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EAN : 9782359736007
304 pages
Ravet-Anceau (02/02/2017)
3.7/5   15 notes
Résumé :
Six heures du matin. Des hommes armés déboulent dans la chambre de Jean Boyer. Dans un état de semi-conscience, le quinquagénaire a le temps d’apercevoir leurs brassards siglés « police ». Mauvais signe, surtout pour lui, ex-taulard relâché après trente ans passés derrière les barreaux. Ses crimes ? Meurtre et viols à répétition. Ce jour-là, c’est le capitaine Germain qui lui passe les menottes. Le cadavre de Marianne Locart, une étudiante originaire de Soissons, a ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Pour changer des premiers romans voici un... premier polar. Et après le blockbuster mondial et ultra-connecté - j'ai nommé Millénium - voici un polar régional résolument ancré sur le terrain. Loin de moi l'idée de comparer les deux. Je veux simplement dire que l'on peut prendre autant de plaisir à lire l'un et l'autre, quand c'est bien fait. Pour son coup d'essai, Thomas Fecchio s'en tire plutôt bien. Peut-être parce qu'il ose composer des personnages qui prennent le lecteur quelque peu à contre-pied. Ni le flic, ni le méchant récidiviste ne sont tout à fait là où on les attend et c'est ce qui permet de garder le lecteur sous tension.

Pour planter le décor, nous sommes entre Aisne et Marne, entre Reims et Soissons. Petite bourgade tranquille pensez-vous ? Oui. Sauf quand une jeune étudiante en droit est retrouvée à moitié enterrée dans la forêt. Violée, battue à mort et abandonnée sous un tas de feuillage. Comme par hasard, un violeur assassin récidiviste habite à deux pas. Jean Boyer a déjà purgé plus de 20 ans de prison lorsqu'il est brutalement tiré du lit par les policiers persuadés qu'il a une nouvelle fois cédé à ses pulsions. Sauf que le bonhomme, pour une fois, est innocent et que le capitaine Germain, dont c'est la première grosse affaire et malgré les a priori aurait tendance à le croire. Mais peut-on vraiment se fier aux déclarations d'un violeur assassin récidiviste ?

En alternant les points de vue du flic et du voyou, l'auteur nous plonge dans les tréfonds des cerveaux des deux hommes. le capitaine Germain, ses doutes, ses difficultés à s'imposer dans une équipe aguerrie, sa frêle carrure face aux gros durs de son commissariat, ses failles liées notamment à l'assassinat non résolu de son père dans sa prime jeunesse. Et puis Jean Boyer. Un homme odieux, une sorte de monstre auquel on a du mal à trouver des excuses malgré celles qu'il se trouve lui-même face à ses pulsions violentes et morbides. Thomas Fecchio ose pousser sa logique jusqu'au bout : pas de rédemption, pas de prise de conscience, pas de bons sentiments... mais, une question centrale autour de laquelle se bâtit toute l'intrigue : un coupable est-il forcément toujours coupable ?

L'auteur avance ses pions, implacablement. On suit le travail de terrain, la progression d'une enquête qu'il faut sans cesse remettre sur les bons rails tant l'influence des a priori est forte, les pressions de la hiérarchie et de l'opinion, jusqu'au retournement final qui laisse assez admiratif face aux moyens choisis par Germain pour tenter malgré tout de faire passer la justice. Et si l'on en croit la fin, le personnage de Germain pourrait peut-être donner lieu à suite et devenir un héros récurrent.

Quoi qu'il en soit, j'ai apprécié ma lecture, je ne suis pas une grande spécialiste du genre mais j'aime qu'un polar soit plus qu'un polar et joue notamment sur la psychologie des personnages. Si l'on en croit la place accordée aux livres par Thomas Fecchio dans son intrigue, on a un aperçu assez solide du pouvoir qu'il octroie à la littérature. Un très bon point pour lui.
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Né à la fin des années 1970 à Château-Thierry, Thomas Fecchio débute des études de sciences puis bifurque vers le cinéma. Il intègre la Femis où il produit plusieurs courts métrages. Désormais associé dans une société de production de documentaires, il collabore à l'écriture de plusieurs projets actuellement en cours. Outre l'écriture de scénarios, il vient de se lancer dans celle de son premier roman, Je suis innocent, qui vient de paraître.
Un cadavre de jeune fille victime d'un crime sexuel, un suspect tout trouvé avec Jean Boyer, récidiviste ayant purgé trente ans de prison et logeant non loin du lieu du crime. Pour tout le monde l'affaire est simple et entendue, sauf pour le jeune capitaine Germain qui va mener l'enquête contre l'avis défavorable de sa hiérarchie et en dépit des moqueries de ses collègues. de son côté, Boyer se voyant pris dans un piège inextricable, s'évade et va tenter de retrouver le vrai tueur, seul contre tous…
Le bouquin commence plutôt bien et je me préparais à déguster un gentil vin de pays mais après cent-cinquante pages le breuvage est devenu cocktail amer. Cocktail, sous-entend mélange et amer pour dire que je n'ai pas aimé, sans être trop dur.
Cocktail ou mélange donc, car il y a du bon (quand même) en petite quantité et du moins bon (ou pire encore) en grosses louches. le défaut majeur, c'est celui qu'on retrouve dans tous les premiers romans (sauf quand l'écrivain sort du lot immédiatement) : beaucoup trop de détails sans intérêt, des redites ou des répétitions ; tailler, couper, alléger le texte, jeunes écrivains relisez ce qu'en disent vos ainés plus capés… Autre point faible, la psychologie des personnages – et hélas, c'est le fond de ce roman – bien trop balourde dans son exposé. Personnages par ailleurs assez fades ou très quelconques, Germain et Boyer n'intéressent pas vraiment le lecteur. J'ai noté aussi des détails agaçants car répétés, comme ce Boyer qui a toujours « l'eau à la bouche » quand il va faire quelque chose. Et puis il y a ces scènes carrément ridicules car improbables (comme le viol de la mère, dans la situation décrite), ou cette grandiloquence déplacée au regard de l'intrigue (« C'était exactement ce qu'Il cherchait. Lui. le Maître du jeu. »). Quant au final, l'explication n'en finit plus et c'est d'un lourdingue… Comme de plus, le polar ne s'appuie pas sur un fond social, politique ou autre, il manque d'épaisseur où il en faudrait.
Maintenant, souvenez-vous, j'ai dit qu'il y avait du bon aussi. le problème, c'est que je ne sais pas comment l'exprimer ! Je reconnais néanmoins que j'ai « ressenti », uniquement durant les cent-cinquante premières pages, quelque chose de positif : une écriture pas désagréable mais qui demande à mûrir ? Un écrivain en devenir qui a encore toutes ses chances ?
Je suis innocent nous dit Thomas Fecchio. Sans preuves formelles pour le condamner et sachant qu'un léger doute s'est instillé dans mon esprit, je demande la relaxe pour cette fois.

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Voilà un roman policier qui m'a particulièrement emballé. Une histoire de machination, de contrôle et de coupable programmé.

Germain est un jeune capitaine qui se voit confier sa première grosse affaire. le meurtre de Marianne Locart qui a été retrouvé semi-enterré dans la forêt après avoir été violé et torturé. Très vite un suspect est arrêté. En effet, un violeur et meurtrier vit pas très loin de là. Coïncidence ou récidive ? Tout porte à croire que Jean Boyer est le coupable idéal. Mais certains détails sont malgré tout gênants.

Germain quitta le technicien pour retourner s'enfermer dans son bureau. Il s'alluma une cigarette et reprit la première photo. Elle montrait le sac posé sur le tas de branches à côté du chêne au fond du jardin de Boyer. Un endroit qu'il avait inspecté après l'arrestation de ce dernier juste avant d'être interrompu par sa logeuse. Il tira à fond sur sa clope. Ce sac n'aurait pas pu lui échapper. En aucune façon. Alors comment était-il arrivé là ? Sa montre indiquait 18 heures, il était sur le pont depuis trois heures ce matin. Son cerveau était à la ramasse et ne lui suggérait aucune solution. Pas la peine de continuer, il réglerait la question plus tard.
Nous suivons les deux personnages centraux de ce roman à tour de rôle. le premier, le capitaine Germain est un être intelligent, mais qui a pour défauts : la jeunesse et le manque d'ancienneté dans son travail. du coup, il manque d'assurance, de respect dans son équipe et accumule quelques erreurs.

Le second est un ancien taulard, violeur récidiviste qui a déjà tué à plusieurs reprises. Qui se cache derrière la malchance qui le pousse à ses crimes. Se sentant la cible de la police, des médias et d'un homme encore plus tortueux que lui, il va se lancer dans l'enquête de son côté. L'avantage pour lui, la loi il n'est a rien à faire ! Sa volonté : montrer que ce n'était pas une bonne idée de s'en prendre à lui !

Bien qu'on ne ressente aucune empathie pour les deux personnages principaux, l'histoire est assez immersive. Les évènements poussent les personnages dans leurs retranchements. Et fais découvrir d'autres facettes d'eux.

Le plume de l'auteur est agréable bien qu'il y a parfois quelques répétitions ( certaines introspections du capitaine par exemple ) ceci étant je me dois de préciser que c'est un premier roman.

J' ai passé un très bon moment avec ce roman auquel je me suis vite pris au jeu de l'auteur.
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« On ne croit jamais mieux que ce que l'on a envie de croire. »

Jean Boyer est ce qu'on appelle "un multirécidiviste", un prédateur sexuel assassin…un type que ni vous ni moi n'aimeraient croiser au coin d'une rue sombre, et que l'on préfère savoir enfermé pour de longues années dans une prison sécurisée. Un méchant très méchant !
Seulement voilà, Jean Boyer a été relâché, mais il se tient sur ses gardes. Il travaille, évite "les tentations", et s'applique à se faire oublier…
Oui, mais….quand on découvre le corps massacré d'une jeune fille, c'est à lui que l'on pense ; et c'est lui qui se retrouve en garde à vue. Tout est contre lui ; forcément il est coupable. « Je suis innocent » clame Jean Boyer… Qui peut le croire ? Peut-on le croire, d'ailleurs ?

Le capitaine Germain se voit confier l'affaire. Il a avec lui ses compères ; un juge, qui très vite devient une juge…Germain n'a pas envie de se laisser dicter le verdict. Si les antécédents de Boyer parlent pour lui, il a envie d'aller un peu plus loin, de creuser, de comprendre.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, j'ai immédiatement éprouvé de la sympathie pour Jean Boyer. Je n'avais pas envie de croire, d'imaginer qu'il puisse à nouveau "déraper". Bien sûr, son passé est toujours là ; la presse prend d'ailleurs un malin plaisir à en remettre une couche. Mais, c'est ainsi, comme Thomas Fecchio, j'avais envie d'y croire.

J'ai bien apprécié la construction variée de ce roman. Thomas Fecchio nous donne plusieurs points de vue. Chaque personnage est travaillé. Germain n'est plus seulement un flic ; il prend de l'épaisseur ; on apprend à le connaître.

Thomas Fecchio signe là un premier polar fort réussi. J'ai comme l'impression qu'il n'a pas encore jeté tout son jus. Un auteur à suivre de près …

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Dans la Marne, au lever du jour, des policiers font irruption dans l'appartement de Jean Boyer. Brutalement, violemment, l'homme encore engourdi de sommeil est délogé. Il serait le meurtrier de Marianne Locart, une jeune étudiante retrouvée dans la forêt toute proche. Son corps violé et torturé gisait sous un monceau de feuilles et de terre, seul un de ses bras était visible et son cou portait des marques de strangulation. Une scène de crime qui en rappelle une autre… En 1968, Agathe Chauvet avait été découverte violée, battue, et étranglée, à demi enterrée dans un bois. Son assassin, Jean Boyer avait alors écopé de 30 ans de prison. Son bon comportement lui valut une remise de peine mais à sa sortie, il viola deux femmes… Même mode opératoire, même mise en scène, Jean Boyer, à nouveau libre depuis un an, est le coupable idéal pour la police, le juge, les politiques et la presse. de plus, la présence du sac de la victime au domicile de Boyer conforte cette idée.

Durant la garde à vue, l'accusé hurle son innocence et le Capitaine Germain, dont c'est la première grande enquête, tend à le croire. Par manque de preuves, le récidiviste est relâché. La quête de vérité commence, les profils se dessinent mais très vite les fils s'enchevêtrent, la justice et les médias mettent la pression, Germain ne semble pas avoir la carrure, il est faillible, empli d'incertitudes et inexpérimenté. Boyer, embarqué malgré lui dans les rouages de cette affaire, décide alors de partir lui-même à la recherche de l'assassin.

Le flic, écrasé par le poids des responsabilités et un passé lourd se fait balader allègrement par ses collègues, par le juge, par les témoins, par Boyer et même par les victimes. le récidiviste s'amuse monstrueusement à prendre la place de l'enquêteur. Les témoins sont pleins d'ambiguïtés. Quant à la victime, des zones d'ombres l'entourent.

Suspense oblige, je n'en dirai pas davantage.

Malgré une écriture parfois maladroite – répétitions lourdeurs poncifs -, l'évolution des personnages au fil du livre est intéressante ; Germain s'endurcit et s'aguerrit, Boyer trouble et désarçonne, la narration qui oscille entre le point de vue de l'un et de l'autre capte l'attention du lecteur et l'agite. Un premier roman plutôt bien ficelé.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
« Un Autre lui avait tout pris. Pourtant, il avait tout fait pour rester dans le droit chemin, hors de cette prison aux murs lézardés et remplit à craquer d’animaux. Aujourd’hui, son refuge était brisé, souillé. Et cette fois, ce n’était pas de la malchance… Un Autre se cachait derrière ce dernier incident de parcours. Un Autre qui jouait sur le fait que jamais on ne le laisserait tranquille à cause de ses problèmes passés avec les femmes. C’est alors que naquit son grand projet. Et ils verraient, tous, ce dont il était capable. Il réduirait en miettes cette fatalité qui toujours le mettait en cause et le transformait en coupable quand il était juste victime d’enchaînement de circonstances malheureuses. Il leur prouverait son innocence. Il se vengerait. L’idée de punir était la seule chose qui le calmait. Pas seulement cet Autre qui essayait de le piéger… mais eux, tous. »
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Germain quitta le technicien pour retourner s’enfermer dans son bureau. Il s’alluma une cigarette et reprit la première photo. Elle montrait le sac posé sur le tas de branches à côté du chêne au fond du jardin de Boyer. Un endroit qu’il avait inspecté après l’arrestation de ce dernier juste avant d’être interrompu par sa logeuse. Il tira à fond sur sa clope. Ce sac n’aurait pas pu lui échapper. En aucune façon. Alors comment était-il arrivé là ? Sa montre indiquait 18 heures, il était sur le pont depuis trois heures ce matin. Son cerveau était à la ramasse et ne lui suggérait aucune solution. Pas la peine de continuer, il réglerait la question plus tard.
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Dès ses premiers baisers, il sentit qu’une brèche s’ouvrait. Agathe voulait un peu plus de caresses avant leur séparation. Boyer déboutonna le haut de la robe de la jeune femme et palpa le globe des seins sous le corsage. Il devina les tétons durcis. Il les embrassa et les mordilla à travers le tissu, y laissant de larges traces d’une salive qui coulait à flots dans sa bouche. Sa jambe droite vint se glisser entre les cuisses d’Agathe, puis il passa une main sous sa jupe. Ses doigts coururent le long de ses cuisses et cette fois, il put remonter jusqu’à sentir le duvet de son sexe et trouver la source de cette chaleur qui l’obsédait.
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Elle portait bien sa presque cinquantaine mais sans charme ni séduction. La timidité était le trait dominant de sa personnalité. Les mains agrippées à la lanière de son sac, elle baissait systématiquement les yeux quand elle parlait. Ses cheveux très sombres, coupés mi-longs, encadraient un visage allongé d’allure un peu chevaline auquel des lunettes rondes et bleu ciel donnaient maladroitement un soupçon de fantaisie. Avec une pancarte « manque d’amour » accrochée au cou, l’effet n’aurait pas été différent.
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On ne croit jamais mieux que ce que l’on a envie de croire.
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