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sur 374 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un télégramme de l'asile de Marengo l'a averti brutalement que sa mère venait de mourir. Etait-ce hier? Ou aujourd'hui? Dans le car qui le conduit vers Marengo, la chaleur est écrasante, le soleil éblouissant et brûlant. A peine arrivé à destination, le directeur de l'asile, qui a demandé à le voir, le reçoit dans son bureau. Très peu bavard sur les liens qui les unissaient, Meursault ne se dévoile guère. le directeur le conduit à la morgue où la défunte repose. L'enterrement aura lieu le lendemain matin. Cela lui laissera le temps de veiller la disparue. le concierge lui propose alors d'ouvrir le cercueil mais le jeune homme refuse. Il veille ainsi toute la nuit, fumant et buvant du café, interrompu par les autres pensionnaires. le lendemain, la chaleur est de plus en plus pesante. le cortège, Meursault en tête, accompagne une dernière fois la défunte. Surpris d'apprendre que celle-ci s'était très liée avec un homme, il accepte que le vieillard les accompagne, sans avoir demandé un quelconque renseignement sur les années que sa mère venait de passer en ces lieux. Seule la chaleur oppressante semble l'incommoder...
De retour à Alger, il fait aussitôt la rencontre de Marie qu'il n'avait pas vue depuis longtemps. Les deux jeunes, insouciants, prennent des bains, vont au cinéma et passent la nuit ensemble...

Jacques Ferrandez nous dépeint Meursault, un homme qu'aucun sentiment ne semble habiter, tant il est indifférent à tout ce qu'il vit ou ce qu'il est. Incapable de trancher dans telle ou telle décision, jusqu'à ne pas savoir s'il aime Marie ou non, ce jeune homme se laisse bercer par la vie, subit les moments tels qu'ils se présentent et ne semble pas se poser de questions. A la mort de sa mère, il ne saura répondre s'il l'aimait ou pas, allant jusqu'à ne pas savoir son âge. Et c'est bien cette indifférence et cette insensibilité qui seront montrées du doigt. Les magistrats iront même jusqu'à juger une toute autre histoire que celle que l'on lui reprochera. On sent véritablement l'oeuvre de Camus respirer dans cet album, l'auteur allant jusqu'à garder le texte originel. Ce qui frappe au premier abord, c'est véritablement ce soleil pesant et éblouissant, personnage à part entière qui semble accabler et alourdir tout mouvement. Jacques Ferrandez réussit parfaitement à nous baigner dans cette atmosphère, jouant sur les ombres et utilisant des couleurs très "ensoleillées". La mise en page est dynamique, la voix-off est accrocheuse et Alger mise en beauté.

Croisez la route de L'étranger...
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Très belle adaptation de l'oeuvre d'Albert Camus. Tout a été dit, ou presque, sur ce roman.
« L'Étranger, c'est l'histoire d'un homme condamné à mort pour n'avoir pas pleuré à l'enterrement de sa mère. » aimait à répéter Albert Camus.

L'absurdité humaine et l'intrigue étouffante sont remarquablement reconstituées.
Difficulté première : comment faire avec le long monologue de Meursault, le personnage central de L'Etranger ? Jacques Ferrandez choisit de faire dialoguer son personnage avec les autres protagonistes, mais tout en revendiquant de n'utiliser que des mots empruntés à Camus.

Les dessins, sous forme d'aquarelles lumineuses, sont magnifiques et restituent élégamment des paysages écrasés de chaleur ; les couleurs sont évidemment importantes puisqu'elles traduisent la lumière. Les paysages et décors sont précis et les personnages expressifs. L'ensemble est porté par le texte. Jacques Ferrandez a superbement su raconter, sous une forme nouvelle, cette histoire bouleversante et la faire découvrir à ceux qui l'avait jusqu'ici ignorée.

Une belle réalisation qui donne envie de lire ou relire le roman.
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Tout le monde connaît l'étranger d'Albert Camus. En voici une transposition en bande dessinée dans une très belle édition.
Le scénario est bien sûr fidèle au roman. Même les ambiances sont parfaitement rendues. D'ailleurs une grande partie de l'ouvrage est traitée par l'image sans dialogue.
Ce n'est qu'à la fin quand Meursault s'interroge sur le sens de sa vie que le texte reprend le dessus. C'était un sacré défi de choisir ce roman pour le traiter en image. En effet, le personnage principal y est principalement décrit par sa psychologie. le pari est réussi.

La mise en page nous transmet l'ambiance. le graphisme est clair et très expressif.
Cet album est une vraie réussite et on prend un vrai plaisir à se replonger dans cet histoire. Et si cela donnait en plus l'envie de relire le roman ?
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Adapter Camus en bande-dessinée : quelle bonne idée ! Les dessins sont juste sublimes, je peux les qualifier de vrais chefs-d'oeuvre : ils mettent très bien en valeur le texte. C'est une très belle adaptation de l'Étranger de Camus : Meursault et les autres personnages sont très convaincants et même leurs visages déformés par la chaleur sont particulièrement intéressants. Jacques Ferrandez nous offre une belle manière de redécouvrir l'oeuvre de Camus sachant qu'il est difficile de bien adapter un livre si culte. Cette bande-dessinée rend très bien compte des sentiments et de la psychologie des personnages par des dessins soignés et une réflexion de Camus sur la condition humaine. le texte est fidèle au livre, Camus est un auteur à ne pas négliger. Désormais, je vais lire "L'hôte", adapté d'une nouvelle d'Albert Camus, en espérant ne pas être déçue.
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"J'écoute mon coeur. Je ne peux imaginer que ce bruit qui m'accompagne depuis si longtemps puisse cesser." L'auteur de ces mots est condamné à mort par un jury. On le sait, il n'y échappera pas. Les circonstances atténuantes invoquées par son avocat n'ont pas convaincu.
En effet, l'homme par son allure taciturne et sa vie terne ne suscite guère l'empathie. Doit-il cependant passer pour un assassin de sang froid ?

"L'étranger" en version illustrée rend compte de la densité du propos avec des personnages aux traits expressifs, dans une atmosphère pesante. Je me demande toutefois, et au-delà de la machine judicaire implacable si l'accusé n'a pas autant desservi sa cause que ne l'a fait le tribunal.
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Cela fait trèèèèèèès longtemps que j'ai lu L'Etranger de Camus, mais cette BD me semble une adaptation tout à fait correcte.
Les dessins, écrasés de lumière et de chaleur, rendent parfaitement l'atmosphère, l'ambiance du texte et du pays.
Le texte est repris de Camus. La passivité, le manque de sentiment et l'étrangeté du personnage sont parfaitement rendus.
Une petite remise en mémoire, en texte et en images réussie.
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« Aujourd'hui maman est morte. » Meursault vient de perdre sa mère. Il se rend à l'asile pour l'enterrement. Sans émotion, il veille le corps, refuse de faire ouvrir le cercueil et repart aussitôt après la mise en terre. le lendemain il rencontre Marie, l'emmène au cinéma et couche avec elle. Puis son voisin Raymond le sollicite et les ennuis commencent. La tragédie se jouera sur une plage écrasée de soleil. Meursault tire d'abord une fois puis il presse à nouveau la détente à quatre reprises. Un meurtre qui va le confronter à l'implacable « justice » des hommes.

Adapter L'Étranger en BD est un pari risqué. Jacques Ferrandez était sans doute le plus à même de relever le défi. D'abord parce qu'il a déjà adapté Camus (L'hôte, une nouvelle tirée du recueil L'exil et le royaume) et ensuite parce que c'est un dessinateur parfaitement à l'aise pour mettre en images l'Algérie des années 30. Respectant au maximum le texte d'origine, sa construction suit scrupuleusement la chronologie des événements et il a focalisé toute son attention sur les dialogues, laissant le plus souvent de coté la voix off qui est très présente dans le roman. le résultat, gratté jusqu'à l'os, est bluffant.

L'Étranger, c'est avant tout une réflexion philosophique sur la condition humaine. Meursault est un personnage totalement atypique sur lequel la vie semble constamment glisser. Il traverse chaque jour avec insouciance. Rien, absolument rien, n'a d'importance. Son patron lui propose une promotion ? Pour lui cela n'a pas de sens. La seule question valable est : que fait-on sur cette terre ? La vie est absurde, elle ne vaut pas la peine d'être vécue. Meursault refuse les règles de la société. Il ne croit pas en Dieu. Sa confrontation avec l'aumônier, qu'il refuse d'appeler « mon père », est d'une rare violence. Profondément antisocial, c'est un être mystérieux dont il est impossible de comprendre le fonctionnement intime.

Graphiquement, la patte de Ferrandez est inimitable. Mélangeant dessin au trait et aquarelle, il représente à merveille la mer, le soleil, la lumière si particulière de la méditerranée, la chaleur... La retranscription d'Alger est par ailleurs d'une grande fidélité (notamment le port et la prison Barberousse) et on a l'impression de ressentir le bruit et les odeurs d'épices qui montent de la ville.

Une adaptation lumineuse. Difficile de matérialiser les silences de Meursault, difficile de traduire en images son état d'esprit si particulier, insaisissable. Jacques Ferrandez a su exprimer le détachement que le jeune homme affiche en toute circonstance. Avec talent et simplicité, il offre un magnifique écrin au chef d'oeuvre de Camus. Un très grand album.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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L'étranger, je l'ai lu dans sa version originale , si je puis dire, il y a bien longtemps. J'avais le souvenir d'une histoire, un peu ennuyante en elle-même: ce n'est pas un thriller. L'oeuvre vaut, bien sûr, par d'autres aspects.
L'adaptation qu'en a fait Jacques Ferrandez est extrêmement fidèle à l'atmosphère et à l'écriture d'Albert Camus. Les dessins, d'une facture un peu démodée, rendent bien l'époque et les paysages de l'Algérie. En bref, c'est une grande réussite selon moi qui permet la vulgarisation d'une oeuvre incontournable de la littérature française et donne le goût de s'y replonger.
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Ayant lu et étudier l'Étranger d'Albert Camus au lycée, ma professeure de littérature m'a conseillé cette adaptation. C'était un pari risqué pour le bédéiste qui pour moi est réussi. Je trouve qu'il retranscrit parfaitement ce qu'est L'Étranger et le fait d'être étranger à soi et au monde.
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L'étranger (2013) est un roman graphique de Jacques Ferrandez, adaptation du célèbre roman (1942) d'Albert Camus. Meursault quitte Alger en bus pour assister aux funérailles de sa mère. Son attitude intrigue l'assistance. Une adaptation réussie bien servie par des dessins précis. Les décors algériens sur certaines planches sont particulièrement réussis.
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