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Citations sur Mélatonine (23)

« Elle réprima une grimace dubitative, écarquilla les yeux et planta son regard dans le mien : « Je suis inquiète pour vous, Marcel vous avez quasiment bonne mine, on dirait presque que vous allez bien. », et honnêtement il n'était pas faux de dire que sans être à proprement parler de bonne humeur je sentais que ces derniers temps j'avais du mal à rester au fond du trou comme dans les années les plus sombres et les plus créatives de ma vie ; elle ajouta que si je continuais comme ça mon écriture allait s'en ressentir , que je risquerais de perdre ma vista klouellebecquienne et de sombrer dans l'insignifiance bonasse d’un Éric Emmanuel Schmitt voire d’un David Foenkinos, que je devais penser aux millions de lecteurs occidentaux et aux libraires courageux qui m'attendaient pour échapper respectivement au littérairement correct et à la faillite. Je frémis en imaginant ce qu'elle dirait si elle découvrait qu'en plus je bandais - sans Viagra , sans YouPorn, sans le martinet de Clarence - juste comme ça, pour rien, parce que j'étais au fond un mâle comme les autres et que mon pénis, ignorant l’aporie dont il était l'origine, satisfait d'être au monde, n'en faisait qu'à sa tête de nœud. »
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« Quand y en a pour deux, y en a pour trois. » Foie gras poêlé flambé au calvados, poulet de Bresse crème et morilles, coupe de fruits rouges, mignardises et glace à la vanille maison, le tout arrosé de quatre ou cinq bouteilles de meursault (1995, il me semble). Les deux invertis savaient vivre.
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Il retourna son livre dont la couverture était gondolée et les pages cornées. L’âge de l’ersatz de William Morris. C’est le texte d’une conférence qu’il a donnée en 1894. Il y démontre la présence croissante des « faux » et il explique que le fait de nous en accommoder forme ce que nous appelons notre civilisation.
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Cela faisait près de vingt ans que Sylviane et moi nous étions perdus de vue, elle parut pourtant à peine surprise de m’entendre et me proposa de venir déjeuner chez elle le jour même. Il était un peu plus de dix heures, il me restait quelques heures à tuer en essayant de me souvenir comment nous nous étions quittés au cas où elle y ferait allusion.
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Sylviane avait vingt-trois ans quand elle m’avait sucé pour la première fois en TD de statistiques ou de philologie comparée, peu importe. Je l’avais rencontrée à la fac de Paris-VIII où j’étudiais le droit constitutionnel ou l’anglais du XVIIIe, j’ai oublié, elle, la géographie, et nous avions pris l’habitude de réviser ensemble après les cours.
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Il y avait aussi le Sud mais cela signifiait écrire au soleil (enfin, pas à lui directement mais dans sa lumière) et je connaissais les effets d’une exposition régulière aux UVB : la vitamine D qui recommence à se synthétiser, une amélioration significative du métabolisme lipidique, de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle et dans la même dynamique vitale, l’énergie et la sérénité qui reviennent, tout ce que je cherchais absolument à éviter.
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Étrangement, je songeai à Beckett. Comme lui, j’étais mal coiffé, mal habillé, porté sur la bouteille, fuyant le monde, répondant par monosyllabes aux journalistes, cultivant un pessimisme invétéré face à la condition humaine, écrivant des livres… Une seule chose avait manqué à Beckett pour me ressembler complètement : le faire savoir au journal de vingt heures. Autre troublante correspondance entre nos chemins de vie, dans Textes pour rien Beckett écrit : « Où irais-je, si je pouvais aller, que serais-je, si je pouvais être, que dirais-je, si j’avais une voix, qui parle ainsi, se disant moi ? » Et moi, au fond du KFC des Halles, je me demandais à mon tour « où aller » pour retrouver ce malheur dont je devais, par contrat, faire un roman événement d’au moins trois cents pages (notes comprises) traduit en quarante-deux langues.
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J’avais lu tous mes livres, je savais que pour écrire je devais fuir, une fois encore, remettre sur ma tête ma couronne d’épines, remonter sur ma croix, me retirer au désert, mettre le cap au pire.
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Exception faite de sa dentition plutôt correcte, tout le reste laissait à désirer chez Cynthia. Hanches trop larges, cul trop bas, cheveux filasse et démarche de tarentaise, race bovine avec laquelle elle avait également en commun de petites mamelles, un nez épaté et de profonds et tendres yeux marron mélancoliques toujours un peu humides.
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Chaque sortie d’un de mes romans, en grand format puis en poche et en audio, relançait passagèrement l’industrie française du livre et éloignait momentanément la perspective du chômage pour ceux qui en vivent : critiques, libraires, chauffeurs de Bibliobus, maîtres de conférences à Nanterre, soldeurs, sans oublier évidemment Simona Campari, mon éditrice chez Glammarion, et Franck Stevenson, mon agent. Hugo, à la fin de sa vie, avait dû connaître ça.
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