Lorsqu'il mourut, il se laissa gagner par la blancheur du monde.
Il était heureux.
A hauteur du cœur.
A chaque jour un autre poème, une nouvelle inspiration, un nouveau parchemin. A chaque jour un paysage différent, une autre lumière. Mais toujours le haïku et la neige. Jusqu’à la tombée de la nuit.
Ne te fie pas aux apparences. Cela ne sert à rien qu'à se perdre.
J'ai lu que jusqu'au XIXe siècle, au Japon comme ailleurs, chaque province avait son heure, calculée sur le zénith du soleil. Cela n'a posé problème qu'avec le chemin de fer, à cause de la vitesse, parce que les gens qui partaient de Tokyo à midi arrivaient à Osaka un quart d'heure plus tôt.
En somme, c'est la vitesse qui nous a fait perdre le sens du temps.
Ce fut un voyage vers le soleil de son cœur. La pureté du monde et de sa lumière s'offrait à son regard. En marchant lentement sur le chemin, Yuko ressentit une joie pure et étincelante. Il était libre et heureux. Il emportait pour seul bagage l'or de sa foi en l'amour et en la poésie.
(ch.14, p.43)
Non, le plus difficile, pour le poète, c'est de rester continuellement sur ce fil qu'est l'écriture, de vivre chaque heure de sa vie à hauteur du rêve, de ne jamais redescendre, ne serait-ce qu'un instant, de la corde de son imaginaire.
....La poésie n'est pas un métier. C'est un passe-temps. Un poème, c'est une eau qui s'écoule. Comme cette rivière.......
.....C'est ce que je veux faire. Je veux apprendre à regarder passer le temps....
Lorsqu'il mourut, il se laissa gagner par la blancheur du monde.
Il était heureux.
À hauteur du coeur.
Il y a deux sortes de gens.
Il y a ceux qui vivent, jouent et meurent.
Et il y a ceux qui ne font jamais rien d'autre que se tenir en équilibre sur l'arête de la vie.
Il y a les acteurs.
Et il y a les funambules.
[...] La neige est un poème. Un poème qui tombe des nuages en flocons blancs et légers. Ce poème vient de la bouche du ciel, de la main de Dieu. Il porte un nom. Un nom d'une blancheur éclatante. Neige.