AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,71

sur 87 notes
5
11 avis
4
33 avis
3
10 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Je délirait l'amour de ses conséquences. Et je veillerai à ce que tout enfant arrivant dans ce monde fut désiré et choyé. »

Dans cette biographie romancée, Ellen Feldman nous conte la vie au combien tumulteuse de Margaret Sanger, rebelle et indépendante infirmière qui créa en 1952 le planning familial.
D'une enfance de pauvreté elle retiendra l'épuisement de sa mère et le peu d'attention accordée par celle-ci à chacun de ses 13 enfants. Une fois adulte, elle n'aura qu'une lutte en tête : la liberté de choix des femmes, celui d'enfanter ou non, de disposer de leurs corps comme elles le souhaitent.
Une vie de combats qui mènera cette idéaliste à délaisser sa propre famille pour se sacrifier à la cause...

Si l'histoire de la très controversée Margaret m'a vraiment intéressé, j'ai eu plus de mal avec la construction du livre : le récit à la première personne est entrecoupé de courts témoignages d'autres personnes (le fils, la soeur, l'avocat...) au ton souvent accusateur, qui m'ont parut assez incongrus.
L'usage du « Je » est lui même un peu gênant, je trouve, dans une biographie, même romancée. (mais on comprend à certains moments que l'autrice s'appuie sur un journal intime écrit par mme Sanger)
Des petits défauts qui ne font qu'accentuer l'antipathie du lecteur pour cette femme en ne montrant d'elle que le côté le plus sombre : celui d'une mère démissionnaire (par idéalisme), amante volage, égoïste et cruelle (plutôt qu'indépendante et libre), provocante, agaçante, trop extrême. (et pourtant intelligente, tenace, féministe). Une personnalité forte, aux multiples facettes, bonnes comme mauvaises, qui n'est pas tellement mis à l'honneur finalement... mais c'était peut-être le but d'Ellen Feldman ?
Ajoutez à cela les soupçons d'eugénisme négatifs qui planent aujourd'hui au-dessus du mythe Sanger : Contrôle des naissances préconisé pour améliorer les conditions de vie d'une population noire américaine jugée trop fertile, sympathie pour les thèses allemandes en vogue à cette époque, etc.
Là d'un coup, l'ambiance se refroidit de quelques degrés... malgré une timide tentative de justification en fin d'ouvrage.

Dommage car les controverses sur son compte, les details horribles de son histoire familiale, et l'étalage de sa sexualité débridée occultent finalement ses combats pour l'indépendance des femmes et la légalisation des contraceptifs, et font oublier que nous lui devont le planning familial. Je ne dit pas qu'il faille amoindrir le côté sombre ni excuser ou même glorifier, mais ce portrait à charge me laisse au final un peu désappointé.
Commenter  J’apprécie          140
Margareth Sanger est celle qui s'est battue pour l'accès à la contraception pour toutes les femmes. Pas seule, évidemment. Pas sans sacrifice, naturellement.
Cette biographie romancée met en scène Margareth, évidemment, mais aussi ses proches, pour avoir un point de vue extérieur. Parce que si pour elle, tout semblait naturel, les autres avaient un avis différent et souvent souffrait qui de l'absence d'une mère, qui de l'infidélité d'une épouse.
Elle était libre, et c'est bien ce portrait que dresse le roman. Libre, toujours sur les routes, proche et loin des siens. Elle a vécu selon ses idées, avec les conséquences que cela entraine.
Le portrait manque parfois de nuances, et ne met pas toujours l'accent sur les réussites de son mouvement, ce qui semblait être le thème du roman.
Néanmoins, c'est le portrait d'une femme qui va au bout de ses convictions, en essayant de tout concilier, avec plus ou moins de bonheur.
Merci à Babelio et aux éditions du Cherche-Midi pour cet envoi !
Commenter  J’apprécie          110
Adapté de la véritable histoire de Margaret Sanger, l'autrice nous livre une biographie romancée de cette figure oubliée du féminisme du début du XXeme siècle. Infirmière de son état, c'est en voyant le nombre croissant de femmes diminuées et malades en raison de grossesses à répétition, que Margaret eu l'idée d'informer plus précisément ses patientes sur les moyens de contraception. Une bataille pour la cause des femmes qui lui valu, ainsi qu'à ses consoeurs des peines d'emprisonnement. Même sous couvert de recherche et d'avancées médicales les médecins étaient frileux en ce qui concernait l'éducation sexuelle des femmes à cette époque. Beaucoup d'entre elles ne savaient rien sur leurs corps et vivaient dans l'obligation d'enfanter jusqu'à en mourir pour certaines. L'autrice retrace dans ces pages une douloureuse réalité qui n'est pas si lointaine et est encore, dans certains pays, d'actualité.

Il est à noter que c'est un roman et non une biographie ni un essai et que la partie fictionnelle donne la part belle à la vie amoureuse du personnage. L'autrice s'épanche sur cet aspect et laisse de côté l'organisation concrète du mouvement pour la contraception et l'information des femmes.

Un roman qui se lit facilement mais qui ne va pas assez loin dans l'aspect historique néanmoins une bonne entrée en matière en ce qui concerne le féminisme. Une lecture à recommander aux novices ou ceux que les essais effraient.

Je remercie Babelio pour l'envoi de ce livre.
Lien : https://topobiblioteca.wordp..
Commenter  J’apprécie          60
Merci à Babelio et aux édition le cherche-Midi pour ce partenariat.
Question piège pour commencer  : si Margaret Sanger avait été un homme, se serait-il intéressé à ce combat ? Je ne parle pas d'un médecin, d'un infirmier (encore que, je ne pense pas que la profession ait été vraiment masculine à cette époque) mais d'un homme issu d'une famille nombreuse, pauvre, qui aurait certainement dû travailler très jeune pour aider sa famille ? Sans doute pas. La contraception, même si on n'en parlait pas, même si on ne la nommait pas, restait une affaire de femmes, quand, éventuellement, il était envisagé de ne pas, de ne plus avoir d'enfants. Oui, il était des médecins qui déjà, à l'époque, prévenaient qu'une nouvelle grossesse, un nouvel accouchement, mettait la femme en danger de morts, mais concrètement, que faisaient-ils pour prévenir ce risque ?
Margaret, elle, a vu avec ses frères, ses soeurs, sa mère mourir quasiment d'épuisement - les enfants, une fois nés, il faut bien s'en occuper, les nourrir, les vêtir, les soigner. Margaret veut changer les choses, elle veut que les femmes puissent choisir quand devenir mère, combien de fois elles deviendront mères, et elle ne cessera de mener ce combat.
Maintenant, une nouvelle question piège : si Margaret avait été un homme, lui aurait-on reprocher la vie qu'elle a menée ? La réponse est non, j'en suis sûre : un homme peut laisser femme et enfants pour vivre ses passions (le sport, notamment), personne ou presque ne le lui reprochera, et madame restera à la maison pour prendre soin du foyer et de leur progéniture. Mais quand c'est le contraire, alors là, tollé général - ou presque.
Terrible vertu est, j'en ai l'impression, un livre qui fait parler autant si ce n'est plus pour la personne dont elle raconte la vie, pour ses choix de vie, si bien que l'on en oublie que c'est avant tout un objet littéraire, qui choisit de raconter la vie de Margaret de manière non linéaire, marquant une ellipse sur l'un des événements les plus importants de sa vie d'adulte - événement que le lecteur peut comprendre, cependant. Margaret nous est racontée par elle-même, bien sûr, mais aussi par les hommes qui l'ont aimés, par ses fils, ses amies, sa soeur, en contrepoint avec son propre ressenti. Rien n'est caché de la dureté de son combat, dans lequel elle n'a pas été seule - sa soeur Ethel a aussi payé le prix fort. Rien n'est caché non plus de certains choix, sujets à caution, comme tous choix qui entraînent des conséquences sur les autres.
Et si le rêve de Margaret, au fond, avait été de transmettre ce qu'elle n'avait pas eu, ce qu'elle avait crée ? Bien sûr, nous sommes dans un roman, mais la transmission, de génération en génération, de son prénom à ses descendantes n'est sans doute pas un hasard. Combattre pour les femmes avec les femmes - même si des femmes s'y opposent, la misogynie n'est pas l'apanage des hommes.
A mon avis, un livre qui divisera autant que la figure qu'il met en scène.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          50
Après avoir vu sa mère épuisée par les grossesses à répétition, Margaret décide d'oeuvrer pour le contrôle des naissances : manifestations, conférences, prison, rien ne l'arrêtera afin que les femmes soient libres de leur corps.
C'est un combat dur qui l'obligera à quitter son pays mais c'est un combat qu'elle ne lâchera jamais.
C'est aussi une femme libre dans sa vie sexuelle et qui collectionne les amants effrontément.
Si j'ai aimé cette lecture, j'ai trouvé qu'il y avait souvent des redites car ce livre n'ayant qu'un sujet principal, entre son combat et ses amants, il n'y avait rien d'autre à raconter.
Commenter  J’apprécie          40
Nous avons ici la biographie sous forme romancée de Margaret Sanger, une femme de poigne qui a sacrifié sa vie pour son combat : la contraception pour toutes les femmes.

Née en 1879 dans une famille très nombreuse, elle se promet de ne pas vivre la même existence soumise que sa mère et dès son plus jeune âge elle a conscience qu'il faut qu'une voix s'élève pour changer les choses.
D'abord infirmière elle va ensuite de rencontres en rencontres créer un journal : "The Woman rebel" où elle essaie de faire passer son message. Mais c'est un échec : elle est censurée et va même finir au tribunal. Néanmoins elle croit en son combat et va fonder une clinique illégale de contrôle des naissances. Là aussi son combat sera freiné par les autorités mais ses actions font mouche : des centaines puis des milliers de femmes entendent désormais sa voix et colportent son message. le corps de la femme n'appartient qu'à elle seule, elle n'est pas obligée d'être l'objet unique de désirs masculins impulsifs, elle peut mettre un terme à ses grossesses consécutives.

Outre le récit du combat de cette femme on navigue aussi dans sa sphère privée, on rencontre ses amants, ses enfants. On remarque sa peur phobique du mariage, son entêtement face à cette cause qui lui tient tant à coeur au détriment de sa propre famille. On peut parfois voir en elle une égoïste, une femme cherchant gloire à tout prix. On sera parfois déçus de son comportement avec les hommes, et surtout avec ses enfants.
C'est un roman qui se lit aisément, jamais larmoyant mais instructif. Je ne l'ai pas trouvé passionnant pour autant même si le récit est très fluide. Même si son combat est juste, le caractère entêté et détaché de Margaret me l'a rendue antipathique. On reste très en surface des choses puisqu'on balaie toute une vie d'actions fortes et téméraires. Certains passages sont plus précis (je pense notamment au passage où Ethel, sa soeur, est gavée de force dans une prison; moment très court mais très prenant) mais le tout est très lisse et je regrette de ne pas avoir plus de détails pour rendre la lecture plus passionnante.
Commenter  J’apprécie          40
Ellen Feldman a décidé de raconter le combat de cette femme atypique à travers une biographie romancée. L'action nous est racontée à travers le regard de cette personne aux idéaux progressistes. On suit l'évolution de sa réflexion et l'ampleur que prendra son combat. L'auteure y inclut le regard de ces proches : enfants, amants, maris, soeur… Ainsi on voit un contraste sur le ressenti de ceux qui étaient dans la vie de Margaret. Car ceux qui l'aimaient ont souffert de son caractère, de ces choix, de ses déplacements incessants, de son absence, de ces multiples partenaires sexuels… Il ne pouvait en être autrement pour mener sa lutte et trouver les soutiens suffisants pour faire évoluer les mentalités. Les idées c'est bien, mais avec de l'argent c'est beaucoup mieux. Ainsi petit à petit, la contraception devient un vrai sujet qui concerne toute la société aussi bien les hommes que les femmes. Attaquée, salie, arrêtée, jugée, condamnée, expatriée rien ne l'a fait renoncer. Et même de nos jours, les rétrogrades religieux traînent encore son nom dans la boue. Comme quoi les combats pour la liberté de la femme n'arrêteront jamais. Il faut rappeler qu'elle est à l'origine des plannings familiales nés en 1952 et qui a changé radicalement la vie de nombreuses femmes. D'ailleurs, leur baisse de subvention par l'état est un signe manifeste de choix politiques. le livre pousse à réfléchir sur les acquis qui ont été très péniblement acquis et sur leur fragilité même au XXIeme siècle.
Lien : http://22h05ruedesdames.com/..
Commenter  J’apprécie          30
Je me méfie souvent des romans qui mettent en scène des personnages réels, notamment quand les sources bibliographiques sont faiblement développées. Mais j'ai tout de même voulu lire l'histoire de cette femme dont j'avais entendu parler dans le podcast @lamenstruelle.

Née en 1879, Margaret Sanger est l'une des pionnières de la contraception. Après avoir vu sa mère se tuer à petit feu par des grossesses les unes à la suite des autres, Margaret comprend l'importance de maîtriser sa fécondité dans un monde où les besoins sexuels des hommes priment. Libre, révolutionnaire, controversée aussi, Margaret Sanger est une femme à qui nous devons beaucoup.

Dans ce roman, Ellen Feldman lui donne la parole et dépeint une femme poussée par ses convictions, parfois au détriment de son rôle de mère et d'épouse. Margaret est une femme qui provoque son époque, qui veut vivre sans contraintes... Et ses proches qui prennent de temps en temps la parole au fil des pages ne manquent pas de le rappeler... Au final, c'est un portrait intéressant que propose la romancière, qui passe rapidement sur certains aspects plus troubles de son action, mais qui ne se limite pas à faire l'éloge d'une femme qui révolutionna quand même la vie des femmes.
Commenter  J’apprécie          10
Lu en 2019 (à la sortie du livre). Je connaissais pas auparavant Margaret Sanger, ni son action militante. Cette biographie romancée retrace, sur 299 pages, la vie tumultueuse de cette femme engagée.
Une femme passionnée, sexuellement libérée, insaisissable et absolutiste, qui aura donné bien du fil à retordre aux autorités, à ses époux et ses nombreux amants. Mais aussi une mère de trois enfants, qu'elle n'a pratiquement pas élevés, sa liberté et la "cause" passant avant tout le reste...
Commenter  J’apprécie          00
Un livre intéressant sur la vie des femmes aux USA. J'ai vraiment apprécié de découvrir le parcours de cette femme. Margaret se bat pour les droits des femmes et ce que j'ai aimé c'est qu'elle n'est pas victime (oui, car souvent on a l'impression que les femmes doivent passer par le viol ou la violence physique pour se rebeller) ici c'est juste la « violence des pauvres » et le sort des femmes à pondre gamin sur gamin qui la motive. On retrouve aussi ses soeurs ainées qui vont tout faire pour s'en sortir aussi.
Là où le livre pêche selon moi c'est son style. Je pense que j'ai du mal avec le style des journalistes américains. Ce n'est pas la première fois que j'achoppe sur un livre de ce genre. Écrit un peu à la façon d'un journal intime, le texte reste parfois brouillon et passe parfois du coq à l'âne sans que je n'aie vraiment saisi le chemin de pensée. Dommage sur ce point.
Pour conclure, je dirai que ce roman est un peu brouillon à lire mais qui retrace un destin vraiment intéressant.

Lien : http://anaiscience.eklablog...
Commenter  J’apprécie          00

Lecteurs (174) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
566 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}