue. Les enfants sont des spectateurs impuissants et inquiets quand à l'issu du couple de leurs parents. Et le lecteur est impatient et curieux de connaître le dénouement de cette histoire...
J'ai aimé la construction du roman, les trois enfants du couple sont très attachants. le personnage d'Irène est ambivalent, on comprend sa situation, mais sa manipulation est finalement assez cruelle...
Lien : http://aproposdelivres.canal..
Commenter  J’apprécie          30
Curieux roman qui semble courir plusieurs lièvres a la fois. La 4° de couverture évoque un jeu de dupe à la "Liaisons dangereuses" alors que les journaux intimes ne concernent que quelques pages. On a aussi un aperçu de la vie et des coutumes Indiennes. Et des retrouvailles entre soeurs qui ne se connaissaient pas. Mise en abyme, ethnologie, roman familial: tout cela, au lieu d'amplifier le roman, l'empêche de se concentrer sur l'histoire d'amour entre Gil et Irène qui reste dans l'ombre et les non-dits alors que c'est cela seul qui intéresse. Quant à la fin, elle est particulièrement dérangeante
Commenter  J’apprécie          30

Un roman psychologique sur un couple qui se déchire et se manipule. Si l'histoire est en elle-même un peu banale, il y a certaines idées originales comme la tentative de manipulation par la narratrice de son mari à travers son journal intime - cette idée aurait toutefois sans doute mérité d'être poussée davantage. Mais ce qui m'a le plus séduit, c'est le cadre du récit, l'origine amérindienne des personnages qui s'exprime à travers leur manière d'être et leurs comportements, leur attachement à certaines représentations symboliques, comme l'ombre d'une personne, ou simplement à la nature. C'est tout un univers attrayant qui nous est donné à voir par l'auteur, elle-même descendante d'indiens d'Amérique, et qui donne une empreinte singulière au récit.
Commenter  J’apprécie          30
Louise Erdrich, amérindienne, écrit habituellement sur les peuples de ces ancêtres. Ici la tribu se résume à une famille. Irène est une femme un peu solaire, insaisissable qui pioche dans les livres, dans la vie, traîne sur sa thèse sur Catlin, un des plus grands peintres d'indiens. Gil, son mari est peintre. Il est devenu célèbre en peignant sa femme dans des postures souvent provocantes. Irène se sent dépossédée de son âme sur ces tableaux et Gil tente de maîtriser cette femme ainsi désirée par d'autres. Ils sont tous deux issus d'une tribu indienne, non reconnus de leur père.
Lorsque Irène s'aperçoit que Gil lit son journal intime, elle tente de le manipuler en écrivant des choses personnelles dans son carnet bleu. Une guerre malsaine s'engage entre les deux amants sous les yeux des trois enfants un peu perdus.
Le roman devient très touchant dans cette destruction personnelle et destruction du couple alors que le besoin de l'autre semble évident. Gil ne peut peindre et ne peut vivre sans Irène. Mais elle ne supporte plus sa violence et sa façon de la posséder dans ses peintures, son intimité et ses cadeaux extravagants.
Le sentiment amoureux est évoqué dans sa plus complexe nature, la relation devient destructrice et le couple tend inévitablement vers le drame en y entraînant malheureusement l'innocence des enfants.
J'aime beaucoup la construction de ce roman qui monte en intensité avec l'évolution relationnelle du couple. Les personnages sont complexes par leurs racines mais aussi dans leurs sentiments ambigus. Les enfants semblent exceptionnels dans leur intelligence et leur fragilité. Et l'auteur entoure ce huis-clos de l'histoire indienne, de légendes et de l'histoire de quelques tableaux ( Lucrèce de Rembrandt est le plus détaillé).
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
Commenter  J’apprécie          30
[...]Dur dur dur… Louise Erdrich et moi, c'est plutôt une histoire d'amour. Il n'y a qu'à voir la liste longue comme le bras de bouquins dont j'ai parlé ici : La Malédiction des Colombes, Love Medicine, Ce qui a dévoré nos coeurs, Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse et la Chorale des Maîtres Bouchers, je ne suis pas certaine qu'aucun autre auteur n'en aie autant par ici. J'aime chez elle les grands espaces, l'aventure, les familles embrouillées, les sagas sur plusieurs générations… du coup, avec le Jeu des Ombres, à l'évidence, c'était mal barré, mais je ne le savais pas parce qu'une fois de plus je me suis jetée sur un nom d'auteur au lieu de me dire que, parfois, les auteurs aiment changer et ne pas écrire toujours la même chose et que du coup je n'ai pas lu la quatrième de couverture et je n'ai pas vu que ce roman est un huis-clos.[...]
Lien : http://www.readingintherain...
Commenter  J’apprécie          30
Mon premier roman de Louise Erdrich qui ne m'a pas déçu.
Pourtant encore une histoire de couple à la dérive. Mais traitée de manière originale et plutôt émouvante.
Alors que l'héroine se sent vampiriser par son mari (il a fait d'elle sa muse et l'a peinte en Miss America de multiples fois), elle met au point une stratégie fatale pour obtenir le divorce.
On retrouve l'univers de Boyden avec les indiens. Très Bien.
Commenter  J’apprécie          30
Je ne prétendrai pas écrire une critique sur "Le jeu des ombres" puisque j'en ai interrompu la lecture dès la page 70. La vie est trop courte et Louise Erdrich est trop ennuyeuse, dans ce premier roman que je lis d'elle en tout cas, pour que je m'astreigne à en poursuivre la lecture.
Un tel abandon étant chez moi exceptionnel, faut-il que je me sois vu n'accomplissant rien d'autre qu'une corvée pour en arriver là ! le thème exposé en quatrième de couverture m'avait pourtant séduit ... le problème, c'est que j'ai eu le sentiment d'avoir été trompé.
Belle idée de roman que ces deux carnets intimes rédigés par la même épouse, l'un falsifié puisque destiné à son mari dont elle a découvert qu'il le lisait en cachette, l'autre exprimant réellement son ressenti. Hélas, la troisième voix qui s'exprime, à la troisième personne, celle de la narratrice, gâche le concept qui m'avait alléché, même si elle intervient aussi pour réfléchir sur l'influence que peuvent avoir leurs origines amérindiennes sur le comportement des individus.
Commenter  J’apprécie          20
Je trouve les romans de Louise Erdrich toujours déroutants, et cela pour mon plus grand plaisir.

Celui-ci raconte un histoire d'amour-haine pas banale. Je l'ai lu comme on sirote du petit lait et en suis ressortie avec une étonnante gueule de bois.

Non seulement j'en conseille la lecture, mais une seconde lecture même, à lire non plus sous l'angle de la relation amoureuse mais alcoolique peut-être...
Commenter  J’apprécie          20
Vers la fin de ce roman glaçant qui met en scène un huis-clos conjugal particulièrement toxique, un des enfants du couple adopte un chat errant auquel il donne le nom de « Schrodinger avec un tréma ».
Le paradoxe de Schrödinger dont a si bien parlé Philippe Forest ( « Le chat de Schrödinger ») fait allusion à une expérience de physique où un chat peut être à la fois mort et vivant.
Etre à la fois tout et son contraire est donc comme l'emblème de ce roman douloureux de Louise Erdrich.
En effet, dans la relation entre Gil, le peintre et sa femme, son unique modèle admiré et humilié, l'amour et la haine destructrice sont entremêlés. Les voix du couple alternent et se racontent, tandis qu'une troisième voix omnisciente dont l'identité sera révélée au terme du roman, apporte son point de vue.
La trame du récit est celle-ci : lorsque Irene découvre que Gil lit son journal intime, elle décide d'en tenir un deuxième dans lequel elle accumule les pseudo-révélations sur des aventures extra-conjugales et, pire, laisse planer le doute sur la paternité de son mari.
« Si Gil ne savait pas qu'elle savait qu'il lisait son journal, elle pouvait y écrire des choses visant à le manipuler. Et même à lui faire du mal. »

Louise Erdrich a écrit un roman porté par une urgence impérative dans une langue dépouillée et très efficace. On ne peut s'empêcher d'y voir une nécessité cathartique, car sa propre vie a été marquée par des conflits conjugaux douloureux.
Mais c'est dans l'évocation des trois enfants du couple, sensibles et surdoués et de la vie quotidienne d'une famille (courses, repas, etc.), de tout ce qui devrait être refuge, mais devient piège, que le roman est le plus poignant.

Le lecteur se prend à espérer que le pire n'est pas certain. En vain.

Un roman inoubliable.


Commenter  J’apprécie          20
Aimer à la folie, c'est donc ça ?!
Un roman pour comprendre ce que veut dire véritablement "aimer à la folie". Un roman qui oscille entre le sordide et le sublime, ne laissant aucun répit au lecteur dans un ballottage incessant au coeur du naufrage annoncé de ce couple. A lire comme on effeuille une marguerite en espérant secrètement que ça finisse comme on le voudrait.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (660) Voir plus




{* *}