Je referme ce roman assez bluffée. Étant déjà assez fan de Foenkinos, et le sujet me plaisant, je savais que j'allais passer un bon moment. Et en effet je l'ai lu quasiment d'une traite.
L'auteur a imaginé la vie du jeune garçon qui n'a pas été pris pour jouer au cinéma le rôle de Harry Potter, face à Daniel Radcliffe.
Alors évidemment c'est une situation qui doit se reproduire régulièrement, mais que ce soit l'histoire d'un jeune garçon et non pas d'un adulte, qui aurait pu prendre ça avec un peu plus de recul, et qu'en plus ce soit pour une saga qui a quand même duré un certain temps, a une grande portée.
L'histoire :
Martin Hill est le fils de John, anglais, et Jeanne, française, ils vivent à Londres jusqu'au tout début de son adolescence.
Son père, homme fantasque et inventeur de tout un tas d'objets inutiles, sera quitté par sa mère, journaliste politique qui décide de rentrer à Paris. Martin est évidemment partagé entre les deux, au sens propre comme au figuré. Mais l'essentiel de la semaine il vit à Londres avec son père, ancien étudiant aux Beaux-Arts, qui se rêve inventeur et trouve enfin un métier qui lui plaît : accessoiriste au cinéma.
De sa petite enfance à ses 11 ans, on va comprendre l'enchaînement des situations qui font se retrouver Martin figurant dans le film "Coup de foudre à Notting Hill", son père y travaillant, et qui amènent un tout jeune producteur de cinéma à avoir quasiment un coup de foudre pour la "présence" du gamin, et pour sa ressemblance avec le personnage de Harry Potter !
Martin n'avait lui, jamais pensé au cinéma, mais de bouts d'essai en travail avec son père, il se rend compte qu'il aime jouer, et il a de sérieuses aptitudes.
Parce que vous imaginez bien que se retrouver en finale pour tourner un film pareil, même si à l'époque on ne se doutait pas du succès qu'il allait avoir, c'est que les deux mômes, aussi bien Martin que Daniel, avaient du talent.
J'ai trouvé chouette que l'auteur nous raconte à sa façon, tout son parcours, car si on s'en tient à son titre,
Numéro deux, on pourrait vite penser à Martin comme un loser.
Donc, pour une histoire de "petit truc en plus" chez l'autre candidat, le jeune garçon ne sera finalement pas choisi et va en faire quelques cauchemars... il a une personnalité sensible.
Cela va même le poursuivre un bon moment. Et c'est autour de cette sensation d'avoir "raté sa vie" que l'auteur monte son roman.
Autour de l'écriture de David F :
L'auteur a brodé en inventant son personnage, on ne saura jamais ce qui s'est passé pour l'autre petit garçon, mais j'ai trouvé qu'il lui avait donné corps de façon très respectueuse et émouvante, qu'il s'appelle Martin, ou autrement, qu'il ait été seul, ou qu'ils aient été plusieurs en finale pour le rôle.
J'ai adoré traverser les années 80 avec les parents de Martin, les nombreuses références cinématographiques, Potter ou plein d'autres, rentrer un petit peu plus dans la confection d'un film, et j'ai fait confiance à Foenkinos pour tout cela, sachant qu'il réalise des films avec son frère.
J'aime toujours le style de l'auteur, la fluidité de son écriture, et j'ai aimé dans ce roman les tensions assez prégnantes. Il y a plein de bonnes idées, et aucun temps mort.
Il y a pourtant, au milieu de l'histoire une situation familiale que j'ai trouvée désagréable car vraiment méchante à l'encontre de Martin et pas forcément utile pour la suite de l'histoire. A moins que cela n'ait ajouté à la tension.
J'ai acheté ce livre chez Gibert, et il y avait un article glissé à l'intérieur qui m'a bien plu. Il est dit que
David Foenkinos n'a pas demandé l'avis de JK Rowling, la créatrice de Harry Potter, pour écrire ce livre. Je me demande vraiment ce qu'elle a pu en penser.
En tout cas moi j'ai passé un excellent moment, et cette histoire me laisse rêveuse...
NB : j'ai lu tous les Harry Potter à leur sortie, mais je n'ai jamais vu les films ! 😄