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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est lors des dernières Imaginales en mai dernier que je me suis offert ce premier tome, finalement davantage convaincue par la magnifique couverture signée Aurélien Police et par les interventions d'Estelle Faye en conférences que par les chroniques positives dont j'avais pu avoir vent auparavant.
Heureuse de l'avoir dans ma bibliothèque, je ne savais malgré tout pas quand j'aurais le temps de l'en sortir ; mais vous avez décidé pour moi puisque vous avez choisi ce premier tome (entre autres) lors du deuxième épisode du challenge Wild PAL… et je ne peux que vous en remercier !
Thya a été une lecture extraordinaire et si addictive que j'en ai oublié mon quotidien… ce qui ne m'était pas arrivé depuis très très très longtemps. Alors un immense merci à Estelle Faye pour ces quelques heures de voyage dans le temps ! Il me tarde maintenant d'acheter et de lire la suite !

Ce voyage dans la Gaule du Ve siècle après Jésus Christ a été une parfaite réussite pour moi. Estelle Faye s'est documentée sur l'époque et ses us et coutumes ; résultat : on s'y croit. Décors urbains, tenues des personnages, l'auteure sait nous mettre dans l'ambiance, à commencer par l'utilisation d'un vocabulaire spécifique dans les descriptions.
N'ayez crainte, si le fond est riche d'images fortes, vous ne serez pas noyés sous un cours magistral d'archéologie antique. Et c'est là le talent d'Estelle Faye, nous apporter tout juste assez d'éléments pour constituer un récit documenté grâce auquel on apprend des choses, mais avec subtilité, sans qu'on s'en rende compte, sans utiliser un style pompeux ou ennuyeux. Les jeunes lecteurs pourront ainsi se plonger dans cette histoire sans difficultés majeures (même s'ils ne comprendront peut-être pas tous les mots) et les adultes friands d'antiquité ne seront pas lésés.
Si le voyage a si bien fonctionné pour moi c'est évidemment parce que j'ai, à la base, une certaine sensibilité pour le thème mais aussi et surtout parce que ma lecture a été accompagnée d'autres médias enrichissants. J'avais en tête les magnifiques tableaux de Lawrence Alma Tadema (j'avais justement emprunté une nouveauté le concernant à la bibliothèque où je travaille) et dans les oreilles, les albums du groupe Daemonia Nymphe (les membres – grecs – ont reconstitué quelques instruments antiques grâce aux textes et illustrations de l'époque et se sont inspirés de partitions pour recréer leur musique). C'est donc toute une ambiance, tout un cocon qui m'a entourée pendant ma découverte… elle ne pouvait qu'être réussie !

Outre l'aspect historique très bien mené (à mon goût, mais je ne suis pas archéologue/historienne et ne suis donc pas une spécialiste), c'est aussi et surtout l'aspect « fantastique » qui m'a séduite. Alors que le Christianisme montait en puissance dans l'empire romain et la Gaule du Ve siècle après Jésus Christ, les anciennes traditions et les dieux païens étaient interdits. Ceux qui honoraient les anciens dieux et qui possédaient ne serait-ce qu'une once de « pouvoir » étaient persécutés (la chasse aux oracles/devineresses/sorcières était lancée). Estelle Faye n'a pas oublié d'intégrer ces éléments à son histoire – bien au contraire, puisque l'héroïne est elle-même oracle – et elle a su les insérer avec brio. le surnaturel apparaît soudainement sous la forme d'un faune, d'une ondine, d'un dieu… et le tout avec naturel.
La mythologie (et donc tout ce qui s'y rattache) faisait partie du quotidien de nos ancêtres, les visions prémonitoires et les visites de créatures non-humaines étaient normales et leur permettaient de faire des choix, d'avancer. L'auteure l'avait bien en tête au moment de la rédaction de son récit et le lecteur peut ainsi s'immerger totalement dans cette ambiance « antique » (ce que j'ai également vécu lors de ma lecture de Même pas mort de Jean-Philippe Jaworski, que je ne peux que vous conseiller !).

Vous allez me dire, le contexte et l'ambiance, c'est bien beau, mais ça ne fait pas tout. Pour ma part, je me rends compte que c'est ce qui fait qu'une lecture va me marquer ou non. Bien sûr, l'intrigue et les personnages doivent eux aussi me plaire, mais un livre s'élèvera plus facilement au rang de coup de coeur s'il parvient à m'emporter de A à Z… et ça passe beaucoup par l'atmosphère générale.
Bref, rassurez-vous à nouveau, intrigue et personnages sont eux aussi très réussis. La jeune Thya va partir sur les chemins de la Gaule pour rejoindre la ville de Brog qu'elle a vue dans une vision. Très vite elle va faire la connaissance de deux (trois) personnages qui vont la guider et l'épauler au fil des épreuves. C'est une quête bourrée de rencontres, de révélations, de secrets, de rebondissements et d'actions. Les dangers sont bel et bien présents et prennent plusieurs formes, à commencer par le visage du frère aîné de l'héroïne, Aedon. On ne s'ennuie pas une seule seconde au coeur de ces pages et les dernières lignes laissent présager que tout ne fait que commencer !

Quant aux personnages, que l'on découvre à travers un point de vue omniscient, eux aussi valent le détour. Thya est évidemment la principale, celle que l'on va côtoyer en priorité. C'est une jeune fille de 16 ans déterminée, forte et réfléchie… la plupart du temps. Malgré tout, elle n'est pas sur-humaine (si on ne prend pas en compte son statut d'oracle) et fait des erreurs, comme n'importe quelle jeune personne de son âge. J'ai trouvé qu'Estelle Faye a bien dosé sa personnalité, faisant d'elle une jeune fille crédible. Elle paraît peut-être un peu trop responsable pour ses 16 années, mais 16 ans au Ve siècle n'ont a priori rien à voir avec les 16 ans de 2015. J'ai aimé la suivre dans sa quête de réponses et j'ai eu beaucoup d'empathie pour elle. Elle m'a plu, tout simplement.
Enoch, le deuxième personnage principal, est un jeune homme de quelques années son aîné. Maquilleur professionnel, il gagne sa vie en conseillant les jeunes femmes riches sur les meilleurs produits à utiliser et les plus belles perruques à porter. Son art de la dissimulation et sa débrouillardise seront bien utiles sur le chemin. J'ai aimé les doutes et l'indécision qu'il porte en lui. A moitié barbare (par sa mère qui était une prêtresse), il ne rêve que d'accéder à la citoyenneté romaine et pour cela, il serait prêt à tout… C'est un peu le bad-boy séducteur de l'époque… mais là encore, Estelle Faye sait doser et ne tombe pas dans l'accès. de ce fait, il m'a plu également et l'association des deux personnalités (Thya-Enoch) fonctionne très bien à mon avis.

J'arrête là cet avis déjà bien longuet en vous conseillant absolument la lecture de ce premier tome. J'ai tellement peu de coups de coeur dans ma vie de lectrice que lorsque j'en ai un, cela devrait suffire à convaincre tout le monde ! Lisez La Voie des Oracles et moi, je vais sans tarder me procurer le tome 2 et les autres livres d'Estelle Faye
Lien : http://bazardelalitterature...
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A 16 ans, Thia a développé des dons de divination. Mais dans la Rome chrétienne, elle doit les cacher aux yeux de tous. Lorsque son frère tente d'assassiner son père, le Général Gnaeus Sertor, sa vie est menacée. Elle décide de suivre ses visions et de rejoindre la cité de Brog, sur les traces du passé de son père. Mais le chemin est plein de dangers. Heureusement qu'elle croise Enoch, un maquilleur métisse et Mettius, un ancien fidèle soldat de son père qui lui viennent en aide. Trouvera-t-elle les réponses à ses questions ?
Un roman fantasy à l'ambiance féérique, peuplé de créatures fantastiques (faune, ondine, sylvain...) et d'anciens dieux de la mythologie romaine, le tout sur fond de Rome antique : j'ai trouvé cela très original et j'ai vraiment apprécié ma lecture.
Thia et Enoch sont en quête de leur passé, de leur véritable identité. Les épreuves les rapprochent, malgré leurs différences.
J'espère cependant que dans le prochain tome, on va en apprendre un peu plus sur le rôle du faune, protecteur de Thia, mais qui m'a paru assez absent.
Vite, la suite !
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Non, Estelle ne m'a pas trahie !

Souvenez vous, l'Automne Dernier..... Je vous lisais La Dernière Lame et là.... J'ai aimé le style, j'ai aimé le roman mais gros flop sur l'héroïne, et je ne peux même pas vous dire la raison exacte dans une chronique car ce serait un spoil..... Bref, j'étais dans un état indéfinissable, qui m'a poursuivie pendant longtemps. Même maintenant, quand on m'en parle maintenant, je ne sais que vous dire sur ce roman tant l'ascenseur émotionnel était intense (et vous allez me dire, c'est un peu le boulot de l'auteure de nous retourner comme des vieilles chaussettes). Puis, quelques mois plus tard, je tente Porcelaine et là oui, on s'était totalement comprises ! Un superbe conte avec des personnages fouillés, tout ce que j'aime. Quant à la couverture, je ne vous en parle même pas. Un régal des yeux.

Surviennent les Halliennales où je vois Estelle Faye. Forcément, je vois la Voie des Oracles qui me tend ses petits bras musclés et qui me supplie de la prendre. La couverture est ma-gni-fi-que. Mais j'en profite un peu d'être avec l'auteure pour lui poser des questions sur l'héroïne (parce que j'en avais gros). Forcément, nous avons bien ri et papoté du thème principal de ce premier tome : la période entre Antiquité et Moyen-Age. Il n'en fallait pas plus pour que je tombe amoureuse et me voici partie avec l'exemplaire sous le bras. Il me fallait juste un week end parfait pour lire. Ce qui se trouva dans mon petit planning.


Un livre jeunesse !

Il se trouve que l'auteure a envie d'explorer pas mal d'univers puisque nous sommes ici dans un univers jeunesse, comprenez un roman pour adolescents. J'avoue que j'ai eu un peu peur au début, car l'inconvénient de beaucoup (et ne comprenez pas la majorité) de romans jeunesse, c'est que où on tombe dans de la romance mielleuse, ou on tombe dans une intrigue pas très développée. Ici, rien de tout cela. Nous suivons Thya, jeune fille d'un général romain en plein Gaule. Son père subit une attaque commanditée par son propre fils. Elle doit s'enfuir car elle a le Don, chose qui n'est pas du tout appréciée par l'Eglise Catholique Romaine. Elle va tenter de rejoindre une ancienne cité conquise par son père (pourquoi.... ? Et bien vous me lirez le roman pour le savoir). Et pendant ce voyage, elle vivra bien entendu des aventures et fera des rencontres. Elle en apprendra ainsi un peu plus sur elle même mais aussi sur son père et sur sa famille.

Et oui, un roman initiatique comme on les aime, comme on les adore. La question qui va nous turlupiner sans cesse c'est pourquoi une jeune fille bien née de l'Empire a le don d'oracle. Alors oui, on peut effectivement dire que les religions polythéistes romaines (comme les celtiques puisque l'action se situe en Gaule) on eu des oracles. Mais si on prend parti du fait que la religion romaine est maintenant catholique, Thya ne devrait pas être oracle.

Mais voilà, on parle de religions agonisantes et non éteintes. Et bien entendu, le débat qui reste magique pour le monde adolescent, c'est justement la tolérance et aussi, il ne faut pas le cacher, un peu d'histoire. On en apprend plus sur les religions locales, sur les dieux existants et comment les premiers bûchers de sorcières se faisaient.

Quant à l'intrigue, elle est bien complète. Thya n'est pas une jeune écervelée, ni une fille qui n'a vraiment pas de chance dans la vie. Estelle Faye a su trouver le statut juste pour cette jeune femme qui est certes un peu innocente, ce qui s'explique par sa vie recluse à la campagne mais qui est aussi cultivée et intelligente.

En bref : je ne peux que vous recommander de vous attacher à tous ces personnages que vous découvrirez au fur et à mesure de votre lecture. Pour ma part, j'attends avec grande impatience le prochain salon où je croiserai l'auteure mais aussi le deuxième tome (parce que il paraît qu'il va y avoir des trucs de fou.)
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Thya a 16 ans lorsqu'elle va se lancer seule sur les chemins de Gaule, afin de rejoindre Brog, ce lieu qu'elle voit dans ses visions. Alors qu'elle a toujours vécu entourée, servie, protégée, c'est le grand saut. Mais elle n'a pas le choix, son père est mourant et son frère Aedon, ce félon, la traque. Heureusement son chemin va croiser très vite la route d'Enoch, un jeune barbare fuyant lui aussi, mais d'autres ennemis. Ils vont donc cheminer ensemble et apprendre à se connaître. Ce tome 1 sera une sorte de quête initiatique pour la jeune Thya qui n'aura d'autre choix que de mûrir, et très vite. Estelle Faye nous livre deux personnages totalement différents, extrêmement attachants, dont le caractère, les pensées sont soigneusement décortiqués. Ils vont rencontrer d'autres personnages, essentiellement masculins d'ailleurs, et ses rencontres seront riches en émotion.

La suite sur le blog ;)
Lien : http://bookenstock.blogspot...
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Premier tome ( sur trois ) de la Voie des Oracles, de Estelle Faye.
Nous sommes ici entraînés dans la Gaule du 5ème siècle.
Son père laissé pour mort suite à une attaque de Pictes engagés par son frère, pour échapper à ce dernier et suivre des visions de plus en plus prégnantes, Thya, jeune fille de 16 ans, fille de général romain et possédant des dons d'Oracle, s'échappe de sa villa d'Aquitania et part en direction du Mont Vosego et de la forteresse de Brog, lieu où autrefois son père a vaincu les Vandales, et qu'elle aperçoit dans ses visions.
Elle fera rapidement connaissance de plusieurs personnages, Enoch, à moitié barbare, maquilleur professionnel rêvant plus que tout d'accéder à la citoyenneté romaine, et Mettius, vétéran romain, ancien soldat ayant servi sous les ordres de son père, qui vont tous deux l'accompagner, pour des raisons propres à chacun, dans son périple.
Un voyage dans la Gaule du 5ème siècle très immersif dès les premières pages ( le fait que l'on soit en Aquitaine a-t-il joué ? Je ne pourrai le nier ).
Estelle Faye s'est indubitablement documentée avant de se lancer dans l'écriture, tant sur l'époque que sur ses us et coutumes. C'est d'autant plus immersif.
Un univers très détaillé donc, sans être ennuyeux un seul instant, à cette période charnière de déclin de l'empire romain, d'installation forcée du christianisme et de chasse aux sorcières ( ou plutôt oracles ici ) et aux anciennes croyances.
Il y a aussi l'inclusion subtile de créatures fantastiques ( faune, dryade, dieux antiques et sylvains ) qui participent à leur manière à l'histoire, sans en devenir un ressort majeur qui aurait été préjudiciable de facilité scénaristique.
Bref, du tout bon, un bon récit, des personnages attachants, possédant leurs familles, dans un univers maîtrisé.
Vivement la suite.
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Un voyage en Gaule passionnant !

Tout d'abord ce premier récit réunit tous les ingrédients de base pour me séduire : avant tout une belle langue, du français qui coule tout seul et une érudition jamais surfaite mais qui sert totalement le récit. Les mots en latin s'intègrent complètement. Ensuite donc le contexte : j'adore les récits historiques, en particulier de l'antiquité au moyen-âge, et là bingo, le Vème siècle, une période charnière passionnante. Beaucoup de réalisme dans le traitement avec l'évocation des tenues, des habitudes quotidiennes, et des liens sociaux. Troisième point : un bonne dose de fantastique qui s'appuie sur ce contexte historique avec les thème des oracles. Enfin un scénario en forme de fuite sans répit, qui ne peut donner qu'envie d'avancer dans la lecture.

Le personnage de Thya m'a paru très intéressant d'un point de vue psychologique. Il y a quelque chose de très beau dans sa manière d'être une actrice de sa propre vie, alors même que le Destin est une notion qui pourrait la paralyser. Elle est à la fois très innocente car peu éduquée au Monde social mais extrêmement réactive aux situations.

J'ai trouvé que la relation telle qu'elle se développe avec Enoch est réaliste et peut parler à de nombreuses jeunes filles pour qui se trouver soi-même passe avant les engouements légers de l'adolescence. Elle n'en est pas moins attirée, la sexualité n'est pas niée. C'est a priori plus young adult que "ado" dans l'intention et justement ça donne envie de le faire lire aux ados car c'est tout le contraire du gnan-gnan auquel ils sont souvent cantonnés.
[...]

Lien : https://lireetclaire.wordpre..
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Thya est une jeune adolescente, mise à l'abri par son général romain de père dans un coin perdue de l'Aquitanie. Mais le Destin est en marche, les anciens dieux semblent se réveiller et la Mort frappe...

Ce roman est la première partie d'une trilogie qui nous plonge à l'époque de l'empire romain, des vandales et des intrigues mystiques. Avec une touche de magie et de secret, on obtient un univers très prenant.

Et les personnages ? Thya est vraiment attachante, brave et ne souffre pas de ce complexe trop répandu du "je tombe amoureuse et je deviens cruche". Ouf ! Elle a du tempérament, des certitudes qui évoluent au fil du récit... Bref une vraie héroïne !

On trouve également un vétéran des légions, un garçon un peu perdu, un homme perdu lui aussi mais entre deux cultures. L'intrigue se tisse et j'ai apprécié de voir cette saga prendre vie.

J'ai dévoré ce premier tome et j'ai hâte de lire la suite.
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Le récit se déroule en Gaule, au Ve siècle après Jésus-Christ. L'Empire romain devenu chrétien depuis peu décline, cerné par les barbares et miné par les luttes intestines. Thya, la fille d'un illustre général est une Oracle, mais c'est un statut bien difficile en ces temps troublés et il lui faut se cacher tant les vieilles croyances déchaînent passions et violences. Lorsque le père de Thya est victime d'une embuscade commanditée par son propre fils, le temps des choix arrive. le Destin s'ouvre devant les pas de Thya, qui, au gré de ses aventures, en apprend plus sur elle-même, sur sa famille et sur la vraie Histoire.

Ce qui m'a frappée dès les premières pages et jusqu'au bout de ma lecture, c'est la beauté et la fluidité de la plume de l'autrice. Les descriptions sont belles et douces, elles ont un charme évocateur puissant. C'est une sensation assez étrange et tout à fait agréable. « Envoûtant », m'a dit Mylène quand nous en avons parlé, et je crois qu'elle a le mot juste, « envoûtant ». Malgré le contexte anxiogène de ces derniers temps (re-confinement, pandémie… vous voyez de quoi je parle), j'ai passé un moment hors du temps, dans une bulle apaisante et réparatrice, dans un univers chatoyant et terrible, à la beauté surnaturelle.

J'ai adoré l'entrelac constant entre Monde ancien et Monde chrétien. Entre ces pages, deux conceptions du monde coexistent, s'affrontent, s'entrechoquent constamment. Les anciens dieux s'affaiblissent et, en luttant pour leur survie, luttent pour protéger l'Oracle ; les hommes d'Eglises luttent contre le monde païen, sans même connaître tous les enjeux ; et, prise en étau entre ces deux mondes qui la dépassent, surgit une frêle jeune fille. Thya. Une jeune fille déterminée et naïve, puissante et fragile, infiniment gentille et déterminée. Une jeune fille toute de paradoxe tissée dont nous suivons l'initiation au monde. D'aventure en aventure, elle découvre le monde qui lui a été caché, elle se défait de sa vision des choses manichéennes. Elle apprend que la loyauté et le devoir sont plus complexes que ce que son père disait, elle apprend qui était vraiment ce père et la statue d'airain qu'elle a érigée en son coeur durant toute son enfance se fissure et se remodèle pour faire surgir l'homme sous le héros, l'homme avec ses faiblesses et ses erreurs. Nous avons le récit d'une femme qui s'affranchit, qui se libère de ses entraves et qui déploie ses ailes. de l'enfant protégée surgit la femme forte… voilà qui nous réserve bien des surprises dans les autres tomes, j'en suis convaincue! Inutile de vous dire que j'ai une affection très marquée pour notre douce Thya.

Les personnages qui jalonnent le parcours de Thya sont tout aussi importants. le serpent qu'est Aedon m'a insupportée dès ses premières apparitions. Sa sournoiserie et sa duplicité transpirent de toutes les pages qui lui sont consacrées, et pourtant, il n'est pas le personnage le plus présent. Il y a là un vrai travail pour faire cristalliser le Mauvais, le Laid par touches puissantes. Enoch est quant à lui un vrai bonheur à rencontrer. J'ai été conquise par son espièglerie, par son humour, par son courage aussi. J'ai particulièrement aimé qu'Estelle Faye n'en fasse pas un fier à bras, ou un homme sans failles. Enoch est torturé, il souffre, et lui aussi grandit au fil des aventures. En réalité, nous avons deux quêtes initiatiques dans ce livre : celle de Thya, et en trame de fond celle d'Enoch. Et je parie qu'il y a encore beaucoup à découvrir sur lui! Cela me ravit d'avance.

La rythmique du récit est à mon sens parfaite. Nous avons des aventures trépidantes, des renversements de situation inattendus, de la magie, des interventions surnaturelles, des secrets révélés, des trahisons. L'autrice mêle avec brio considérations politiques, remords et loyauté, sens du devoir et mystère, car finalement, Thya ignore pour quelle raison précise elle se sent poussée vers Brog. Tout cela permet de maintenir le suspense et d'insuffler au texte la dose parfaite entre aventures et stratégie, nous amenant nous aussi à nous interroger sur la véracité des liens entre les personnages et sur leur solidité, guettant les trahisons et les petites lâchetés.

La Voie des Oracles, Thya, est donc un roman que j'ai adoré. C'est un petit bijou de fantasy, tendre et équilibré, trépidant et passionnant. Avec un charme puissant, la plume d'Estelle Faye nous emporte dans un autre monde, ouvre des failles sur des temps immémoriaux et renoue le lien entre magie des temps anciens et découverte de soi. Une pépite.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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Je tiens à remercier très chaleureusement les éditions Scrinéo ainsi que Livraddict, pour m'avoir sélectionnée pour ce partenariat et ainsi permis de découvrir une petite perle aux accents mythologiques et historiques, qui m'a embarquée dans un monde féerique. Un immense merci à eux !!

Ma lecture m'a plu dès les premières pages, je devrais même dire dès LA première page. On fait la rencontre avec un faune, et rien qu'avec ça, l'auteur nous propulse dans un univers féerique où les légendes ne sont pas que des reliques du passé. J'ai tout de suite été fascinée par cet univers à la frontière entre roman historique et mythologique.

Je ne pensais pas, en ouvrant ce roman, avoir autant d'éléments fantastiques et légendaires. J'ai été grandement étonnée et ravie. J'ai donc été bercée durant 330 pages dans un monde où les dieux et les créatures de légende sont monnaie courante et, au final, conduisent l'intrigue d'une main de maître.

La jeune Thya m'a tout de suite plu, avec sa douceur et sa force à la fois. Elle est un peu perdue, ignorante de la vie au-dehors de la demeure paternelle en Aquitania où elle vit depuis ses 5 ans, âge auquel ses pouvoirs d'Oracle se sont manifestés. Dans un monde où les romains dominent un empire immense, la magie et ses pratiquants sont systématiquement tués. Pour sa survie, son père l'a exilée en Gaule et lui rend visite de temps en temps.

C'est l'une de ses visites qui est le déclenchement de tout le roman. le père de Thya va tomber dans un piège et revenir entre la vie et la mort. Prête à tout pour le sauver, la jeune Oracle se laisse porter par ses visions, certaine que cela va le sauver. Et ainsi débute son voyage.

On va donc la voir grandir, évoluer sous nos yeux, au fur et à mesure des obstacles qu'elle va rencontrer. Difficile de reconnaître la Thya ignorante du début dans la jeune femme forte et sûre d'elle de la fin. J'ai rapidement accroché à ce personnage, tout en nuance.

J'ai eu un peu plus de mal avec Enoch, ce jeune barbare qui va la suivre dans son périple, bien que sur la fin, l'évolution du personnage m'ait beaucoup intéressée. D'autres hommes vont jalonner le parcours de Thya, certains sympathiques, d'autres moins. Aedon, son frère, fait parti de cette dernière catégorie. Antipathique dès le début du roman, ce personnage le reste jusqu'au bout, le devenant même de plus en plus.

La quête de Thya qui paraissait simple au début se complique de plus en plus, et on va rapidement découvrir pas mal de choses sur son passé familial et celui d'Enoch. La fin est riche en révélations et en surprises, et nous glisse toujours plus vers le côté magique et féérique de l'univers.

En plus du côté fantastique de ce livre, on a un contexte historique riche, très travaillé et développé. On se trouve, après tout, en Gaule au Vème siècle ! On voit que l'auteur maîtrise son sujet, et le roman est parsemé de culture romaine et gauloise, ce qui est très agréable. La référence aux montagnes vosgiennes m'a fait sourire, puisque j'habite dans les Vosges ^^

La plume de l'auteur m'était inconnu jusqu'alors, mais elle m'a plu à la lecture de ce roman. Je lirai la suite à sa sortie, ça ne fais aucun doute!
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J'ai découvert cette auteur la semaine dernière à la bibliothèque et je n'ai pas été déçue par la lecture des trois tomes de cette histoire de quête et de changement de destin, avec ce qu'il faut de combat et de magie.
Histoire fantastique se basant sur la fin de l'époque romaine. Un délice.
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