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4,05

sur 684 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Tout avait bien commencé entre Paz et moi : une maison d'édition sérieuse, un auteur dont j'avais entendu parler en bien et puis au beau milieu du livre : plouf , le soufflé est retombé !
Caryl Ferey est un écrivain français qui, après avoir roulé sa bosse à travers le monde, (entre autres pour le Guide du Routard) a décidé de "se la rouler "solo , et part en pensée dans le pays qu'il veut , et en fait le décor d' un de ses romans. Ainsi, après être " rentré" d'Afrique du Sud, il nous embarque pour ce thriller en Colombie...
On est dans la chambre à coucher d' un homme , Lautaro, . Il reçoit un coup de fil au beau milieu de la nuit . il faut qu'il sorte et pour cela, il va virer sa "rencontre Tinder". Seulement , Diana, la fille , ( accessoirement " le plus beau cul de Bogota " dixit le quarantenaire.... ), n'est pas née de la dernière pluie , elle est journaliste et va mettre le paquet pour identifier sa "rencontre Tinder", flairant un gros coup ... Elle ne s'est pas trompée : lui, c'est le chef de la police de Bogota. Son père est un homme politique puissant, et son frère, un combattant des Farc, récemment sorti de prison, vivant sous une fausse identité.
Entre ces trois hommes, des tragédies familiales, la violence d'un pays où la vie humaine ne vaut pas grand chose .
Oui, mais voilà, trop c'est trop...
Des problèmes familiaux comme s'il en pleuvait, des réactions à la Rambo qui m'ont fatiguée et des passages pas très subtils que n'aurait pas renié les éditions Harlequin, seulement eux, ils y vont franco ... le Colonel Lautaro Bagader est un homme d'expérience, quarantenaire , qui a du pouvoir, qu'aucune fille n'a réussi à ferrer, bon coup, belle gueule et belle caisse ... La fille ne résiste pas à sa froideur ... Brrrrrr .
Son père et son frère , eux aussi , ne sont, (ou ne vont ), pas être en reste... et la nouvelle copine de risquer sa vie pour les beaux yeux de son nouvel amoureux, [ Dans tes rêves Caryl !:-))
Bref, tout ça pour dire que je suis fatiguée des héros bourreaux des coeurs , je préfère encore les vieux flics portés sur la bouteille !]
Heureusement, ces petits défauts sympathiques sont noyés dans quelques phrases poétiques et dans les formidables connaissances de Caryl Ferey sur ce pays. Mafia, Farc, corruption, violences , on s'y croirait. Pas sûre qu'après cette lecture vous ayez envie de prendre un billet d'avion pour la Colombie...
Un roman un peu macho, très musclé, plein d'action et très dépaysant.
[ Si ce style de thriller est votre tasse de thé , (enfin, de café colombien..) , alors , oubliez mon avis : vous allez adorer Paz ].

Challenge Mauvais Genres
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Un bon polar dans une Colombie partagée entre narco-trafiquants, FARCS repentis et politiciens corrompus, une famille influente se déchire au milieu de cadavres de femmes découpées à la tronçonneuse.
Un gros travail de documentation de l'auteur mais qui enlise parfois l'intrigue et une construction du récit dont la découpe perd parfois le lecteur.
Editions Gallimard, Folio policier, 594 pages.
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Âmes sensibles, s'abstenir ...
Il est toujours instructif de lire la biographie de l'auteur avant de commencer son livre.
Pour Caryl Férey, que, naïvement je croyais américain, j'ai noté deux éléments : né en Bretagne, ses parents l'ont gratifié d'un prénom en référence à un condamné américain passé par la chambre à gaz en 1960 après des années et plusieurs livres passés dans le couloir de la mort … et aussi que ce grand voyageur a travaillé pour le Guide du Routard.
Alors, avant d'embarquer avec lui en Colombie, commencez par vous procurer une carte de ce pays merveilleux : vous voyagerez du nord (Carthagène) au sud (la région du Narinio est frontalière avec l'Equateur), Bogotà est au centre, perchée sur la cordillère, Medellin est la capitale de l'Antioqua, le Choco est la province qui touche l'isthme de Panama, Cali est située juste entre Narinio et Choco … Des noms qui évoquent la poudre blanche.
C'est une description sans indulgence de la situation cataclysmique qui perdure en Colombie après des décennies de guerres civiles, de luttes de factions, de groupes paramilitaires alliés aux grands propriétaires, de politiciens corrompus jusqu'à la moëlle tous gangrenés par le produit si recherché qui circule dans ce pays : la cocaïne, cultivée partout et surtout achetée par cet immense marché que représentent les Etats-Unis, ce temple maudit du néolibéralisme.
Alors, il faut s'accrocher : massacres à la tronçonneuse, opération de déstabilisation des tentatives de paix avec les FARC – enlèvements car la libération d'Ingrid Betancourt n'a rien réglé – attentats aveugles perpétrés par de sombres illuminés marxistes, luttes intestines entre cartels, viols, meurtres en tous genres.
Là-dessus, une rivalité fratricide dans une famille de personnalités de premier plan.
Peu des protagonistes de cette aventure s'en tirent, et, pense-t-on, pas pour longtemps. C'est rudement bien décrit, documenté à fond, se lit comme une série américaine, laisse des cauchemars, fera sans doute un film … J'ai lu jusqu'au bout, mais il m'est resté un goût amer : un je ne sais quoi de formule bien formatée, bien construite, huilée, avec des rebondissements relativement prévisibles. Seuls les décors de cette jungle luxuriante valent la lecture.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Jungle speed
Dans les années 90 en Colombie, c'est la culture et le traffic de la coca qui donnait aux révolutionnaires planqués dans la jungle (les FARC) leur puissance financière. Quand le gouvernement a entrepris de les éliminer, la terreur a régné sur le pays en un paroxysme de barbarie, avec meurtres ritualisés, cadavres balancés des avions et autres joyeusetés qu'on appela la « Violencia ».
L'horreur des premières années 2000 était telle qu'après avoir triomphé des guerilleros, le gouvernement a tenté de faire oublier cette « Violencia » en installant un processus de réconciliation, calqué sur la politique de Mandela en Afrique du sud en son temps.
Mais la corruption gangrène la Colombie. La drogue continue d'enrichir, et sur les territoires abandonnés par les FARC s'est installé en outre une activité d'orpaillage clandestin.

C'est la toile de fond de ce thriller saignant qui met en scène les hommes d'une famille bien tordue où Saul, le père, est devenu n°1 de la police colombienne, quand ses deux fils ont eu des parcours contraires : l'aîné, Lautaro, s'est placé à la droite du père en devenant chef des brigades anti FARC et a combattu le cadet, Angel, puisque celui-ci, artiste et révolté, est devenu guerillero, a été capturé, emprisonné puis libéré au moment de la réconciliation, sous une fausse identité pour ne pas compromettre l'ascension politique du papa.

Une série de meurtres rappelant les pires moments de la « Violencia » commence à faire désordre dans le pays. Les deux frères ennemis vont devoir travailler de concert sous la surveillance du père. L'un au grand jour, en ville, l'autre à couvert, dans la jungle.
C'est une mission à hauts risques et c'est du brutal, qu'on se le dise ! A mesure qu'on progresse dans les méandres de l'action (action embrouillée comme peut l'être la jungle disons), les personnages prennent de l'épaisseur et se dévoilent. Des femmes s'en mêlent et meurent autant que les hommes, des secrets de famille se font jour et on finit par s'y retrouver à peu près, mais…

Mais dans mon souvenir C.Ferey m'avait accroché beaucoup plus vite dans « Mapuche » et surtout dans « Zulu ». Là, certes j'ai fini par m'immerger, mais j'ai eu un peu plus de mal, peut-être parce que j'ai trouvé le style un peu laborieux parfois, peut-être aussi à cause de la complexité du contexte. Pas mal donc, et fort instructif, mais touffu comme une forêt primaire. Et ça ne donne pas envie de s'installer en Colombie, même si paraît-il les habitants y sont d'une grande gentillesse. Enfin la plupart…

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En Colombie, le politicien Saul Bagader a réussi à faire avancer les accords de paix. Mais celle-ci est fragile, et des meurtres atroces, comme au temps de la Violencia, sont de nouveau commis. Son fils, Lautaro, chef de la police, ne sait plus vers quel diable se tourner, narcotrafiquants, anciens FARCs, ou paramilitaires qui souhaitent voir échouer la paix. Orlando, anciennement nommé Angel Bagader, le frère de Lautaro, est quant à lui caché sous une fausse identité pour échapper à son passé, jusqu'à ce que son frère vienne « demander » son aide. Quant à Diana, journaliste, elle a à coeur de déterrer les sales secrets qui risquent pourtant de la mettre en danger.

Si vous aviez prévu des vacances en Colombie prochainement, évitez ce livre ! ça ne donne vraiment pas envie d'y aller, la violence est à chaque page, l'horreur également. Et la petite paraphe en fin de roman disant qu'il a édulcoré, ne peut faire que frissonner. Attendez à vous du glauque et bien macabre.

En commençant ce roman, passé le 1er chapitre, je me suis faite la réflexion qui s'est avérée exacte : il va falloir attendre au moins 150-200 pages pour que ça démarre. Et ça ne m'a pas aidé à avancé. J'ai dû mettre une semaine pour lire la moitié du bouquin, et seulement une après-midi (intense et concentrée, je l'avoue) pour le finir. Mais heureusement, ça finit par bouger.

Pour tout dire, je n'ai pas vraiment aimé ce livre, vous vous en doutiez. Autant il est par certains aspects très intéressant et instructif, autant il ne m'a pas emballé. J'ai moyennement apprécié les personnages, un peu caricaturaux ; les personnages secondaires sont trop peu esquissés et on ne s'y attache pas du tout (quand ils n'ont pas tendance à être trucidés) et se mélangent finalement à la foule de personnages qui sont les propres héros de leur petit paragraphe. L'ensemble m'a donné l'impression d'une jungle touffue et bien sanglante.

Si certaines images vont certainement me rester longtemps en mémoire, je pense que l'intrigue va vite s'effacer de ma mémoire.

Si vous aimez l'auteur, vous y trouverez peut-être plus de plaisir que moi, mais pour le découvrir, je ne suis pas sûre que ce soit le livre le plus adapté
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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Dans ses notes à la fin du livre, l'auteur dit "J'ai choisi d'atténuer certains aspects particulièrement violents des drames vécus par le peuple colombien".
Heureusement qu'il a atténué la violence, qu'est-ce que ce serait ??? Paz est un polar bien construit, mais parfois un peu long, et surtout dégoulinant d'hémoglobine. Je sais que la guerre civile en Colombie a été horrible, mais l'auteur n'était pas obligé de nous les faire partager avec force détails.
Dommage, car le scénario est complexe et intéressant.
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L'aventure c'est l'aventure...
Le moins que l'on puisse dire c'est que ça déménage sévèrement dans ce récit ; violence extrême, sexe, intrigues politiques et familiales, exotisme...
Mais cette histoire alambiquée peine à tenir la distance, tant par la narration que par le style très inégal.
Comme je l'ai lu dans une critique sur Babelio, on a en effet souvent l'impression d'être dans un roman de la collection « Harlequin ».
J'avais deviné le dénouement principal bien avant la fin, ce qui ne présage en générale rien de bon.
En revanche l'immersion dans cette société Colombienne fonctionne plutôt bien.
Dans le genre roman chorale autour du thème du narcotrafique , je vous conseille « Pukhtu » de DOA ou la dernière trilogie de Don Winslow.
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Caryl Ferey reprend une recette qui marche: un enquêteur poursuivi par son lourd passé, une série de meurtres qui en rappellent d'autres lors d'une guerilla, et un pays qui a souffert de guerillas et trafic en tous genres... et il y a de quoi faire en Colombie! Des intrigues sentimentales également, dont certaines risquent fort d'être avortées vu le climat de violence et de vengeance qui laisse peu de place aux sentiments vrais. J'ai apprécié les retours en arrière expliquant le climat du pays, ces personnes en guerre contre tous, même leur propre famille... j'ai lu en diagonale vers la fin car je trouvais que l'action ralentissait. Pas le roman de l'auteur que je préfère. En tous ca il m'a donné envie de me documenter sur le trafic de drogue en colombie.
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Les seules images qui arrivaient à mon esprit à l'évocation de la Colombie étaient celles véhiculées par Hollywood : cartels de drogue et opérations commandos avec feu d'artifice en pleine jungle… Si on me parle des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), c'est à Íngrid Betencourt que je pense alors, elle qui fut leur captive pendant de longues années.

Grâce à Caryl Férey, ma compréhension de la Colombie actuelle et de son histoire s'est considérablement améliorée, et ce n'est pas un secret que c'est exactement sous couvert d'une intrigue policière que j'aime qu'on m'enseigne l'Histoire.

Caryl Férey nous emmène à Bogotá, où même en plein redressement, la corruption et l'intimidation sont toujours monnaies courantes dans le pays. À la tête de la police, Lautaro Bagader tente pourtant de maintenir la paix sur ses terres, à sa manière brute de décoffrage. Ancien militaire ayant participé à des opérations obscures et également fils d'un politicien influent, le voilà confronté à une pluie (presque littéralement) de corps mutilés, rappelant fortement les heures les plus sombres de la Violencia. Lautaro veut tout à la fois camoufler l'horreur de la situation pour protéger l'opinion publique et découvrir qui se cache derrière ces atrocités. La palette de coupables potentiels est large, entre les narco-trafiquants, les anciens FARC ou les anciens paramilitaires, une belle brochette de fêlés qui n'ont en commun que l'étonnante inventivité dont ils peuvent faire preuve pour torturer leurs ennemis.

Sur la route de Lautaro le loup solitaire va se dresser Diana, bien décidée à lever le voile sur ce que lui cache son « coup d'un soir » rencontré au hasard des réseaux sociaux.

Pour éviter l'overdose de testostérone, l'auteur introduit un personnage d'une douceur infinie : Flora, formatrice investie auprès des ex-FARC, qui croit à la réinsertion et à la seconde chance, malgré un lourd passé. Et cette petite bulle de fraîcheur s'étend jusqu'à Angel, personnage sauvage mais attachant.

Ma plongée en Colombie ne me donne évidemment pas envie d'y poser mes valises pour un autre voyage que le littéraire. La violence, la corruption, la drogue sont les éléments essentiels de ce roman noir. Noir jusqu'à la dernière ligne.

Si j'ai aimé en apprendre autant, si je me suis attachée à certains personnages, j'ai souffert d'un peu de longueurs. L'autre bémol concerne la fin, qui est probablement exactement celle qu'on pourrait attendre d'un tel livre, mais qui m'a laissée désespérée…

Si vous désirez embarquer pour la Colombie, je vous souhaite un bon voyage !
Lien : https://lecturesdudimanche.c..
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Colombie, de nos jours. Un cadavre atrocement mutilé est retrouvé sur une place de Bogota. Il s'ajoute à un puzzle macabre, composé de corps plus ou moins complets retrouvés dans les quatre coins du pays. Rodriguez, le chef de la police de Bogota mène l'enquête en toute discrétion, craignant une remise en question du plan de paix âprement négocié avec les Farc. Mais l'homme n'est pas dans la demi-mesure et son passé est parsemé de nombreux cadavres et sans doute d'exactions condamnables, notamment lorsqu'il faisait partie d'une organisation paramilitaire luttant contre les narcotrafiquants et les rebelles communistes. Ce qui intéresse au plus haut point Diana, une journaliste d'investigation tenace et volontaire. Angel, de son côté, profite d'un programme de réinsertion pour les anciens Farc et vit une vie solitaire, effacée. Seule Flora, sa formatrice, s'intéresse à cet homme discret. Les deux hommes sont frères, même si l'un vit dans la clandestinité quand l'autre est devenu un homme de pouvoir. Pourtant tous deux sont hantés par leur passé et leur famille. Saùl, leur père, procureur général, est impliqué dans le processus de paix, et supervise l'enquête de son fils. Les rapports conflictuels entre Angel et ses frère et père seront le moteur de ce polar. Mais c'est surtout la situation politique et sociale de la Colombie qui est ici détaillée. Un pays qui sort de plus de 60 ans de conflits, entre guerre civile, narcotrafiquants, groupes paramilitaires, police et armée hors de contrôle, la vie ne vaut pas grand-chose pour la population de base, condamnée à vivre dans la misère et la peur. Sans oublier les grands propriétaires terriens, les Farc et autres groupes rebelles vivant d'enlèvements, de trafics en tous genres, de recels, des mines d'or illégales ou de la culture et du transport de cocaïne, la Colombie étant un des pays les plus inégalitaires qui soit. Depuis 1948, les conflits ont fait plusieurs centaines de milliers de morts, 6 millions de déplacés, une corruption systématique et une prostitution endémique. Autant vous dire de Caryl Férey n'a pas été sponsorisé par l'office du tourisme colombien. L'auteur a suffisamment de savoir-faire pour nous promener dans la réalité d'un pays qui est loin d'un paradis sur terre. le problème, car problème il y a, vient surtout des personnages : autant Rodriguez qu'Angel sont décrits comme des hommes, des vrais, des durs, cicatrices au corps témoignant de leur passé. Les personnages féminins (Diana et Flora principalement) montrent un certain caractère dans ce pays machiste, mais fondent littéralement face à ces vrais mecs ! Quant à la violence, si elle est décrite sans fard, on a l'impression que l'auteur multiplie à souhait les détails macabres et glauques. La Colombie n'est pas le pays des Bisounours certes, mais n'y a-t-il pas à force un certain exhibitionnisme à étaler (c'est le cas de le dire) tous ces détails ? Résultat : avis mitigé. On plonge dans le récit avec intérêt mais aussi un certain malaise.
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