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EAN : 9782356770233
208 pages
Éditions du Saule (15/11/2019)
3.86/5   11 notes
Résumé :
Jean se réveille dans un cercueil la veille de sa crémation. Il est vivant et pourtant son décès a été formellement déclaré !La situation est inédite et inexpliquée. Doit-on le déclarer mort alors qu’il parle, boit et rit avec sa femme et ses amis, ou vivant alors que son corps est froid et son cœur à l’arrêt ?Tandis que chacun y va de son point de vue, Jean profite de sa "nouvelle vie" pour réaliser ce qu’il n’avait pas jugé opportun de son vivant.Avec un ton humor... >Voir plus
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Saint Jean le macchabée ou les mésaventures post-mortem de Jean dont le signe particulier, vous l'aurez compris est qu'il est mort mais vivant... vivant mais mort... mort-vivant !
Ressuscité notre Jean, revenu d'entre les morts, passé de trépas à la vie après avoir dévissé son billard, passé l'arme à gauche, exhalé son âme, mordu la poussière... Incroyable !
Mais qui est Jean ?
Jean c'est un gars ordinaire, un bon gars qui aime la vie et profite de toutes les largesses qu'elle peut lui offrir en bon épicurien qu'il est. Jean a 54 ans, il est encore fringant, beau gosse même, et s'il lui arrive de temps à autres (on lui pardonne) de folâtrer avec la gent féminine dont il affectionne les charmes certains, son coeur appartient à Andrée, sa femme depuis trente ans avec laquelle il tient l'auberge du village où toute la bande de copains qu'ils sont, aime à se retrouver le soir pour une partie de cartes autour d'un dernier verre ou plusieurs, car il va sans dire que l'alcool local qui est le Cognac, coule à flots et réchauffe les gosiers assoiffés tout au long de ce récit.
Il y a Pierre le toubib, Edmond le croque-mort, Robert le prêtre, Jacques le notaire, Simon le maire, qui fait aussi office de pharmacien, Bertrand qui tient le bistrot sur la place, et tous autant qu'ils sont, des amis fidèles ou pas, personne n'est parfait, ils vont l'accueillir tel quel, ressuscité, miraculé, dès lors qu'il se réveille, incrédule, entre quatre planches de sapin, la veille de sa crémation, sans pouls, sans battements cardiaques, mort, parfaitement mort, mais en même temps tellement vivant.
Bien sûr chacun y va de son grain de sel dans cette histoire, à savoir si Jean est physiologiquement dans le camp des morts ou des vivant et surtout si il n'y aurait pas là une intervention divine plutôt qu'une explication rationnelle et scientifique.
Néanmoins, Jean va très vite s'habituer à son nouveau statut de "macchabée" car c'est qu'il est malin notre Jean... Mais la vie, même quand on est un ressuscité, peut réserver encore bien des surprises et prendre un tournant inattendu et offrir la possibilité de réparer le passé et pourquoi pas d'en comprendre les actes manqués.
Que de fous rires j'ai pu avoir durant ma lecture ! J'ai été complètement emballée par l'univers décalé et un brin vaudevillesque de l'auteur qui nous sert un récit satirique dont l'écriture est rythmée, mordante à souhait grâce à la verve ironique et aux nombreuses joutes verbales des différents protagonistes, ajoutés à cela un savant dosage d'humour noir et une sacrée répartie, font que Vincent-Ferrique réussit haut la main à complètement dédramatiser l'idée que l'on se fait de la mort, et finalement il parvient même à nous réconcilier avec la grande faucheuse le temps de cette lecture et ça fait un bien fou !

Si vous aimez Georges Brassens, peut-être avez-vous déjà eu l'occasion d'apprécier ce texte inachevé, qui figure sur l'album hommage de Jean Bertola "Patrimoine de Georges Brassens"(1985), qui je trouve fait un bien joli clin d'oeil à Jean, notre ressuscité.

Le Revenant

Calme, confortable, officiel
En un mot résidentiel
Tel était le cimetière où
Cet imbécile avait son trou

Comme il ne reconnaissait pas
Le bien-fondé de son trépas
L'a voulu faire aberration !
Sa petite résurrection

Les vieux morts, les vieux "ici-gît"
Les braves sépulcres blanchis
Insistèrent pour qu'il revînt
Sur sa décision mais en vain

L'ayant astiquée, il remit
Sur pied sa vieille anatomie
Et tout pimpant, tout satisfait
Prit la clef du champ de navets...
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Je remercie chaleureusement Les Editions du Saule pour l'envoi, en service presse, de Saint Jean le macchabée de Vincent Ferrique.
Jean se réveille dans un cercueil la veille de sa crémation. Il est vivant et pourtant son décès a été formellement déclaré !
La situation est inédite et inexpliquée.
Doit-on le déclarer mort alors qu'il parle, boit et rit avec sa femme et ses amis, ou vivant alors que son corps est froid et son coeur à l'arrêt ?
Tandis que chacun y va de son point de vue, Jean profite de sa "nouvelle vie" pour réaliser ce qu'il n'avait pas jugé opportun de son vivant...
Saint Jean le macchabée est un roman très original, car l'histoire n'est vraiment pas banale !
Jean se réveille dans son cercueil, et cela crée un sacré bazar car personne ne sait, du coup, s'il est.. vivant... ou mort ! Son coeur ne bat plus, son corps est froid toutefois il marche, boit, parle... Bref il est vivant tout en étant mort, du jamais vu !
Cela donne lieu à de drôles de situations, ce qui m'a parfois beaucoup fait rire.
Il y a énormément d'humour et des réflexions pleine de sens dans ce roman fantastique, très bien ficelé.
J'ai apprécié la plume acérée de Vincent Ferrique et j'ai passé un bon moment de lecture avec Jean, un vivant presque mort ou un mort presque vivant, à vous de voir ;)
C'est avec plaisir que je mets quatre étoiles à ce roman, que je vous recommande.

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" - Si le corps est froid, qu'il n'y a plus de circulation sanguine, c'est qu'il est mort, pas vrai ?
- Élémentaire, mon cher Watson, un mort c'est un mort. La chair est froide.
- Oui, pourtant il parle !
- C'est comme un poulet, on lui coupe la tête, il bouge encore durant plusieurs minutes.
- Sauf que là, il est debout avec toute sa tête et IL PARLE !
- Mais du calme, il va falloir remédier à cela. Allez vérifions tout cela."

Mesdames, mesdemoiselles, messieurs ! Approchez donc, approchez, n'ayez pas peur. Ce que vous voyez là, juste sous vos yeux ébahis c'est un mort qui marche. Non, ce n'est pas un vampire sanguinaire, pas de longues dents, pas de canines, pas d'envie de tuer tout ce qui bouge ou d'arracher de la cervelle. Il s'agit de Jean, pas Jean sans peur ni sans terre ni petit jean, même s'il a sa corpulence. Bref, passons. Venez voir l'exceptionnel Saint Jean le macchabée. Jean qui a dépassé la cinquantaine, aime par moment sa femme, mais pas d'un amour violent. Jean qui aime la boisson plus que de raison. Jean qui aime les femmes, la bonne chère, chair mais pas chaire. c'est un bon vivant. Alors imaginez-vous un peu que ce dernier se réveille dans son cercueil ? D'accord, il a de la chance le petit Jean pas si petit que cela, mais passons, comme la faucheuse qui a raté son coup. le cercueil n'est pas en terre ni même sur le petit train de la flamme qui l'aurait fait devenir cendres. Il est encore dans la belle petite pièce froide qui attend le recueillement des restants.

Bref, notre Jean pousse sur le battant de son cercueil, découvre où il est et cherche dans sa mémoire ce qui a bien pu se passer. Une mauvaise blague assurément. La boisson a été de trop, il a oublié les derniers instants de sa vie avant d'être dans un joli capitonnage. Un de ses amis peut-être qui aurait trouvé cela drôle. Mais pourquoi personne n'est à ses côtés pour voir sa tête au réveil ? Tout simplement parce qu'il a été déclaré mort il y a quelques jours. Et qu'un mort cela doit rester dans son cercueil ! Et c'est là que se pose LE problème. Il sort de la boutique, non sans avoir fait peur à la femme de ménage qui se réfugie au coeur de l'église, traverse le petite village et frappe à la porte de chez lui. Forcément, il n'a plus les clés, vu qu'on lui a fait les poches et puis sa veuve, enfin futur veuve, ou ex-veuve ne laisse pas la porte ouverte ! Voyez comme il se pavane dans les rues alors qu'il ne fait pas encore jour. Bien heureusement, autrement il y aurait plus d'une attaque cardiaque dans les habitants.

Jean a vécu une vie simple et lorsqu'il revient chez lui, c'est la claque pour tout le monde. C'est à celui qui aura raison ou tort. Est-il mort ? Vivant ? Comment cela peut bien être possible ? Pourquoi ? Comment ? Tant de questions qui ne cessent de tourner dans la tête de ses amis, le médecin, l'avocat, le prêtre... Sa femme s'en accommode bien, il n'est plus mort ? à la bonne heure ! le restaurant va pouvoir rouvrir ses portes dans ce cas. Je sais, je sais vous vous demandez bien ce qui se passe autour de vous. le rejeton qui aurait préféré que vous soyez mort pour de l'argent ? Ou alors parce que vous n'avez pas été assez présent ? Enfin selon ses dires bien évidemment. Et puis plusieurs petites choses titillent un peu plus. Sa vie, ou plutôt sa non-vie, ce temps imparti qui lui est donné après cette déclaration de mort va peut-être déclencher autre chose. Et si cette vie simple avait été autrement ?

Une vie banale, sans accrocs particulier, surtout lorsque les amantes et la femme ne se côtoient pas, ne se connaissent pas. Quelques petites irrégularités financières, mais rien de grave. La vie devient courte, trop courte. Et ces minutes, ces heures, ces jours étaient le signe qu'il fallait réparer un petit je-ne-sais-quoi dans ce qui a été ? Les réactions des uns et des autres face à Jean qui marche comme tout le monde, mais qui ne ressent plus de besoin de se nourrir par exemple donne des frissons à certains. le fait qu'il se relève est une surprise de taille pour tout le monde, ce qui va déclencher de nombreuses révélations. Ô bien entendu rien qu'il soit debout et non incinéré déjà nous passons dans la quatrième dimension. Jean compte reprendre sa vie comme elle l'était avant cet aparté, mais quelque chose va l'appeler inexorablement... ailleurs... Un ailleurs qui trouble, qui perturbe à un point que l'on se pose une question : et si ? Et si la direction prise avait été différente à un point donné, qu'est-ce qui se serait passé ?

L'histoire est plus que la vie ou la mort d'un personnage, d'ailleurs Jean est têtu et ne veut pas mourir définitivement, quel goujat ! C'est parfaitement incompréhensible ! Enfin, c'est aussi l'histoire de plusieurs vies, de la façon dont elles peuvent être emmêlées. Chaque décision prise nous emmène sur un chemin différent du premier. Et si nous n'avions pas fait les bons choix ? C'est un livre qui nous pousse à nous poser des questions sur notre propre vie, car qu'allons-nous laisser après notre mort ? Repousser la faucheuse n'a qu'un temps et il est certain que l'auteur s'amuse à la prendre en défaut. elle qui doit avoir une belle liste doit se retrouver coincée avec un mort qui ne veut pas l'être sans le vouloir, bien entendu. Cela m'a fait penser à un film des années... 80, je crois, peut-être 90, je ne sais plus trop : la mort vous va si bien ! Une femme ne veut pas mourir et trouve le moyen de rester en vie, de n'importe quelle façon que cela se passera. Ici Jean n'a pas choisi, c'est ainsi point final. le seul point commun est le fait que la mort n'arrive pas et cela dérange certaines personnes.

C'est à la fois comique de part un certain nombre de situations et tragique car il s'agit malgré tout de la mort de jean. Je ne le connais pas personnellement mais parler d'un mort ce n'est jamais joyeux. Il a l'art et la manière d'amener ses actes dans la bonne humeur. C'est totalement surréaliste, nous le savons, nous le comprenons et pourtant nous lisons jusqu'au bout pour savoir jusqu'où va l'auteur. Jean devient Jean, cet homme qui aurait pu être Jean et qui est devenu Jean. le sens de cette phrase ne peut être comprise qu'une fois plongé dans la lecture du roman. Toujours est-il que l'histoire est prenante, laissant un avant-gout de cette fin qui est évidente et à la fois fantastique. Réussir ce tour de force est absolument parfait. Je n'ai pas parlé des personnages, je préfère les laisser se découvrir au gré des pages.

En conclusion, je remercie la maison d'éditions du Saule pour m'avoir proposé cette lecture. Elle est pile dans ce que j'aime découvrir, un brin loufoque, de la réflexion, du fantastique et un mort qui n'en fait qu'à sa tête. Pour une fois qu'il s'agit d'un être humain, enfin d'un semblant d'être humain et non d'une créature assoiffée de tout et n'importe quoi, c'était très bien !

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/saint-jean-le-macchabee-vincent-ferrique-a201595476
Lien : http://chroniqueslivresques...
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Saint Jean le macchabée éditions du saule

J'ai gagné lors d'un concours ce livre numérique.

Cette histoire m'avait apparu inintéressante au premier abord, ce fut, "presque", le cas, la deuxième partie m'a semblé plus prenante.
Je me suis tout de même ennuyé… je l'ai finis en une après-midi, pour pouvoir, enfin passé à autre chose…

Comme c'est un cadeau j'aurais voulu en dire des éloges, j'y ai réfléchi et puis tant pis, il faut parfois être franche… désolé !
Ce récit est un mélange entre la vraie vie et peut-être le paradis… Il questionne tout de même, et vous donne un peu d'espoir, on s'attache aux personnages et à l'histoire en deux volets… J'ai découvert un autre monde et la barbarie des hommes également dans ces écrits.

Le point positif, c'est l'humour, le second degré, quand il parle de « sexe » ou de « sa mort »…

J'ai aussi un coup de coeur pour la couverture, elle en dit long sur l'histoire.

Bonne lecture !




Lien : https://angelscath.blogspot...
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Imaginez-vous vivre une vie totalement banale et vous réveiller du jour au lendemain dans un cercueil. Mais pas n'importe quel cercueil, le vôtre, car il se trouve que vous êtes officiellement mort... Comment réagiriez-vous? Comment réagirait votre entourage en vous voyant rentrer chez vous l'air de rien? Et si ce retour à la vie vous permettait d'envisager votre vie sous un autre angle et de réparer vos erreurs? La vie est trop courte paraît-il, mais une petite prolongation pourrait bien tout changer...

C'est ce que va vivre Jean. Un Jean bien perdu face à ce fait inédit que représente son retour à la vie. Est-il vivant ou mort? Telle est la question à laquelle personne ne peut répondre, même pas notre héros... Mais son étonnement ne va pas s'arrêter là, car la vie lui réserve encore bien des surprises et il va se retrouver face à des révélations auxquelles il ne s'attendait vraiment pas.

L'auteur nous propose une histoire sur la vie et la mort, sur les chemins que nous choisissons de suivre et les bifurcations que nous prenons ou non et l'impact de ces décisions sur notre futur. Il nous pousse à la réflexion sur notre propre vie et notre propre parcours à travers celui de Jean. C'est un ouvrage profond et emplit d'un humour bienvenu, qui nous fait passer un excellent moment du début à la fin.

Le style de l'auteur est fluide et soutient parfaitement bien son récit. Les rebondissements sont nombreux et inattendus, de quoi nous surprendre de nombreuses fois. Les idées sont bien trouvées et le fil rouge est ficelé de façon intelligente, ce qui emmène le lecteur vers une suite d'événements qui éveille grandement son intérêt et lui donne envie d'en découvrir toujours plus.

En bref, j'ai passé un excellent moment auprès de Jean et de ses proches et j'ai beaucoup aimé ce que l'auteur nous propose dans cette histoire étonnante.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Edmond se tenait sur le seuil. Il soufflait comme une locomotive à vapeur et triturait son béret à deux mains comme s'il désirait le réduire en miettes. Andrée le salua sans aménité, en bégayant imperceptiblement. Il inspira un grand coup pour recharger en oxygène ses poumons asphyxiés, et, au bord de l'apoplexie, expliqua qu'il avait égaré Jean. Ce matin, en arrivant au magasin, il avait découvert le cercueil ouvert et vide de son occupant légitime. Il assura que, au cours de sa longue carrière, cette disparition représentait une contrariété sans précédent. Ses clients préféraient l'assiduité, et il les estimait peu susceptibles de fugues. De fait, il ne lui était jamais venu à l'idée de cadenasser les boîtes de sapin pour éviter les escapades nocturnes.
L'étonnement chassa son affolement, lorsqu'il entendit la veuve déclarer sur un ton badin de ne pas paniquer, et qu'il ne nécessitait pas de se mettre dans un tel état pour des broutilles pareilles.
- C'est que j'ai couru un peu partout pour le retrouver, répliqua-t-il. Vous semblez sereine, je trouve cette disparition pour le moins horrifiante ! Quelqu'un a volé son corps madame Andrée, ne le comprenez-vous pas ?
- Non, non, Edmond, rassurez-vous, Jean est revenu ici.
- Ici ? Répéta-t-il en affichant une moue de profonde stupeur.
- Eh oui ! ici ! Où diable voulez-vous qu'il aille ?
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Pierre s’avoua in petto que sa curiosité, éveillée par l’incongruité de la situation, lui susurrait qu’une autopsie lui siérait. Qu’avait Jean à renâcler, puisqu’il ne ressentait pas la douleur, et que l’ouverture, espérait-il, se refermerait comme celle de son pouce ? Ses confrères auraient hurlé de joie devant ce phénomène… Il tenta une dernière approche :

– Voyons, Jean, pour qui me prends-tu ? Je pensais simplement, peut-être, juste une légère incision thoracique, pour vérifier que le cœur est bien inerte et que le sang ne circule plus ?

– Non, définitivement cela ne me séduit guère, même si j’apprécie ton intérêt pour le mauvais fonctionnement de mon organisme.

– Bien, bien, n’en parlons plus alors. Mais il m’apparaît judicieux que tu subisses des examens moins… intrusifs. Je suggère un EEG, au minimum, pour savoir si tu présentes encore une activité cérébrale.

– Pour cela, je préfère te démontrer que je pense avec une partie de tarot. Non, décidément, je n’irai pas en ville dans ton hôpital. Et comme tu le constates, je parle, je marche, et je te sers un cognac, des activités qui demandent une mécanique crânienne bien réglée.

– Oui, et un palpitant qui palpite également, d’où la nécessité de vérifier. Je n’ai jamais rencontré un mort aussi récalcitrant. Tu montrais plus de souplesse de ton vivant. D’ailleurs, en parlant de souplesse, je n’ai observé ni rigidité cadavérique, ni phénomène de décomposition.

– Peut-être un peu vivant alors ?

– Ne mettons pas la charrue avant les bœufs. Pour l’instant, je préfère te considérer comme trépassé.
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Jean opina, surpris du ton peu amène employé par l’individu.

— Monsieur, je suis le comptable de ce respectable établissement. Que vous jugiez acceptable de ressusciter, alors que nos services se tenaient fin prêts pour vous recevoir, passe encore ! Mais que vous vous moquiez de nous en laissant courir le bruit que nous n’aurions pas payé nos factures de gaz, voilà qui dépasse les bornes. Nous sommes devenus la risée de la profession. Et chez nous, les clients contents sont ceux qui reviennent. Sachez que nous honorons le coût énergétique de notre activité avec ponctualité. Vous nous avez causé beaucoup de tort, Monsieur, et je ne vous salue pas, termina-t-il.

Il quitta l’agence en affectant un air de profond mépris.
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