Les monts de Flandre sont de petites collines chapeautées de bois sombres, desquelles descendent en pente douce des champs taillés en mouchoirs de poche. Le mont des Cats est le plus haut qui culmine à 164 mètres. Ce n'est pas de chance dans ce plat pays d'avoir à grimper chaque jour à vélo la pente du mont Noir pour rejoindre la villa à 132 mètres.
Le paysage du borinage que je fréquentais enfant ne ressemblait pas du tout à celui-ci. Les terrils dominaient une plaine de pâturages et de villages aux maisons noircies, serrées l'une contre l'autre, traversés par une grand-rue au bout de laquelle était plantée l'église. Un tramway remontait péniblement le pavé.
J'aime ces rues du Nord où s'alignent les maisons de briques, leur coquetterie se dévoilant aux fenêtres, ornées de rideaux tuyautés, de vases de cuivfre, de plantes grasses fichées en pots de grès, et parfois d'un chat, figé comme la porcelaine. Et pourtant, quel ennui elles semblent distiller quand, justement, il n'y a pas un chat à l'horizon ! Quelle tristesse infinie suinte parfois de la pierre noircie !