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4,12

sur 4433 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Quelle déception !

Je vais commencer ma critique par une petite digression : l'extraordinaire histoire du maillot de bain de May Dodd.
Notre héroïne, jeune fille riche et gâtée de Chicago, outre ses multiples attraits et une culture brillante, pratique divinement un sport devenu commun de nos jours à savoir la natation. Pour se faire, elle a bien évidemment un maillot de bain ! Maillot qu'elle n'oublie pas quand elle fugue de la maison de son père avec le contre-maître de ce dernier et qui restera tranquillement dans son sac de voyage car maintenir à flot une pauvre demeure avec deux enfants en bas-âge et l'obligation de travailler dans l'usine de volaille de son paternel en passant ses journées à plumer les volatils ne laisse aucun temps libre à la pauvrette. Qu'à cela ne tienne, quand les sbires de son papa après l'avoir retrouvée viennent la chercher pour l'enfermer à l'asile sous un fallacieux prétexte, le sac de voyage suit et donc aussi, le fameux maillot de bain. Pauvre vêtement qui, là encore, ne sortira guère prendre l'air car enfermée dans une pièce sans grâce ni lumière et bien sûr sans piscine, notre belle dame doit faire une croix sur sa passion sportive. Ne soyez pas tristes, la libération arrive avec ce drôle d'échange approuvé par le président des États-Unis de mille femmes blanches consentantes contre mille magnifiques montures et notre maillot en est, de la partie. Il sera brinquebalé de wagons en wagons, cahoté de chariots en chariots, pour finalement se poser dans un post militaire avancé où bien sûr, pas question d'imaginer faire mumuse dans un trou d'eau. N'empêche, il est toujours bien là et va bientôt recevoir la compagnie de quelques carnets, de crayons et d'une anthologie de Shakespeare, rien que cela ! La fin du voyage est proche, les promis sont là et les épouses désignées, à cheval mesdames et que cela saute, avec vos effets et vos souvenirs. le village indien arrive vite, si vite, et pour survivre avec le sourire, allez, on adopte les coutumes indigènes avec diligence et tout baigne, c'est le cas de le dire. Les femmes font leurs ablutions le soir, à la rivière tandis que les guerriers profitent de l'étang le matin pour un réveil joyeux et vivifiant. Notre héroïne, devenue femme du chef de la tribu bien sûr, n'entend pas faire comme les autres et décide de se joindre au bain matinal des hommes. Revoilà enfin notre maillot de bain, bien caché d'abord par une belle robe de daim rapidement adoptée et puis largement mis en valeur quand du haut d'un rocher notre drôle de dame fait un magnifique plongeon digne des meilleurs performances d'Esther Williams sous le regard stupéfait des guerriers Cheyennes. C'est son heure de gloire, au maillot bien sûr, car il ne réapparaîtra plus et semble s'être perdu dans les vastes plaines de l'ouest américain sans qu'on ne sache jamais, oubli impardonnable de l'auteur, sa couleur :-p

Grâce à ce maillot de bain, May Dodd a pu enfin enseigner aux sauvages la seule façon civilisée de nager à savoir en pratiquant le crawl et la brasse et non ce ridicule mouvement appelé chez nous la nage indienne qui est en fait, l'ancêtre du crawl et qui permet de nager sur de longues distances vu le peu d'énergie qu'elle demande.

Mais là n'est pas le meilleur moment de ma lecture, attention panneau sarcasme en vue, notre héroïne, au vu de sa longue pratique sexuelle, va courageusement mettre ses connaissances au profit de son époux par trop rustre et sauvage et lui apprendre, je cite, la façon civilisée de faire l'amour !

Même dans mes plus mauvais livres 'rouges' je n'ai lu autant d'inepties, de clichés, d'incohérences, de mépris et de racisme primaire. Il n'y a pas de style, c'est juste plat comme la description d'un tableau, sans profondeur, sans analyse. Il n'y a pas d'humour ni de vrais émotions en fait car même l'horreur semble molle et juste constatée. le rythme est marqué par les jours puisqu'il s'agit d'un journal et souvent les jours se ressemblent et donc, plein de répétitions, lassant. Les rebondissements sont sales, violents mais sans vie, je ne sais comment expliquer ce manque de réalisme qui fige les scènes au lieu de les nourrir de vie. L'ensemble ressemble à un kaléidoscope où plein de sujets intéressants, de faits historiques, de lieux sont juste mélangés au gré d'un tour de lunette sans le ravissement du tableau magique obtenu à la fin. Tout y passe de la pédophile des prêtres à la contraception, de l'abus d'autorité des pères aux mensonges des blancs, de la soi-disant civilisation bien pensante aux sauvages arriérés et cruels ; c'est juste un ramassis d'horreurs qui m'a finalement laissée de glace mais qui manifestement plaît !

Si c'est cela un auteur passionné par la civilisation Cheyenne est bien, le résultat est assez misérable. Je crois surtout qu'il a été beaucoup trop influencé par la civilisation américaine. Pas envie de recommencer ce genre de lecture avec la suite de ce roman 'fleur bleue' aux allures de documentaire tronqué même si les trente dernières pages ont un fond et une qualité d'écriture bien meilleurs. Enfin, j'ai terminé cette lecture lente et ennuyeuse malgré mon envie de suivre les règles justifiée de Mr Pennac juste pour être certaine que le maillot de May Dodd n'avait pas d'autres propos à me livrer :-p
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Que je me suis ennuyée ! Je n'ai pas accroché du tout avec ce roman de Jim Fergus que j'ai eu beaucoup de mal à terminer.

L'idée de départ était pourtant originale et attrayante, mais je n'ai pas aimé le ton sur lequel le sujet est traité. L'héroïne rapporte son histoire dans ses carnets comme s'il s'agissait d'une promenade de santé, ou d'une sortie camping entre copines. Elle narre ses aventures avec une désinvolture déroutante. Et les personnages sont tous sans exception des archétypes sociétaux poussés dans cette aventure pour des raisons plus improbables les unes que les autres.

Le récit est dégoulinant de bons sentiments : la jeune héroïne belle et intelligente incomprise de sa famille, le beau militaire droit et moraliste …

Je ne lirai pas la suite "La vengeance des mères."
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Je suis visiblement passé à côté du livre alors que les ingrédients étaient prometteurs.
Oui mais voilà, la promesse n'est pas tenue…
De mon –humble- point de vue ,
Histoire absolument abracadabrantesque
Personnages monolithiques, caricaturaux et pour partie surréalistes (La femme blanche noire qui se promène en pagne seins à l'air et qui accompagne les hommes à la chasse !!!! Preuve de tolérance de ce merveilleux peuple ??!)
Les gentils indiens qui ne sont plus gentils que lorsqu'ils boivent l'eau de feu des vilains blancs (et pourtant j'ai toujours été du coté des indiens).
Style à géométrie variable entre le carnet de route et le mauvais roman de gare.
Quand je vois les critiques dithyrambiques je me dis qu'il me manque des synapses, peut-être celles qui caractérisent les femmes, auteurs de l'essentiel de ces critiques… femmes qui, d'après une étude récente, sont plus intelligentes que les hommes (Remarquez, il n'y a pas de quoi être fières)
Que l'homme qui a aimé ce livre me jette la première pierre.

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Je suis assez étonné par ce livre : je m'attendais à un roman historique, voire un roman d'aventures, alors que je me retrouve avec tous les ingrédients d'un roman sentimental avec la jeune fille rejetée par sa famille qui est choisie par un roi mais qui aime un autre prince. En même temps, ce livre n'est pas un roman de plage car il comporte quelques passages très durs et n'est pas forcément à recommander aux âmes sensibles.

En 1874, le chef Cheyenne Little Wolf propose au président Grant l'échange de 1000 chevaux contre 1000 femmes blanches : ces femmes épouseront les Indiens et leur enfants seront le lien entre les deux peuples. Grant souhaite l'assimilation des Indiens et donne son accord, avec l'idée que les femmes blanches feront intégrer les réserves aux Indiens. Mais ce projet révolte la population blanche et il est mené en catimini.

May Dodd, une des volontaires du premier convoi, raconte son aventure dans des carnets qu'elle tient pendant 1 an. May est la fille d'un gros industriel de Chicago qui est partie avec un contremaître de son père, en a eu deux enfants avant d'être envoyée à l'asile par sa famille pour dépravation morale. Ce choix est donc le seul moyen pour elle de recouvrer un peu de liberté.

La plupart des femmes qui l'accompagnent sortent aussi de l'asile ou de prison, l'une est muette depuis son viol, une autre a été abandonnée par son fiancé... La bande est riche de personnages hauts en couleur comme Helen Flight, peintre animalière, ou Femie, ancienne esclave qui ne veut plus être commandée. En chemin, May tombe amoureuse du capitaine Bourke avant de rejoindre les Cheyennes.

May est choisie par Little Wolf, les couples se forment et les blanches s'adaptent rapidement à leur nouvelle vie. La description de la vie des Cheyennes est assez succincte, je n'ai rien appris sur les Indiens des Plaines.

Alors que nos Cheyennes continuent leur vie de peuple chasseur nomade, de l'or est trouvé dans les Blacks Hills, territoire attribué aux Cheyennes et aux Sioux. En 1875, le gouvernement américain revient sur les accords signés, cherche à évacuer les Indiens des Blacks Hills et les forcer à rejoindre des réserves. le peuple de Little Wolf décide d'attendre un peu mais l'ultimatum tombe en hiver alors qu'il ne peut plus se déplacer. Ne s'étant pas soumise à temps, la tribu est considérée comme rebelle et massacrée par l'armée un matin d'hiver, ni les femmes blanches ni les nouveaux-nés ne sont épargnés. Cette attaque de village paisible préfigure les guerres indiennes et fait largement penser au massacre de Wounded Knee qui interviendra une quinzaine d'années plus tard.

Le livre est un peu plus explicite sur la politique américaine vis à vis des Indiens, l'évacuation des territoires au profit des prospecteurs, la duplicité des politiques et la mobilisation de l'armée.

Au final, voici un livre qui n'est pas inintéressant mais un peu simpliste dans son approche. La description des américaines libres et indépendantes, la vie idéalisée des bons sauvages proches de la nature me semblent un fantasme et une préoccupation d'occidental contemporain plutôt qu'une description réaliste de la vie sur la Frontière à la fin du XIXe.
Lien : http://jimpee.free.fr/?p=16579
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C'est un titre énigmatique promettant la découverte de la mystérieuse culture indienne.

Au début du livre, nous voyageons jusqu'au campement des Cheyennes. Mettre en scène des femmes sortie d'asiles ou de prisons pour devenir épouses de Peaux-Rouges est une excellente idée. le récit nous est présenté à travers le journal de l'une d'entre elles.

Cependant, c'est un roman plein de défauts.
Les quelques actions notables se comptent sur les doigts d'une main : la lune de miel, le voyage, la folie du whiskey et l'enlèvement. Il y en a trop peu en 500 pages.
Notre narratrice, May, adopte un ton moralisateur en tant que madame "je sais tout", menant ce groupe de blanches qui ressemble davantage à un club de collégiennes qu'à des femmes confrontées à l'inconnu.
Enfin, le journal de May est excessivement détaillé, avec des précisions quotidiennes peu passionnantes. Sans compter le nombre de fois où elle ressasse les mêmes souvenirs. J'avoue avoir fini par lire en diagonale certains passages.

Je suis très loin de l'aventure que j'attendais, et le livre a mal vieilli. Même en étant une jeune femme, je ne me suis pas sentie proche de May.
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On sent très sincèrement que l'auteur est un journaliste, qu'il a fait des recherches, essayé au mieux de transcrire les bonnes dates, de faire en sorte de présenter le plus de choses possibles de ce qu'il a pu trouver (parfois on ne sait où), sous forme romancée.
Je ne sais pas à quel point sa présentation des indiens, du sort et de la place des femmes, des religions, etc. est juste. Il touche des sujets qui mériteraient d'être creusés, comme l'horreur de la colonisation du Far West, la place du genre et de l'identité chez les peuples autochtones, la nécessité de se déguiser pour les femmes seules.

Sauf que l'auteur ne sait pas écrire de personnages, surtout pas féminins ; elles n'existent que par leurs deux traits, parfois trois, généralement ethnique et historique (la grosse suisse allemande qui parle en allemand, la française délicate et qui pue, la noire qui cherche la liberté, les deux irlandaises qui sont rusées comme des renards, etc.). Peu importe que les personnages se soient fait violer une dizaine de fois dans leur passé, ou dans le bouquin, peu importe qu'elles puissent avoir d'autres aspirations qu'enfanter, puisque ce sont les seules choses qui sont décrites.

Quant aux personnages masculins, ils attendent tranquillement sur le côté qu'une femme leur adresse la parole pour pouvoir mieux les ignorer (et être eux aussi de sages représentations d'un ou deux clichés : le prêtre pédophile, l'homme médecine stoïque, le fier soldat très viril).
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Jamais je n'aurai lu tant de livres sur les Indiens d'Amérique que cette année, et il manquait au palmarès ce roman de Jim Fergus, "Mille femmes blanches", une fiction mettant en scène des jeunes femmes blanches qui obéissant à un programme du gouvernement Américain partent épouser et vivre avec des Cheyennes de la tribu du grand chef Little Wolf.
Soyons clair, c'est de la fiction et un tel arrangement n'a jamais existé, d'ailleurs l'auteur s'est permis quelques libertés quant à la réalité de la vie de Little Wolf et de certains évènements dont il est question en modifiant les dates.

Jim Fergus a bâti son roman sur des carnets fictifs écrits par une certaine May Dodd, une ancêtre du narrateur, qui aurait fait partie de ces femmes parties vivre chez les Cheyennes.
May Dodd était issue d'un milieu aisé, mais parce qu'elle s'est mise en ménage avec un homme dont elle a eu deux enfants et que cela ne se faisait pas à l'époque, ses parents l'ont fait interner.
Son seul salut pour quitter l'asile vient de la proposition du gouvernement, elle choisit alors de retrouver sa liberté, même si pour cela elle doit épouser un Cheyenne et lui faire des enfants.
Autant quitter une prison pour en retrouver une autre, mais en plein air cette fois-ci : "Je n'ai de toute façon aucun pouvoir sur hier ni sur demain. La même leçon vaut certainement pour ma vie ici chez les barbares, mon sentiment étant que j'ai en quelque sorte mis les pieds dans une autre forme d'asile, celui-ci étant le saint des saints de la folie.".
Elle n'aura pas à regretter son choix, car elle épousera Little Wolf, le grand chef, et entre-temps elle aura le temps de tomber amoureuse d'un autre homme, un gradé militaire responsable d'acheminer les femmes blanches aux Indiens.
A travers le regard de May Dodd, l'auteur dépeint non seulement le mode de vie des Indiens mais il fait s'interroger toutes ces femmes blanches sur leurs congénères et les actions qu'ils entreprennent vis-à-vis des Indiens, notamment celle de les parquer dans des réserves pour s'approprier leurs terres et les richesses qu'elles recèlent : "Pourquoi nous rendrions-nous à l'Agence, quand nous disposons de tout ce dont nous avons besoin, et que nous sommes un peuple libre sur une terre libre ?".
Car toutes ces femmes finissent par adopter les coutumes et le mode de vie des Cheyennes, et ça leur plaît car sans doute que pour la première fois de leur vie elles sont réellement libres, à la fois de mouvement et d'opinion.
Et elles s'interrogent : "Je ne peux m'empêcher de me demander ce que nous pouvons bien faire à ces gens pour que leurs vies et leurs moyens d'existence s'abîment à notre contact, qu'ils se "dégradent" à cause de nous, comme disait le capitaine Bourke.", elles se rendent bien compte qu'au contact des Blancs les Indiens perdent une partie de leur essence, ils se transforment et oublient leurs coutumes, à l'image de ces Indiens alcooliques qui errent près des casernes de soldats, ils ne sont plus Indiens mais pas non plus Blancs, ils n'appartiennent plus à aucun peuple.
Je ne sais trop quoi penser de ce livre, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, mais je ne peux pas non plus dire que c'est un coup de coeur.
Est-ce parce que l'auteur a pris des libertés historiques que j'ai du mal à adhérer complètement à l'histoire ?
Sans doute, car il faut reconnaître que c'est écrit de telle façon que le lecteur y croit, mais comme je savais que ce n'était pas vrai la sauce n'a pas complètement prise.
Ou alors le personnage de May ne m'a-t-il pas assez touchée ?
Certes, son histoire est plutôt triste, mais ce n'est pas non plus le genre de personnage féminin pour lequel je peux ressentir de l'empathie.
Je dois bien dire que ses états d'âme m'ont assez vite lassée.
Et je ne sais trop quoi penser non plus de la vision très simpliste présentée par l'auteur : les Blancs sont les gentils et les Indiens les méchants.
Est-ce volontaire ou non ?
L'originalité de ce récit est qu'il se fait à travers un regard féminin, chose rare dans la littérature traitant des Indiens d'Amérique ; et impossible de ne pas reprocher à l'auteur son implication et la justesse des questions soulevées.

"Mille femmes blanches" de Jim Fergus mérite d'être lu mais ce n'est pourtant pas ce roman que je citerai en premier pour un aperçu littéraire de l'extermination des Indiens d'Amérique ni que je retiendrai cette année dans mes lectures sur ce thème.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Enfin, j'ai lu ce roman publié en 2000. Que dire ? Que j'ai passé un bon moment, malgré les longueurs, que c'est fort distrayant. Sur le fond, voilà un livre bien manichéen, avec les méchants blancs et les bons sauvages, la pureté de leurs intentions, la beauté de la nature. Mais ce n'est pas tout, les héroïnes sont des caricatures d'elles-mêmes, on ne peut faire croire à personne que des femmes caucasiennes du 19 ème siècle se sont aussi vite adaptées aux coutumes Cheyennes, sans morfler un tant soit peu. Leur liberté nouvelle, et, surtout leur indépendance totale relèvent de l'utopie du romancier. Ce n'est pas réaliste. le summum de l'invraisemblable est la manière dont elles récupèrent de leur viol par une tribu ennemie. Voilà, je ne lirai pas la ou les suites, malgré le coté épique et fort romanesque.
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Il y a des livres comme celui-ci (ou comme Toute la lumière que nous ne pouvons voir, ou encore L'ombre du vent) qui rencontrent un très franc succès auprès des adultes quand je leur trouve quelque chose d'un peu puérile : un trop peu de simplisme, de bons sentiments. Ce n'est pas tant le style (souvent honorable) pas davantage que les messages qui sont véhiculés (également louables) que les accents, les insistances, les angles qui sont choisis pour conter ce qui avait tout pour être un beau roman.

Rendons tout de même à Fergus ce qui lui revient : Mille femmes blanches traite d'un sujet qui mérite qu'on s'en souvienne. Il redonne leur places d'honneur aux deux grandes catégories d'êtres humains que l'Histoire et la terminologie même (d'où les débats actuels sur l'écriture et la pensée genrées et racisées) n'ont que trop laissé sur la touche : les femmes et les non blancs.

Il souligne aussi qu'une première erreur avec l'idée de civilisation est de penser que le concept ne se conjuguerait qu'au singulier ; et attire encore l'attention sur une autre, peut-être plus fautive encore, celle ce penser que le terme serait un label de qualité supérieur (dont seule civilisation occidentale pourrait, donc, se targuer).

Pour autant, j'en attendais bien plus et j'ai même la faiblesse ( à moins que ce ne soit de la prétention) de croire que l'auteur est passé à côté de son sujet : celui de l'acculturation, dont les mécanismes sont généralement beaucoup plus subtils – et surtout plus long dans le temps – que ceux qui sont ici mis en exergue, notamment et avant tout à travers des histoires de coeur.
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Malheureusement et malgré toutes les critiques positives et l'impatience que j'avais de commencer ce livre, je n'ai pas été charmée... ce livre m'a semblé violent et tragique, deux choses que je n'apprécie qu'à petite dose dans mes lectures. L'écriture est belle, les paysages sont si bien décrits qu'on les imagine sans peine, l'humour est touchant, mais je n'ai pas été emportée. Les carnets de May m'ont semblé aller de mauvaise surprise en moment tragique et ainsi de suite et ce, du début à la fin, avec au final peu de profondeur et des personnages bien ternes et stéréotypés (une héroïne parfaite, des indiens barbares respectant tout de même la nature mais finalement quand même barbares, des femmes toutes plus hautes en couleurs, et peu crédibles, les unes que les autres, bref.)... L'enchaînement d'événements désastreux décrivent sans aucun doute une réalité historique, mais je n'ai pas réussi à m'en satisfaire et je pense que l'ouvrage aurait réellement gagné à aller plus en profondeur, du côté des femmes, des peuples autochtones ou des enjeux de ressources naturelles et de droits fonciers inhérents aux réalités de l'époque. Au final, ce livre ne donne pas vraiment d'informations et n'amène pas à réfléchir sur les indiens, sur leurs relations à la terre, au sacré, sur les conflits liés aux colons, à l'assimilation, à la religion, ni sur les colons eux-mêmes et leur attitude envers les indigènes et encore moins sur les femmes. L'écriture est belle, fluide, mais j'ai trouvé dommage d'aborder des thèmes aussi sensibles et profonds avec de tels stéréotypes. Je ne lirai pas la suite, mais peut-être un jour d'autres ouvrages de l'auteur.
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