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Citations sur Regarde les lumières, mon amour (143)

Je m’étais demandé pourquoi les supermarchés n’étaient jamais présents dans les romans qui paraissaient, combien de temps il fallait à une réalité nouvelle pour accéder à la dignité littéraire

1) les supermarchés sont liés à la subsistance, affaire des femmes, et celles-ci en ont été longtemps les utilisatrices principales. Or ce qui relève du champ d’activité plus ou moins spécifique des femmes est traditionnellement invisible, non pris en compte, comme d’ailleurs le travail domestique qu’elles effectuent. Ce qui n’a pas de valeur dans la vie n’en a pas pour la littérature.

2) jusqu’aux années 1970, les écrivains, femmes et hommes confondus, étaient majoritairement d’origine bourgeoise et vivaient à Paris où les grandes surfaces n’étaient pas implantées. (Je ne vois pas Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute ou Françoise Sagan faisant des courses dans un supermarché, Georges Perec si, mais je me trompe peut-être.)
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déposer un livre sur le tapis de la caisse me gêne toujours, comme un sacrilège. Je serais pourtant heureuse d'y voir un des miens, extirpé d'un caddie, glisser entre une plaquette de beurre et des collants.
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Je remarque un écriteau en hauteur :
Par respect pour nos clients, il est interdit de lire les revues et les magazines dans le magasin. Merci de votre compréhension.
Ce qui m'irrite le plus dans cette interdiction, c'est le possessif "nos", substitué au "les" qu'on attendrait. Ni moi ni les autres ne sommes la propriété d'Auchan, encore moins ses associés : ses clients ne sont pas les miens, les nôtres. Ce "nos" est typiquement faux jeton.
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Le début de la richesse - de la légèreté de la richesse - peut se mesurer à ceci : se servir dans un rayon de produits alimentaires sans regarder le prix avant.
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Moins on a d'argent et plus les courses réclament un calcul minutieux sans faille. Plus de temps. Faire la liste du nécessaire. Cocher sur le catalogue des promos les meilleures affaires. C'est un travail économique in compté, obsédant, qui occupe entièrement des milliers de femmes et d'hommes. Le début de la richesse - de la légèreté de la richesse - peut se mesurer à ceci : se servir dans un rayon de produits alimentaires sans regarder le prix avant. L'humiliation infligée par les marchandises. Elles sont trop chères, donc je ne vaux rien.
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Dans le centre commercial, on ne voit pas le temps. Il n'est pas inscrit dans l'espace. Il ne se lit nulle part.
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Je remarque un écriteau en hauteur :
"Par respect pour nos clients, il est interdit de lire les revues et les magazines dans le magasin. Merci de votre compréhension."
Ce qui m'irrite le plus dans cette interdiction, c'est le possessif "nos", substitué au "les" qu'on attendrait. Ni moi ni les autres ne sommes la propriété d'Auchan, encore moins ses associés : ses clients ne sont pas les miens, les nôtres. Ce "nos" est typiquement faux jeton.
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Nous choisissons nos objets et nos lieux de mémoire ou plutôt l'air du temps décide de ce dont il vaut la peine qu'on se souvienne. Les écrivains, les artistes , les cinéastes participent de l'élaboration de cette mémoire. (p. 10)
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L'hypermarché au bout de la route est toujours ouvert : toute la journée, ses portes automatiques coulissent dans un sens ou dans un autre, accueillent et relâchent tout un flot humain. Ses espaces éclairés au néon sont si impersonnel et si éternels qu'il en émane un bien être autant que de l'aliénation. À l'intérieur, vous pouvez oublier que vous n'êtes pas sel ou que vous l'êtes.
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Dans le monde de l'hypermarché et de l'économie libérale, aimer les enfants, c'est leur acheter le plus de choses possibles.
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