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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Jona passe sa dernière soirée dans cette ville, avant de rejoindre Berlin et sa femme le lendemain matin. Il va croiser des fêtards, d'anciennes connaissances, des inconnus, dont Baron Noir, fêtard dépressif et Vic, une jeune femme qui flirte avec les limites.
Brecht Evens a un don incroyable pour la couleur, pour les couleurs. Son album fait alterner les tons très vifs, saturés et des pages aux teintes pastels. Les pages sont parfois totalement colorées, pas un coin de blanc et d'autres sont au contraire très minimalistes. Les pages sont explosées : aucune règle n'est respectée, de cadre, de cases : il peut y avoir un seul dessin ou de multiples minuscules cases, voire des dessins dans les marges ; il faut souvent s'arrêter et passer du temps pour ne pas rater un détail (mais c'est illusoire, je pense qu'il faut plusieurs lectures attentives pour croire qu'on a tout vu). Des fonds blancs, des fonds noirs, des couleurs et des personnages qui "fondent" pour ne devenir que des taches plus claires. C'est un festival, Brecht Evens puise dans tous les styles, dans tous les genres, multiplie les références, passe d'une page chiadée à un dessin malhabile, enfantin, il s'amuse à tout détourner et nous lecteurs, en prenons plein les yeux.
Son histoire est faite de rencontres, d'errances nocturnes, de mésaventures. Elle n'est pas linéaire, il passe d'un personnage à un autre, puis revient au premier. C'est sur la durée de ce gros ouvrage que l'on comprend les difficultés de Vic, Jona et Baron Noir et de leurs amis.
Un roman graphique original, foutraque, coloré, diablement addictif, il est difficile d'en sortir et de ne pas y revenir pour (re)voir tout ce qu'on a manqué. Une lecture qui sera à réserver aux adultes ou grands enfants.
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Une ville la nuit. Trois personnages déambulent de bar en bar, cherchent à faire la fête et à se changer les idées. Derrière les verres partagés et les danses endiablées se cachent la nostalgie, la détresse et les incompréhensions. Les errances nocturnes ne sont pas si innocentes ; elles cherchent à donner du sens à des vies qui semblent pouvoir être bouleversées à tout moment.

Jona est le premier personnage que l'on croise. Il doit partir le lendemain à Berlin, pour rejoindre sa femme avec laquelle il est marié depuis peu. Aucun de ses amis n'est disponible pour fêter ce départ, alors Jona décide d'aller, une dernière fois, à la rencontre de la nuit parisienne. Il croise le chemin de Buzz, un ami qu'il aurait probablement préféré oublier, tant le personnage est encombrant. Physiquement imposant, Buzz est volontiers bagarreur, dragueur lourdingue et consommateur de drogue. Il sort à peine de prison et il est bien le seul, dans la nuit, à proposer à Jona une virée mémorable qui, par son côté chaotique, finit par faire ressortir le sens véritable de l'amitié.

Connu sous le nom de Baron Samedi, Rodolphe a perdu le goût de la fête. Son beau personnage héroïque, habillé de costumes excentriques et toujours prêt à toutes les folies nocturnes, s'encombre au début de l'histoire d'un vulgaire paquet de papier toilette, triste symbole d'un train-train emmerdant. Au fil de la soirée, aidé par quelques substances illicites, Rodolphe renaît, cependant, retrouve sa joie et accepte le jour nouveau.

Le dernier personnage, Victoria, traverse elle aussi une mauvaise passe. Entourée par sa soeur, son ex et la compagne de celui-ci, Victoria traduit son mal-être en indécision irritante. C'est le goût de la fête et par conséquent, celui de la vie, qui lui manque, malgré toutes les attentions de sa soeurette, malgré toute la bonne volonté de ceux et celles qui l'entourent et sont prêts à faire (presque) n'importe quoi pour la divertir, à l'image de la soi-disant hypnotiseuse. Tout ce que peut offrir Paris la nuit en clubs, boîte et bars ne suffiront pas. Il n'y qu'auprès d'un chauffeur de taxi volontiers mythomane qu'une lueur d'espoir brillera bien faiblement.

Esthétiquement superbe, l'album de Brecht Evens est un remarquable road-trip excessivement coloré et génialement aquarellé. Pas de bulles qui pourraient cacher une partie du travail de l'auteur belge : l'identification des locuteurs se fait selon la couleur des lettres. le niveau de détail, à chaque page, est incroyable, reflétant à merveille le véritable fourmillement de la vie nocturne parisienne. L'ambition du scénario, de suivre trois personnages durant une nuit entière, se reflète dans cette forme très libérée de bande-dessinée : chaque personnage dessiné semble avoir sa vie propre, et cela contribue fortement au réalisme de l'oeuvre. Brecht Evens alterne entre les plans serrés sur un groupe de personnages, perçus comme dans une bulle, et des plans élargis où l'on voit tout de la scène, où l'on comprend le caractère pour ainsi dire monstrueux de la fête. On peut y voir une prétention de l'auteur à montrer toutes les interactions sociales qui se passent en même temps dans un même lieu. de ce point de vue, Les Rigoles apparaît comme un album très ambitieux de ce point de vue. Et force est de constater que Brecht Evens se donne les moyens de son ambition.
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--- Une nuit dans le ventre gourmand de la fête ---

Dans « Les Rigoles », sorti en 2018 aux éditions Actes Sud, Brecht Evens est au sommet de son talent et nous emmène dans le monde délirant, scintillant et pourtant sombre qu'est celui de la nuit urbaine. Ses personnages, qu'on a l'impression de connaître, y voguent de club en boîte de nuit, de restaurant en quartier louche, sans oublier de s'arrêter au nightshop.
Tout cela pourrait nous faire penser à n'importe quel samedi soir festif si ce n'est que les personnages s'y transforment en chat ou en loup, les fontaines publiques deviennent des piscines tropicales et les rues et façades chatoyantes et bariolées se déforment à chaque coup d'oeil.
La folie et la dépression sont également bien présentes dans ce monde merveilleux mais dangereux que nous conte le très imaginatif Evens. Les personnages, victimes de leurs faiblesses, traduisent nos doutes et nos difficultés dans un langage festif, fébril et cruel.
L'objet - un livre de 336 pages d'une beauté époustouflante - ravira les amateurs des aquarelles détaillées de Brecht Evens, mais plaira tout autant aux curieux, surtout ceux qui aiment perdre le contrôle et se laisser emporter dans un monde imaginaire.
Après « Les Noceurs », « Les Amateurs » et le sensible « Panthère », Evens frappe encore plus fort, et le chahut nocturne retentit encore dans nos oreilles.
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Les Rigoles, c'est le quartier à la mode où se croisent les jeunes en quête d'aventures. On boit, on danse, on joue, on rit, on aime. Et quel joyeux foutoir ! Dans ce récit choral, découvrez l'histoire d'une grande fête qui tour à tour éblouit ses participants autant qu'elle les déçoit. Jona, Victoria et Rodolphe n'ont rien en commun, si ce n'est qu'ils sont un peu paumés dans la vie. L'un va bientôt déménager pour Berlin pour rejoindre sa femme, l'autre est surprotégée par une soeur qui l'empêche de vivre pleinement et le dernier lutte difficilement contre une dépression. Les trois comptent sur cette nuit agitée pour se réinventer et lâcher prise.

Ne cherchez pas un scénario classique dans Les Rigoles, ce n'est manifestement pas l'objectif de l'auteur. Vous n'y trouverez pas des rebondissements à chaque page, mais plutôt l'histoire d'une soirée comme une autre au coeur d'une ville qui pourrait être Paris, Londres ou Bruxelles. Au fil des rencontres, nos trois protagonistes questionneront le sens de leur existence ainsi que leur avenir avec, à la fin d'une longue nuit sans sommeil, la promesse d'un nouveau jour. Mais que restera-t-il d'eux une fois que la fête et ses excès auront tiré leur révérence ?

On voudrait encadrer chaque image tant Brecht Evens sait jouer avec les couleurs, les formes et la transparence pour transcrire l'univers de chacun de ses personnages. Il se renouvelle à chaque page pour toujours nous surprendre avec des aquarelles qui fourmillent de détails et de références à la peinture. On se prend l'envie de relire l'album plusieurs fois pour découvrir tous les secrets de cette cacophonie maîtrisée. Plus qu'un roman graphique, cet album est un véritable bijou à garder précieusement dans sa bibliothèque.
Lien : https://ladesordonnee.com/20..
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