- Ah, mais...
- Mrrrf...
- Hein ?
- 'Peut't'foutre ?
- ... !
- Heu, qui est-ce qui parle là ?
- Ben, c'est toi, non ?
- Putain, je m' y perds...
- Écoute, y'a qu'a compter les tirets. Clara a tous les tirets impairs puisque c'est elle qui a commencé, donc Adam a les pairs.
- Là, on est au tiret 42. Donc pair, donc c'est moi Adam qui jacte.
- C'est ça, et là, c'est le 43 donc c'est moi : Clara.
- Qu'est-ce qu'on disait ?
- Ben, on était énervés...
(page 184)
Je m'attaquais au recensement des médiocres mais reculais presque instantanément devant la tâche : trop nombreux.
Vous avez croisé son regard fixe [celui de Mélanie Notlong], celui qu’elle utilise pour ses couvertures de bouquins. Maintenant, vous risquez d’acheter tous ses livres.
- Bon sang ! Elle en a écrit beaucoup ?
- Un par jour depuis l’âge de 3 ans, Glandard.
[dans le chapitre pastichant la plume de Pascal Sevran]
les gamins d'aujourd'hui sont des zombis décérébrés, lobotomisés par des professeurs barbus à piercings qui ne leur apprennent plus que l'art de faire grève.
Chiflon [l'éditeur] m'avait donné rendez-vous dans un petit restau chinois miteux, pas très loin de la rue de la Contamine. "Les invitations dans les vrais restaurants, c'est réservé aux vrais écrivains", m'avait-il expliqué un jour.
Même si j'adore désespérer les cons, je rêve parfois que le bon goût devienne enfin contagieux.
[à propos des élus écologistes, dans le chapitre pastichant le style Pascal Sevran]
Ces zozos-là, il faudrait les regrouper dans des bus au bioéthanol, les déporter vers le Larzac et les claquemurer dans des camps de prisonniers équipés de toilettes sèches.
C'est une affabulatrice, une exhibitionniste, une manipulatrice. Bref, un écrivain.
- Je n'arrive pas à les détester. Quel mal font-ils après tout ?
- Ils ont un ego que tu n'imagines pas, ils m'appellent au milieu de la nuit parce qu'ils n'ont pas vu leur bouquin à la gare de Luberzac, ils se plaignent de tout : de leur mise en place, de leurs à-valoir, de leurs chambres d'hôtel, de leurs attachés de presse... Tout ça, alors qu'ils font des produits qui prennent la place des vrais livres !
- On peut rêver sa vie dans les airs ou choisir de la vivre sur la terre ferme, fit remarquer doucement la jeune fille. […]
- Vous avez raison, dit-il en soupirant. Quand le passé nous tourne le dos, il est parfois difficile de le regarder en face.
(p. 53)