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L'absence selon Camille coche toute les (bonnes) cases. A la fois anticipation singulière, polar atypique, roman noir social et politique subtil, thriller tendu, récit choral prenant. Benjamin Fogel a trouvé la recette pour combiner avec intelligence et talent tous ces ingrédients.

Le roman est le troisième pan d'un triptyque débuté par La Transparence selon Irina, poursuivi par le silence selon Manon. Que cela ne refroidisse pas les lecteurs qui prendraient le train en marche, il se lit avec tout autant d'intérêt et de délectation, j'en suis la preuve.

L'auteur pousse le curseur temporel jusqu'en 2060 pour nous présenter une société qui s'est réinventée, loin des poncifs post-apocalyptiques de nombreux romans d'anticipation.

Le capitalisme est mort, la transparence l'a remplacée. Les données personnelles de chacun, y compris celles des politiques et des industries, sont accessibles par tous. En France, le revenu universel a mis fin à la faim et a gommé nombre d'inégalités. Les dangers climatiques ont été combattus par la communauté.

Mais quid de l'intimité de chacun ? Des membres des Obscuranets, mouvement révolutionnaire qui lutte contre la prolifération du virtuel, menacent de révéler un scandale à l'échelle de l'État. « Malgré la transparence, on vous ment ».

L'auteur a imaginé son monde futur avec soin, poussant les réflexions et les idées très loin, avec subtilité et force. le lecteur friand d'anticipation et de dystopie que je suis a été emballé de la première à la dernière ligne.

Tout est réuni pour passer un formidable moment de lecture, original, palpitant, fascinant, enrichissant. le rythme ne faiblit pas, porté par une écriture dynamique, les idées fusent, à la pelle, parfaitement intégrées dans le récit.

Un des romans les plus riches et puissants que j'ai pu lire ces dernières années, dans le genre.

On pourrait faire un parallèle avec un long épisode de la série Black Mirror, poussé dans ses retranchements, pensé dans ses moindres détails, construit pour surprendre et pousser aux questionnements. Avec des thématiques puissantes, sans jamais oublier l'aspect ludique.

La construction du roman est également pour beaucoup dans sa réussite, l'alternance des points de vue renforce les idées développées, poussant à l'interroger. Chacun portant sa voix, selon ses choix et son passé, qu'on va suivre au plus près grâce à la choralité.

Car rien n'est si simple dans la Transparence. le partage total de ses données, de sa vie, ne risque-t-il pas de pousser à un nouveau mode de totalitarisme ? Pourtant, ce monde semble s'être sauvé par ce choix sociétal. J'ai été subjugué par le travail considérable et l'acuité de l'auteur pour construire ce futur, sans perdre le fil de son intrigue à la fois subtile et perturbante.

Benjamin Fogel porte une voix forte à travers L'absence selon Camille et propose une vision frappante de notre futur. Un roman noir d'anticipation véritablement bluffant.
Lien : https://gruznamur.com/2024/0..
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Tout d'abord je remercie Masse critique Babelio pour l'envoi du livre.

''L'absence selon Camille'' fait partie de la trilogie de la transparence. Je n'ai pas lu les deux précédents livres : ''La transparence selon Irina'' et ''Le silence selon Manon'' mais cela ne m'a pas du tout gêné pour la lecture.

Benjamin Fogel nous entraîne en 2060 où la transparence est de mise. Les bébés sont pucés dès la naissance afin d'être tracés toute leur vie. Les casiers judiciaires sont visibles par tous, l'intelligence artificielle calcule grâce à des algorithmes les comptabilités amoureuses, le revenu universel est perçu par tous...
Les obscuranets représentent le contre-pouvoir dans cette société de la transparence et remettent en cause l'ordre établi. Leur slogan ''Malgré la transparence, on vous ment''.
A quel prix et jusqu'où peut-on aller pour s'opposer aux idées des autres ? On peut modifier son apparence grâce à des modificateurs des traits du visage, modifier sa voix, enlever sa puce, tuer... ?

Un roman qui fait réfléchir au monde de demain, qui mêle progrès technologiques et ambitions politiques.
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L'absence selon Michel.

Ce livre m'a cueilli, je ne m'y attendais pas.
D'abord parce qu'il se trouve dans un continuum parfait avec mes précédentes lectures : Vallée du Silicium et l'Hypothése K.
Ensuite parce qu'il rentre en résonance avec ce que j'appelle "La transparence selon Babelio".

Je m'absente donc régulièrement de Babelio, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Je le fais avec une certaine culpabilité et je commence, grâce au livre de Benjamin Fogel, à comprendre pourquoi.
L'Absence selon Camille est un livre à double entrée: un polar dystopique et un essai de philosophie politique.
C'est le troisième livre d'une trilogie.
Disons le tout net : si l'on n'a pas lu les deux précédents (La Transparence selon Irina et le Silence selon Manon), la trame narrative reste un peu confuse malgré les retours en arrière et les rappels implicites. Nous sommes en 2060. Les clivages politiques traditionnels ont éclaté.
Pour prendre des mesures écologiques radicales et grâce aux progrès de la technique, on a changé radicalement la donne. En Occident, l'obédience à la transparence a remplacé le capitalisme. La centralisation des données confère aux gouvernements les indicateurs nécessaires pour contenir les crises écologiques et superviser la décroissance. Grace à l'IA, aux algorithme et à la robotique, cela fonctionne. Tous les individus sont "pucés". Ils sont alors identifiés, touchent un revenu minimum universel et doivent se connecter au Réseau pour avoir accès à tout : nourriture synthétique amenée par drone, jeux, indice de popularité, communication etc. La vie se passe donc essentiellement en ligne. La vraie vie perd de son intérêt, les transports sont limités, le réchauffement climatique n'incite pas à sortir etc. On peut cependant aller faire un tour dans la vraie vie pour aller boire un coup ou aller danser. le réseau est soumis à une règle d'or : la Transparence. Toutes les données sont accessibles publiquement. Toutes ou presque, c'est là où se déroule le jeu politique.
Sur le Réseau, on utilise son vrai nom, tout le monde connait les données bancaires de son voisins etc.
Dans la Réalité, tout le monde est sous pseudo et sort masqué par des modificateurs faciaux.
Tout cela fonctionne : seuls vingt pour cent de la population travaillent, ceux qui veulent travailler plus gagnent plus, plus le travail est pénible mieux il est payé, il n'y a plus de délinquance qu'en ligne, on a fermé les frontières de l'UE (Frontex tire à vue), la végétation et la faune reprennent leurs droits.
Mais tout le monde n'est pas d'accord : il y a ceux qui veulent plus de transparence (traçage des déplacements et transparence obligatoire dans la réalité) et ceux qui en veulent moins (retour de l'anonymat en ligne).
À l'extrême gauche Russel Jim Devoto, chef des "Obscuranets" mouvement révolutionnaire et clandestin. À l'extrême droite Sebastien et Holly Mille, flics de choc.
L'intrigue, complexe, met en scène les uns contre les autres à travers une foultitude de personnages, d'histoires d'amour et de trahison, de transidentités, de secrets de famille etc.
Je vous grâce de tout ça malgré la grande cohérence du récit, aussi ramifié soit-il.

Ce qui m'a vraiment plu, c'est le contexte politique que je trouve largement plausible. À droite toute ceux qui rêvent d'une société où l'on ne pourrait rien cacher à autrui et à l'État, à gauche ceux qui valorisent une transparence modérée et ceux qui demandent une contribution consentie aux bases de données mondiales.
Je rappelle que dans cette France de 2060 sauvée de l'écocide, le Réseau constitue la seule vie qui vaille d'être vécu. Les algorithmes permettent de trouver le/la/iel partenaire idéal grâce au taux de compatibilité. le vote par valeur pondérée a remplacé l'obsolète scrutin majoritaire à deux tours. Chaque vote est rendu public. Il y a donc zéro risque de voir arriver au pouvoir un politicien détesté par 49 % de l'électorat.

Bon je vois bien que vous ne trouvez pas cela crédible. Pourtant beaucoup de politologues, de sociologues pensent que c'est une occurrence plausible.
Benjamin Fogiel nous propose une bibliographie alléchante ( "Ma santé, mes données" de Coralie Lemke ou "Le Temps de l'ironie: Comment Internet a réinventé l'authenticité" de Alexandra Profizi par exemple).

Et puis il y a un questionnement passionnant sur la notion d'identité.
Du coup, à bien réfléchir dans cette semaine de vraie vie, je suis assez d'accord avec l'un des héroïnes de cette saga.
Elle se nomme Irina Loubovsky et a une conversation avec Camille Laville ( personnage intersexué, figure de la télé-réalité et influenceur-e XXL). En voici un passage:

-IL : J'essaye d'avoir une discussion constructive avec toi.
Merci de ne pas y glisser ta rhétorique anarchiste. J'attends mieux de toi. La transparence s'oppose à l'apparence, à la fausseté, aux obstacles qui nous écartent du vrai. La transparence, ce n'est pas mentir sur soi-même, c'est travailler sans cesse sur l'accord entre être vu et voir, c'est une lutte permanente contre les mensonges qu'on raconte aux autres et à soi-même. le Réseau qui centralise les données rend possible cet exercice de vérité, de conformité et de cohérence. Quand nous mentons, l'algorithme sait que nous nous éloignons de notre personnalité, que nos réactions et informations communiquées sont fausses. Il peut alerter notre entourage et les gens qui parcourent notre profil. le Réseau traque les fake news sur nous-mêmes que nous produisons à notre insu.
- CL : Je vois ce que tu veux dire. le Réseau ne permet pas de se connaître soi-même, mais reste une synthèse, plus proche du vrai moi que l'être bancal qui émerge après des années d'analyse sur le divan d'un psy.
- IL : Dans l'autoportrait que l'on réalise aux côtés d'un psychanalyste, on ne livre qu'une version de soi-même à l'instant t. L'autoportrait fige, constitue une version limitée.
Alors que notre moi numérique est un référentiel stable. C'est notre personnalité réelle qui est un autoportrait de notre moi numérique. Voilà pourquoi l'identité dans la vie réelle n'a pas sens, que seule compte la vie sur le Réseau.
- CL : Je ne cherche pas à te provoquer, mais n'est-ce pas notre moi sur le Réseau qui est un fantôme de notre moi réel ?
Une trace laissée en ligne dépourvue de vie, de spiritualité et de la capacité de réinvention perpétuelle qui fait la force des humains ?
IL : Ne sois pas stupide, Camille. Effacer volontairement une partie de sa personnalité, ce n'est pas faire évoluer son soi, c'est le corrompre. Là où se connecter en ligne, c'est se révéler.

Alors que faut-il penser?
La vraie vie au risque de la sixième extinction de masse ou la vie virtuelle sur Babelio et bientôt sur le Réseau, en toute transparence…
Pour ma part, j'ai choisi.
Et vous ???
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Avec L'Absence selon Camille, Benjamin Fogel clôt la trilogie de la Transparence entamée avec La Transparence selon Irina et poursuivie avec le Silence selon Manon bien que l'action se déroule presque trente ans plus tôt. le troisième volet est dans la continuité temporelle du premier opus et intègre tous les personnages et tous les évènements croisés dans les deux précédents romans. Il va sans dire qu'il est préférable, voire indispensable, d'avoir lu les deux premiers opus pour saisir l'ensemble de la réflexion présentée ici et ne pas se sentir perdu face aux innombrables allusions sur les évènements passés.

2060, l'ère du capitalisme est révolue, la Transparence fait foi. du citoyen lambda au chef d'état, du directeur général à l'employé, tous sont tenus à l'exhibition de leur vie sur les réseaux. Les données personnelles de tout un chacun sont désormais disponibles et accessibles par tous, tout le temps. C'est la fin de la corruption et autres dérapages d'autant plus qu'avec la mise en place du Revenu Universel chacun dispose de moyens financiers suffisants pour "vivre". Seuls quelques contestataires hors-système prônent un retour à l'anonymat. Leur leitmotiv, la transparence est un leurre, malgré elle, on vous ment !

C'est sur ces trois mots on vous ment que Benjamin Fogel construit son intrigue, déroulant un univers dystopique plausible et cohérent, il pousse les curseurs assez loin sans jamais tomber dans l'exagération. Evidement quelques facilités ou raccourcis émaillent le récit mais cela reste à la marge et n'enlève rien au propos. Il évite, comme je le soulignais déjà dans le précédent roman, tout manichéisme primaire. Cela se ressent surtout au niveau de ses multiples personnages, aucun d'entre eux n'est irréprochable, chacun a ses convictions mais face à la réalité, le choix de la raison n'est pas forcément celui du coeur. Ces différents portraits plus vrais que nature sont la vraie réussite du roman.

La construction du récit, avec des chapitres courts et une alternance des points de vue, participe à la réflexion, l'auteur ne s'arrêtant jamais à une idée, la contrebalançant aussitôt par une opinion contradictoire. L'absence selon Camille, bien qu'étant le livre le plus romanesque de la trilogie, est celui qui apporte le plus de questions et de réflexions sur nos sociétés modernes, tout en mettant en avant notre schizophrénie entre le désir d'un état plus coercitif et l'envie d'une plus grande liberté.

Le petit plus étant l'imbrication des trois romans l'un dans l'autre, permettant d'avoir un angle nouveau sur les évènements passés, de découvrir ou redécouvrir certaines scènes et d'en appréhender l'essence même. Une très grande réussite qui n'est pas sans rappeler les écrits d'Emily St John Mandel. Les similitudes sont nombreuses entre les deux écrivains (la première étant que j'aime beaucoup les histoires qu'ils nous narrent !).

Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Nous sommes en 2060, la vie virtuelle prédomine sur la vie réelle : les gens sont pucés et toute leur vie privée ou professionnelle est étalée sur le Net. Ils passent leur temps à surveiller leur cote de popularité… Un groupe résiste de par le monde : les Obscuranets qui revendiquent le droit à vivre sans être connecté ! En France, les élections présidentielles approchent et la commissaire Holly Mille avec l'aide de son père, vaillant retraité de 85 ans, est chargée d'empêcher leurs actions terroristes.
Ce roman original est à la fois thriller d'anticipation et enquête policière. Nous suivons un personnage par chapitre, parfois du côté des forces de l'ordre et des pouvoirs publics, parfois du côté des rebelles. La société future imaginée par l'auteur est intéressante, avec des personnages attachants et une traque qui nous tient en haleine. Cette fiction met en avant la dérive de l'hyperconnectivité et l'exploitation qui peut en être faite par les pouvoirs publics ou des organisations en tout genre ayant une ligne de conduite pas toujours intègre.
Seul bémol : les chapitres du début comportent de longues (trop longues à mon goût) descriptions des idées politiques et sociétales des uns et des autres. le style de ces passages me fait penser à un recueil politique de revendications actuelles – ce qui me gêne quand je souhaite m'évader du quotidien avec un bon thriller.
Ce roman est le 3ᵉ opus d'une trilogie consacrée à la « transparence » comme système politique. Je n'ai pas lu les deux premiers, cela ne m'a pas gêné, il n'y a aucun personnage récurrent.
Ce livre m'a donné envie de relire mes classiques : 1984, le meilleur des mondes et Ravage…
Livre lu dans le cadre de Masse Critique. Je remercie Babelio et Rivages/Noir de m'avoir permis de passer un bon moment et découvrir un auteur français contemporain.
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Deux mots : Génialement effrayant 😱

En préambule il faut souligner qu il s agit du dernier d une trilogie. MAIS il peut totalement se lire indépendamment des autres (ce qui est mon cas) et on peut tout autant l apprécier.

Que dire ! C est un roman qui m'a bousculé.

L'auteur a fait le choix d'une dystopie. Il faut dire que ce genre littéraire a vraiment le vent en poupe. Dur donc de s y faire une place et de se démarquer du déjà lu. Et ben mes amis je vous dis de suite que Benjamin FOGEL réussit totalement ce pari difficile 🤩🤩🤩. Sa grande force est de prendre une dystopie très proche de nous, que ce soit dans la temporalité ; dans les objets quotidiens ; dans les concepts.
Du coup on se projette totalement dans ce monde en quête d absolue transparence et on se demande si ce n est pas l avenir qui nous attend !!

Les idées sont géniales et je dois avouer que la Prison de verre est pour moi la plus glaçante de toute. Mais elle illustre parfaitement les derives de la transparence totale, qu aborde ce roman. Les luttes politiques et Rebelle mises en avant est faite avec suffisamment de finesse pour nous rappeler certaines situations actuelles.

Mais ce roman parle aussi des personnes qui doivent porter leur lourd héritage tout en essayant de défendre leur avenir. Et je trouve que le duo d enquêteurs Holly et Sébastien est très touchant. Tout comme Léonard en quête de ce père disparu.

Et que dire de Zax !!! Gourou, visionnaire ou donneur d alerte ? On a du mal à le qualifier. Il me fait inévitablement penser par certains aspects au Colonel Kurtz. Et c est la ou Fogel est fort c est que les lignes des bons et des mechants sont très floues. Et j adore ça.

Le tout avec une intrigue solide qui vous capte et vous maintient en haleine jusqu'à ce final à vous couper le souffle.

Et si tout ca etait notre avenir très proche 🤔

Vous l aurez compris. J ai adoré car il nous fait poser les bonnes questions au vu de l évolution de notre société et des technologies.

Comme je vous le disais en intro

GENIALEMENT EFFRAYANT
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L'histoire
2060 : la vie en ligne a supplanté la vie réelle. « Malgré la transparence, on vous ment » : ce slogan qui vient d'apparaitre sur les murs de Paris inquiète les forces de l'ordre. Sébastien Mille, vieux flic bénévole, et sa fille, la commissaire Holly Mille, enquêtent sur l'origine de ces graffitis. Léonard Parvel, 13 ans, fait partie des taggeurs. Persuadé que son père disparu est membres des Obscuranets, mouvement révolutionnaire qui lutte contre la prolifération du virtuel, il participe à des actions insurrectionnelles dans l'espoir de retrouver sa trace.

Mon avis
Un polar dans un monde futuriste où la transparence à remplacé le capitalisme, où des solutions fonctionnent pour sauver la planète et l'humanité occidentale. Cette société se veut protectrice (revenu universel, logement pour tous...) et garanti à tous les citoyens un espace de liberté. Mais quelques personnes contestent cette vision. Et essayent d'ouvrir le débat en alertant l'opinion publique par des révélations chocs.
Les flics sont à leur trousse.
Ce roman mêle polar atypique et essai de prospective. C'est intelligent. Des pistes pour un futur plausible, probable et desirable sont explorées. Les doutes sont étudiés à travers les personnages parfaitement croqués.
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De retour avec le dernier roman de Benjamin Fogel, après avoir lu « le silence selon Manon », et quelle intelligence !

J'avais déjà, lors de ma précédente lecture, été sincèrement impressionnée par la complexité de l'intrigue. C'est un roman d'anticipation, mais suffisamment bien construit pour paraître parfaitement réel (et ça fait froid dans le dos). Que ce soit l'intrigue, ou les personnages, tout semble avoir été longuement réfléchis pour y donner le plus de consistance possible ; et c'est une belle réussite.

C'est évidemment une lecture qui fait réfléchir sur la société, son avenir ; mais également sur les individus et leur rôle. C'est un roman que l'on referme avec quelques questions à l'esprit en plus d'un regard un peu différent sur l'actualité.

L'écriture se fait sous une tension de plus en plus palpable, si bien qu'on accroche sans plus parvenir à lâcher le roman jusqu'au point final. Certaines scènes seraient dignes d'un scénario. L'écriture est fluide, imagée, on en apprécie la découverte.

Avoir lu le précédent tome apporte un supplément d'informations qui permet d'en apprécier vraiment la découverte ; mais je pense que c'est une lecture qui peut se faire indépendamment des autres, sans en perdre l'essence pour autant.
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J'attendais avec une impatience le dernier volet de la trilogie de Benjamin Fogel. J'avais beaucoup aimé « le silence selon Manon » et « la transparence selon Irina ». L'auteur construit avec ses 3 volumes un monde total qui pourrait advenir : le capitalisme est mort, les aléas climatiques ont été a priori réglés, mais l'anonymat, en particulier sur les réseaux, n'existe plus et la vie de chacun est ainsi connue de tous.
On assiste dans ce dernier volet à la révolte des derniers opposants à la transparence et à leur lutte face au gouvernement et aux forces de police.

Les lecteurs ayant laissé leurs avis sur ce livre ne semblent pas avoir été gênés de n'avoir pas lu les précédents ; de mon côté, je ne peux que vivement recommander de lire la trilogie complète : les histoires sont certes indépendantes, mais les liens entre les livres sont bien là et le dernier tome révèle des éléments importants de 2 premiers.

En bref, c'est un roman propice à la réflexion et au suspense bien mené que je conseille franchement.
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Livre reçu lors d'une masse critique, merci à Babelio et aux éditions Rivage pour l'envoi.
Je ne connaissais pas du tout Benjamin Fogel mais le résumé m'avait intrigué. Avant de commencer ma lecture, j'ai découvert qu'il s'agissait du 3ème tome de la trilogie de la transparence, entamé avec La transparence selon Irina et suivi du Silence selon Manon. Néanmoins, il est tout à fait possible de lire ce livre indépendamment.
J'ai beaucoup aimé découvrir cet univers utopiste où la transparence a renversé le capitalisme et permis de sauver en partie la planète. Mais alors que les citoyens sont tenus à tout divulguer sur le Réseau et sont pucés dès leur naissance, ils peuvent devenir totalement anonyme dans la vie réelle, utiliser des pseudo ou encore cacher leur apparence grâce à des modificateurs électroniques.
Cette société qui semble idyllique (revenu universel, travail réalisé par des machines, aide de l'IA), fait pourtant peur à Zax et ses Obscuranet. Ils veulent à tout prix rétablir l'anonymat en ligne et sont prêts à tout pour y arriver.
Benjamin Fogel maîtrise son sujet (et la bibliographie en fin de livre est la pour le prouver). Qu'on y croit ou pas, il nous montre une société possible, plus évoluée et plus respectueuse des individus mais qui n'est pas sans défaut. Il extrapole un futur possible aux travers des événements récents, et nous montre que tout n'est pas encore perdu face à la montée des extrêmes et l'avenir de la planète.
Ses personnages sont intéressants et loin des clichés gentils/mauvais qu'on peut parfois avoir dans ce genre de roman. Et c'est justement eux qui font qu'on parvient à s'attacher autant à l'univers tout en se demandant comment cela va se terminer.
Un auteur à découvrir assurément, de préférence en commençant par le début pour mieux comprendre comment la société a évolué vers la transparence.
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