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Citations sur Même le mal se fait bien (20)

- Mieux vaut tard que jamais ? Croyez-vous que le moment soit opportun pour invoquer aussi crûment la devise des constipés ?


- Est-il vrai que les chrétiens font le signe de croix en souvenir du Christ crucifié ?
- Eh bien, ma foi, oui…
- Imaginez un peu le signe que vous auriez dû faire si les romains l’avaient empalé.
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"Elles" désignait les religieuses du Sacré-Coeur-de-Jésus qui, dur comme caillou, croyaient que la source de toutes maladies était le péché. Schwester Elizabeth, l'infirmière en chef, était sans conteste la plus gracieuse des soeurs du Sacré-Coeur-de-Jésus. Vingt-sept printemps, faite au moule, les traits fins, réguliers, les lèvres pulpeuses, les yeux bleu myosotis, la peau d'une blancheur éclatante, la chevelure invisible sous la cornette, soeur Elizabeth punissait sa trop grande beauté (tout ce qui est excessif est un péché) en portant à même la chair des cilices en poil de chèvre de Cilicie, un poil fameux pour ses qualités urticantes. Le plus large brimait jusqu'à l'écrasement sa poitrine ronde et généreuse, tandis qu'un autre comprimait sa taille jusqu'à lui couper le souffle et lui faire rendre son repas ; un troisième cilice entravait ses cuisses laiteuses et la contraignait à marcher à petits pas : lorsqu'elle marchait trop longtemps, ses cuisses saignaient. Comme elle n'ôtait jamais ses instruments de pénitence, il émanait de son beau corps un fumet douceâtre et infect qui rappelait à s'y méprendre celui du pus de furoncle.
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De l'âge de sept ans, l'âge de raison, à celui de quatorze, l'âge bête, Anton avait fait ses humanités auprès d'un curieux précepteur - un jésuite de la Compagnie de Jésus - qui, ébaudi par les facilités de son élève à apprendre, lui avait enseigné le grec dans Homère et Hérodote, le latin [...], le français [...], la religion dans un petit livre de trente pages intitulé "La Supercherie dévoilée", écrit en 1636 par un jésuite portugais, Cristovào Ferreira, qu'Anton ne devait jamais oublier. Dans ces trente pages denses, le jésuite affirmait que Dieu n'avait pas créé le monde, que l'âme était mortelle, qu'il n'existait ni enfer ni paradis, ni purgatoire, ni péché originel et que, de toute manière, le christianisme n'était qu'une époustouflante mauvaise farce. Il qualifiait le décalogue de stupidité impraticable, et traitait le pape d'individu authentiquement louche et terriblement scabreux. Il déclarait aussi que la virginité de Marie, l'histoire des Rois mages et celle encore plus fumeuse de la résurrection de Jésus, n'étaient qu'une phénoménale duperie positivement frauduleuse. Un peu plus loin, le Jugement dernier était diagnostiqué comme un incroyable délire tout juste bon à faire rire les Japonais et les fourmis rouges. Et Cristovào Ferreira de conclure en affirmant que la religion n'était en fait qu'une méchante invention des hommes pour s'assurer le pouvoir sur leurs semblables.
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-Est-il vrai que les chrétiens font le signe de croix en souvenir du christ crucifié ?
-Et bien ma foi oui...
-Imaginez un peu le signe que vous auriez du faire si les romains l'avaient empalé
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Il était vingt-trois heures cinquante-neuf lorsque Carolus s'injecta lentement la quadruple dose de morphine. Ce faisant, il dit à Césario :
- Est-il vrai que les chrétiens font le signe de croix en souvenir du Christ crucifié.
Décontenancé, le prêtre acquiesça.
- Eh bien, ma foi, oui...
Un grand silence régnait dans la chambre. Chacun écoutait attentivement ce qui se disait, à l'exception de Marcello qui n'avait d'yeux que pour sa Fannia (mouche) évadée et qui se demandait comment la récupérer discrètement.
- Imaginez un peu le signe que vous auriez dû faire si les Romains l'avaient empalé.
Cesario laissa échapper la burette des saintes huiles et celles-ci se brisa sur le parquet.
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Aldo (11 ans), en tête de table, travaillait sur un problème d'arithmétique que son père lui avait dicté aux aurores:
Ton arrière-arrière-grand-père Domenico mesurait 1,50 m au garrot. Si tu sais que la poutre au plafond dans la grande chambre est à 3,10 mètres du sol, si tu sais que la chaise sur laquelle il est monté est haute de 50 centimètres, et si tu comptes un mètre pour les noeuds, quelle est la longueur minimale de la corde qu'il a fallu à ton arrière-arrière-grand-père Domenico pour se pendre?
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- (…) Savez-vous seulement combien d'églises vous avez brûlées, combien de prêtres vous avez assassinés dans votre sinistre carrière?
Charlemagne avait affiché un air modeste qui lui allait plutôt mal.
- Eh! Ze l'ignore, moi. Z'était mon frère Dagobert qui tenait les livres comptables en ze temps-là. Lui, aurait pu vous répondre, au mort près…
Pourtant il fit mine de compter sur ses doigts.
- D'abord, il est inzuste que vous ne menzionniez que les prêtres, il y a eu auzi des zapelains, des vicaires, des moines, des zacristains, des bedeaux, une tripotée d'évêques, plein de bonnes zœurs et même quelques zenfants de chœur qu'on a cuits au court-bouillon… En revanze, pas de cardinaux mais z'est que zes vilains pleutres s'étaient tous escampés en Angleterre.
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Le mausolé était ouvert, des coups de marteau résonnaient à l'intérieur. Tempestino trouva Benito Tomasi et- son fils ainé scellant sur le mur une plaque de marbre noir où on lisait écrit en lettres d'or :
Ici gîte à contrecoeur
CAROLUS TRICOTIN
1814-1900
Qui ose me suivre

p. 109
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Il dressa des listes mentales des douleurs qui le persécutaient… Il y avait la douleur fulgurante comme l'éclair qui faisait couiner en serrant les mâchoires… il y avait la lancinante qui ressemblait à la naissance d'un panaris… il y avait la pulsative où l'on sentait battre les artères jusqu'à l'explosion… il y avait la douleur constrictive qui nouait, tordait, vissait, tenaillait… il y avait la douleur pongitive qui pénétrait en pointe barbelée… il y avait la douleur gravitive qui s'accompagnait toujours d'une pénible sensation de pesanteur, d'écrasement, de suffocation… il y avait la térébrante qui ressemblait à la pénétration d'un corps vulnérant chauffé à blanc… et il y avait l'insaisissable douleur erratique, la plus redoutée, dépourvue de routine et qui changeait si souvent de place, toujours par surprise. Chacune de ces douleurs était accompagnée de son bruit particulier ; un cri, un gémissement, un grognement, une plainte hululante, un geignement chevrotant, un grincement de dents, un craquement de jointure, une grande inspiration…
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À Salzbourg, en attendant la correspondance pour Innsbruck, il tua le temps en visitant (pour un demi-kreuzer) la Gebursthaus de Mozart, une petite maison bourgeoise dans la Getreidegasse. Là, au troisième étage, il eut la surprise de découvrir le crâne du compositeur exposé judicieusement sur un clavicorde.
-Je croyais qu'il avait été enterré dans une fosse commune du cimetière de Vienne?
L'employé du musée opina du chef.
-Das ist korrect, mein Herr, aber, ce crâne est celui de Wolfgang Amadeus enfant.
-Enfant! Voulez-vous dire qu'il a utilisé deux crânes durant son existence?
-Quoi d'étonnant, monsieur, Wolfgang Amadeus Mozart était un authentique génie salzbourgeois.
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