Merci à Babelio/Masse Critique et les Presses de l'ENSSIB ! Et merci au petit mot manuscrit de
Catherine Jackson !
Dès que j'ai vu ce livre lors de la Masse Critique, j'ai su que je voulais l'avoir (que ce soit grâce à la MC ou par achat personnel). Cependant lors de ma lecture, je me suis longtemps demandé « quelle critique pourrais-je écrire de ce livre ?! » Je vais tenter de faire simple.
L'ouvrage réunit différents écrits de quelques acteurs de grandes institutions patrimoniales françaises (
Archives Nationales, BNF, Louvre, la Cinémathèque française) Donc, divers milieux culturels qu'on pourrait croire être des mondes à part, au vue de leurs fonds/collections : les archives, les livres, les collections muséales, les films. Et pourtant, leurs réflexions se rejoignent. Mettre en place une politique de numérisation est une bonne chose pour approcher un plus grand public, protéger des documents de formes et supports divers (papiers, livres, plans, photographies, objets d'art, …), gagner du temps aussi !
Pour autant, cela n'est en rien une politique aisée. Il faut créer des instruments de recherche autant pratique pour les professionnels que pour les chercheurs. Savoir jongler entre différents « moteurs » de recherches, les comprendre et savoir les utiliser ainsi que restituer son expérience en tant que médiateur avec le public. Lire pour cela le très intéressant chapitre 2, « Renseigner, orienter le chercheur. Expériences de service public ». Où comment trouver une solution en usant différents moteurs de la BNF, ce qui peut noyer le chercheur sous un amas de réponses, tout en ayant une réflexion sur l'idée de créer un outil qui garderait en mémoire les mots-clés utilisés qui ont permis de trouver le bon ouvrage ainsi que ceux ayant mené sur une mauvaise piste. Idée que j'espère voir en oeuvre.
Ces différents textes sont tous intéressants à lire. Certains sont même tout bonnement passionnants. Les auteurs témoignent des réflexions, des opérations mises en oeuvres, des avantages et des défauts passés ou actuels des recherches numériques, de la numérisation. L'approche du public (amateur, chercheur, érudit) n'est plus la même. Idem pour l'accès/l'approche du document. le chercheur va passer moins de temps dans les locaux des institutions, être moins en contact avec les professionnels ? Avec le numérique, il y a l'avantage d'avoir à disposition immédiate une grande partie de documents importants (et pour certains, fragiles) mais il existe le défaut de ne plus avoir le contact avec l'original qui peut apporter des renseignements supplémentaires. Par exemple, sur des films : étudier le contenu mais plus le support qui peut apporter des informations supplémentaires aux chercheurs.
Pour autant, cette dématérialisation permet de rassembler divers coeurs de métiers (archiviste, conservateur, médiateur, etc.) autour d'un même thème et mettre en commun les connaissance de chacun. Et ainsi de repenser les métiers. Et les approches avec les chercheurs.
Un livre à conseiller aux étudiants, aux utilisateurs de ces institutions patrimoniales.