Quelle meilleure forme pour une caricature de développement personnel qu'un huis clos aux fenêtre ouvertes ?
Et quelle meilleure cage que celle que l'on consolide en faisant mine de la forcer ?
Nous voilà donc en compagnie de
Michel, érotomane convaincu à la recherche d'un bonheur de fortune via tous les artifices imaginables.
Et même si la communication autour de ce roman tourne grandement autour de la littérature pseudo philosophique déjà citée, ce n'est que l'un des dérivatifs que notre pauvre
Monsieur H. expérimentera dans sa recherche d'un bonheur potable, enfin, d'un bonheur suffisant pour séduire à nouveau son amour perdu.
On s'élance alors dans une suite de remplissages de tout ordre : alcool, marabouts, médicaments, pseudo sciences, poètes malheureusement célèbres... le tout baignant dans l'ambiance inimitable de
Erre. Vous savez, ce mélange d'humour frontal et parfois plus subtil, des situations grotesques et le rire nerveux devant la situation inextricable d'un personnage qui tente une apnée dans des sables mouvants.
Perce que oui, fidèle à lui-même et à sa formule mêlant
Pratchett et Paasilina, l'auteur nous glisse ici des indices et des thématiques bien plus fortes qu'il n'y parait.
Erre a bien compris que toute bonne comédie dissimule une problématique forte, et à l'image de "l'étranger" servant de cale meuble, il nous distille ici son idée de la peau de banane enfantant la dégringolade.
Je n'en dirais pas plus ici, je vous laisse vous noyer dans vos rires ( joyeux ou désabusés) et vous recommande donc le dernier
J.M. Erre et sa raillerie sensible.